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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 12:17
J'ai trouvé deux clips de Rap qui me semblent illustrer les enjeux de l'intégration sociale.

Comment définir le concept d'intégration sociale ?


* Définition de  E.DURKHEIM : processus par lequel l’individu participe à la vie sociale. Cette participation s’opère grâce à l’intégration des individus dans plusieurs instances: Familiale (cf socialisation primaire); Eglise (religieuse); Groupes professionnels; groupe des pairs (socialisation au milieu des semblables); Ecole

Toutes ces instances prédisposent l'individu à vivre en société. L'intégration est donc le résultat des processus de socialisation.


* Définition de la socialisation (G. ROCHER, Introduction à la sociologie, tome 1) : 
processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise les éléments socioculturels
de son milieu, les intègre à sa personnalité sous l’influence d’agents sociaux-significatifs et
par là-même s’adaptent à l’environnement où elle doit vivre.

Dans les deux clips, on trouve des individus qui, sur le papier, appartiennent à la communauté nationale, mais ont vécu différemment leur "différence".

- Kamini:


Sur le mode de l'humour, il vient des "petits patelins que personne ne connait même pas JP Pernaut".
C'est le seul français de couleur du village. Le racisme y est présent (dès l'entrée à l'école, on l'appelle Bamboula puis après on a le classique "j'aime pas les noirs...mais toi j't'aime bien...même si t'es noir").
Kamini raconte son parcours: maternelle, collège et lycée (j'étais le seul Black).
A la fin du clip, on voit que les habitants du village ont allègrement participé au clip en faisant quelques mouv' avec Kamini (l'intégration ne s'est donc pas si mal passée...)

ici le clip très drôle de Kamini sur ce lien, interview de Kamini



- PKaeR:


Dès le début, le ton est donné: "je ne crois pas en l'Etat et la Justice, je crois en Dieu".
L'univers est celui de la banlieue (les Ulis dans l'Essonne), le message n'est pas sur le même ton (cf les images grises sur des immeubles gris qui s'opposent évidemment aux vertes prairies du premier clip).
Le sentiment n'est plus du tout le même, l'issue non plus (Kamini a trouvé un travail d'infirmier, on sent que le processus d'intégration avance tandis que dans le deuxième clip, l'entre-nous domine, on se crée son propre système de valeur - cf le dernier film 50 cent "Get rich or die").
Il s'agit donc d'un processus d'élaboration d'une contre-culture (cf Diam's, "c'est pas l'école qui nous a dicté nos codes") en réaction à ceux qui incarnent cette culture officielle (cf les débats sur le film indigénes et la définition de la colonisation...)

Pourtant, dans les deux clips, il est aussi question de segrégation.
Il ne convient pas d'opposer Kamini à Pkaer mais les deux histoires permettent de nous interroger sur les défis à relever quant à l'intégration.
  ici le clip (extrait du street album "En approche").

Regardez les deux clips et relisez les définitions d'intégration et de socialisation...

En ce jour de sortie du film "indigènes", la question reste d'actualité.
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commentaires

M
Tiens, c'est Marie-Laure, je suis heureux de t'accueillir parmi nous, on a franchi le premier pas...J'espère que c'est un projet hautement éducatif et tourné vers les sciences économiques et sociales.
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M
juste pour informer qu'un projet sur vous est en train de prendre forme dans les tete de certains de vos élèves. espérons qu'il aboutisse!!!!!!
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C
Remarquable analyse wendy : effectivement, je pense que tu as raison, le deuxième clip te parait plus commun. Le rap n'étant pas trop ma culture musicale, j'avoue avoir été plus "troublé" par le deuxième clip, c'est pour cela que je pensais avoir davantage de réactions.Je suis d'accord avec tes remarques concernant la stigmatisation de certaines populations. D'ailleurs, dans les "petits patelins", il n'y a pas besoin d'être noir, il suffit simplement de ne pas être né ici. On a donc ici un mécanisme sociologique classique concernant "l'entre-nous".
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W
bonjour!<br /> Alors moi j'avais déjà découvert ce clip de kamini avec ma mère et on a vraiment bien rigolé!je dois avouer que le chanteur a trés bien choisi ses mots tout en utilisant l'humour , il est bien connus que c'est plus facile de faire passer un message à travers quelque chose de drole!Pour comparer les deux clips je dirais que le premier montre bien que la discrimination existe partout meme dans les campagnes paumées de France et le deuxieme reflète bien la discrimination dans les cités donc les paroles sont déjà plus tranchantes et les auteurs ne veulent surtout pas utiliser l'humour car ils veulent que leur colère ce ressent ds leur chanson.Deux styles différent pour une même cause , deux exemples trés bien choisi!!!je pense que l'on parle moins du deuxième clip,car je n'irais pas jusqu'a dire qu'il est "bateau " mais je pense qu'il existe déjà beaucoup de chanson de rap de ce style et beaucoup moins de celui de kamini.voilà mon avis sur le sujet.
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C
Voici les paroles de la chanson de Kamini<br /> Intro<br /> <br /> Dédicacée à tout ceux qui viennent des petits patelins,Ces p'tits patelins paumés pour qui personne n'a jamais rappé, même pas un flow,Ces p'tits patelins paumé que même la france elle sait pas qu'ils sont là chez elles!Les p'tits patelins paumé que personne ne connait même pas Jean Pierre Pernaud... (sanglots)<br /> J'm'appelle Kamini, j'vient pas d'la té-ci,J'vient d'un p'tit village qui s'appelle Marly Gaumont,Alors qu'on monte sur le beat hein,le beat hein qui fait "ta din da diin"<br /> <br /> A Marly Gaumont y a pas d'béton,65 ans la moyenne d'âge dans les environs,Un terrain d'tennis, un terrain d'basket,Trois jeunes dans l'village donc pour jouer c'est pas chouette,J'vient d'un village paumé dans l'Aisne,En Picardie facilement, 95% de vaches, 5% d'habitants,Et parmis eux, une seule famille de noir,Fallait qu'ce soit la mienne putain un vrai cauchemardJ'ai dit à mon père:« On aurai pu s'installer à moscou non? On aurai pas trop été dépaysé par la température et ni par les gens!>>Y ma répondu :« té, mais comment ça mais tu te moque de moi toi mais ca va ller hein!»Tu parles, j'avais six ans, premier jour d'école et ben j'ai chialé à cause de ces p'tits con là bas t'sait comment ils m'appelaient?« hé Bamboula, hé pépito, hé bamboula, et l'noiraude hé!» <br /> Dans la bouche des enfants, réside bien souvent la vérité des parents...<br /> Refrain x2:<br /> J'vient pas d'la cité mais le beat est bon,J'vient pas d'Paname mais d'Marly Gaumont,Y a pas d'bitume là bas c'est qu'des patures,Mais c'la n'empèche que j'ai croisé pas mal d'ordure<br /> A Marly Gaumont, les gens y parlent pas verlan,« Y parlent à l’endroit comme ça, c’est ben suffisant » (accent Chti)Des fois y t’aiment bien« J’aime pas les arabes hein, j’aime pas les noirs, mais toi j’t’aime bien, même si t’es noir »D’temps en temps, y font d’la politique aussi, avec plein de philosophie.« T’façon moi j’dis, tous des pourris hein». <br /> Dans les p’tits patelins, faut pas être cardiaque, ah ouais sinon t’es mal,Faut traverser vingt village en tout 50 bornes pour trouver un hôpital que dale,Là bas y’a rien c’est les patures.Des fois y’a un match de foot le dimanche.Le stade c’est une pâture, sur lequel les lignes sont tracées, les buts sont montés et les filets et dans l’équipe du coin, y’a toujours un mec qui s’fait surnommer « Kéké »« Allez Kéké, Allez Kéké »Si c’est pas Kéké dans l’équipe d’en face, y’a toujours un mec qui s’appelle Biquette« Allez Biquette, allez biquette »<br /> Une journée type dans l’coin, le facteur, un tracteur et rien…'fin si une vache ed' temps en temps!<br /> Refrain x 2J’viens pas d’la cité,Mais le beat est bon,J’viens pas d’Paname,Mais d’Marly Gaumont<br /> Y’a pas d’bitume là bas,C’est qu’des pâtures,Mais c’là n’empêche que j’ai croisé pas mal d’ordures . <br /> <br /> Et à l’école maternelle, j’étais l’seul black,Et dans l’putain d’collège, j’étais l’seul black,Et dans l’putain d’lycée, j’étais l’seul black,De la maternelle au lycée, toujours autant d’claquesQui s’perdaient dans la nature ou dans la raison,Papa m’disait toujours « c’est bien, faut pas s’battre, hein fiston »Mais moi j’voulais m’revolter, mais là bas, y’a rien à cramerY’a qu’un bus pour le lycée, c’est l’même pour le centre aéré,Pas la peine d’aller bruler, al' voiture du voisin,Déjà y z’en ont pas, y z’ont tous des mobylettes,En plus not’ boulangerie, elle est à 8 kilomètres,8 kilomètres? tout les matins? à mobylette?Il est parti où Vincent, il est parti en catimini ?Ah ben non, pas de ça çé (chez) nous hein, 'parti à mobylette hein.Parti à mobylette hein, el’ métro des p’tits patelins,C’est l’ beat hein, le beat hein qui fait 'Ta din da din diin », <br /> <br /> Dédicacé à tous ceux qui viennent des p’tits patelins,Les p’tits patelins paumés où c’est la misère là ou ya rien à faire là ou tout est ferme,Ces p’tits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault (sanglots) <br /> Refrain x 4J’viens pas d’la cité,Mais le beat est bon,J’viens pas d’Paname,Mais d’Marly Gaumont<br /> Y’a pas d’bitume là bas,C’est qu’des pâtures,Mais c’là n’empêche que j’ai croisé pas mal d’ordures.
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