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21 juillet 2006 5 21 /07 /juillet /2006 07:26
Voici donc la deuxième partie du sujet salaire et emploi. Si la première avait montré le lien entre ces deux notions dans une approche plutôt néo-classique; en revanche celle-ci entend démontrer que le lien entre le salaire et l'emploi ne sont pas forcément ceux que l'on croît.


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SECTION II / le niveau de l’emploi est-il explicable par l’évolution des salaires et des coûts salariaux ?
 
2.1. Les faits ne suffisent pas à établir une corrélation et une causalité évidente entre le salaire et l'emploi

2.1.1. les pays ayant des coûts salariaux élevés ont-ils un chômage élevé ?


Des pays ayant des coûts salariaux élevés n’ont pas un chômage forcément très important et accumulent les excédents commerciaux
(cas de l’All et du Japon).


2.1.2. les pays ayant baissé leurs coûts salariaux ont-ils connu une baisse significative du chômage ?

En revanche, d’autres pays qui ont baissé leurs coûts salariaux (France et Italie) n’ont pas connu une baisse du chômage.

De plus, les Etats-Unis accumulent les déficits extérieurs alors que la France a connu depuis plus de 5 ans dans les années 1992 à 1998 des excédents commerciaux records, des profits élevés des SQS sans que le chômage baisse.

Dans le même ordre d’idée, on a largement surestimé l’impact des délocalisations (cf l’affaire Hoover), mais l’OFCE estime que l’effet des délocalisations sur le chômage a été de l’ordre de 0,5 à 0,6% (cf directeur de Sony France à FRance Inter dans rue des entrepreneurs, les SQS ne sont pas des lego industriels qui se montent et démontent au gré de l’évolution des coûts salariaux, en réalité, il expliquait que Sony adaptait sa main d’œuvre selon les coûts: pas de fermeture d’usine, mais un redéploiement vers des activités à plus forte VA...)

L'effet positif sur le chômage de la réduction relative des coûts salariaux n'est pas significatif, alors qu'une hausse relative de ces coûts n'entraîne pas une dégradation de l'emploi.

L'industrie française a pu bénéficier d'une diminution de son coût salarial horaire par rapport à l'Allemagne et au Japon. La modération des hausses de salaire liée à la dégradation du marché du travail, à l'affaiblissement des syndicats, et à la mise en place fin 1982 d'une politique de rigueur ayant pour objectif d'inverser le partage de la valeur ajoutée au profit des entreprises, en est la principale explication. Cela n'empêche pas le taux de chômage d'atteindre des niveaux records en 1992 et en 2003-2004

En Allemagne comme au Japon, les coûts horaires de l'industrie ont augmenté par rapport aux autres pays. Pour autant, le taux de chômage japonais reste faible (inférieur à 3 %) et celui de l'Allemagne reste inférieur à ceux du Royaume-Uni et des États-Unis. Du reste, l'amélioration de la situation de l'emploi (sensible entre 1986 et 1989 dans tous les pays) semble bien davantage liée à la reprise de la croissance économique qu'à toute autre variable

 
2.2. si la correlation n’est pas toujours verifiable, c’est en raison d’une approche partielle du problème
          2.2.1. le marché du travail existe-t-il ? quels sont les déterminants économiques de l’emploi ?
Le salaire ne peut jouer son rôle de rééquilibrage du marché du travail selon les libéraux car sa flexibilité à la baisse est entravée par des réglementations étatiques ou des revendications syndicales.
Pour les keynésiens, le marché du travail n’est pas un marché au sens strict : l’offre et la demande de travail ne s’équilibrent pas en fonction d’une même variable-prix mais obéissent à des variables déterminantes qui leur sont propres : il n’y a dès lors aucune raison pour que l’offre et la demande de travail coïncident nécesssairement.
Pour Keynes, le niveau de l’emploi dépend du niveau de production que décident de mettre en œuvre les entrepreneurs. Ce niveau de production dépend lui-même de leurs anticipations concernant la demande et la rentabilité de leurs investissements.

Pour les keynésiens, la demande de travail est fonction de la demande de biens/services présente et surtout future. Cette demande anticipée est qualifiée de demande effective: elle comprend la somme de demande des biens et services de consommation, d’investissement et d’exportation. Cette demande dépend donc du pouvoir d’achat des salariés (conso), des taux d’intérêts et de la rentabilité des investissements et de l’extérieur.

L’offre de travail n’est pas seulement explicable par des facteurs économiques. Des facteurs sociaux interviennent (« comportements d’activité »: durée des études, rôle des syndicats, travail des femmes...)

Le salaire n’est pas un salaire d’équilibre puisque le contrat de travail est l’aboutissement d’un processus de rapports conflictuels/consensuels entre employés/employeurs. De ces rapports de force découlent des conventions collectives qui soulignent que le salaire n’est pas le résultat de la main invisible. Le marché du travail est donc un pseudo-marché où les facteurs sociaux et institutionnels jouent un rôle

le marché du travail n’est pas un marché ordinaire car le travail n’est pas une marchandise banale que l’individu serait libre de produire ou non => même si les salaires baissent, l’offre de travail peut rester au même niveau car l’offreur n’a pas le choix: il lui faut vivre ou survivre (ex: dans le 1/3 Monde, des salaires plus bas n’empêche pas le chômage et de même chez nous, des périodes de blocage des salaires la hausse du chômage s’est poursuivie)

 
 
          2.2.2. une vision partielle des charges sociales

N’oublions pas, toutefois, ce fait majeur: les charges sociales ne sont pas uniquement des fardeaux pour une économie moderne: ce sont des revenus indirects ou différés des salariés, des revenus de transfert, qui vont se traduire en dépenses et en demande solvable des retraités, des chômeurs, en matière de santé, etc. Elles constituent donc un élément central du circuit économique. A l’échelle microéconomique de l’entreprise, elles apparaissent seulement comme une charge improductive. Mais à l’échelle d’un pays, elles font partie du niveau de vie d’ensemble de la population et de la demande qui s’adresse aux entreprises

Donc on diminue le coût du travail en diminuant le niveau de vie des salariés. Les salaires nets restent inchangés ou augmentent un peu, mais on oblige les salariés à prendre des assurances privées pour se protéger contre la maladie, à souscrire à des fonds de pension pour financer leur retraite (cela est révélateur du “modèle américain”, mais c’est aussi une politique de ce type qui a été menée en France depuis le milieu des années 80, avec les différents plans de remboursement de l’assurance maladie et la diminution des retraites, des indemnités chômage...)


2.3. quels sont les effets pervers d’une baisse des coûts salariaux ?
 
1°) au niveau microéconomique
argument 1:

les effets de motivation, d’innovation au sein de l’entreprise ne peuvent plus se produire (cf théorie du salaire d’efficience), les effets d’apprentissage sont éliminés par l’utilisation intensive d’une main-d’œuvre bon marché et instable. L’entreprise, en envisageant à court terme le travail seulement comme un coût (d’où le recours massif à l’intérim et aux CDD) se prive des avantages qu’elle pourrait tirer d’une relation durable avec des salariés. En effet, ceux-ci, même sans qualification reconnue institutionnellement, disposent d’un certain savoir-faire (notion de « capital humain »). Mais si le travailleur se sent géré comme une matière première en raison de son contrat de travail provisoire, quel intérêt a-t-il à être plus efficace ? De plus en ne jouant que sur la compétitivité prix, l’entreprise est moins poussée à innover

 

la théorie du salaire d'efficience. Développée dans les années 80, cette théorie conteste l'idée que la flexibilité des salaires puisse suffire à rétablir le plein emploi.

l’offreur de travail n’a pas intérêt à proposer de travailler pour un salaire inférieur à celui du marché car un tel comportement risque d’être interprété par les employeurs potentiels comme un signe de faible productivité. De même, les SQS n’ont pas intérêt à réduire les salaires offerts sous peine de voir la productivité de leurs employés baisser, elles procèdent donc à une analyse coût-avantage afin de minimiser leur cout total : des coûts directs plus élevés peuvent se traduire par des coûts indirects beaucoup plus faibles

 La relation salaire/productivité n'est en effet pas à sens unique ; autrement dit, le niveau de salaire est aussi une impulsion plus ou moins forte à l'efficacité d'un travailleur. À quoi bon en effet " s'éreinter à la tâche pour un salaire de misère... ! ". Ilest paradoxal de vouloir restaurer la compétitivité-prix des entreprises en diminuant le coût salarial, dès lors que ce coût salarial reflète la productivité des travailleurs.

 
argument 2:

Les variations du coût salarial influent en réalité très peu sur les choix des techniques des industriels : l’automatisation n’a pas pour but de diminuer l’emploi (même si cela peut être une conséquence) , elle vise plutôt à améliorer la qualité des procédés de fabrication (par exemple, ce n’est pas le niveau des salaires qui a conduit à remplacer les standardistes par des centraux électromécaniques puis électroniques, c’est plutôt la rupture technologique entraînée par l’apparition de nouveaux équipements permettant d’effectuer des tâches pour un coût plus faible). Donc une main d’œuvre peu coûteuse est plutôt le symptôme d’un certain sous-développement

Par ailleurs, s'il est vrai qu'aujourd'hui la croissance économique passe par la compétitivité-prix des entreprises (elle-même passant par des gains de productivité croissants que des salaires faibles ne favorisent pas forcément), on ne peut négliger le rôle joué par la compétitivité structurelle. Le salaire direct ou indirect découle de la valeur ajoutée créée. Une entreprise ou une nation qui s'engage dans la voie d'une baisse du coût salarial pour réduire le chômage prend donc le parti de favoriser une spécialisation de son appareil productif dans des produits à plus faible valeur ajoutée que d'autres. La vocation des pays industrialisés est-elle de concurrencer les pays à bas salaires ? Une réponse affirmative irait évidemment à l'encontre de la théorie classique et néoclassique enseignant la nécessité pour chaque nation de se spécialiser là où ses avantages comparatifs sont les plus importants, notamment là où la dotation en facteurs de production est la plus grande (théorème HOS : Heckscher-Ohlin-Samuelson). Or les pays industriels se caractérisent par une forte dotation en capital (qui comprend la " matière grise ") favorisant une spécialisation dans des productions à haute valeur ajoutées

 
argument 3 :

Les politiques de baisse du coût du travail voulaient rendre la croissance « plus riche en emplois », notamment en développant l’emploi dans les secteurs « intenses en main-d’œuvre ». Les mesures adoptées (aide au développement des emplois familiaux par des déductions fiscales ou le chèque-service , allègements des charges sociales en faveur des bas salaires…) ont eu un rapport coût/efficacité très discutable. Les exonérations ont provoqué des effets d’aubaine (l’entreprise touche des subventions ou des aides pour des embauches qu’elle aurait de toute façon réalisées) et des effets de substitution: les SQS embauchent les salariés dont le coût salarial sera en partie supporté par la collectivité par des exonérations de charge. Elles remplacent le travail qualifié par un travail moins qualifié. Les difficultés particulières des travailleurs peu qualifiés ne sont pas toutes explicables par la pénurie d’emplois peu qualifiés, mais parce que ceux-ci sont occupés par des salariés plus qualifiés. On le voit bien encore aujourd'hui avec le CNE/CPE (voir billet publié en juin 2006)

 
2°) au niveau macro-économique
argument 1:

Il est probable qu’un chômage durable puisse se perpétuer car il suffit que les entrepreneurs soient pessimistes pour qu’ils n’embauchent pas, même si les salaires baissent

baisse des salaires réels  =>   baisse de la conso  =>  anticipations pessimistes  =>  baisse de la demande effective    =>    baisse des revenus salariaux   =>     licenciements
 

La faiblesse des revenus distribués présente un risque de récession. Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, tous les pauvres ne sont pas sans emploi, même des actifs occupés peuvent disposer de revenus inférieurs au seuil de pauvreté (ce sont les working poors », en France aussi avec les smicards à temps partiel). Si ces travailleurs représentent une part importante de la population active, ils vont influer sur la demande de consommation. Comme, de plus en Europe, le chômage de masse exerce une pression à la baisse des salaires, la consommation risque de ne plus être le moteur de la croissance. Dès lors, la demande effective risque d’être insuffisante pour inciter les entreprises à produire plus et à investir.

l'absence de proportionnalité entre la diminution du coût salarial et la croissance de l'emploi qui pourrait en résulter. L'élasticité-prix sur le marché du travail est inférieure à 1, c'est-à-dire qu'une baisse du prix (du travail) engendrerait une augmentation plus faible des quantités (c'est-à-dire des effectifs employés). Autrement dit, pour que la baisse du coût salarial ait un effet significatif sur le chômage, il faut qu'elle soit exactement contrebalancée par une hausse proportionnelle de l'emploi.

Or les expériences en ce domaine montrent que ce n'est pas le cas (ainsi on peut voir qu'en France, malgré la multiplication des contrats conclus avec une rémunération inférieure au SMIC pour les jeunes, le taux de chômage de ces derniers reste très élevé). À partir du moment où la baisse du coût salarial est plus forte que la hausse de l'emploi qu'elle est susceptible d'entraîner, il se produit un effet déflationniste sur l'ensemble de l'économie la diminution du salaire (direct ou indirect) n'étant pas compensée par des embauches supplémentaires en nombre suffisant, l'activité économique se contracte du fait d'une diminution de la demande des ménages.

En effet, si la baisse du coût salarial s'effectue par une baisse du salaire direct non compensée par le versement de salaire supplémentaire du fait d'embauches trop peu nombreuses, la demande diminue. Si d'autre part la baisse du coût salarial s'opère par le biais d'une baisse des salaires indirects, alors le résultat reste identique sur le plan macro-économique.

En effet, cette baisse aboutit à diminuer les ressources des organismes de protection sociale, donc les prestations sociales versées, si aucun autre moyen de financement du système de protection social n'est envisagé. Et dans le cas où les salariés, voire l'État (donc les contribuables), sont appelés à consentir un effort supplémentaire pour ce financement, en lieu et place des employeurs, le revenu disponible des salariés est amputé, et leur consommation en est forcément affaiblie, sauf à puiser dans les réserves d'épargne... ce qui rejaillit négativement sur les ressources financières disponibles pour les investissements donc sur une composante de la demande globale.

l'analyse keynésienne selon laquelle le chômage serait lié à une trop faible demande globale. Cette demande est composée de la consommation globale, de l'investissement global et des dépenses publiques. Selon Keynes, le volume de l'emploi dépend de la demande qu'anticipent les chefs d'entreprise. Si elle est faible la production des entreprises le sera alors également. Aussi l'emploi qui en résultera sera-t-il lui-même faible. Un cercle vicieux peut en découler enfonçant l'économie dans la récession car la faiblesse de la demande ne stimule pas l'investissement (le principe de l'accélérateur est contrarié) et le ralentissement de ce dernier empêche le multiplicateur d'exercer son rôle sur le revenu donc sur la demande.

 
argument 2:

 le dualisme, la montée des inégalités et de la pauvreté. La flexibilité salariale telle qu’elle est majoritairement pratiquée renforce les inégalités sociales sans faire baisser le chômage. L’utilisation de contrats précaires permet de sélectionner les individus avant de les embaucher. Pendant cette période de sélection, la pression est forte sur les salaires, les moins qualifiés sont rejetés dans des situations d’extrême instabilité, accentuant encore leurs faiblesses.

La multiplication des petits boulots agit directement sur les revenus distribués : les salariés ont des revenus irréguliers ou insuffisants et ne bénéficient pas des augmentations liées à l’ancienneté qui est le procédé de hausse des salaires le plus courant. Avec des revenus irréguliers, il est difficile de planifier les dépenses à long terme. Tout ceci ne fait que renforcer les inégalités sociales et durçit le rapport salarial.

La mesure de baisse du coût du travail dont les effets ont été les plus spectaculaires a été l’exonération de charges sociales au profit des emplois à temps partiel, qui a encouragé les employeurs, dans un contexte où de nombreux chômeurs étaient prêts à accepter un demi-salaire plutôt que rien, à fragmenter les emplois. Le résultat est là : la part des actifs qui travaille à temps partiel s’est rapidement développée et atteint aujourd’hui 1 actif occupé sur 5. Mais la contrepartie a été la multiplication du nombre de travailleurs pauvres : plus de 2,2 millions de ménages sont considérés comme pauvres bien que la personne de référence du ménage ne soit pas au chômage.


 
Conclusion

Le bon niveau des salaires dans une économie ouverte est donc celui qui assure un niveau de la demande interne qui soutient l’activité (en France, 75% de la demande adressée aux entreprises provient du marché national, la consommation finale : 60 % du PIB) sans pour autant remettre en question la compétitivité des entreprises.

Pourtant, les politiques de l’emploi ont de loin privilégier cette piste depuis plus de 10 ans sans pour autant connaître, en France, un réel succès dans la lutte contre le chômage. La volonté de réduire le coût du travail apparaît dès lors plus comme une conséquence du chômage, liée au rapport de force défavorable aux salariés que comme un remède au chômage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
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commentaires

C
Bon une argumentation solid pour étayer mes prochaines conversations politiques ... Et que pensez-vous de ceux qui prônent la décroissance ? Ca me parait assez raisonnable à moi, modeste citoyenne lambda, idéaliste et prête à un grand nombre de sacrifices pour améliorer les conditions de vie de mes semblables ..
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