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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 06:43
Je ne me suis pas rendu compte du fait que j'ai dépassé les 400 billets sur SOS...SES !

C'est dingue (comme je dis hélas trop souvent)...
Certes, les publications restent irrégulières :je ne me force pas, si j'ai pas envie, je n'écris pas ^^

Alors voilà, 402 billets... et hop 403 !

Dans le programme de Terminale, nous avons à étudier la protection sociale et les solidarités collectives.



En règle générale, j'aime bien commencer par quelques petits exercices pour donner des repères.

Voici par exemple deux citations qui peuvent donner lieu à de fructueuses réflexions:

« les secours publics ont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en procurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler »

Article 21 de la déclaration des droits du 24 juin 1793

 

« les lois en faveur des pauvres conjuguent leur action pour empirer en deux sens le sort du pauvre. D’abord, elles tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Un pauvre peut se marier bien qu’il ait peu de possibilités de nourrir sa famille en dehors des secours paroissiaux (…) Ensuite, la quantité d’aliments consommés dans les asiles diminue d’autant la part des membres les plus laborieux et les plus dignes de récompense. » 

T.R. Malthus, 1798



Autre exemple:

Soit une société fictive dans laquelle les statistiques sur les 10 dernières années en matière d’accident du travail ont fourni les données suivantes :

probabilité pour un individu d’être accidenté dans une année : 1 % ;

coût maximum d’un accident du travail :1 000 000 € ;

coût moyen d’un accident : 150 000 €.

Le salaire annuel de chacun est de 100 000 €.


1°) combien un salarié prévoyant doit-il épargner pour se protéger individuellement en totalité contre ce risque ? Que constate-t-on ?


1 000 000 € au cas où il aurait à supporter le coût maximum. Ce n’est pas envisageable car cela représente 10 années de salaire


2°) combien un salarié doit-il verser annuellement pour s’assurer en totalité si tous les salariés décident de mutualiser ce risque ?


coût moyen * probabilité d’accident = 150 0000 * 1/ 100 = 1 500 € soit 1.5 % du salaire


3°) quels peuvent être les effets bénéfiques d’un secteur privé d’assurance  en termes de coûts et de lutte contre ce risque ?


la concurrence pousse à la recherche de coûts minimum donc les assurances ont intérêt à participer à la baisse du risque (financement de campagne de prévention…)


4°)  quels peuvent être les effets négatifs d’un secteur privé d’assurance ?

les assurances seront incitées à se détourner des mauvais risques/clients, ce qui est nuisible à l’objectif d’une couverture solidaire


L'objectif est de faire comprendre le concept de mutualisation des risques (qui passe souvent mal chez les élèves).




Ensuite, on peut montrer le cadre économique et social dans lequel s'intègrent ce thème de la protection sociale.

Pour cela, une vidéo absolument indispensable à voir et revoir sur l'histoire du salariat, elle est à cette adresse ici


Ensuite, nous passons aux différentes modalités d'organisation de la protection sociale (logique d'assurance / assistance).

Puis nous passons aux défis actuels de la protection sociale: assurer son financement, mieux répondre aux objectifs de redistribution/ protection, reconstruire un nouveau contrat social (crise de légitimité).


En effet, la protection sociale doit tenir compte des profondes transformations économiques et sociales entraînées par la montée d'un individualisme social (voir ici) et les contraintes/opportunités offertes par la compétition mondiale.

Quel était le compromis de l'après guerre ?

- les travailleurs acceptent des conditions de travail permettant plus de productivité en échange d'une hausse de salaires.

- les employeurs acceptent une hausse des coûts du travail (salaire et cotisations sociales) en échange d'une main d'oeuvre stable et de débouchés pour leur production (leur permettant d'augmenter leurs ventes et leurs bénéfices).


                                                    J.M Keynes


Avec la
mondialisation, la protection sociale n'est plus légitimée car les grandes entreprises vont trouver des débouchés dans le cadre du marché européen et/ou mondial.

Avec l'individualisme (au sens sociologique), toute institution qui repose sur une logique de masse (production standardisée, à grande échelle, importance de la division verticale du travail) fonctionne à vide : si les français restent largement favorables aux principes même de la protection sociale; en revanche, ils sont plus critiques sur son efficacité (les débats sur le RMI, l'assurance chômage etc...)

Pour compléter et approfondir, voir l'excellent site de Jean-Paul Simonnet ici

Après avoir terminé le chapitre sur la protection sociale, quoi de mieux qu'une actualisation du thème à travers la publication de "la montée des incertitudes", le livre de Robert Castel.


J'ai trouvé, via mediapart, une interview du sociologue.



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commentaires

C
Bonjour Françoise-LouiseCe que je sais: lorsque les syndicats étaient forts, la solidarité ouvrière était mieux structurée. Localement, on a pu mettre en place un système de caisse dans laquelle des retraités, des habitants de la commune ou d'autres salariés pouvaient verser pour aider les grèvistes en baissant le coût des arrêts de travail.Maintenant, je ne sais pas s'il est possible qu'une entreprise privée d'assurance puisse fournir ce service...qui risquerait de se retourner contre elle ^^. Il faudrait constituer une mutuelle (dans l'esprit initial de ce type d'entreprise) qui couvrirait plusieurs risques dont celui-là. Je ne sais pas si cela est légal, mais vous avez raison, le rapport de forces s'en trouverait modifié.Ceci dit, il ne faut pas oublier que l'entreprise n'a pas non plus intérêt à laisser "pourrir" le conflit social car chaque jour de grève lui coûte très cher. C'est d'ailleurr ce qu'on a appris avec l'affaire de la caisse noire de l'UIMM: certains patrons auraient bénéficier de sommes conséquentes pour faire diminuer le coût de la grève et briser ainsi le mouvement.
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F
Bonjour,Pensez-vous qu'il soit envisageable de mutualiser un système d'assurances indemnisant les grévistes.En fait, cette question est sérieuse car j'ai la conviction qu'elle équilibrerait les forces en présence et aurait un effet tout autant dissuasif sur les "guerres sociales" que ce quel'arme atomique a pu l'avoir sur les guerres territoriales. Après tout, l'entreprise est aussi un territoire.Cordialement
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