24 janvier 2007
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14:50
Les choix d'orientation en fin de seconde sont des moments importants (même s'il ne faut pas surestimer leur portée: on ne joue pas sa vie !).
Cette époque de l'année est propice à la réflexion: les lycéens de seconde ont découvert l'option SES, les familles vont proposer des voeux d'orientation lors du conseil de classe du deuxième trimestre.
Je me souviens en fin de troisième, j'étais comme tout le monde ne sachant pas trop quoi faire En fait j'avais un désir secret d'être dessinateur de BD, ma passion de l'époque.
Je me souviens d'être allé voir le professeur principal (à l'époque professeur d'Histoire Géographie), pour lui soumettre mon projet d'être professeur d'Histoire ou instituteur. Sa réponse fut évidente:
En seconde au Lycée, rebelote: que faire après la seconde ?
Moi, l'idée de faire des sciences physiques, des maths durant 8 à 9 heures par semaine me rebutait profondément.
Je n'en voyais pas l'intérêt, alors que j'aimais l'histoire, les sciences économiques et sociales, la philosophie, la politique...
Après d'âpres discussions , je suis passé en première B, puis Terminale etc... J'ai gardé de bons souvenirs des cours, et des études (sinon je ne serais pas ce que je suis devenu). Mes années lycée m'ont laissé de très bons souvenirs et m'ont bien préparé pour l'enseignement supérieur.
Je me demande si quelque chose a changé depuis le début des années 1980...
Voici ce que je lisais dans le Nouvel Obs de la semaine dernière:
Bigre ! Le journal n'y va pas de main morte. C'est encore une fois un peu trop caricatural pour être crédible, mais cela fait partie d'une longue série d'articles qu'on voit fleurir en ce moment sur la crise dans l'Education Nationale
Ceci dit, le discours "avec le bac S, on peut tout faire..." fait des ravages:
1°) il faut qu'on m'explique l'utilité de faire des dizaines d'heures de physique, de SVT, de maths en première et terminale...pour ensuite, faire des études de droit, d'histoire, de sciences humaines... ? Il paraît même que de bons élèves littéraires sont en S (ce qui explique en partie le déclin de la filière L). Je les plains...
2°) en voulant tout faire c'est-à-dire une filière d'élite, d'excellence et une filière généraliste, on n'atteint aucun des deux objectifs (mettre en avant des scientifiques et faire aimer les maths)! C'est un peu le sentiment que j'ai à la lecture des rapports et des articles sur la filière S.
Entendons-nous bien: il ne s'agit pas de dénigrer la filière S, mais de remettre en cause l'usage que les parents ou les enseignants font de cette filière. Faire un bac S n'a du sens que si l'on a des prédispositions pour les sciences. C'est à cette condition que l'on formera des scientifiques.
Si les matières littéraires ont un poids certain en S (pour attirer les élèves moins scientifiques), alors on aura peu valorisé les scientifiques.
A chaque filière sa spécificité, ou alors on fait une seule filière d'enseignement général (avec options).
En attendant, voici deux vidéos sur la filière E.S. dont vous savez tout le bien que je peux en penser par ailleurs (même si elle est évidemment critiquable par certains aspects, y compris notre enseignement en sciences économiques et sociales).
Cette époque de l'année est propice à la réflexion: les lycéens de seconde ont découvert l'option SES, les familles vont proposer des voeux d'orientation lors du conseil de classe du deuxième trimestre.

Je me souviens en fin de troisième, j'étais comme tout le monde ne sachant pas trop quoi faire En fait j'avais un désir secret d'être dessinateur de BD, ma passion de l'époque.
Je me souviens d'être allé voir le professeur principal (à l'époque professeur d'Histoire Géographie), pour lui soumettre mon projet d'être professeur d'Histoire ou instituteur. Sa réponse fut évidente:
"Ah mais c'est simple, il faut faire un bac C , on peut tout faire avec...".
En seconde au Lycée, rebelote: que faire après la seconde ?
"avec un bac C, on peut tout faire..."
Moi, l'idée de faire des sciences physiques, des maths durant 8 à 9 heures par semaine me rebutait profondément.
Je n'en voyais pas l'intérêt, alors que j'aimais l'histoire, les sciences économiques et sociales, la philosophie, la politique...
" oui, mais tu verras, avec un Bac C, tu pourras faire ce que tu veux après..." dixit mes parents...
Après d'âpres discussions , je suis passé en première B, puis Terminale etc... J'ai gardé de bons souvenirs des cours, et des études (sinon je ne serais pas ce que je suis devenu). Mes années lycée m'ont laissé de très bons souvenirs et m'ont bien préparé pour l'enseignement supérieur.
Je me demande si quelque chose a changé depuis le début des années 1980...
Voici ce que je lisais dans le Nouvel Obs de la semaine dernière:
Programme indigeste, élèves dégoûtés, niveau scientifique insuffisant...
Zéro pointé pour le bac S ! (...)
Zéro pointé pour le bac S ! (...)
Un bac trop sélectif
Si le nombre de bacheliers a bien explosé, passant de 60 000 dans les années 1960 à 500 000, celui des bacs S a, lui, tout juste doublé. Il diminue même depuis 1995. «Autrefois, un bac sur deux était un bac S, aujourd'hui, c'est à peine un quart», explique Daniel Duverney, professeur en classe prépa à Lille et auteur d'un rapport sur le bac S (...)Un programme indigeste et inefficace
C'est de loin le bac général dont le programme est le plus chargé, avec jusqu'à 32 heures de cours par semaine et parfois davantage, contre 26 seulement en L. Mais là n'est pas le principal souci : «En sciences physiques notamment, je défie quiconque d'y comprendre quoi que ce soit!», lance Jean-Charles Pomerol, le président de Pierre-et-Marie-Curie, avec son franc-parler (...)Un niveau insuffisant en sciences
Le bac S n'offre plus, selon certains spécialistes, les fondamentaux nécessaires en mathématiques. Plusieurs responsables d'école d'ingénieurs et une poignée d'entreprises, parmi lesquelles EADS et Michelin, se sont récemment émus du niveau des jeunes ingénieurs (...)
Bigre ! Le journal n'y va pas de main morte. C'est encore une fois un peu trop caricatural pour être crédible, mais cela fait partie d'une longue série d'articles qu'on voit fleurir en ce moment sur la crise dans l'Education Nationale
Ceci dit, le discours "avec le bac S, on peut tout faire..." fait des ravages:
1°) il faut qu'on m'explique l'utilité de faire des dizaines d'heures de physique, de SVT, de maths en première et terminale...pour ensuite, faire des études de droit, d'histoire, de sciences humaines... ? Il paraît même que de bons élèves littéraires sont en S (ce qui explique en partie le déclin de la filière L). Je les plains...
2°) en voulant tout faire c'est-à-dire une filière d'élite, d'excellence et une filière généraliste, on n'atteint aucun des deux objectifs (mettre en avant des scientifiques et faire aimer les maths)! C'est un peu le sentiment que j'ai à la lecture des rapports et des articles sur la filière S.
Entendons-nous bien: il ne s'agit pas de dénigrer la filière S, mais de remettre en cause l'usage que les parents ou les enseignants font de cette filière. Faire un bac S n'a du sens que si l'on a des prédispositions pour les sciences. C'est à cette condition que l'on formera des scientifiques.
Si les matières littéraires ont un poids certain en S (pour attirer les élèves moins scientifiques), alors on aura peu valorisé les scientifiques.
A chaque filière sa spécificité, ou alors on fait une seule filière d'enseignement général (avec options).
En attendant, voici deux vidéos sur la filière E.S. dont vous savez tout le bien que je peux en penser par ailleurs (même si elle est évidemment critiquable par certains aspects, y compris notre enseignement en sciences économiques et sociales).