28 juin 2006
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MONDIALISATION, EVOLUTIONS SOCIALES ET CULTURELLES
Voici un exemple de T.D. en Terminale E.S. sur le thème de la mondialisation
Doc. 1 :Avec les jeans, le Coca-Cola est le produit le plus connu au monde. Présent dans près de 200 États, le produit inventé il y a 110 ans par un pharmacien d'Atlanta, est bien plus qu'une simple boisson, c'est un mythe, le symbole même du capitalisme et de la société de consommation. Banalisé en Europe par les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, le Coca-Cola n'a cessé d'étendre sa « zone d'influence ».
Doc.2: La consommation annuelle de Coca-Cola (Source : Atlas des cuisines, éd. Autrement, 2004) Note: les servings : prise de coca en bouteille, canette, verre…


Doc.3 : En 1931, une célèbre marque de sodas, afin de vendre sa boisson aux enfants
pendant l'hiver, se servit du Père Noël et de sa hotte pour les séduire. C'est la stylisation
de la publicité qui lui donna son costume rouge et blanc que les enfants du monde entier
lui connaissent aujourd'hui.
Source: Site France 5 fr
Doc.4 : Quels sont les processus qui concrètement rendent désirable le Coca-Cola pour des milliards d’être humains ? (…) L’usage des mêmes objets, voire le développement des mêmes pratiques ne sont-ils pas trompeurs ? Ainsi, le Coca cola que boivent à l’Eglise les Indiens de Chamula au Mexique a pour fonction de les aider à roter pour chasser les mauvais esprits qui hantent leurs corps.
Source : François Ascher, la société hypermoderne, l’aube essai, 2005
Doc.5 : En un an, Mecca-Cola conçu comme un produit militant contre l’impérialisme américain, aurait vendu 20 millions de litres en France. Mecca-Cola est une boisson d’un genre particulier.
Bien que sa qualité gustative - il est notamment moins sucré que les Coca-Cola et Pepsi-Cola - soit présentée comme un avantage, sa vocation est d’abord politique. Selon le souhait de son fondateur, Tawfik Mathlouthi, cette marque sert principalement à "s’opposer à l’impérialisme, au colonialisme et aux injusticesen participant à l’essor économique".
"Les gens ont reçu le message, affirme pour sa part M. Mathlouthi. Acheter notre produit, c’est faire un acte de protestation ferme mais pacifique contre la politique étrangère américaine."
Source : Le Monde, 22 avril 2004

Doc.6 : Expulsé en 1977 par le gouvernement, Coca-Cola a repris pied en Inde le 23 octobre 1993, au moment même où Pepsi-Cola s’y implantait. Les deux entreprises possèdent 90 « usines d’embouteillage » qui sont en réalité…des « usines de pompage ». chacun extrait entre 1 million et 1.5 million de litres d’eau par jour.
En raison de leur procédé de fabrication, ces boissons gazeuses présentent des risques. D’abord parce que le pompage des nappes pratiqué par leurs usines dépouille les pauvres du droit à se fournir en eau potable. Ensuite, parce que ces usines rejettent des déchets toxiques qui menacent l’environnement et la santé (…)
Pendant plus d’un an, des femmes des tribus de Plachimada, au Kerala, ont organisé des sit-in pour protester contre l’assèchement des nappes phréatiques par Coca-Cola. « les habitants, écrit Virender Kumar, journaliste au quotidien Mathrubhumi, portent sur la tête de lourdes charges d’eau potable qu’ils doivent aller chercher plus loin, pendant que des camions de boissons gazeuses sortent de l’usine Coca » Il faut 9 litres d’eau potable pour faire 1 litre de Coca.
Le panchayat (conseil du village) avait accordé sous conditions à l’usine Coca-Cola l’autorisation de puiser l’eau à l’aide de pompes motorisées. Mais la multinationale s’est mise à puiser, en toute illégalité, des millions de litre d’eau pure dans plus de six puits forés par ses soins et équipés de pompes électriques ultrapuissantes. Le niveau des nappes a terriblement baissé, passant de 45 mètres à 150 mètres de profondeur.
Non contente de voler l’eau de la collectivité, Coca-Cola a pollué le peu qu’il en restait, rejetant les eaux souillées dans les forages à sec creusés sur ses installations pour enfouir les déchets solides (…)
Sommé de s’expliquer, Coca-Cola a refusé de fournir au conseil du village les explications demandées. Ce dernier lui a donc notifié la suppression de sa licence d’exploitation. La multinationale a essayé d’acheter le président en lui offrant 300 millions de roupies. En vain. Toutefois le gouvernement du Kerala a continué à protéger l’entreprise. Il lui verse des subventions au titre de la politique industrielle régionale. Pepsi et Coca touchent des aides similaires, pour des boissons dont la valeur nutritionnelle est faible, en comparaison des boissons indiennes (…)
En 2003, les autorités sanitaires ont informé les habitants que la pollution de l’eau la rendait impropre à la consommation. Les femmes furent les premières à dénoncer cet « hydropiratage » lors d’un sit-in devant les grilles de la compagnie. Le mouvement a déclenché une vague de soutien nationale et internationale. Sous la pression de ce mouvement de plus en plus puissant et en raison de la sécheresse venue encore aggraver la crise de l’eau, le chef du gouvernement du Kerala a enfin ordonné, le 17 février 2004, la fermeture de l’usine Coca-Cola (…) Une plainte auprès du tribunal suprême a été déposée contre la multinationale, au nom de l’intérêt public.
Le juge a ordonné à Coca-Cola de cesser ses pompages pirates, le magistrat a notifié : « la doctrine de la confiance publique repose avant tout sur le principe voulant que certaines ressources telles que l’air, l’eau de mer, les forêts ont pour la population dans son ensemble une si grande importance qu’il serait totalement injustifié d’en faire l’objet de la propriété privée. Lesdites ressources sont un don de la nature et devraient être gratuitement mises à la disposition de chacun, quelle que soit sa position sociale (…) En tant qu’administrateur, l’Etat a de par la loi le devoir de protéger les ressources naturelles, qui ne peuvent être transférées à la propriété privée. »
Source : V. Shiva, Pour changer le monde hors série du monde diplomatique n° 83, octobre novembre 2005
Doc.7: Coca-Cola affirme n'être pour rien dans l'épuisement des nappes phréatiques, rejetant la faute sur la sécheresse. De fait, les précipitations dans la région ont été bien en dessous de la moyenne ces deux dernières années (…)
En vertu de l'accord signé avec les autorités locales lors de l'ouverture de l'usine, en 2000, Coca-Cola a le droit de pomper 560 000 litres par jour. La compagnie affirme être en dessous de ce seuil, déclaration invérifiable puisque les huit puits du site n'étaient pas, jusqu'à peu, équipés de compteurs. Insistant sur le fait que l'usine est dotée du label écologique ISO 14 001, Coca met aussi en avant la mise en place d'un important dispositif de récupération d'eau de pluie qui aurait déjà permis de renflouer les nappes de 12 millions de litres
Réfutant toutes les accusations, Coke se dit victime de «règlements de comptes politiques et d'antiaméricanisme». «Il est difficile de comprendre pourquoi nous sommes les seuls à être pris pour cible alors qu'il y a dans la région vingt-sept autres industries qui utilisent pour certaines plus d'eau que nous», argumente Sunil Gupta, vice-président de Coca-Cola India. «C'est vrai que la focalisation sur Coca est un peu injuste, avoue un journaliste local, mais ils payent le prix de leur nom et leur implantation dans une zone agricole alors que les autres usines sont regroupées dans des sites industriels.»
Grand seigneur, Coke affirme ne pas vouloir fermer l'usine «car elle génère des revenus indispensables pour des milliers de locaux». Cinq cents familles, en l'occurrence, qui sont évidemment furieuses d'avoir soudainement perdu leur gagne-pain.
Source : Libération, 22 avril 2004
Questions guide :
1°) Coca – Cola : une boisson mondiale ?
2°) Quels sont les effets de la diffusion de cette boisson gazeuse ?
3°) Montrez que si des normes environnementales sont souhaitables, leur mise en œuvre se heurte à des difficultés.
Voici un exemple de T.D. en Terminale E.S. sur le thème de la mondialisation
Doc. 1 :Avec les jeans, le Coca-Cola est le produit le plus connu au monde. Présent dans près de 200 États, le produit inventé il y a 110 ans par un pharmacien d'Atlanta, est bien plus qu'une simple boisson, c'est un mythe, le symbole même du capitalisme et de la société de consommation. Banalisé en Europe par les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, le Coca-Cola n'a cessé d'étendre sa « zone d'influence ».
Doc.2: La consommation annuelle de Coca-Cola (Source : Atlas des cuisines, éd. Autrement, 2004) Note: les servings : prise de coca en bouteille, canette, verre…


Doc.3 : En 1931, une célèbre marque de sodas, afin de vendre sa boisson aux enfants
pendant l'hiver, se servit du Père Noël et de sa hotte pour les séduire. C'est la stylisation
de la publicité qui lui donna son costume rouge et blanc que les enfants du monde entier
lui connaissent aujourd'hui.
Source: Site France 5 fr
Doc.4 : Quels sont les processus qui concrètement rendent désirable le Coca-Cola pour des milliards d’être humains ? (…) L’usage des mêmes objets, voire le développement des mêmes pratiques ne sont-ils pas trompeurs ? Ainsi, le Coca cola que boivent à l’Eglise les Indiens de Chamula au Mexique a pour fonction de les aider à roter pour chasser les mauvais esprits qui hantent leurs corps.
Source : François Ascher, la société hypermoderne, l’aube essai, 2005
Doc.5 : En un an, Mecca-Cola conçu comme un produit militant contre l’impérialisme américain, aurait vendu 20 millions de litres en France. Mecca-Cola est une boisson d’un genre particulier.
Bien que sa qualité gustative - il est notamment moins sucré que les Coca-Cola et Pepsi-Cola - soit présentée comme un avantage, sa vocation est d’abord politique. Selon le souhait de son fondateur, Tawfik Mathlouthi, cette marque sert principalement à "s’opposer à l’impérialisme, au colonialisme et aux injusticesen participant à l’essor économique".
"Les gens ont reçu le message, affirme pour sa part M. Mathlouthi. Acheter notre produit, c’est faire un acte de protestation ferme mais pacifique contre la politique étrangère américaine."
Source : Le Monde, 22 avril 2004

Doc.6 : Expulsé en 1977 par le gouvernement, Coca-Cola a repris pied en Inde le 23 octobre 1993, au moment même où Pepsi-Cola s’y implantait. Les deux entreprises possèdent 90 « usines d’embouteillage » qui sont en réalité…des « usines de pompage ». chacun extrait entre 1 million et 1.5 million de litres d’eau par jour.
En raison de leur procédé de fabrication, ces boissons gazeuses présentent des risques. D’abord parce que le pompage des nappes pratiqué par leurs usines dépouille les pauvres du droit à se fournir en eau potable. Ensuite, parce que ces usines rejettent des déchets toxiques qui menacent l’environnement et la santé (…)
Pendant plus d’un an, des femmes des tribus de Plachimada, au Kerala, ont organisé des sit-in pour protester contre l’assèchement des nappes phréatiques par Coca-Cola. « les habitants, écrit Virender Kumar, journaliste au quotidien Mathrubhumi, portent sur la tête de lourdes charges d’eau potable qu’ils doivent aller chercher plus loin, pendant que des camions de boissons gazeuses sortent de l’usine Coca » Il faut 9 litres d’eau potable pour faire 1 litre de Coca.
Le panchayat (conseil du village) avait accordé sous conditions à l’usine Coca-Cola l’autorisation de puiser l’eau à l’aide de pompes motorisées. Mais la multinationale s’est mise à puiser, en toute illégalité, des millions de litre d’eau pure dans plus de six puits forés par ses soins et équipés de pompes électriques ultrapuissantes. Le niveau des nappes a terriblement baissé, passant de 45 mètres à 150 mètres de profondeur.
Non contente de voler l’eau de la collectivité, Coca-Cola a pollué le peu qu’il en restait, rejetant les eaux souillées dans les forages à sec creusés sur ses installations pour enfouir les déchets solides (…)
Sommé de s’expliquer, Coca-Cola a refusé de fournir au conseil du village les explications demandées. Ce dernier lui a donc notifié la suppression de sa licence d’exploitation. La multinationale a essayé d’acheter le président en lui offrant 300 millions de roupies. En vain. Toutefois le gouvernement du Kerala a continué à protéger l’entreprise. Il lui verse des subventions au titre de la politique industrielle régionale. Pepsi et Coca touchent des aides similaires, pour des boissons dont la valeur nutritionnelle est faible, en comparaison des boissons indiennes (…)
En 2003, les autorités sanitaires ont informé les habitants que la pollution de l’eau la rendait impropre à la consommation. Les femmes furent les premières à dénoncer cet « hydropiratage » lors d’un sit-in devant les grilles de la compagnie. Le mouvement a déclenché une vague de soutien nationale et internationale. Sous la pression de ce mouvement de plus en plus puissant et en raison de la sécheresse venue encore aggraver la crise de l’eau, le chef du gouvernement du Kerala a enfin ordonné, le 17 février 2004, la fermeture de l’usine Coca-Cola (…) Une plainte auprès du tribunal suprême a été déposée contre la multinationale, au nom de l’intérêt public.
Le juge a ordonné à Coca-Cola de cesser ses pompages pirates, le magistrat a notifié : « la doctrine de la confiance publique repose avant tout sur le principe voulant que certaines ressources telles que l’air, l’eau de mer, les forêts ont pour la population dans son ensemble une si grande importance qu’il serait totalement injustifié d’en faire l’objet de la propriété privée. Lesdites ressources sont un don de la nature et devraient être gratuitement mises à la disposition de chacun, quelle que soit sa position sociale (…) En tant qu’administrateur, l’Etat a de par la loi le devoir de protéger les ressources naturelles, qui ne peuvent être transférées à la propriété privée. »
Source : V. Shiva, Pour changer le monde hors série du monde diplomatique n° 83, octobre novembre 2005
Doc.7: Coca-Cola affirme n'être pour rien dans l'épuisement des nappes phréatiques, rejetant la faute sur la sécheresse. De fait, les précipitations dans la région ont été bien en dessous de la moyenne ces deux dernières années (…)
En vertu de l'accord signé avec les autorités locales lors de l'ouverture de l'usine, en 2000, Coca-Cola a le droit de pomper 560 000 litres par jour. La compagnie affirme être en dessous de ce seuil, déclaration invérifiable puisque les huit puits du site n'étaient pas, jusqu'à peu, équipés de compteurs. Insistant sur le fait que l'usine est dotée du label écologique ISO 14 001, Coca met aussi en avant la mise en place d'un important dispositif de récupération d'eau de pluie qui aurait déjà permis de renflouer les nappes de 12 millions de litres
Réfutant toutes les accusations, Coke se dit victime de «règlements de comptes politiques et d'antiaméricanisme». «Il est difficile de comprendre pourquoi nous sommes les seuls à être pris pour cible alors qu'il y a dans la région vingt-sept autres industries qui utilisent pour certaines plus d'eau que nous», argumente Sunil Gupta, vice-président de Coca-Cola India. «C'est vrai que la focalisation sur Coca est un peu injuste, avoue un journaliste local, mais ils payent le prix de leur nom et leur implantation dans une zone agricole alors que les autres usines sont regroupées dans des sites industriels.»
Grand seigneur, Coke affirme ne pas vouloir fermer l'usine «car elle génère des revenus indispensables pour des milliers de locaux». Cinq cents familles, en l'occurrence, qui sont évidemment furieuses d'avoir soudainement perdu leur gagne-pain.
Source : Libération, 22 avril 2004
Questions guide :
1°) Coca – Cola : une boisson mondiale ?
2°) Quels sont les effets de la diffusion de cette boisson gazeuse ?
3°) Montrez que si des normes environnementales sont souhaitables, leur mise en œuvre se heurte à des difficultés.