10 janvier 2007
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Cela fait quelques mois que je me ballade dans cette sphère que certains appellent Web 2.0; je n'arrête pas d'être surpris, étonné, intrigué par le potentiel qu'offrent ces nouvelles technologies.
Comme je suis plutôt visuel, j'ai trouvé ici deux schémas type "avant - après" qui laissent entrevoir les bouleversements que peuvent entraîner ces technologies sur le métier d'enseignant.
Je sais, cela fait un peu "poncif" mais j'ai vraiment l'impression qu'il y a un décalage qui se creuse chaque jour entre ce que je fais traditionnellement en classe, et ce que je pourrais faire.


Or, évidemment, cela ne va pas de soi: je veux dire par là qu'il ne suffit pas d'équiper les établissements pour qu'on se mette à utiliser le potentiel des TIC (technologies de l'information et de la communication)
A l'heure actuelle, je sais utiliser un PC, envoyer des mails, faire du copier - coller, réaliser des diaporamas, je connais une vingtaine de sites sur lesquels je peux trouver des informations sérieuses sur un sujet déterminé, j'arrive à manipuler des moteurs de recherche pour obtenir des informations sur un sujet donné... Et alors ?
On voit bien avec les deux schémas que les TIC, c'est bien plus que cela.
Ici, un collègue ( Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.) a écrit un billet lumineux. Voici ce qu'il écrit à propos d'un exemple concret: les élèves, en cours de musique, devaient faire un travail sur Vivaldi. Je cite:
Or, posons-nous la question de savoir pourquoi nous prenons du retard, qu'un fossé technologique est en train de se creuser entre la société, les technologies et l'école...
Personnellement, je pense qu'il s'agit d'abord d'un problème de formation. Comme souvent, dans l'Education Nationale (ce qui est paradoxal), on néglige le capital humain.
Utiliser ces TIC suppose, pour chaque enseignant:
- qu'il soit équipé, chez lui pour pouvoir tester, essayer... On peut regretter que notre profession n'ait pas été mieux considérée à ce niveau par l'autorité de tutelle (quant on pense à ce qu'on obtenu les médecins, on rêve). Mais aujourd'hui le coût de ces équipements a beaucoup baissé, il y a les logiciels libres...
- qu'il ait reçu un minimum de formation et d'information sur le sujet.
- qu'il ait du temps pour pouvoir réfléchir, coordonner, mettre en place des projets, des réflexions qui mobilisent le potentiel des TIC.
Force est de constater que ce sont les deux derniers points qui posent le plus de problèmes.
Je propose que chaque enseignant à terme bénéficie d'un crédit d'heures de "recherche-expérimentation", qu'il mène à bien un projet (si possible en équipe). Il serait en quelque sorte détaché durant un certain temps (à déterminer) de son service habituel.

Ce ne sont pas tant les connaissances dans notre discipline qui nous font défaut (on peux facilement les acquérir si on a les compétences fondamentales), mais plutôt la façon de les transmettre aux élèves. J'ai eu l'occasion en stage de mesurer à quel point nous pouvons patauger en ce domaine tant les choses sont complexes.
Or, si on est englué dans notre quotidien: préparer des cours, faire classe, évaluer etc.. il est quasiment impossible de mener à bien une telle réflexion qui est de plus en plus nécessaire pour changer nos pratiques.
A l'Université, les enseignants font de la recherche pour produire de nouvelles connaissances dans leur spécialité... Au lycée, les enseignants devraient faire de la recherche pour produire de nouvelles façons de diffuser le savoir au plus grand nombre. Ces recherches pourraient d'ailleurs faire l'objet de publication sur le net pour les diffuser à tous les autres collègues...
Comme je suis plutôt visuel, j'ai trouvé ici deux schémas type "avant - après" qui laissent entrevoir les bouleversements que peuvent entraîner ces technologies sur le métier d'enseignant.
Je sais, cela fait un peu "poncif" mais j'ai vraiment l'impression qu'il y a un décalage qui se creuse chaque jour entre ce que je fais traditionnellement en classe, et ce que je pourrais faire.


Or, évidemment, cela ne va pas de soi: je veux dire par là qu'il ne suffit pas d'équiper les établissements pour qu'on se mette à utiliser le potentiel des TIC (technologies de l'information et de la communication)
A l'heure actuelle, je sais utiliser un PC, envoyer des mails, faire du copier - coller, réaliser des diaporamas, je connais une vingtaine de sites sur lesquels je peux trouver des informations sérieuses sur un sujet déterminé, j'arrive à manipuler des moteurs de recherche pour obtenir des informations sur un sujet donné... Et alors ?
On voit bien avec les deux schémas que les TIC, c'est bien plus que cela.
Ici, un collègue ( Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.) a écrit un billet lumineux. Voici ce qu'il écrit à propos d'un exemple concret: les élèves, en cours de musique, devaient faire un travail sur Vivaldi. Je cite:
Les élèves avaient une feuille à remplir du genre : Années de naissance et de mort de Vivaldi, citez une oeuvre du compositeur, trouvez une anecdote, etc. La recherche se faisait sur le web, les réponses étaient données sur papier. La plupart des élèves sont tombés sur Wikipédia, et après une vingtaine de minutes, le travail était fait.
Est-ce de l'intégration des TIC? On pourrait être tenté de répondre oui. Et, ma foi, il est très heureux qu'un spécialiste du primaire ait amené ses élèves au labo. Mais si on fouille un peu plus, quelle différence y a-t-il entre cette activité, et cette même activité faite en bibliothèque dans un livre d'une encyclopédie qu'on y trouve ? Il n'y en a aucune. Si, par la suite, ces élèves sont amenés à mettre leur travail au propre et à utiliser un traitement de texte pour ce faire, il y a peu de différence entre le mettre au propre à la main ou à l'aide d'une dactylo. C'est là une utilisation ustensile de l'informatique.
Pouvait-il en être autrement ?
Au niveau de la recherche même, il faut amener les élèves à être toujours critiques face à leurs découvertes. Dans ce cas précis, aucun élève n'a pensé à comparer les différentes versions apportées par les différents auteurs de l'article. Ils recopiaient tout simplement l'information de cette page web. De plus, ils ne donnaient jamais la source de leur information. D'ailleurs, personne n'est allé sur une deuxième ressource pour comparer et vérifier les informations. Ils sont tous restés sur la même page, contents de pouvoir remplir le questionnaire. Comme ils devaient recopier le titre d'une oeuvre, aucun élève n'a eu l'idée de rechercher un fichier midi leur permettant d'en écouter des extraits (quelques ordis étaient pourtant équipés d'une carte de son). Les TIC donnent accès à une diversité de sources d'information et il ne suffit plus de trouver la bonne réponse à une question.
Bien intégrées, les TIC pourraient permettre de construire significativement le savoir. Pour poursuivre l'exemple, au niveau de la prise de notes, aucun élève n'avait accès à un wiki, un idéateur ou un outil semblable pour structurer, consigner et mettre en commun leurs données, des images ou du son. Si ces élèves avaient eu un blogue, certains d'entre eux auraient pu écrire un billet sur ce Vivaldi pour nous partager leur opinion, leur enthousiasme ou leur incompréhension de son oeuvre. Si ces élèves avaient eu un accès à un site web dynamique, via le système d'administration, ils auraient pu commencer la rédaction d'un article en vue d'une publication collective future.
Bien sûr, un ordinateur bien équipé fait plein de choses que d'autres machines faisaient auparavant. C'est une imprimerie et une maison d'édition. C'est une dactylo. C'est aussi un studio d'enregistrement, une chambre noire pour photos, une calculatrice, etc. Mais c'est aussi bien plus. C'est un amplificateur d'idées, un gestionnaire de données, des livres, une ludothèque, un système de téléphonie, un simulateur, un robot, des langages, etc.
Est-ce de l'intégration des TIC? On pourrait être tenté de répondre oui. Et, ma foi, il est très heureux qu'un spécialiste du primaire ait amené ses élèves au labo. Mais si on fouille un peu plus, quelle différence y a-t-il entre cette activité, et cette même activité faite en bibliothèque dans un livre d'une encyclopédie qu'on y trouve ? Il n'y en a aucune. Si, par la suite, ces élèves sont amenés à mettre leur travail au propre et à utiliser un traitement de texte pour ce faire, il y a peu de différence entre le mettre au propre à la main ou à l'aide d'une dactylo. C'est là une utilisation ustensile de l'informatique.
Pouvait-il en être autrement ?
Au niveau de la recherche même, il faut amener les élèves à être toujours critiques face à leurs découvertes. Dans ce cas précis, aucun élève n'a pensé à comparer les différentes versions apportées par les différents auteurs de l'article. Ils recopiaient tout simplement l'information de cette page web. De plus, ils ne donnaient jamais la source de leur information. D'ailleurs, personne n'est allé sur une deuxième ressource pour comparer et vérifier les informations. Ils sont tous restés sur la même page, contents de pouvoir remplir le questionnaire. Comme ils devaient recopier le titre d'une oeuvre, aucun élève n'a eu l'idée de rechercher un fichier midi leur permettant d'en écouter des extraits (quelques ordis étaient pourtant équipés d'une carte de son). Les TIC donnent accès à une diversité de sources d'information et il ne suffit plus de trouver la bonne réponse à une question.
Bien intégrées, les TIC pourraient permettre de construire significativement le savoir. Pour poursuivre l'exemple, au niveau de la prise de notes, aucun élève n'avait accès à un wiki, un idéateur ou un outil semblable pour structurer, consigner et mettre en commun leurs données, des images ou du son. Si ces élèves avaient eu un blogue, certains d'entre eux auraient pu écrire un billet sur ce Vivaldi pour nous partager leur opinion, leur enthousiasme ou leur incompréhension de son oeuvre. Si ces élèves avaient eu un accès à un site web dynamique, via le système d'administration, ils auraient pu commencer la rédaction d'un article en vue d'une publication collective future.
Bien sûr, un ordinateur bien équipé fait plein de choses que d'autres machines faisaient auparavant. C'est une imprimerie et une maison d'édition. C'est une dactylo. C'est aussi un studio d'enregistrement, une chambre noire pour photos, une calculatrice, etc. Mais c'est aussi bien plus. C'est un amplificateur d'idées, un gestionnaire de données, des livres, une ludothèque, un système de téléphonie, un simulateur, un robot, des langages, etc.
Or, posons-nous la question de savoir pourquoi nous prenons du retard, qu'un fossé technologique est en train de se creuser entre la société, les technologies et l'école...
Personnellement, je pense qu'il s'agit d'abord d'un problème de formation. Comme souvent, dans l'Education Nationale (ce qui est paradoxal), on néglige le capital humain.
Utiliser ces TIC suppose, pour chaque enseignant:
- qu'il soit équipé, chez lui pour pouvoir tester, essayer... On peut regretter que notre profession n'ait pas été mieux considérée à ce niveau par l'autorité de tutelle (quant on pense à ce qu'on obtenu les médecins, on rêve). Mais aujourd'hui le coût de ces équipements a beaucoup baissé, il y a les logiciels libres...
- qu'il ait reçu un minimum de formation et d'information sur le sujet.
- qu'il ait du temps pour pouvoir réfléchir, coordonner, mettre en place des projets, des réflexions qui mobilisent le potentiel des TIC.
Force est de constater que ce sont les deux derniers points qui posent le plus de problèmes.
Je propose que chaque enseignant à terme bénéficie d'un crédit d'heures de "recherche-expérimentation", qu'il mène à bien un projet (si possible en équipe). Il serait en quelque sorte détaché durant un certain temps (à déterminer) de son service habituel.

Ce ne sont pas tant les connaissances dans notre discipline qui nous font défaut (on peux facilement les acquérir si on a les compétences fondamentales), mais plutôt la façon de les transmettre aux élèves. J'ai eu l'occasion en stage de mesurer à quel point nous pouvons patauger en ce domaine tant les choses sont complexes.
Or, si on est englué dans notre quotidien: préparer des cours, faire classe, évaluer etc.. il est quasiment impossible de mener à bien une telle réflexion qui est de plus en plus nécessaire pour changer nos pratiques.
A l'Université, les enseignants font de la recherche pour produire de nouvelles connaissances dans leur spécialité... Au lycée, les enseignants devraient faire de la recherche pour produire de nouvelles façons de diffuser le savoir au plus grand nombre. Ces recherches pourraient d'ailleurs faire l'objet de publication sur le net pour les diffuser à tous les autres collègues...
Qu'en pensez-vous ?