Alisa Miller dirige Radio Public International et nous livre une mini-conférence avec diaporama qui me laisse songeur ^^
Ainsi, dans l'espace délimité, privilégié et cloisonné qu'est leur chambre, les jeunes s'évadent via Internet dans un autre espace à la fois transgressif (eux seuls ont le sentiment de le maîtriser) et décuplant les possibles. "
Cela n'est évidemment pas sans poser un certain nombre de nouveaux problèmes importants.
Ici on peut en citer trois:
- la préservation de l'intimité : ce sont les risques liés à la divulgation d'informations personnelles (voir ici.)
- l'impact sur la santé avec l'apparition de nouveaux comportements addictifs (voir ici)
- les déviances liées aux univers virtuels avec les questions liées la violence et l'acccès à des univers réservés aux majeurs (voir ici)
2 / Une fonction de communication communautaire
Je cite le rapport:
"Les jeunes de 16 à 18 ans affichent clairement leurs préférences dans leur navigation et construisent leur ré
seau en fonction de leurs passions. L'hyper-accessibilité du média Internet permet aux jeunes de les vivre plus intensément que toute autre génération en étant informés sur leurs passions à la fois en contenu et en expériences vécues par les autres.
Mme Evelyne Bevort a bien souligné que cette socialisation n'était pas seulement virtuelle mais qu'elle avait un impact bien réel sur la vie des jeunes.
Ainsi permettait-elle à certains jeunes vivant dans des familles recomposées ou ayant quitté leur pays d'origine de réconcilier une double vie familiale. L'outil Internet leur donne la possibilité d'être en même temps « ici et là-bas » et de résoudre des contradictions dont ils ne parvenaient pas à sortir."
Mais là encore, de nouveaux problèmes apparaissent:
- le renforcement du sentiment communautaire: les jeunes internautes ont tendance à aller chercher l'information sur des sites où ils vont régulièrement (fonctionnement en réseau). Mais c'est en partie au détriment d'autres sites qui pourraient également leur ouvrir d'autres univers.
- la question de la désinformation et de la manipulation: beaucoup de sites / blogs apportent un regard neuf, original mais ils peuvent aussi être peu rigoureux, manipulateurs...
Je cite le rapport:
"Jacques Piette, dans son article sur « Le nouvel environnement médiatique des jeunes : quels enjeux pour l'éducation aux médias »fait un constat similaire : « pour les jeunes, la question de la fiabilité de l'information n'est pas plus pertinente en ce qui concerne Internet que les autres médias, exception faite des pages personnelles, lieu d'expression et d'opinions individuelles, dont ils reconnaissent la nature subjective.
Pour le reste, ils s'en remettent à leur bon sens. Les jeunes ont peu conscience des motivations qui président à la création de sites web et leur esprit critique à cet égard est très peu développé. Certaines études constatent que, interrogés sur leur capacité à discerner la valeur, la crédibilité et la qualité de l'information trouvée sur le net, les jeunes avouent toutefois ne pas toujours disposer d'outils leur permettant d'évaluer judicieusement les contenus en ligne ».
Il faut donc veiller à croiser les sources, examiner leur validité / légitimité pour hiérarchiser les informations.
Ce qui me permet de faire la transition avec la dernière partie: quelles conséquences peut-on en tirer ?
III / Conséquences:
Je cite le rapport:
"De nombreux chercheurs soulignent les incidences favorables de l'utilisation des médias, notamment d'Internet sur l'attitude générale des élèves.
Le rapport de l'IGEN souligne, par exemple, les effets très positifs de l'utilisation des NTIC sur les motivations des élèves dans les réseaux ambition réussite, où l'on peut considérer que le fossé entre l'Éducation nationale et les élèves est le plus creusé.
Il constate que « le fait que les élèves soient mis en situation de fabriquer eux-mêmes des contenus sur des supports médiatiques leur permet de comprendre les véritables finalités des médias et l'intérêt de ce qu'ils apprennent, leur donne de l'audace et les incite à prendre des initiatives, à l'oral comme à l'écrit. La manipulation d'un matériel souvent sophistiqué les rend plus autonomes et plus rigoureux, les pousse à assumer des responsabilités, à organiser et à planifier leur travail ».
M. Thierry de Smedt a fait le bilan des compétences qui sont améliorées lorsqu'un enseignement aux médias existe :
- la compétence « spectatorielle » (repérer un contexte, avoir une analyse sur la source) en sort clairement renforcée ;
- la consolidation de la compétence dans la construction de documents médiatiques dépend en grande partie de la pédagogie utilisée ;
- la meilleure appropriation des autres matières n'est pas démontrée ;
- l'engagement citoyen de l'élève semble, quant à lui, augmenter de façon spectaculaire ;
- sur la question de la motivation des élèves, l'influence de cet enseignement se manifesterait par une diminution de l'absentéisme "
Source: François Guité
Bilan: je pense qu'il va effectivement falloir assez rapidement que j'intègre de plus en plus dans mes cours ces thèmes. Cette année, j'ai déjà abordé ce thème avec mes classes à trois moments:
- en début d'année, j'ai présenté à toutes mes classes ce qu'est un agrégateur de flux RSS (netvibes) ainsi que l'univers netbibes des sciences économiques et sociales (voir ici)
- en octobre: j'ai animé une séance de présentation de Google dont j'ai retraçé quelques épisodes ici.
- en novembre: avec les élèves de Terminale, j'ai abordé la question de l'impact des nouvelles technologies sur le changement social.
J'ai en préparation des séances avec les secondes des Travaux Dirigés sur l'entreprise Google...mais le temps me manque pour aller plus loin, et notamment construire des cours sur les nouveaux modèles économiques (dont j'avais évoqué les thèmes ici et là)
En voilà un jeune... il est sorti du web 2.0...hé bien, il est en tête des ventes ^^
Alors, venez...rentrez dans la danse...allez, venez ...
Résultats : les ventes en magasin ont augmenté de +8% pour le panel TV+Internet et on note que le nombre de nouvelles consommatrices est alors en augmentation de 13%. Très bonne nouvelle pour le média Internet qui voit ainsi son efficacité démontrée, si certains en doutaient encore. L'acquisition de nouveaux consommateur (+13%) est un vrai plus car comme tout le monde le sait, ce qui coûte le plus en terme d'investissement c'est la conquête de nouveaux consommateurs, bien plus que la fidélisation."
source: evocom
Le principe est simple: l'entreprise propose d'une part un modèle de base, gratuit, simple et accessible, et d'autre part une version payante, plus élaborée, davantage personnalisée. Le financement repose sur la règle du 1 %: l'ensemble des utilisateurs qui payent la version élaborée (soit 1 % du total des utilisateurs) financent l'utilisation gratuite des autres utilisateurs (soir 99 % du total). Cela suppose que les coûts engendrés par les 99 % d'utilisateurs soient très faibles, puisqu'ils doivent être financés par seulement 1 %.
Exemple ? Vous connaissez tous des logiciels "gratuits", mais on vous propose de passer à la version "pro" car elle offre plus de fonctionnalités. L'avantage, c'est qu'en ayant diffusé de multiples échantillons de son logiciel de base, l'entreprise va créer elle même sa demande pour la version pro.
On trouve évidemment dans le journeaux gratuits la référence du modèle: Métro, 20 mn produisent des informations gratuites pour les lecteurs, mais payantes pour les annonceurs. Je vous en avais déjà parlé dans ce billet.
Les bannières de Google, les paiements par clic, l'achat de mots-clés...la publicité trouve sans cesse de nouveaux circuits pour venir jusqu'à nous. Si vous êtes sur les réseaux sociaux, comme Facebook, on s'aperçoit vite qu'elle est de plus en plus présente, personnalisée et efficace.
Rappelez-vous le film Minority Report de Spielberg: Tom Cruise arrive devant un écran situé dans la rue, un faisceau laser scanne son oeil, et aussitôt, des publicités liées à ces centres d'intérêt, son histoire personnelle lui sont données. Bigre !
L'entreprise vous offre (quasi)gratuitement un bien ou un service pour vous inciter à en acheter un autre.
Par exemple, une grande surface peut faire des promos "à prix coûtant" (sur l'essence) car elle espère vous vendre de l'électroménager sur lequel son bénéfice sera élevé. La fixation du prix des différents produits doit tenir compte de dimensions psychologiques. Ici, les gens râlent après le coût de l'essence, les médias entretiennent cet état d'esprit, les consommateurs vont donc être à la recherche des prix les moins chers dans ce domaine, mais ils seront moins regardants sur l'achat d'une cafetière expresso.
On peut citer des exemples très connus qui fonctionnent de plus en plus sur ce modèle économique:
- votre fournisseur de services de téléphonie mobile ne va pas augmenter le prix de votre consommation mensuel (car il sait que c'est la première chose que vous regardez), mais il va augmenter la taxe mensuelle sur tel ou tel service (boite vocale).
- à Noel, vous avez craqué sur une console de jeux ou une imprimante: "j'ai fait une affaire". En réalité, là aussi, l'entreprise va financer un prix bas à l'aide d'autres produits sur lesquels les bénéfices seront importants (ici: les jeux vidéos ou les consommables).
C'est l'exemple de la musique en ligne (et dans une moinde mesure des livres électroniques). Avec les nouvelles technologies, le coût de la reproduction (produire des milliers de copies d'un CD, d'un livre ou d'un logiciel) et de la distribution (amener le produit chez le consommateur) est très faible. Le coût marginal est donc quasi-nul (le coût marginal désigne le coût de la dernière unité produite: autrement dit, reproduire et distribuer 10 000 ou 100 000 exemplaires ne coûte guère plus cher).
Vous pouvez obtenir gratuitement le bien ou le service à condition que vous participiez à un travail en améliorant le service ou en produisant des informations qui pourront être utiles ailleurs. J'échange de la gratuité contre ma force de travail en participant moi-même à la production de richesses.
Des exemples ?
Yahoo Questions et Réponses: ce sont les internautes qui créent de la valeur collective, les services web 2.0 digg: chaque internaute est à la fois producteur d'informations (il rédige un scoop, un billet sur son blog...) et consommateur (les informations font l'objet d'un vote, celles qui sont le plus votées apparaissent en une voir par exemple ici).
On retrouve cela également dans d'autres domaines très différents. A côté de chez moi, une entreprise florissante: vous venez vous-mêmes cueillir vos fruits et légumes, donc vous participez à la production. Certes, ce n'est pas gratuit, mais le prix est plus faible qu'ailleurs (et la qualité nettement meilleure).
Dernier cas, chez les coiffeurs "low cost", vous participez à votre coupe de cheveux en vous lavant vous-même les cheveux, là encore, le prix est plus faible etc... Je suis certain que vous allez me donner d'autres exemples !
l'altruisme a toujours existé, pourquoi alors ne pas "en profiter" ?
Le web peut favoriser cette économie du partage, l'accumulation d'argent n'est pas la motivation unique de tous les individus. Ainsi, Wikipédia, certains blogs (qui proposent des recettes de cuisine, de broderie, des trucs et astuces etc...) ne reposent pas sur l'économie marchande, l'appât du gain.
J'aurais sans doute l'occasion d'y revenir et d'approfondir un peu plus ces analyses.
Bon alors, je n'ai pas hésité une seule seconde pour choisir mon jingle. C'est du lourd, du masterpiece, du stevie wonder, ben oui, c'est free ^^ et c'est gratuit...
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