
c'est le client qui scanne lui-même et qui paye grâce à de nouveaux scanners intégrés dans une machine.
C'est le « self check out » (vous êtes tendance ou pas ?)
1 / Fluidifier le passage en caisse est un enjeu commercial
Les magasins qui ont mis en place cette solution ont vu le nombre de clients augmenté de 3% en une année. Le prix de ces caisses étant de 20 000 euros, on imagine sans mal qu'elles seront assez vite amorties.
2 / Flexibiliser les horaires et le travail des hôtesses.
Avec la mise en place de ces systèmes, seule une hôtesse pour 4 machines est nécessaire. Deux conséquences: d'abord le travail de l'hôtesse change, elle est davantage amenée à conseiller, dialoguer, aider... D'autre part, cela va permettre à l'hypermarché de moduler ses horaires ou son personnel en fonction de son activité commerciale.
Voici les propos d'un directeur d'un magasin Atac Vincent Lesouef:
On voit bien qu'il s'agit de nous faire consommer de plus en plus de richesses (cf rubrique Bien dit à droite) de plus en plus vite
Petit détail amusant : les clients interrogés ont affirmé que leurs passages avaient été plus rapides qu'aux caisses ordinaires.
Ce n'est qu'une question de perception du temps passé à attendre en caisse.
Les clients sont deux fois moins rapides qu'une caissière, pourtant ils ont l'impression que leurs passages en caisse automatique a été plus rapide.
C'est simplement parce qu'ils sont occupés que le temps passe plus vite.
Quelle conséquence sur le nombre d'emplois d'hôtesses de caisse ?
Réponse: Cela dépend...
Nous avons vu dans le billet précédent que le nombre d'employés de libre-service en France avait augmenté malgré l'introduction de nombreuses innovations car la demande avait augmenté.
Quelles hypothèses peut-on formuler sur l'avenir immédiat ?
- version positive: les hypermarchés sont obligés d'offrir de nouveaux services, puisque sur ses marchés de base (alimentation, droguerie…) ils stagnent.
De nouveaux types d'offres apparaissent, vers des marchés de services, plus porteurs : les assurances, les cartes bancaires ou les voyages, dans la vente de voitures.
Il faudra embaucher, ce qui compensera les destructions d'emplois aux caisses.
- version négative: Depuis une quinzaine d'années, de nouvelles enseignes sont apparues. Ces nouvelles enseignes répondent de manière ciblée aux besoins des consommateurs.
Face à cela, les hypermarchés n'ont pas beaucoup évolué. Sur le sport par exemple, les hypers ont été complètement dépassés par des magasins comme Décathlon ou Go Sport. Parallèlement, leur capacité à offrir des prix bas est remise en cause par les magasins de hard-discount. Le consommateur est habitué aux prix bas, il en veut maintenant toujours plus.
Or, pour baisser les prix, on peut baisser les salaires ou diminuer le nombre de personnes employées...
Autre facteur aggravant: le développement des cybermarchés (vous faites vos courses sur les sites internet des grandes enseignes) va sûrement faire baisser le chiffre d'affaires des points de vente.
Quelques éléments de repères et d'analyse sur les grandes surfaces

Source : LSA 2004
Le marché étant saturé en France (les ouvertures de nouveaux magasins sont très réglementées), les chaînes françaises se tournent naturellement vers les marchés étrangers.
Philippe Moati est directeur de recherche au Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie). Il nous explique pourquoi les Français aiment tant leurs hypers et les nouveaux défis des enseignes.

Le succès initial des hypers tient à l'évolution de la production industrielle.
La standardisation des produits a permis une consommation et donc une distribution de masse. Les hypers, grâce à leurs prix beaucoup plus bas que les petits commerces classiques, ont donc contribué à démocratiser les achats.
D'autres facteurs ont permis l'expansion de ce type de commerce : le réfrigérateur et des logements plus grands, par exemple, pour stocker de la nourriture pendant plusieurs jours.
Ce type de commerce a aussi été poussé par l'expansion de la voiture. Ils ont été construits en périphérie des villes, avec de grands parkings.
Un cadeau extraordinaire; un petit court métrage d'animation sur le sens de la vie, c'est ici, vous verrez, vous ne serez pas déçu...
Philipe Moati professeur d'économie à l'université Paris VII auteur de "L'avenir de la grande distribution" éditions Odile Jacob 2001.
Alors, vous êtes prêt(e)s à affronter ces machines à paiement automatisées ?
Etes-vous prêt(e)s à consommer plus pour sauver les emplois de ces hôtesses de caisse ?
Etes-vous prêt(e)s à renoncer aux innovations technologiques ?