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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 05:58
Vous connaissez tous cette phrase de Pablo Picaso: "je ne cherche pas...je trouve". Elle me servira de fil directeur pour ce billet.

Je suis tombé sur un article qui m'a fait réagir.

 Il s'agit d'un article au titre provocateur:
"les jeunes incapables de s'informer sur le net" (source: enseignons be).


Je cite :

"les 1.865 jeunes qui ont répondu à l’enquête sont pourtant des habitués de Google, MSN ou Wikipédia. Mais malgré qu’ils baignent dans l’univers du Net depuis déjà quelques années, ils n’obtiennent qu’une note moyenne de 7,67 sur 20 (...)
On pourrait penser que ce sont les étudiants qui disposent d’une connexion Internet à domicile qui réalisent le meilleur résultat. Tout faux! Ce sont eux qui se trompent le plus lourdement. Parmi les erreurs commises le plus souvent, citons le recours systématique à Internet aux dépens des ressources traditionnelles de la bibliothèque (ils ne sont que 1,2% à indiquer avoir recours aux bases de données bibliographiques). Et pourtant, ce ne serait pas très grave si ces jeunes ne prenaient pas pour argent comptant la première information relayée par les moteurs de recherches (...)
Question éthique, c’est la catastrophe. Moins de 15% savent qu’ils doivent toujours identifier une source, même lorsque leurs informations proviennent d’une page web".


Il faut se rendre ici
pour avoir de plus amples renseignements (notamment sur la méthodologie suivie).

Je voudrais faire part d'une expérience réalisée en classe de première option sciences politiques il y a quelques semaines.
L'objectif était de réaliser un travail de groupe sur le thème de l'abstention électorale (le thème était volontairement flou).
Il s'agit de produire un article à l'aide de:
- un logiciel de traitement de texte d'une longueur de 4 pages maximum
- l'utilisation de Google pour rechercher des documents de nature variée.
- un document classique présenté comme une "référence": il s'agit de l'article de Daniel Gaxie dans l'encyclopédie universalis intitulé: "l'abstention électorale: entre scepticisme et indifférence" (d'une longueur de 3 pages).

Quelles réflexions m'inspirent les travaux des élèves (par rapport à l'article cité):

- le fait que les élèves privilégient le web au détriment des documents écrits est évident: très peu ont utilisé le texte de Daniel Gaxie.

- Wikipédia, comme prévu, est largement employée.
Or, il se trouve que j'avais regardé l'article de wikipédia avant de leur donner ce travail. J'avais repéré un point faible important sur un aspect essentiel du thème, celui des facteurs explicatifs de l'abstention. En effet, Wikipédia tombe dans un travers qui me hérisse au plus haut point, celui du "catalogue descriptif" (qui a autant d'intérêt que de passer un quart d'heure à feuilleter l'annuaire téléphonique ^^).
Voici en effet ce que contient l'article:

Les raisons de l'abstention peuvent être multiples, soit :

  • l'électeur a oublié de voter
  • l'électeur ne veut pas voter
  • l'électeur n'est pas inscrit sur la liste électorale associée à son domicile
  • l'électeur n'a pas songé ou a refusé le vote par procuration
  • l'électeur ne désire pas choisir de nouvelles autorités politiques, par quelques moyens que ce soit
  • l'électeur laisse les autres choisir à sa place
  • l'électeur ne souhaite pas choisir d'élus , considérant qu'ils ne se gêneront pas, par le pouvoir acquis, pour décider de ses conditions de vie sans son accord
  • l'électeur ne se sent pas concerné par l'élection
  • l'électeur pense que son vote n'est pas important
  • l'électeur veut sanctionner les dirigeants en place ou les responsables politiques en général en montrant son désintérêt de la vie politique
  • l'électeur ne veut pas participer à une élection qu'il juge injuste
  • l'électeur ne veut pas légitimer un système politique qu'il refuse (les organisations notamment anarchistes et communistes révolutionnaires appellent très souvent à l'abstention)
  • l'électeur n'a pas confiance dans le vote ou le système de vote (machine électronique)

source:
article de wikipédia sur l'abstention

Si c'est pas du catalogue, alors...Je met au défi quiconque d'être capable d'avoir une compréhension rigoureuse des principaux facteurs explicatifs de l'abstention à partir d'un tel catalogue ^^

Peu de groupe ont fait un copier-coller à l'identique (sans doute prévenus par mes nombreuses remarques ^^), mais certains ont tout de même réalisé une sélection de quelques raisons qui leur paraissaient essentielles.



- j'exigeais des documents de nature variée, il fallait donc rechercher des textes, des statistiques et graphiques. Aucun groupe n'a oublié de citer les sources, mais j'ai quand même eu droit à des questions du type "M'sieur, y faut citer la source ?"... Je ne réponds pas (mais j'en attends pas moins ^^)

Mon expérience n'a évidemment aucune valeur scientifique mais j'en tire deux conclusions:

- A- Nous avons une croyance très forte de la toute puissance de la technique (Google, nouveau DIEU).
Ne me dites pas le contraire, rappelez-vous la première fois que vous avez découvert le potentiel de votre nouvel appareil numérique (tu as vu ? Il peut faire caméscope, je peux retoucher les photos...) ou de votre ordinateur (^^).
Beaucoup d'élèves n'ont pas encore intériorisé le réflexe "critique" face à la technologie, notamment dans leurs activités de recherche.
Je confirme donc certaines conclusions de l'enquête. Il faut que nous soyons vigilants, en évitant deux écueils:

   -1- le mépris de cette culture numérique : certains collègues interdisent d'utiliser Wikipédia au motif que l'encyclopédie n'est pas assez "fiable".

   -2- la fascination pour la technologie: elle peut nous laisser croire que les élèves savent se débrouiller seuls.
Je l'ai déjà écrit, nous devons enseigner la façon dont Google, Wikipédia fonctionnent pour en délimiter les atouts et les limites.
                           Don Quichotte de Pablo Picasso

- B - la recherche documentaire demande un certain nombre de savoirs et de savoir-faire que l'on met du temps à acquérir.
En effet, pour faire une recherche, il faut déjà avoir une idée de ce que l'on veut chercher.
J'aime bien ce dialogue dans Alice au pays des merveilles dans le chapitre VI
:
- (Alice) Voudriez-vous me dire, s’il vous plaît, quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?

– (le chat) Cela dépend beaucoup de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.

J'ai souvent l'impression d'avoir plein d'Alice ^^

Pour commencer une recherche, je dois maîtriser un certain nombre de notions / concepts liés au thème (et pour cela, les savoirs sont importants).

De même, l'épineuse question des sources exige d'adopter des attitudes (esprit critique) et des savoirs (quelles sont les sources auxquelles on peut accorder un crédit, une légitimité ?).

Il nous faut sérieusement nous pencher sur ces questions ...

Concernant la maitrise des "fondamentaux", Pablo Picasso nous montre la voie à suivre, non ?

 

 

 

 

Je ne sais pas si j'ai ouvert quelques portes, mais voici mon jingle !



Découvrez Billy Cobham!


 


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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 14:00
L'acculturation désigne "l'ensemble des changements provoqués dans les modèles culturels originaux par l'entrée en contact prolongé de groupes d'individus de cultures différentes" (selon Redfield, Linton et Herskovits dans leur Mémorandum publié en 1936 dans American Anthropologist).
Je vais essayer de mobiliser ce concept d'acculturation (étudié en classe de première) pour analyser les enjeux de la confrontation entre la culture numérique des adolescents et la culture scolaire.

La culture numérique des ados n'est pas encore une notion rigoureusement définie: s'agit-il d'une culture au sens anthropologique et sociologique (système plus ou moins cohérent de normes, valeurs, rôles/statuts qui permet de donner du sens aux actions sociales) ou un éventail de pratiques, d'instruments très différents ? De même, il conviendrait de préciser la notion d'adolescent qui ne vas pas totalement de soi.
Mais il me semble que l'on peut tout de même remarquer un certain nombre de points communs  (on peut consulter
ce billet pour mémoire). Elle comporte:

 

- des normes / pratiques numériques à usage personnel (les plus développées): usage intensif des blogs, des messageries instantanées, des sites de téléchargements et du moteur de recherche Google.


- des normes / pratiques numériques à usage scolaire: faire des recherches sur Google, utiliser wikipédia, un traitement de texte, des sites de devoirs payants et personnalisés, des visites sur les sites disciplinaires, des recherches de corrigés, les forums (type yahoo questions et réponses), des services de traduction en ligne...





Ces normes se justifient par rapport à des valeurs , des croyances de plus en plus répandues: la fascination de la puissance de la technologie (le web 2.0 accentue cette croyance car il a rendu ces technologies facilement accessibles), la valorisation de  l'autonomie individuelle (savoir se distinguer du monde adulte mais aussi de ses pairs en affichant sa singularité, on le voit clairement dans les skyblogs) et l'insertion dans un un fonctionnement en réseau interactif (ce qui compte, c'est moins le nombre d'articles dans un skyblog que le nombre de commentaires ou d'amis).

 

les sources de conflits entre la culture scolaire et la culture numérique des ados:


- la gestion du temps:

 

cette culture numérique occupe des plages horaires très importantes, plus grave encore, la perception du temps des ados est très différente de celle du temps scolaire.

 

 

Leur "temps" est sans limite (c'est eux-mêmes qui le gère, ils ont du mal à s'arrêter, certains développent même des comportements addictifs), ils doivent être très réactifs (il faut répondre dans l'instant, ils privilégient le court terme, les articles courts...).

Tout le contraire du temps scolaire: il est structuré (le découpage en plages horaires...), à  moyen et long terme (l'utilité n'est pas visible immédiatement...), la réactivité est beaucoup moins fréquente (on privilégie la stabilité voire la routinisation des comportements).



- la question de la technologie:

 

elle exerce un pouvoir de fascination chez les adolescents, en développant notamment un sentiment de toute puissance et de "pensée magique": on le voit à propos du sentiment d'impunité en matière de téléchargement, beaucoup ont l'impression qu'il y a tout sur le net, que Google va donner la solution.

Dans la culture scolaire (surtout française), la technologie est regardée avec méfiance (voire mépris), ce qui fascine c'est le savoir, la culture savante parce qu'ils sont source d'émancipation.


- l'enjeu de rapports de force entre les adoslescents et les adultes 

 

 

Les tic permettent aux ados d'obtenir des pouvoirs (donc une liberté) sur les contraintes imposées par les parents: ceux-ci ont financé l'investissement matériel dans le but d'aider leurs enfants à s'intégrer au monde moderne.


Les adolescents vont utiliser les TIC comme un moyen d'échapper aux contraintes scolaires: comment savoir si votre enfant fait des recherches sur Google ou s'il est sur MSN pour échanger avec ses camarades ? Impossible de contrôler car ils font les deux en même temps (d'ailleurs beaucoup utilisent MSN pour s'entre-aider scolairement), en plus, en un clic de souris, on fait disparaître l'activité ludique pour ne montrer que l'activité scolaire.



Ce jeu du chat et de la souris est également manifeste dans leurs rapports avec les enseignants: le copier-coller, la recherche de "devoir tout fait" relèvent de cette même logique de confrontation.

 

 

 

 




le critique gastronomique Anton Ego dans Ratatouille

 

 

 




Que se passe-t-il lorsque des groupes de cultures différentes ont des contacts durables ?
En simplifiant, on peut montrer que plusieurs cas sont possibles:

 1 / un refus de l'autre culture.

Les manifestations de ce refus sont diverses: le groupe entre en résistance active,et peut mener une contre-acculturation (on réaffirme de façon très vigoureuse sa culture "d'origine" pour mieux stigmatiser l'autre culture: par exemple, chez les enseignants, on peut voir des postures qui consistent à snober internet).


Autre manifestation, plus passive: les individus se replient sur eux-mêmes, on ne veut pas voir ce qui se passe chez l'autre. Un peu comme si les adolescents et les enseignants vivaient dans deux mondes différents, chacun considérant qu'il n'y a rien à apprendre de l'autre, les contacts sont artificiels, le produit de ces relations tourne à vide.


Comment expliquer ces postures ?


Les deux cultures paraissent aux yeux de chacun (à tort ou à raison) trop éloignées l'une de l'autre . Ici, on pourrait l'analyser en termes de conflits entre les générations: "ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêt, ils ne parlent pas la même langue...". ("ils" pouvant désigner les adolescents ou les enseignants)


Autre facteur explicatif: les emprunts à l'autre culture risqueraient d'avoir des effets destructeurs sur l'identité du groupe.

Ainsi, du côté des élèves,  s'engager personnellement dans  la culture scolaire  comporte un risque majeur: celui de "se couper de ses pairs".


Du côté des enseignants, prendre en compte ces cultures juvéniles fait craindre de perdre son autorité ("les élèves en savent plus que moi, je ne veux pas paraître ridicule").


Ces situations font entrer les individus dans une logique de "perdant-perdant": les enseignants ne pourront plus exercer leur métier et les élèves passeront à côté des apports de la culture scolaire et iront de déceptions en échecs personnels.


D'autres cas de figure sont également possible:


  2 / des mécanismes de transferts entre les cultures.

En théorie, on peut dresser une graduation dans les transferts / échanges entre les cultures

a- les individus acceptent en grande partie l'autre culture, c'est l'assimilation (qui n'est jamais totale cependant).
b- les individus des deux cultures coexistent, ils empruntent quelques aspects à l'autre groupe.
c- le syncrétisme: apparition d'une nouvelle culture qui est le fruit d'une combinaison d'éléments issus des deux cultures.


Dans notre cas de figure, la situations a- parait peu probable. On imagine mal la culture numérique des adolescents devenir la culture dominante. L'inverse n'est guère envisageable non plus: les adolescents adoptent la culture scolaire (en l'état) et abandonnent progressivement une grande partie de leur culture numérique.
Les cas b et c sont envisageables pour deux raisons:
- de plus en plus d'enseignants savent qu'ils ne peuvent plus rester en dehors de cette généralisation des TIC chez les adolescents.
- les adolescents ont des lacunes importantes dans la maîtrise des TIC d'une part (voir
ce billet); le besoin d'apprendre, de découvrir, de s'engager, d'analyser reste toujours très fort d'autre part.

Pour quelles raisons cette prise de conscience ne se traduit pas encore dans les pratiques ?
Il existe évidemment différentes explications (je ne traiterais de la question de l'équipement des établissements qui n'est pas périphérique mais exigerait à elle seule de longs développements).
Sans prétendre à l'exhaustivité, deux facteurs me paraissent éclairants:

- les enseignants sont encore sur un mode défensif qui me parait paradoxal.
Défensif: la méfiance envers les TIC reste de mise. Nous "montons sur nos grands chevaux" à propos de Wikipédia. Elle n'est pas considérée comme fiable, certains interdisent même aux élèves la référence à cette encyclopédie qui est souvent la référence  en tête des résultats de recherche avec Google. Le "copier-coller" et l'attitude de consommateur sont souvent dénoncés avec vigueur.

Pourquoi paradoxal ? Cette posture me parait contre-productive. Je voudrais tout de même que nous regardions nous-mêmes nos pratiques professionnelles:
- qui peut dire qu'il n'a jamais utilisé le copier-coller ? Quand je vois par exemple les photocopies de pages entières d'autres manuels, si ce n'est pas du copier-coller, c'est quoi ?
Je pourrais faire les mêmes remarques sur les sites disciplinaires où quelques collègues produisent des séances et beaucoup utilisent leur travail en l'adaptant plus ou moins.
Soyons moins hypocrites pour essayer de réfléchir au problème. A quel moment, pour quels types d'activités pouvons-nous tolérer le copier-coller ou le refuser catégoriquement ?
Cette discussion apporte des arguments intéressants
 

- Vouloir intervenir dans la culture numérique nécessite de mobiliser des compétences qui sont non seulement nouvelles (je n'ai pas été formé pour cela) mais peu formalisées. En effet, on apprend sur le tas, au fil des expériences personnelles. Ce qui explique certaines réticences: la peur devant la complexité (apparente) de la technologie; les savoirs accumulés ne sont pas validés ou reconnus, les compétences sont partielles (certains maitrisent mieux Excel, d'autres sont des internautes confirmés...).
Cette situation est donc très déstabilisante pour enseigner, elle peut générer une reprise en main de l'usage des TIC (on impose aux élèves des exercices avec des consignes très strictes) ou au contraire un laisser faire (je serais bien incapable de leur donner une méthode de recherche car moi-même je tâtonne...).


  Kandinsky structure joyeuse


Pour prolonger:

- un  très bon article de Christine Dioni qui m'a inspiré: "l'acculturation numérique des adolescents: un défi pour la profession enseignante ?  voir ce lien

- le toujours excellent blog de Bruno Duvauchelle et notamment ce billet:  "Nés avec le numérique"

Le jingle d'aujourd'hui est mon dernier coup de coeur, son album tourne en boucle depuis 15 jours, une vraie découverte, écoutez moi cela (ce n'est toujours pas du rap, mais c'est un peu plus tendance que mes jingles précédents ^^)

free music




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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 07:30

J'ai reçu l'excellent journal " le monde de l'éducation" du mois d'avril.

Le dossier du mois s'intitule :
"l'élève numérique"

J'ai été frappé par quelques articles et j'en ai tiré le billet d'ajourd'hui (imaginez que je sois abonné au Chasseur Français ou à la vie du rail qui sont eux aussi d'excellents journaux dans leur genre)



illustration source:
nehatiwari



le constat: "ils nous échappent"...

  Les jeunes ont grandi dans un monde et une culture très différente de la nôtre:

- le graphisme, l'aspect visuel est primordial:

70 % des adolescents passent plus de 2 heures par jour sur internet, 85 % des 9 millions de blogs sont tenus par des 15-25 ans, il suffit de se rendre sur le réseau skyblog pour s'apercevoir du soin qu'ils apportent à ces aspects visuels.


- la sociabilité est multiple:

ils ont en moyenne 94 numéros de téléphones sur leur portables, 78 contacts sur MSN et 86 amis sur des sites communautaires.


- le multi-tâche devient une pratique courante:

70 à 80 % des 16-20 ans utilisent plusieurs médias en même temps (écouter de la musique, faire une fiche de révision, envoyer des sms, répondre à des messages...)

Sources:  TNS media intelligence et G2 Paris cités par
Le Monde de l'Education, avril 2008,

J'en avais déjà parlé précedemment dans cet article
(la N génération)

Une vidéo de Philippe Meirieu (au salon de l'éducation)



Dans ma pratique, je m'aperçois déjà des conséquences pratiques:

- les élèves aiment échanger, ils détestent être assis à une table pour écrire, travailler et écouter. J'ai remarqué à plusieurs reprises qu'ils n'apprécient guère les cours dans lesquels "on ne peut pas poser des questions au prof", ils aiment bien également discuter entre eux (ce que nous appellons les "bavardages").
Les élèves aiment partager leurs opinions "spontanées" sur les problèmes du monde. Ils apprécient l'ECJS (éducation civique).

- ils n'apprécient pas les chapitres très longs (plusieurs mois), les cours "où l'on fait tout le temps la même chose" (pour eux, "la même chose" désigne les activités suivantes:  écrire, analyser des documents, faire des recherches sur internet).
Lorsqu'ils ne parviennent pas à franchir des obstacles liés à cette mono-activité, ils font autre chose (je regarde et décore mon agenda, je discute le bout de gras avec les autres, je consulte mon portable, je dessine, je détèriore le matériel, je regarde les meilleurs buts de Thierry Henry sur dailymotion pendant que le prof s'occupe des autres...)

- les élèves ont des difficultés importantes lorsque l'activité proposée repose sur la lecture de textes longs:
En ce qui concerne les nouvelles technologies, ils ont une approche intuitive: lorsqu'ils découvrent un nouveau logiciel, il faut l'essayer, le tester soi-même alors que les anciens vont éplucher la notice (et d'ailleurs s'y perdrent et renoncer à utiliser l'objet en question...) plutôt que de lire l'ouvrage en entier, on recherche des résumés sur le web. Pour eux, un article de journal ou un extrait d'une oeuvre qui s'étale sur une feuille A4 est déjà une corvée à priori.
 
Par ailleurs, j'avais déjà signalé que les élèves ne maitrisent absolument pas un certain nombre de compétences de base alors que paradoxalement ils utilisent intensivement ces nouvelles technologies. Voir ce billet ici
J'en ai eu encore la preuve la semaine dernière: beaucoup ne savent pas s'envoyer le résultat de leurs travaux durant les séances en salle multimédia) sur leur propre messagerie. Voir cet article ici.

Il faudrait donc en tirer les conséquences: par exemple, les longues séances de méthodologie (que l'on trouve dans les manuels) sont-elles encore adaptées ?

Certains scientifiques (William D. Winn, directeur du Learning Center de l'université de Washingtonn, cité p.26 du monde de l'éducation avril 2008) pensent que les jeunes qui ont grandi avec un ordinateur "développent un cerveau hypertexte. Ils rebondissent d'une notion sur une autre. C'est comme si leur structure cérébrale fonctionnait de manière linéaire plus que logique"


                                    Illustration: source lab.au.com


II / la question: Que faire ?

Un nombre croissant de jeunes se désintéressent des savoirs scolaires. De nombreuses enquêtes le montrent.
Dans le monde de l'éducation, une étude américaine (oui, je sais) menée en 1983 et en 2000 montrent que sur 100 élèves:

          => 33 accordaient de l'intérêt aux contenus scolaires en 1983...
 ...contre 21 en 2000.
   
         => 40 trouvaient que les cours sont pertinents en 1983 ...
...contre 28 en 2000.

         => 50 estimaient que les contenus scolaires sont essentiels pour leur avenir en 1983
...contre 39 en 2000.

En seconde,  les conseils de classe ont beau sanctionner les élèves de leur absence d'investissement (et croyez-moi cela ne concerne pas une minorité d'élève), rien n'y fait: mais pourquoi ne travaillent-ils pas ? pourquoi gâchent-ils leurs possibilités ? pourquoi bavardent-ils ? comment vont-ils pouvoir réussir en fournissant si peu d'efforts ?

Alors, que faire ?

S'adapter aux évolutions en cours ?
ce qui signifie pour certains renoncer, être démagogique ...et pour d'autres tenir compte des contraintes et du contexte...

Revenir aux fondamentaux ?
ce que traduit le dernier livre du pédiatre Aldo Naouri et les réformes en cours: respect absolu de l'autorité, remise au goût du jour des contraintes qui sont structurantes, ces changements sont interprétés par d'autres comme un retour en arrière.

Cette alternative me parait plutôt stérile...

Le numéro du Monde de l'éducation du mois d'avril comporte un article qui s'intitule: "Dissertation contre QCM: résister ou s'adapter"

Quelques repères:
La dissertation au baccalauréat est proposée, parmi d'autres épreuves,  dans plusieurs matières: philosophie, français, histoire-géographie et Sciences Economiques et Sociales (elle est alors proposée au choix avec la question de synthèse).

Elle représente tout un symbole, en particulier dans notre pays. J'ai appris, avec Wikipédia, que nous, les Français,  sommes pratiquement les seuls à exiger cette épreuve pour des jeunes de cette catégorie d'âge (voir
le lien sur wikipédia ).

Elle constitue un exercice exigeant (sur le fond et la forme), qui s'appuie sur de multiples compétences (savoir rédiger, structurer, analyser, démontrer). Les contraintes qui encadrent cet exercice sont multiples (respect de la maquette comme le symbolise ce schéma ci-dessous....).



Ses avantages sont évidents:

Acquérir une démarche intellectuelle pour structurer logiquement sa pensée, accepter des contraintes structurantes (relier des connaissances, des analyses) permet de construire une tête bien faite, qui est capable de donner du sens à une question...



Mais ses inconvénients ne sont pas poser un certain nombre de problèmes.

L'exercice est très complexe (c'est un peu comme si on demandait à quelqu'un de construire sa maison: il faut être maçon, électricien, plombier, chauffagiste, décorateur...), la dissertation est également très formaliste (P. Bourdieu montrait qu'elle constituait un bon moyen de déceler le niveau et le type de capital culturel de chaque candidat).

Résultat: cette épreuve est de moins en moins choisie par les candidats au bac:
                  => 10 % des élèves de première au bac de français.
                  =>  en SES, je n'ai pas de chiffres exacts, mais la tendance est d'avoir chaque année environ 20 % de copies de bac qui soient des dissertations.




Nous sommes donc au milieu de contradictions:

 - les élèves développent des attitudes / comportements qui ne disposent pas vraiment à accepter ce type d'exercice (voir première partie de l'article). Or, c'est pourtant une épreuve qui est très formatrice, et qui constitue un passage obligé.
Dans la pratique, je trouve qu'il y a très peu d'élèves qui réalisent véritablement une dissertation. L'introduction est, à cet égard, très révélatrice: pour la plupart, elle se réduit à trouver dans l'actualité un fait, définir les mots-clés et donner une annonce de plan. La phase cruciale où l'on pose le problème est passée à la trappe, ce qui donne à l'exercice un caractère très artificiel.

- les enseignants doivent préparer leurs élèves à tous les types d'épreuves, la dissertation n'étant qu'un exercice possible au baccalauréat parmi d'autres. Faut-il passer du temps dans la préparation d'un exercice difficile, qui sera finalement sélectionné par 1 élève sur 10 ou sacrifier une partie des cours pour s'exercer à une épreuve que l'on estime importante dans la poursuite des études supérieures ?

La suite, ce sera dans le prochain billet...

Alors, je pose une question:

free music


 Il faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges

Claude Nougaro


Pour prolonger:

- sur les nouvelles générations, d'autres références:

             * le site de
Marc Prensky, spécialiste des TICE, auteur de la distinction Digital Natives (les élèves qui sont nés et ont grandi dans ces univers numériques) et Digital Migrants (les adultes qui viennent de l'écrit, du livre), et en particulier deux articles: celui-ci et celui-là

                   * la conférence de Michel Serres en vidéo ici. Et pendant que vous y êtes, revoyez également cette vidéo ici


- sur l'exercice de la dissertation:

Sur le site café montréal, on a un exemple de l'esprit et des règles pour produire une dissertation (voir ce lien)
sur le site de l'université de la Sorbonne, un lien renvoie à la méthode de la dissertation en sociologie (voir ce lien)

Isabelle Gautier a fait un travail méthodique à ce sujet (voir sur ce lien)
On trouve de véritables cours de rhétorique (comme on peut en lire sur le site de Bertrand Lemenicier ici ou
un excellent compte-rendu de stage en philosophie sur la dissertation (Blaise Benoit, académie de Nantes)

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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 05:50
undefinedPourquoi ce titre mystérieux ?
L'évènement a fait beaucoup de buzz il y a quelques semaines. Il s'agit de la création d'un site de notation des enseignants.
J'avais déjà remarqué, et si vous êtes fidèle lecteur de SOS...SES vous le savez, cette propension de nos contemporains à mettre des notes un peu partout :les émissions de télé-crochet -cela avait commençé avec l'école des fans ^^- , les sites web où l'on note un film ou un CD, les blogs avec des possibilités de noter chaque article....
Il y a eu également l'idée d'évaluer l'action volontariste des ministres et j'apprends qu'un site de notation de son médecin et même de son maire pourrait se créer.
Que penser de telles évolutions ?

Essayons d'abord de comprendre les multiples ressorts de cette frénésie, je vais essayer de me concentrer sur le principe de la notation des enseignants.

- A / l'une des plus explications les plus souvent données répond à un principe qui s'appuie sur un principe de réciprocité: si les enseignants notent les élèves, alors pourquoi pas l'inverse ? On sent bien que le processus démocratique cher à A. deTocqueville commence à se diffuser lentement.
Si la démocratie repose sur l'égalité des droits, elle est également bâtie sur un état d'esprit fondé sur le respect et la dignité de chacun. On a vu à quel point dans la famille par exemple cet état d'esprit s'est diffusé, certains employant l'expression de "démocratie familiale". Autrement dit, il s'agit de concilier autorité (celle des parents, reconnue par le Code civil) et la nécessaire prise en compte des besoins de l'enfant (qui doit devenir un individu autonome, donc doit savoir faire des choix, prendre des risques, s'auto-contrôler etc...) Ce n'est pas parce que vous êtes en situation d'infériorité dans l'échelle de pouvoir/statut que vous ne pouvez pas vous exprimer. Il faut alors s'attendre à ce que d'autres organisations qui ne fonctionnent pas sur l'élection régulière soient également concernées (notez votre chef de service,  votre commissariat de police).

- B - l'autre fondement, qui est aussi très fréquemment utilisé, est de dire que cette notation est un moyen d'informer et d'améliorer le fonctionnement de l'organisation. Ce n'est plus Tocqueville qui est mobilisé, mais plutôt Albert O. Hirschmann (voir ici un bref exposé de notre collègue Claude Bordes). En effet, face aux dysfonctionnements d'une organisation (entreprise ou administration), les individus peuvent avoir trois réactions possibles:
- la loyauté
; être fidéle à l'organisation, même si les dysfonctionnements peuvent être gênants: par fidélité au service public, on maintient son enfant dans l'école du secteur.
- la défection : quitter l'organisation et rejoindre la concurrence, dans le cas de l'enseignement, il s'agirait d'enlever ses enfants de l'établissement supposé déficient pour les mettre dans un autre établissement.
- la prise de parole : manifester son mécontentement: pétitions, actions collectives pour mobiliser l'opinion publique etc....
Ici, avec le site de notation, on peut avoir deux types de motivations de la part de l'internaute qui évalue les enseignants. La prise de parole parait évidente: le site peut donner l'occasion à certains de régler leurs comptes en attribuant des mauvaises notes et des commentaires peu flatteurs. L'objectif peut être aussi de montrer dans quels domaines l'enseignant doit s'améliorer ( à travers 6 critères: l'intérêt du cours, la motivation, la disponibilité, la clarté de l'enseignant, le caractére équitable et l'autorité). Pour autant, lorsqu'on regarde les notes attribuées à plus de 60 000 enseignants, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup plus d'internautes attribuant une note satisfaisante que l'inverse (la moyenne étant approximativement de 13 -14 / 20).


- C- Enfin, derniere explication possible du succès de  ce type de pratique (200 000 connexions par jour),  la société des individus dont j'avais déjà montré les différents aspects (ici et ) combine les ressorts de l'individualisme compétitif et relationnel. Il s'agit de mettre en avant sa vraie nature personnelle ("être l'auteur de sa propre vie"). L'individualisme moderne repose sur la performance et la responsabilité individuelle. Dès lors, on comprend mieux le succès de telles pratiques: c'est un moyen d'exprimer cet individualisme (on est passé du classement des établissements au classement des enseignants).

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On le voit, ces pratiques répondent à de profondes aspirations de la société des individus et du marché.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les sites existent à l'étranger et suscitent moins de débats qu'en France  (serions-nous alors encore une société holiste qui rentre en marche arrière dans la société des individus ?).

Force est de constater qu'il y a aussi des limites non négligeables à ce type de pratiques.
Essayons d'en examiner les contours (histoire de ne pas faire un article trop long, c'est ce qu'on me reproche souvent).

- le premier argument fondé sur l'esprit démocratique (voir A) comporte plusieurs limites dont la justice a bien compris la portée. En effet, le fait de rendre publique une note individuelle peut ne pas être très "démocratique". D'ailleurs les élèves eux-mêmes ne souhaitent pas que les enseignants diffusent leurs notes dans la classe.  Ici, la publication sur le web peut entraîner des effets pervers. La perception des uns et des autres peut être considérablement altérée par ce jugement mis sur la place publique.

- le deuxième argument fondé sur l'idée d'efficacité, d'amélioration du service public (voir B) comporte également des limites.
Premier point, on peut mettre en doute la fiabilité de l'information donnée par la notation telle qu'elle est publiée. En effet, la notation est anonyme (donc rien n'indique que ce sont les élèves de l'enseignant qui lui attribuent des notes), d'autre part, chaque enseignant est face à 80 - 100 élèves, or la majorité des collègues évalués sur le site ne le sont que par 1, 2 ou 3 élèves...
Enfin, rien ne garantit que cette pratique permette d'améliorer le service. Comment va réagir l'enseignant très mal noté sur la place publique ? Il peut ignorer la note certes, il peut réagir positivement et chercher à s'améliorer mais il peut aussi très mal le prendre et déprimer, ou alors tomber dans des pratiques démagogiques pour relever sa note et plaire aux élèves. Tout est possible, y compris le pire.


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Pour aller plus loin (et voir d'autres arguments):

- face à la décision de justice de lundi, Presse Citron pose la question du web 2.0
- Arnaud Parienty sur son blog a également donné des arguments pertinents
- Philippe Meirieu a écrit un billet intéressant sur l'obligation de résultats dans l'éducation.
- la CNIL juge illégitime le site

Mise à jour du 9 mars,  l'affaire continue:

- Mario fait le point sur les différents aspects de cette affaire dans un billet très riche
- Econoclaste s'exprime , c'est toujours intéressant à lire

Allez un jingle pour finir, j'aime bien ces notes là...pas vous ?

free music

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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 10:23
undefinedJe vous en avais déjà parlé: j'ai  passé commande d'un ultraportable à 300 euros: le EEE d'Asus. Il est arrivé hier par la poste (^^).

"Alors M'sieur, comment le trouvez-vous ?"


ben il...il est formidaaaaaaaable ^^

"Ah non, m'sieur, y faut justifier les réponses, développez, argumentez et hiérarchisez vos arguments, pensez également à nuancer, la réalité est toujours complexe...mais pas de réponse de normand du type "p'tête ben que oui...p'tête ben que non..." On vous pose une question, il faut une réponse..."


D'accord, d'accord....Je vois qu'il y en a qui repère vite mes tics de langage ^^

                                                          Introduction

Je présente (de façon synthètique) le sujet:

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Le EEE d'Asus est d'abord un ordinateur portable à mi chemin entre le PC portable et le PDA (assistant personnel): son poids est léger (moins d'un kg), son écran est de 7 pouces de diagonale, il a une autonomie de 3 heures. Il remplit les fonctions d'un portable d'appoint qui permet d'effectuer les tâches les plus courantes :utiliser un traitement de texte, un tableur, surfer sur le web, lire son courrier.

Voici le modèle que j'ai reçu, dans un colis avec un emballage tout à fait correct. Le tout en 48 h...




Je pose la question problème:

que vaut le EEE ?
Un portable au rabais ou un produit nouveau ? Son prix est 3 fois moins élevé (environ) qu'un portable de milieu de gamme, mais ... offre-t-il des prestations de piètre qualité ?



Argument n°1: un excellent rapport qualité - prix.

Je déballe le portable, je redoute un peu (angoissé que je suis) d'avoir un espèce de jouet devant moi.
Et là, je vais de surprises en surprises:

- au premier abord, je le trouve "visuellement" agréable. Il ne restait qu'un modèle en noir, mais son look est tout à fait acceptable (bon, c'est sûr, on est loin d'Apple...à 1 500 euros ^^)

- je lance le micro: tout se passe bien. Il démarre vite, se configure très rapidement...Et hop, en 5 mn, je suis sur le web en wifi...

- l'écran est certes petit (à côté de mon 22 pouces), mais de très bonne qualité. Les graphismes ressortent bien...

- le clavier est aussi d'excellente facture: après quelques minutes d'apprentissage, on maîtrise très vite, les touches réagissent bien...

- je découvre un logiciel pour écouter les radios sur le web: tiens, si je vais écouter le son de l'EEE. Je cherche une radio musicale (de style smooth jazz): impeccable, le son est correct. Je suis de plus en plus épaté...Mais ne nous égarons pas...Prenons de la distance et...

- ...de loin, l'ensemble ne parait pas mastoc, mais au contraire, d'une bonne qualité et d'une solidité évidente.

Bigre !
Parsambleu ! Diantre !
Ouh la la (comme je dis souvent)

Facteurs explicatifs:
comment une entreprise peut-elle proposer un tel rapport qualité-prix ?

Comme vous le savez, l'entreprise doit faire la chasse aux coûts tout en proposant un produit qui répondent aux attentes du marché.

Asus a équipé l'EEE de Linux qui est gratuit (contrairement à vista ou Xp de microsoft). Et tous les logiciels sur le EEE sont du même ordre.
D'autre part, pour réduire les coûts, pas de disque dur, de lecteur CD-DVD mais une mémoire flash de 4 Go (mais on peut avoir un modèle à 8 Go). Avantage supplémentaire, le portable est moins fragile du fait de l'absence de ces composants.

Cependant (là, ici, ce sont les "fameuses nuances" qui arrivent ^^), il faudra réaliser deux achats supplémentaires: une clé USB de 1 ou 4 Go pour pouvoir stocker et échanger des données, une souris (je trouve que c'est plus pratique que le clavier).

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Argument n°2: un portable adapté à mes usages.

Comme dit mon voisin, "C'est bien beau d'acheter pas cher, mais si c'est pour avoir de la daube" (nous avons une passion commune: le jardinage ^^).

Quels sont mes besoins ? Vais-je regarder un film sur un portable avec le lecteur de DVD ? Vais-je jouer à Crysis ou World of warcraft sur un portable ? Vista est-il un système d'exploitation qui me fasse rêver ? Non, non, j'ai mieux à faire...

Je veux utiliser un portable :

- pour des raisons professionnelles: dans les cours, je peux disposer de mes documents (au lieu de les imprimer: textes, carnet de notes, agenda....), pour réaliser une conférence, pour projeter un diaporama...

- pour des raisons personnelles: en déplacement, surfer sur le web, lire mes mails, effectuer des travaux divers (courrier...).

Côté connexions, rien à redire.

Linux ? Cette version est vraiment plaisante à utiliser, l'interface est graphique, et il n'y a pas de dépaysement par rapport aux systèmes de microsoft, c'est très intuitif...

Ce portable est clairement orienté internet. Les temps de réaction sont les mêmes que ceux de PC, on se sent à l'aise dans la prise de contact.

Tiens, découvrons ce qu'il peu proposer: ahhhh, une webcam !

Diable, voyons voir...clic clic... Ah, mais c'est moi là sur l'écran...oh, j'ai besoin de vacances, moi ! Mes enfants arrivent, c'est l'attraction du jour: concours de grimaces sur le EEE...^^ Hum Hum, revenons à notre affaire.

Cependant (y m'énerve avec ces nuances,  y peut jamais être totalement content pfff), la taille de l'écran reste quand même limitée.
Un exemple, j'ai ouvert ma pages netvibes, pas évident de lire tous les onglets (faut dire que j'en ai mis un paquet^^).
De plus, si je veux modifier les applications ou restaurer le système (avec le CD fourni) , il me faut utiliser une clé USB ou un disque dur externe.

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Bon, alors je crois que la conclusion s'impose d'elle-même. J'ai été conquis au premier abord (j'en dirais un peu plus lorsque je l'aurais utilisé plus intensément).

Vous le savez, dans une argumentation, si on peut, il est souhaitable d'ouvrir le sujet^^...Alors...
Je me suis fait une réflexion, et je vous la livre, telle quelle (à vous de la commenter). J'imagine que les élèves possèdent tous un portable de ce type (les prix baissent de 100 euros devant le succès réalisé car Asus attend 500 000 ventes en 2008), on remplace les manuels par des documents mis en ligne sur un campus numérique, ...Non, mais là je rêve et comme diront certains (si ! si! je les connais...) je cède à l'illusion technologique et à l'aliénation de l'homme par la machine...

En tout cas,  Asus a réussit son coup: une stratégie de différenciation par les coûts qui est déjà un succès car la demande excède l'offre. Les revendeurs sont en pénurie: il faut attendre le réapprovisionnement. Vous trouverez quelques revendeurs qui en ont en stock, mais ils le vendent plus cher (si! si! j'ai vérifié) ou avec une carte 3G de SFR (donc on s'engage avec cet opérateur ^^).

Finalement, c'est bien un billet d'économie que j'ai réalisé...


Pour aller plus loin:

- des tests en vidéo pour avoir une idée plus concrète de ce que j'ai écrit, c'est sur Presse-Citron.

- un article de framablog, sur le libre et l'EEE.


Pour conclure, voici un court métrage de 1927 de Leo mc Carey "Big Business". J'adore les films burlesques, Chaplin reste définitivement un génie, mais Laurel & Hardy, dans leur style inimitable, ne sont pas mal non plus. C'est l'anti-thèse d'Asus: Laurel & Hardy ont monté leur petite entreprise qui vend et livre à domicile des sapins de Noël (bonne idée) sauf que c'est en plein mois d'août !
Ils font de la prospection à la recherche de clients...



Allez bon week end !

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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 09:43
undefinedOui, je sais, j'ai du retard: pas d'article depuis plus d'une semaine, vous croyez peut être que je m'amuse ? (j'me prépare à la réforme du métier d'enseignant, je suis plus réactif en mettant moins d'une semaine pour corriger les copies^^).
Sans blague...Vous croyez peut être que je n'ai rien à dire ? Tiens, je vais vous faire un long billet, avec peu d'images et pas de vidéo...Sans blague ^^
Non, bon, en réalité, l'explication est plus simple:  il y a plein de sujets  qui sont abondamment commentés sur le web. Résultat: j'en ai parlé avec les collègues, avec les élèves et donc je ne voyais plus trop l'intérêt d'écrire un article ^^ C'est dingue, la vie réelle prend le dessus...

Anton van dalen, 2005


Les remous dans la finance ?

En effet,  alors que la crise de la société générale éclate, des élèves ont réalisé un exposé clair et synthètique sur les subprimes et  l'affaire du trader.
Cela a aussi été l'occasion de comprendre le rôle économique des banques. Elles sont un instrument essentiel de financement des activités économiques en collectant l'épargne et en participant aux processus de création monétaire par le biais du crédit. La finance peut se définir comme un moyen de faire en sorte que les capacités de financement des uns (les acteurs économiques qui ont une épargne supérieure à leurs investissements) servent à satisfaire au mieux les besoins de financement des autres (ils sont dans la situation inverse).
Alors, où est le problème ? 
Disons, pour simplifier, que, pour mieux remplir ces fonctions, les banques ont pu multiplié les produits financiers dans un contexte marqué par trois aspects nouveaux: le système financier s'est dérèglementé, décloisonné (ce qui a donné beaucoup plus de liberté pour agir).
De plus, le progrès technique a accéléré le processus, il a permis de créer de nouveaux produits, individualisés, gérés en temps réel...).
En même temps, la concurrence s'est intensifiée, les banques ont donc chercher à maximiser leurs profits, à racheter d'autres concurrents, à prendre plus de risques (car cela peut être rémunérateur).
Le système financier, très réglementé, était devenu inadapté. Le basculement vers une régulation par le marché s'est opéré à partir du milieu des années 1980.

undefined Cette stratégie de gestion des risques vient de montrer ses limites: des ménages surendettés qui ont  perdu leur bien immobilier aux Etats-Unis (crise immobilière), des banques qui ont mis en place des instruments financiers tellement complexes qu'on ne sait plus où est le risque et qui a risqué (conséquence: sur les marchés interbancaires, les taux augmentent) et en plus, on apprend dans l'affaire de la société générale que les mécanismes de contrôle qui devaient limiter les risques n'ont pas fonctionné (d'où le probable rachat de la société générale par d'autres banques).

Voici, de façon plus savante, un lien qui permet d'approfondir cet argument sur la finance et le risque
(ce livre me parait toujours très pertinent)



Les deux nouveautés de la semaine dernière me paraissent être d'une part le fait que, contrairement au passé, nous sommes aujourd'hui encore (soit 5 mois après le début de la crise des subprimes) incapables de voir l'étendue de la crise; et que d'autre part, l'affaire de la Société Générale porte sur des montants très élevés (nous détenons, il me semble, le triste record du monde en ce domaine).


                              

Le rapport Attali ?

On peut avoir une même grille de lecture: comment concilier sécurité et liberté ?
Notre système économique et social a été le fruit d'un long processus qui a permis de construire collectivement un certain nombre de protection ayant été à l'origine de nombreux progrès économique et sociaux. Les élèves sont toujours surpris d'apprendre que plus de 90 % des actifs occupés sont salariés. Pourquoi ? Ce très beau documentaire apporte des éléments de réponse éclairants.
Dans l'affaire du Rapport Attali, beaucoup de propositions vont dans le sens de vouloir libérer les activités économiques et sociales de ces protections afin de permettre plus de croissance économique: multiplier les grandes surfaces (alors qu'elles sont encore limitées par la loi), permettre aux travailleurs qui le souhaitent de continuer de produire après l'âge officiel de la retraite, supprimer la carte scolaire (liberté de choix total de l'établissement)...Pour les taxis, c'est la même démarche: supprimer les règles qui encadrent cette profession pour démultiplier leur nombre.


Le rapport Pochard ?

Bon, je sais, cela concerne notre petit monde, celui des enseignants. Le rapport sera publié lundi, quelques aspects ont fait grand bruit dans la presse (amenant Michel Rocard, un des membres de la commission à démissionner).
Là encore, on sent qu'il s'agit de donner plus de liberté dans le système: autonomie des établissements, changements du mode d'évaluation des enseignants jugé trop bureaucratique, annualisation du temps de travail (au lieu de devoir 18 heures de présence devant les élèves par semaine, chaque enseignant doit 1 600 heures de travail dans l'année, ce qui permettra de réguler de façon plus souple son temps de travail). En plus, ces réflexions se sont téléscopées avec l'affaire de la "gifle" (un enseignant ayant giflé un élève de 6ème a passé 48 heures en garde à vue et a été suspendu). Conséquence: beaucoup d'enseignants se sentent lâchés, ayant le sentiment d'être fragilisés.

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"Alors m'sieur, et vous, vous en pensez quoi ?"

Les élèves me posent systèmatiquement cette question après ma tentative de
présenter les faits ou les évènements. Que faire ?
     -a- rien. L'enseignant doit être neutre pour ne pas manipuler les élèves et respecter la diversité des opinions. Personnellementt, j'ai eu ce type d'enseignant, j'appréciais leur rigueur, mais j'étais frustré
     -b- donner son avis personnel si possible engagé pour éclairer les consciences. J'ai eu des enseignants très engagés sur le plan politique ou associatif. Certains provoquaient de façon mécanique une volonté de les contredire (même pour le plaisir^^), d'autres m'irritaient: ils donnaient systématiquement leur version (qui n'était pas toujours pertinente à mes yeux).
    
Bon alors, passé de l'autre côté, je préfère que les élèves donnent leur propres réflexions (en général, dans une classe, on a toujours une diversité assez étonnante, c'est à moi de faire émerger ceci), soit me posent la question...sauf ici où je fais les questions et les réponses, c'est mon blog, non mais ...

1°) une remarque sur le fond: il me semble qu'à trop vouloir déplacer rapidement le curseur de la sécurité contre la liberté, on risque d'aboutir à de nombreux effets pervers: réaction du corps social (les nerfs à vifs des chauffeurs de taxis, des enseignants etc...), trop de liberté tue la liberté (air connu). C'est l'enjeu actuel: si on veut plus de liberté pour améliorer le système (pourquoi pas ?), il faut également rechercher de nouvelles formes de sécurités et des règles qui limitent les abus de la concurrence (que dit le rapport Attali sur ce sujet ? Trop peu ? ).
On retrouve les enjeux des négociations sur le contrat de travail qui tournent autour de la "flex-sécurité": plus de flexibilité pour les entreprises pour gérer la main d'oeuvre, plus de sécurité pour le salarié (droit à la formation...).

2°) une remarque sur la forme: il me semble qu'on peut être un peu mal à l'aise.
En bon démocrate, je croyais que chaque candidat se présentait devant les électeurs pour nous raconter notre avenir et régler un certain nombre de problèmes par des propositions. En 2007, deux élections majeures ont donc permis de trancher. Le président et les députés ont donc une légitimité forte pour mettre en place leur programme.
Pourquoi mettre en place des commissions de ce type ?
- les députés (de la majorité) ont l'impression d'être supplantés par les experts (qui ont une légitimité technocratique mais pas démocratique)
- les experts doivent alors réflechir à la mise en place pratique des pistes lancées par le pouvoir éxécutif / législatif. Mais alors, des questions se posent: il y a effectivement un certain nombre de propositions concrètes qui mettent dans l'embarras des personnalités de l'opposition (voir Jack Lang avec la réforme des institutions ou  récemment avec Michel Rocard). D'autre part, pas un membre de la commission Attali n'a un lien avec l'éducation nationale. Or, le premier chapitre est centré exclusivement sur le savoir et quelques propositions touchent de très près le système scolaire. Enfin, le rapport Attali prend souvent la forme d'un programme (qu'il faut le prendre en bloc selon l'auteur !).


Désolé pas de single aujourd'hui, radioblog est en maintenance !

P.S: un grand merci à tous, la fréquentation du mois de janvier a battu le record du nombre de pages vues: 558 628 et 7300 visiteurs uniques alors que le nombre d'articles a diminué...Depuis sa création, SOS...SES a eu plus de 110 000 visiteurs uniques...

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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 06:12
undefinedBen oui, quoi... ALORS ?
Alors...Alors... d'abord je vous souhaite à tous et toutes mes meilleurs voeux pour 2008.

Ensuite, j'ai un peu lâché le blog durant les vacances (plein de choses à faire, un peu comme tout le monde, non ?), et à la rentrée, de nombreux problèmes techniques me sont tombés dessus: pannes de connexion, de traitement de texte et d'imprimante, la totale quoi !

Alors j'attaque la nouvelle année tout en douceur en vous proposant une mini-revue de web.

C'est une sélection d'articles intéressants, dérangeants et toujours liés à l'actualité des sciences économiques et sociales et aux enjeux des nouvelles technologies.

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  Les enjeux d'internet


- A lire d'urgence pour comprendre l'avenir de l'informatique ! Ce n'est pas moi qui le dit, mais Louis Naugès à propos de sa lecture de Big Switch de Nicholas Carr. Le livre me parait intéressant (il est dommage que le compte rendu ne soit pas un plus complet).

- Toujours sur le même thème, j'ai bien aimé l'article (de l'excellent site "la vie des idées") concernant internet, un outil de la démocratie ? C'est un article de synthèse qui fait bien le point sur les différents enjeux de l'essor du web (en plus il est téléchargeable en pdf)

- Enfin, j'en aurais terminé avec ce sujet, en vous recommandant l'article d'Internet Actu qui réalise une synthèse d'une enquête du ministère de la culture sur les pratiques culturelles et les usages d'internet. On s'aperçoit que plus on a de pratiques culturelles denses, plus on utilise internet.

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L'actualité économique et sociale

- on parle beaucoup d'Edgar Morin en ce moment (mais si, vous n'avez pas entendu parler de la "politique de civilisation" ?). Voici un site de d'entretiens vidéo avec l'auteur qui permet de situer ses pensées.

- un des thèmes importants du moment est la réforme du contrat de travail. Rue89 fait le point des débats sur le net sur le "licenciement par consentement mutuel". C'est l'occasion d'apprécier la diversité des argumentations, non ?

- une enquête de la fondation pour l'innovation politique sur les jeunesses face à leur avenir. 20 000 jeunes de 17 pays différents ont été interrogés, on s'aperçoit que l'optimisme n'est pas ce qui caractèrise le mieux l'état d'esprit des jeunes français.

- paradoxalement, la situation démographique de la France selon le dernier recensement de l'INSEE est plutôt satisfaisante: nous sommes désormais 63.8 millions de français, 360 000 de plus en 2007 (forte croissance naturelle). L'espérance de vie a gagné 3 mois (soit 3 années en 10 ans), les naissances se maintiennent à des niveaux élevés (plus de 800 000), notre fécondité est toujours parmi les plus fortes d'europe... Alors pourquoi ce pessimisme ambiant ^^ ?

Après ces lectures "éclairantes", une peu de détente. Je vous propose une devinette. Regardez cette vidéo, et dites moi si elle a été tournée en accéléré ou non...



Alors, bluffant, non ? C'est l'occasion pour moi de vous présenter le blog Actualités de la recherche en histoire visuelle (qui a fait une analyse de ces nouvelles vidéos issues du web). Si, comme moi, vous êtes passionnés d'image, vous ne serez pas déçus à la lecture de ce site. Parcourez-le sans hésiter.

Voilà, j'ai laissé la parole à d'autres, en ce moment, j'ai un peu de mal à trouver mes phrases.
Alors je (ré)écoute...



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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 06:03
prenollitsalistexq7.gifAlors, p'tit père Noël, en ce moment, cela bosse dur ?

Bon, ben moi, j'ai aussi pensé à toi: je vais soulager ta peine.
Voici toute une série de cadeaux gratuits (pour la défense du pouvoir d'achat), utiles, que tout le monde peut obtenir (il suffit d'aller sur Google, votre moteur de recherche favori, de taper le nom des produits dont traite ce billet et de télécharger légalement évidemment)

Bien, commençons notre liste d'outils rigoureusemet indispensables. Quand je vois que certains en sont restés à écrire avec leurs petits stylos sur du papier (du vrai), je me dis que c'est mon devoir de leur donner quelques outils de travail du XXIième siècle.


1 / En ce moment, le nombre de personnes à qui je fais découvrir les flux RSS ("Ah oui, je connais, j'ai déjà entendu parler de cela mais je ne voyais pas à quoi cela servait") et les agrégateurs (netvibes, vous le savez à ma préférence: "ah, mais c'est gratuit ? c'est en français ? c'est facile à comprendre ?....^^).
Que ce soit les élèves ou les collègues, je
crois qu'il n'y en a pas beaucoup qui résistent une fois ma petite démonstration réalisée.
Bon, alors cela m'a donné des idées pour vous donner d'autres outils que j'utilise abondamment et l'esprit reste le même, celui que j'aime tant: c'est gratuit, c'est facile à comprendre, c'est super efficace !

mon-flux-rss.png
 2 / J'ai adopté il y a quelque temps Gmail: c'est un vrai changement. Non seulement le service de courrier électronique est performant, facile, accessible (dire qu'avant j'étais sur voila.fr ou laposte.net ^^); mais en plus j'ai accès à plein d'autres services google: agenda, traitement de texte, présentation de diaporama etc...N'en jetez plus, la cour est pleine.

3 / Je suis passé il y a peu à open-office. J'ai du mal à perdre mes habitudes "microsoftiennes". Les premières impressions ne sont pas désagréables. L'argument
poids lourd est évidemment la gratuité. Je signale que dans Google documents, vous pouvez également avoir accès à un service en ligne de diaporama. Je connais aussi le site Zoho qui offre dans ce domaine des présentations de qualité


travailleur-web-2.0.png


4 / Je sais qu'il y a pas mal de monde qui utilise les vidéos. Je signale, comme dans le diaporama, que vous pouvez utiliser Movie Maker, un petit logiciel très simple de montage vidéo(uniquement pour ceux qui ont, comme moi XP).
Quand je pense qu'il y a 15 ans, tout le matériel qu'il fallait pour faire du "copier-coller" avec quelques effets spéciaux !
Le logiciel est très intuitif, il peut vous être utile pour réaliser une sélection dans un documentaire, on peut insérer des titres...

 5 / avast + spybot + noscript: c'est mon système anti-intrusion.
Je navigue sur les flots avec firefox.

J'y ai rajouté des extensions notamment adblock (pour éliminer toute la publicité) et noscript (pour éviter que des scripts se mettent en route automatiquement). Avast est mon anti-virus, il est mis à jour régulièrement, je le complète avec spybot (que je met à jour au moins une fois par semaine). Je touche du bois, mais depuis que j'ai mis en place ce système, je n'ai eu aucun virus ni mouchard et cela fait maintenant près de deux ans.

collaboration-ii-print-c10065771.jpeg

- malheureusement, certains très bons logiciels gratuits passent au payant: j'utilise fastone capture qui est un logiciel de capture d'écran. Il est très pratique: on sélectionne la partie de l'écran que l'on veut garder, et on enregistre.
La dernière version est maintenant payante... C'est dommage, je garde l'ancienne.

voici un diaporama qui recense les meilleurs outils gratuits...



cliquez sur les flèches pour faire défiler le diaporama.

Il comporte quelques outils gratuits que je n'ai pas encore utilisé.

Et vous ? Quels outils libres, gratuits, simples et efficaces utilisez-vous ?

Travailleurs du web de tous les pays, unissez-vous....^^

Quand je dis qu'il faut diviser le travail pour être efficace...voici un autre cadeau pour vous, il date de 1933 ^^




Et allez, c'est encore cadeau...




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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 08:13
5-tardi0-copie-1.jpgLes représentants des lycéens ont été entendus par la commission  sur le métier d'enseignant. 

On peut regarder la totalité de leur audition ici.

J'ai essayé de faire une synthèse (forcément imparfaite) de leurs interventions. Qu'ont-ils à nous dire sur le métier d'enseignant ?
Des choses qui ne font pas forcément plaisir à entendre... mais qui, au-delà des témoignages de chacun, doivent quand même nous interpeller quelque part, non ?


Jacques Tardi illustration pour
le Voyage au bout de la nuit de LF Céline



- L'image des enseignants:

C'est une profession dévalorisée, un métier d'un autre monde, les élèves sentent  un gouffre entre les professeurs et les lycéens.

Ils le regrettent car ils pensent le professeur comme une personne avec qui on apprend, il doit donc être accessible, et mettre en avant ses qualités humaines et celles des élèves.

Les élèves ne s'imaginent pas le professeur comme un individu comme un autre, pour eux, il est tout le temps professeur.

Avec les profs d'EPS (éducation physique et sportive), il y a beaucoup plus d'affinités ("on peut nous même leur apprendre, on les voit à l'UNSS le mercredi, il y a plus de dialogue, il n'est pas derrière son bureau").

Enfin, la commission a posé la question sur l'attractivité du métier d'enseignant. La réponse a été terrible: "c'est un métier qui fait peur, nous n'avons pas envie de devenir enseignant".

geom-23a.jpg                                       Cary Grant, North by Northwest


- Les compétences du métier d'enseignant

Les élèves ont mis en avant 4 aspects qui leur paraissent importants

1 / transmettre des connaissances, c'est évidemment le point de départ.
Les élèves ne mettent pas en cause les enseignants sur ce point. Ils souhaiteraient simplement que l'actualité soit davantage prise en compte, pour rendre les connaissances plus attractives. Le professeur ne doit pas être trop contraint (et stressé) par le programme.

Commentaire:
C'est effectivement la question du sens qui est posée. J'ai parfois le sentiment que nous passons parfois à côté de l'essentiel. Je prends toujours cet exemple caricatural: en primaire, est-il utile de voir les rois carolingiens / mérovingiens etc... si on n'est pas capable de différencier un roi d'un président de la République ? De même, étudier la comptabilité ne se résume pas à remplir des lignes débits / crédits mais à apprendre à porter un diagnostique ou faire des prévisions sur la situation d'une entreprise, d'une administration et même d'un pays. Lorsque j'aborde la question européenne, avant de rentrer dans les différents mécanismes (et on s'y perd vite), je remets en perspective (historique et politique) le cours (voir par exemple ce billet). Il faut absolument que ce sur ce point, nous progressions pour aider les élèves à redonner du sens avant, pendant et après tel ou tel chapitre. J'espère que SOS...SES y contribue.

2 / Apprendre les méthodes de travail pour plus d'autonomie. Un enseignant doit savoir transmettre (les élèves demandent des explications claires, des cours structurés).  Ils mettent en avant l'idée qu'il faut être patient pour cela et qu'il faudrait davantage utiliser les nouvelles technologies pour être au plus près de l'élève (notamment celui qui a des difficultés).

Commentaire:

Concernant l'autonomie,  les élèves veulent davantage qu'on leur lâche la bride, mais ils ne veulent pas être livrés à eux-mêmes.
J'ai discuté avec un collègue de STG (comptabilité-gestion), je pense que nous pouvons nous améliorer dans la façon d'aborder la question du travail autonome en groupe. Il m'a parlé des exigences d'une véritable "gestion de projets" qu'il a essayé de mettre en place. Il s'agit d'améliorer l'efficacité du travail avec les élèves.
Je me rends compte des limites des Travaux Personnels Encadrés: les élèves ont des difficultés à planifier leur travail, à organiser l'effort de chacun (j'ai même vu des groupes qui ne divisent pas le travail, tout le monde fait tout en même temps: c'est Adam Smith qui va être content, lui qui a montré que la division du travail est source d'efficacité).
Il s'agit pour nous d'être à la fois une personne ressource mais de leur donner les moyens d'être autonome. Or, pour le moment, face à une difficulté, soit ils font appel au professeur (pour qu'il donne la solution), soit ils abandonnent devant cette difficulté.
Nous avons donc besoin d'échanger, de construire des outils et des démarches pour mettre les élèves devant leur responsabilité (faire des choix, prendre des risques, s'évaluer, prendre des intiatives). A ce niveau, je sens que je verse dans l'amateurisme
.

penfan8.jpg                                        Le professeur Itard (François Truffaut) dans
                                        l'enfant sauvage

3 / Introduire le respect selon des méthodes nouvelles (et non en revenir à l'autorité du passée).
Pour cela, l'enseignant doit avoir un charisme personnel, être une référence. Il doit également être un accompagnateur qui valorise la progression. Les élèves veulent des enseignants qui sachent échanger avec les élèves (sinon autant avoir un cours sur ordinateur). Il s'agit de créer un climat dans la classe qui favorise ce respect et ces échanges.

Commentaire:

Je partage cette opinion.
J'ai déjà écrit plusieurs billets sur ce retour de l'autorité, on peut relire celui-ci



4 / la place de l'enseignant dans l'établissement: ils ne sont pas assez présents dans les différentes instances.Les élèves aimeraientt passer plus de temps avec les professeurs pour faire des actions collectives (clubs, sorties....).
Les professeurs doivent être mieux intégrés dans la vie économique et sociale: être plus ouvert au monde de l'entreprise, ne pas être dans le cocon de l'éducation nationale.

Commentaire général
J'ai effectivement moi aussi le sentiment qu'une distance trop importante s'est progressivement installée entre les élèves et nous.
Ce fossé n'est pas seulement technologique comme je l'avais déjà écrit ici

Je pense qu'il existe des raisons multiples:
La transmission du savoir  est évidemment bouleversée depuis l'avènement  des médias de masse (presse,  télévision,  internet...), les enseignants qui disposaient d'un monopole (relatif) en raison de leurs études et de leurs fonctions officielles n'ont pas suffisament intégré cette nouvelle donne.
D'autre part, le modèle français de l'Ecole Républicaine pèse encore beaucoup dans nos postures.
On remarque, malgré les discours ambiants, l'importance de certaines matières au détriment d'autres considérées comme moins nobles (je pourrais citer des tonnes d'exemples, mais j'avais déjà écrit un billet proche de ce sujet ici).
En stage de formation, au cours d'une discussion, j'ai essayé de montrer que j'avais remarqué avec quel soin les élèves réalisaient des diaporamas ou des blogs sur des thèmes liés aux cours.
Aussitôt, un collègue, poliment mais fermement, m'a reproché de tomber dans la démagogie (il pensait que les élèves écrivaient en texto, en SMS, comme sur les skyblogs, "sur internet, on trouve n'importe quoi").
J'ai effectivement dû argumenter pour lui répondre. Au cours de l'échange, il me dit lui-même qu'il réalise un site...J'ai parfaitement compris ces craintes, légitimes. C'est plus la posture qui m'a étonnée: c'est comme si, au moment où l'on veut m'apprendre à faire de la bicyclette, quelqu'un m'avait montré tous les dangers (risque de chute, risque d'être écrasé par une voiture, nécessité d'entretenir régulièrement son vélo, savoir réparer une crevaison...) au lieu de m'apprendre à en faire...

Il y a encore ce que j'appelle des "attitudes aristocratiques" au sens d'Alexis de Tocqueville: un collègue de collège affirme qu'il reçoit les parents en étant assis sur son estrade, d'autres n'admettent pas que les élèves puissent poser des questions en classe (avec d'ailleurs certainement de bonnes justifications: il y a le programme a boucler, cela n'intéresse pas les autres, les questions sont hors-sujet...).

Regardons nos pratiques (et non nos discours), comment pouvons-nous expliquer ces attitudes ?

Il me semble que c'est le rapport au pouvoir (face aux élèves / parents et face aux savoirs) qui demeure central: "nous avons peur de leur céder trop de pouvoir" et de nous laisser  "envahir" (d'autant plus qu'il y a une très forte demande sociale d'autorité).

Et si les élèves en savaient plus que nous sur les nouvelles technologies ?
Et si les élèves se mettent à travailler en autonomie, à se poser des questions (qui ne sont pas les nôtres) ou des questions auxquelles nous n'avons pas la réponse ?...

Qu'allons-nous devenir ?

Des éducateurs, des animateurs ? Des démagogues ? Des professeurs qui ne savent pas tenir leur classe ou pire des enseignants incompétents ?
Devant ces menaces, nous préférons le cours magistral qui permet d'instaurer une distance intellectuelle (l'expert et les autres) qui est visible (l'estrade, le bureau).

Nous avons pourtant encore et toujours des éléments essentiels à apporter à cette N génération.

J'ai déjà montré ici que les élèves ont une maîtrise partielle des nouvelles technologies, nous avons donc des compétences importantes à leur apprendre.
J'ai récemment fait des séances en éducation civiques sur les flux RSS et l'intérêt d'utiliser un agrégateur de flux (Netvibes pour ne pas le citer) pour s'abonner aux journaux d'informations générales et se constituer sa revue de presse personnelle. J'ai revu par la suite les groupes, plusieurs élèves ont apprécié, j'ai pu voir leurs pages personnalisées...alors évidemment, dans les flux RSS, on ne trouve pas que Le Monde, Le Figaro, Libération, rue89: il y a aussi les flux RSS foot de l'Equipe, ceux des blogs de leurs camarades...Et alors ?
Je compte mener une réflexion sur le B2i au lycée, avec 4 ou 5 collègues nous allons constituer un groupe de réflexion pour présenter cela au conseil pédagogique afin d'intégrer des collègues dans cette démarche.


buissoniere.jpg                                             l'école buissonnière de JP Le Chanois

C'est la même chose concernant le savoir scolaire. Ils vivent dans un monde de l'immédiateté, de la technique.... Les savoirs leur sont donc d'autant plus indispensables car ils permettent de remettre un peu d'ordre et de distance. C'est à nous de leur faire prendre conscience de cela, en allant les chercher avec d'autres moyens, en connaissant un peu mieux leurs univers (mais sans démagogie évidemment). Ne nous contentons pas de gémir après la baisse de niveau, la démission des parents, la politique du ministre et autres boucs émissaires...


Notre place n'est donc pas en tant que telle remise en cause. C'est la façon dont nous l'occupons qui pose problème. A l'heure où l'on discute du temps de travail, des salaires, de la retraite, du socle commun, du baccalauréat, je sens bien que tout le monde s'accorde à dire pour que le système actuel est en bout de course, mais je ne vois pas vraiment quel sera le cadre global dans lequel nous évoluerons... si quelqu'un peut éclairer ma lanterne...

Ah oui, tiens, le professeur Rollin qui a toujours quelquechose à nous dire ...^^




En attendant, voilà ce que j'ai envie d'écouter parce que cela correspond à mon humeur du moment...


 
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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 05:51
J'ai trouvé un article intéressantde Bénédicte Gendron sur le capital émotionnel (pour lire l'article complet lié au colloque de Strasbourg se rendre ici) 
 


Les émotions permettent une certaine cohérence des processus d'apprentissage, elles constituent  un facteur essentiel  d'adaptation et de réaction face à une situation donnée.

Cette "régulation émotionnelle" s'organise autour de l'intelligence émotionnelle et des compétences relationnelles.
L'intelligence émotionnelle se définit comme la capacité à reconnaitre / maitriser les émotions en soi et chez les autres.

Ce qui passe par différentes compétences émotionnelles:

1 / la capacité à comprendre ses émotions et à reconnaître leur incidence ( auto-évaluation)
2 / la capacité à maitriser ses émotions et à s'adapter à la situation (auto-régulation)
3 / la capacité à comprendre les émotions d'autrui et à y réagir (empathie)
4 / la capacité à communiquer, échanger, influencer autrui (attitudes sociales de communication).


picasso-femme-et-enfant.jpg
                                                     Pablo Picasso femme et enfant

Ces compétences ne sont pas innées (aptitudes génétiques ou "naturelles"), mais elles ont été construites à travers les multiples expériences et apprentissages de la vie en société.

Ces compétences émotionnelles constituent des ressources pour valoriser et utiliser ce qu'on appelle "le capital humain". Par exemple, une faible auto-évaluation de soi (compétence n°1) peut amener l'individu à sous-utiliser son potentiel. Les personnes s'investissent peu dans une activité qu'ils ne s'estiment pas en mesure de réussir.

De même, ces compétences émotionnelles facilitent l'élaboration d'un réseau social. En retour les liens sociaux alimentent les compétences émotionnelles.

L'auteur montre que ces compétences émotionnelles sont réparties différemment selon le sexe:

                                                                      garçons          filles

auto-évaluation                                           + haute           + basse
auto-régulation                                           + basse          + haute
empathie                                                     + basse          + haute
attitudes sociales de communication          + basse           + haute



leger-1.jpg                                                                 Fernand Léger Les bâtisseurs

L'environnement social joue un rôle crucial pour expliquer ces différences.

Ainsi la famille n'éduque pas les filles et les garçons de la même façon: les parents ont plus tendance à encourager les garçons à affirmer leur personnalité, à prendre des risques physiques ("casse-cou") et sociaux (aptitude à la compétition).
Les filles se voient encouragées à être plus respectueuses, leur timidité est valorisée. Autant de comportements peu propices à développer la compétence n°1 (estime de soi).

Les garçons et les filles ne vivent donc pas les situations d'apprentissage de la même façon, ils ne sont donc pas préparés de manière identique aux différentes orientations scolaires et professionnelles.

Les enseignants participent inconsciemment (comme les parents) à renforcer ces aptitudes. Par exemple, on donnera plus facilement la parole aux garçons, ce qui va renforcer ces compétences émotionnelles (on sait que prendre la parole suppose un minimum de confiance en soi).

Toutes les études confirment: les garçons ont une meilleure estime d'eux-mêmes (comparativement aux filles). Ils choisiront les filières les plus sélectives, à l'inverse, les filles développent des compétences émotionnelles liées à l'auto-régulation et l'empathie qui leur permettent d'aller vers des filières à caractère "social".

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