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16 mars 2007 5 16 /03 /mars /2007 16:53

Décidemment, le web nous réserve encore et toujours de sacrés découvertes.

C'est une source de documents et de partage du savoir incroyable.

Parmi mes découvertes récentes, j'ai trouvé encore un site d'une richesse telle qu'il me faudra des heures pour tout consulter.


Quel est ce trésor ? Canal académie.


Non, non, rien à voir avec la Star academy. Canal Académie est une radio sur Internet.




Voici quelques éléments de présentation:
Canal Académie diffuse les voix des Académies de l’Institut de France

- l’Académie française
- l’Académie des inscriptions et belles-lettres
- l’Académie des sciences
- l’Académie des beaux-arts
- l’Académie des sciences morales et politiques

Chaque semaine, elle présente des programmes nouveaux diffusés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Historique

Créée en janvier 2004 par Jean Cluzel, au nom de l’Académie des Sciences morales et politiques, avec l’appui de Monsieur Pierre Messmer, alors Chancelier de l’Institut, Canal Académie met à la disposition des internautes près de 1000 émissions en libre téléchargement.

Objectifs

Etre ensemble actifs et réactifs dans le monde actuel. Rechercher ensemble une information en vérité. Servir ensemble la démocratie et l’humanisme avec Canal Académie.



Bon évidement, les Académiciens ne sont pas réputés pour proposer et diffuser les idées les plus novatrices et révolutionnaires (sinon ils ne seraient pas académiciens, voyons !).

Cependant, j'ai trouvé quelques conférences à écouter d'urgence. Je n'en citerais qu'une seule pour ne pas faire un article trop long:


Réflexions sur la société post-industrielle

par Daniel Cohen, professeur de sciences économiques à l’Ecole Normale Supérieure.
C'est un économiste que j'apprécie particulièrement pour la clarté de son propos. Voici une présentation de sa conférence.

Daniel Cohen constate que nous avons quitté la société industrielle née entre 1913 et 1973, "un bref XXè siècle", où le mode de production était lié à un mode de protection.


Chacun réfléchissait de manière solidaire.

Les dirigeants d’entreprise étaient des salariés comme les autres. Ils partageaient les conditions salariales de leurs employés dans la mesure où ils cherchaient à protéger leurs salariés des risques industriels.


Les ingénieurs pensaient, élaboraient des systèmes de production.

Les ouvriers, par le travail à la chaîne, prenaient leur part dans cette société.

Daniel Cohen parle d’holisme industriel. (cf ici une définition acceptable du holisme)

 

 

 

 

Cette société industrielle n’est plus. Ses liens hiérarchiques ont disparu avec elle. Notre société post-industrielle, née à la fin du XXè siècle par l’introduction d’une "technologie à tout faire", c’est-à-dire qui ouvre les champs du possible, entraîne également de nouveaux rapports sociaux.

Quelles ruptures ont conduit aux transformations du monde contemporain ?

Daniel Cohen en distingue principalement cinq, les deux dernières étant primordiales :


 

- l’introduction de nouvelles technologies (Arpanet, l’invention du micro-processeur, la commercialisation des ordinateurs) ;


- l’essouflement de la production interne associée au travail à la chaîne ;


- La remise en cause de la division du travail du système fordiste par les générations liées à Mai 68 ;


- la révolution financière des années 80 marquée par le désintérêt des actionnaires pour les stratégies de diversification des activités ;


-  la mondialisation qu’on pourrait limiter pour l’essentiel, selon ses propos, au retour de la Chine et de l’Inde dans le commerce international, fin des années 80-début 90.

Pour en savoir plus, je vous conseille de lire Trois leçons sur la société post-industrielle, Daniel Cohen Le Seuil, la République des idées, 2006.


J'ai déjà parlé de cette très belle collection, elle permet de faire le point sur une question (par exemple avec les titres de Daniel Cohen et de Robert Castel) ou de soulever de nouveaux problèmes économiques et sociaux (la thèse de Louis Chauvel dont j'avais déjà parlé par exemple)


Cela me parait excellente synthèse, rendez-vous ici pour la suite

 

L’intégralité de cette communication peut également être entendue et lue sur le sites de l’Académie des sciences morales et politiques.

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15 mars 2007 4 15 /03 /mars /2007 19:15
J'ai recu l'excellente revue Sciences Humaines chez moi.
Il s'agit d'une revue qui a pour objectif de faire le point sur les dernières recherches en sociologie, sciences politiques, économie, psychologie, histoire...

Le numéro d'avril comporte un dossier sur "le nouveau pouvoir des institutions".


Je voudrais vous citer des extraits d'un des articles du dossier et en faire quelques commentaires.



Qu'est-ce qu'une institution au sens sociologique ?

" mondes sociaux particuliers investis d'une mission orientée vers le bien public et l'intérêt général ou encore d'une mission régalienne, disposant d'une forte assise organisationnelle et participant d'une oeuvre socialisatrice et d'une emprise sur l'individu suffisamment fortes" définition empruntée au réseau thématique  "Sociologie des institutions" (Association française de Sociologie).


L'école, la justice, l'armée peuvent être des exemples d'institutions au regard de cette définition.
Je pense néanmoins que celle-ci est peut être un peu trop restrictive car la famille, l'Eglise et même l'entreprise sont aussi des institutions. Or elles ne correspondent pas vraiment aux premiers éléments de la définition.

A l'heure actuelle, c'est la dernière partie de la phrase qui suscite le plus de débats.

Avec l'individualisme moderne (marquée par une autonomisation et une individuation croissante), certains sociologues se posent la question de savoir si les institutions ont encore du pouvoir sur l'individu.

Dans son livre "le déclin des insti
tutions", François Dubet montre clairement qu'elles ont perdu le caractère sacré qu'elles possédaient auparavant.

Le professeur, le médecin, le juge, le travailleur social, le prêtre, le père n'ont plus a-priori une autorité incontestable et "naturelle" (en réalité le résultat d'un long processus historique et social).



Le principal responsable de ce déclin ? C'est vous, c'est moi... l'individu qui réclame plus d'autonomie, moins de dépendance, plus de prestations taillées sur sa mesure, plus de dialogue.

Qu'il s'agisse de réinsérer le RMiste, d'apprendre à l'élève à apprendre ou d'identifier les métiers possibles pour une personne en reconversion professionnelle, "il est ainsi moins question d'assistance, de réparation, de compensation que d'activation des ressources et des compétences (...)

Ainsi l'école fabrique des élèves qu'elle souhaite autonomes; dans la santé, l'individu devient un acteur de sa propre guérison...

Ceux qui travaillent dans ces institutions ne sont plus perçus comme détenteurs d'une vérité à révéler.
Ils doivent individualiser leurs actions et permettre à chacun de faire un travail sur soi.
L'objectif est bien de mettre en activité l'individu (l'élève, le patient, le chômeur, le travailleur qui doit se reconvertir...) sans le placer dans une position de dépendance vis-à-vis du représentant de l'institution (l'enseignant, le médecin, le conseiller ANPE...).


Le dossier montre qu'un certain nombre d'institutions sont restées à l'écart de ces transformations.
Elles continuent de fonctionner "à l'ancienne", sur un mode paternaliste. Par exemple, la prison, l'aide sociale à l'enfance (très bons articles sur ces deux thèmes) considèrent encore trop souvent qu'elles ont toute légitimité à décider (parfois contre son avis) de ce qui est bon pour autrui, ou de ce qu'est son intérêt.

Enfin, il ne faut pas négliger les effets pervers de cette injonction généralisée à être autonome: chacun n'a pas les mêmes capacités à se conformer à cet impératif.

Par exemple, les travailleurs précaires ne sont pas les mieux lotis pour formuler des projets pour leur avenir, les élèves en difficultés non plus. La maitrise de son avenir dépend pour une large part des conditions du présent.

Ces évolutions me paraissent extrêmement pertinentes pour comprendre les métamorphoses du lien social vers l'individualisme moderne.



La complexité des mutations en cours montre qu'il existe des dérives évidentes (autonomie ne signifie pas liberté absolue qui conduirait à l'anomie), mais la tendance structurelle est bien celle-ci. Les institutions sont confrontées à ces changements, certaines se transforment, d'autres s'immobilisent ou se crispent.

J'ai trouvé ce dossier très éclairant à tous points de vue.

Alors, pensez-vous que l'emprise des institutions ont encore un pouvoir ? un pouvoir légitime ? Lequel ?


P.S.: les illustrations de cet article sont celles de Lorenzo Mattoti dont je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir son site et surtout de consulter ses oeuvres !
Pardon pour le jeux de mot du titre (je sais, j'ai honte...je vais peut être trouver du boulot à Libé comme faiseur de titre !)
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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 05:44
Vous le savez, le fait politique marquant de ces  dernières semaines, c'est la percée de François Bayrou dans les enquêtes d'opinions (crédité de 7 à 8 % d'intentions de vote, il a atteint 24 % ces derniers jours). Le barnum médiatique a trouvé un nouveau personnage pour alimenter la campagne.
Puisque François Bayrou a fait une percée remarquée dans les sondages, j'ai choisi de commenter son programme concernant le système éducatif (source ici)




La première condition (...) c'est que 100 % des élèves sachent lire et écrire à l'entrée en sixième. S'ils ne savent pas, qu'on leur apprenne. Garantir la lecture, c'est changer le collège.

Qui est contre ? C'est une position de principe. Le plus intéressant serait de savoir comment atteindre cet objectif ? Or, il n'y a rien à ce sujet, c'est très étonnant.
Attendons la parution du livre de François Bayrou annoncé fin février, puis début mars pour en savoir plus (il va falloir qu'il se dépêche, l'élection est proche....)
Je rappelle que le slogan "savoir lire, écrire et compter" est un leitmotiv des différents ministres de l'éducation de droite comme de gauche. Il n'a donc jamais pu servir de base pour une politique "originale" en matière éducative.



 
Retrouver un collège paisible ne se fera pas avec des policiers, mais avec des éducateurs. Il faut reconstruire l'autorité du professeur et du surveillant. Pour l'élève, ou les deux élèves qui mettent la classe par terre, il faut des éducateurs et des psychologues, sans doute dans des internats. La présence d'adultes à l'école, pour les études surveillées, l'accompagnement, je la prévois dans le cadre du service civique et de l'activité universelle.
 
Ah, là on a un objectif -restaurer l'autorité au collège- et des moyens -augmenter le nombre d'adultes dans le cadre d'un service civique et par l'embauche de personnel qualifié-
La place des adultes est effectivement une réponse possible: on sait qu'il faut de la présence humaine pour encadrer les élèves. Celle-ci fait cruellement défaut. Mais ce qui me chagrine un peu c'est:
1- l'idée selon laquelle il suffit d'enlever "l'élève ou les 2 élèves qui mettent la classe par terre" est très simpliste: d'autres prendront leur place, on le sait.
2- le personnel doit être qualifié, formé et se voir confié des tâches précises avec les moyens adéquats. Ce sont des reproches que l'on a pu formuler aux ex-emplois jeunes.




Il faut repenser la carte scolaire pour l'égalité des chances : en défendre le principe, lui redonner son sens. Là où plusieurs établissements sont identiquement accessibles, il faut construire des réseaux et ouvrir aux élèves, peut-être aussi aux enseignants, la possibilité d'accéder à tous les établissements du réseau.

Il y a ici la défense du principe de la carte scolaire. Au moins, l'engagement est clair et se différencie des autres candidats.
Par contre, le reste est très vague: comment redonner du sens à la carte scolaire ? Que signifie le terme de réseaux concrètement ? S'agit-il d'un regroupement de plusieurs établissements où les enseignants pourront aller selon les besoins ? Des établissements identiquement accessibles ? J'en connais aucun puisque chacun cherche à se différencier !


 
Donnons un égal accès à tous les établissements aux filières d'excellence, au lieu de créer des filières de discrimination positive alibi (...) Dès lors, chaque famille, au lieu de chercher une grand-mère ou un collatéral dans le 5ème arrondissement, cherchera la même grand-mère ou le même collatéral dans un lycée provincial ou de banlieue.
 
Comment faire ? Comment un collège ou un lycée accueillant un public défavorisé ait un accès égal aux filières d'excellence ? Faut-il qu'il crée eux-mêmes ces filières dans leurs locaux (mais ont-ils les moyens et les conditions ?) ou faut-il attribuer des quotas par établissement (mais cela revient à faire de la discrimination positive). Peu de réponse, beaucoup d'interrogation.



 
La clé de tout cela, c'est l'innovation, l'évaluation et la communication de l'innovation. Le grand corps qu'est l'Éducation nationale a besoin d'autonomie à tous les niveaux, de gestion des ressources humaines, de co-responsabilité, de concertation transparente avec les femmes et des hommes qui font vivre l'Éducation nationale. Et les étudiants candidats au Capes ou à l'agrégation ont raison de le dire : nous ne pouvons pas jouer les recrutements à l'accordéon. Je suis partisan d'une loi de programmation sur dix ans des recrutements.

Qu'est-ce que l'innovation en matière d'Education Nationale ?
Si c'est la notion clé, alors définissons les contours, proposons des mesures concrètes pour faciliter ces innovations...

Dans ce paragraphe, plusieurs idées très différentes (innovation, autonomie, GRH, recrutement...).
Aucune n'est développée sauf une: faire une loi de programmation des recrutements, ce qui n'est pas le coeur des problèmes que pose l'école.

Rien sur la formation des enseignants, les nouvelles technologies, le collège unique...





Quel bilan ?
Très décevant pour plusieurs raisons:
- le contenu est trop modeste, alors que l'éducation est proclamée comme une priorité.
- aucune proposition concrète, des déclarations de principes. Ce qui revient à donner un chèque en blanc au candidat.
- pour un ancien ministre de l'éducation érigé en "candidat qui apporte du renouveau", on pouvait s'attendre à mieux, beaucoup mieux.

J'ai bien peur que cette candidature ne soit portée que par
l'attitude du Ni - Ni(ni Sarkozy, ni Royal)et la personnalité de François Bayrou.

C'est léger, non ?



Voici des extraits de
Libération d'hier, lundi 12 Mars

La présidentielle sur les bancs de l'école.

 Par Thomas PIKETTY directeur d'études à l'EHESS.
François Bayrou incarne-t-il la synthèse idéale entre droite et gauche souhaitée par les Français, ou bien bénéficie-t-il, grâce au vide qui l'entoure, du nihilisme des électeurs face aux grands partis ? Pour se faire une idée, il n'est pas inutile de jeter un coup d'oeil aux programmes des différents candidats en matière scolaire, en principe domaine d'excellence du candidat centriste. D'autant que le clivage entre les deux principaux candidats est particulièrement fort sur ces questions.
Pour Nicolas Sarkozy, la cause est entendue : la mise en concurrence généralisée des écoles doit permettre de tirer par le haut l'ensemble du système éducatif. Il suffit en particulier de mettre fin à la carte scolaire, de supprimer les ZEP (zones d'éducation prioritaire) et de les remplacer «par rien». Le simple jeu de la concurrence entre écoles et collèges permettra alors d'augmenter la qualité de tous les établissements, chacun pouvant librement développer son projet pédagogique et trouver sa niche sur le marché scolaire.
A l'opposé, Ségolène Royal se contente d'évoquer une «révision de la carte scolaire pour supprimer les ghettos et assurer la mixité sociale». Surtout, elle propose, pour la première fois en France, la mise en place d'un véritable ciblage des moyens en faveur des écoles faisant face aux plus lourds handicaps. Son pacte présidentiel annonce ainsi qu'en ZEP les effectifs des classes de CP et de CE1 seront réduits à 17 élèves par classe, contre environ 22 élèves actuellement (et 23 élèves hors ZEP), soit une réduction significative de 5 élèves par classe, et une multiplication par 6 du ciblage des moyens(...)
Si on les confronte aux recherches les plus récentes en économie de l'éducation, ces deux visions opposées apparaissent inégalement convaincantes. En particulier, tout laisse à penser que les vertus de la concurrence, au niveau de l'enseignement primaire, sont limitées : à partir du moment où la collectivité nationale a convenu du programme de connaissances que tous les enfants doivent acquérir, les marges de différentiation entre écoles sont réduites. Elles sont un peu plus fortes au niveau du collège (choix de langues, etc.), tout en restant limitées.
(...) De fait, les expériences de mise en concurrence des écoles primaires et des collèges à partir du système de vouchers (chèques-éducation que les parents donnent à l'école de leur choix) promu par l'administration Bush ont donné des résultats décevants en termes d'amélioration de la qualité du service éducatif et de performances scolaires.
En revanche, les coûts de la mise en concurrence peuvent être clairs et immédiats, en particulier pour les écoles défavorisées qui s'enfonceront davantage dans la ghettoïsation sociale. Il n'est guère réaliste d'imaginer que les modestes gains d'efficacité que l'on peut espérer tirer de la compétition généralisée entre écoles primaires sont de nature à compenser de tels handicaps. A contrario, les recherches les plus récentes suggèrent qu'une politique de ciblage des moyens en faveur des écoles défavorisées pourrait avoir des effets tangibles (...)
Il reste que ces deux visions antagonistes ont le mérite de la cohérence et de la clarté. Elles permettent de poser de vraies questions ­ jamais véritablement formulées dans le débat français. Insister sur les mérites de la concurrence en matière éducative est légitime et utile, même si c'est plutôt du côté de l'enseignement supérieur que les bénéfices sont à attendre. Introduire explicitement la question du ciblage des moyens entre écoles constitue une innovation majeure et permet de franchir une nouvelle étape dans le vieux débat égalité-équité mené en France depuis quinze ans, même si ce débat est loin d'être clos.
Face à ces deux visions cohérentes et antagonistes, que propose François Bayrou dans son programme ? Les objectifs affichés sont ambitieux : il s'agit de «diviser par deux l'échec scolaire et de multiplier par deux la réussite». Mais, quand on en arrive aux propositions concrètes et aux moyens de parvenir à ce résultat, le moins que l'on puisse dire est que l'on reste sur sa faim. Bayrou insiste surtout sur des questions de méthode (aucune réforme éducative ne peut être menée sans les enseignants et leurs organisations représentatives, etc.) et ne se prononce clairement ni sur la question de la concurrence scolaire ni sur celle des ZEP. Sur ce terrain, comme sur la plupart des grandes questions économiques et sociales du moment, le candidat centriste apparaît dans une posture «ni-ni», et non comme porteur d'une synthèse nouvelle.

Dans bien d'autre domaine, les propositions de F. Bayrou tranche singulièrement avec l'image médiatique qu'il donnen'apparaît. Lisez ici et ici

Je veux bien donner la parole à la défense, j'avoue moi-même être sidéré par le phénomène médiatique de ces dernières semaines.
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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 08:42

Je suis tombé sur un site extraordinaire, celui de Michel Cartier.
Il me faudra sans doute des heures et des heures de lecture pour tout lire, approfondir la richesse de son contenu.

Il possède beaucoup de qualités à mon sens:

- il est pluridimensionnel : il développe une approche technologique, sociale et économique,
- il est relativement visuel : plusieurs schémas (dont ceux que j'ai utilisé ici) qui apportent réellement un plus,
- il comporte beaucoup de liens et de renvois (ce qui est une application du contenu de son site) permettant ainsi de mieux saisir ce qu'est une relative interactivité.

Quelques commentaires me viennent en tête en ayant parcouru son site.
Commençons par situer les évolutions globales en cours.
La grille de lecture proposée (que j'ai un peu réduite) permet de montrer la spécificité de certains médias.






Mass media




Nouveaux médias 


Spectateurs passifs et anonymes



Utilisateurs interactifs


Masse de gens



Groupes d'intérêts



Médias de masse



Complémentarité. PC-TV-imprimé


Cultures nationales



Cultures métissées


Produits avec services



Services avec produits


Approche verticale (hiérarchies)



Approche transversale (réseaux)



C'est un peu le sentiment que j'ai depuis que j'ai sérieusement mis les pieds et les mains sur internet.

- tout le monde a remarqué que cette campagne présidentielle est différente en raison de l'intervention du média internet.
Face aux médias de masse (qui continuent de peser évidemment), les internautes militent, discutent et échangent sur les forums, blogues où l'interactivité est plus grande (on ne peut pas totalement assimiler le courrier des lecteurs des médias de masse avec les commentaires laissés sur les blogs)
Cela n'empêche nullement les coups bas, les rumeurs, les fausses informations mais l'information est beaucoup plus diffusée donc commentée.
Je continue d'acheter les journaux tout en me rendant sur différents sites (complémentarité entre l'imprimé et le net).

Par ailleurs, je tiens à ce que SOS...SES ait un minimum d'interactivité: les commentaires sont importants, ils m'enrichissent et participent au blog, les petits sondages sont aussi un moyen comme un autre de faire participer le lecteur.


- c'est bien évidemment en fonction de mes compétences, de mes centres d'intérêts et de mes sensibilités que je choisis de me rendre (et de faire un commentaire) sur les différents sites. Autrement dit, il y a bien une logique de réseau.
Tout le monde ne va pas sur le net, et tous les internautes ne vont pas sur tous les sites, c'est évident. Il y a des inégalités. A ce sujet, j'ai trouvé cette initiative très prometteuse (l'ordinateur portable a 100 $).
Mais cet espace existe, les coûts d'accès et de délais sont très faibles. J'en veux pour preuve très modeste que des élèves m'ont écrit que grâce au blog, ils s'intéressent à des sujets auxquels ils n'auraient pas à priori pensé. J'ai des lecteurs(rices) qui ont d'autres centres d'intérêt (l'art, le jardinage, l'informatique et les nouvelles technologies, la musique, le sport...). On est donc dans cette logique de transversalité.

Passons maintenant à la façon dont chacun va utiliser ces techniques.
Pour un document classique (partie A du schéma), le procédé est le suivant:
l'utilisateur navigue de façon assez linéaire parce qu'il va
d'un détail à un autre. De plus, parce que cette approche est préprogrammée par le créateur du site pour être
lu par tous les utilisateurs quel que soient leur profil, elle donne
des résultats assez traditionnels.(Michel Cartier)


Dans l'autre cas (partie B), la façon d'utiliser est différente:




Les résultats sont très différentes car cette navigation
est plus personnalisée c'est-à-dire réagissant au vécu et aux besoins
du visiteur. Cette approche convient aux portails
thématiques et personnalisés, donc aux niches. Le style W3 (Web troisième génération) est plus
visuel ; il utilise un degré différent de synthèse et un niveau
d'interactivité plus riche (Michel Cartier)

Voici un autre schéma plus détaillé qui explicite ces changements.
 Le site de michel cartier est à cet égard une bonne illustration de ce schéma.
Vous pouvez lire son site de différente manière (pas de schéma préprogrammé, vous choisissez l'entrée que vous souhaitez).
Vous avez un problème de compréhension ? Il y a des liens hypertextes qui vous aident, des schémas pour appuyer les raisonnements.





En tant qu'enseignant, c'est-à-dire producteur et transmetteur d'informations et de savoirs, je ne peux que m'interroger sur ma pratique:


1 - j'ai vérifié que ce n'est pas la technique en soi qui est porteuse de changement.

L'innovation pédagogique ne peut pas se limiter à mettre des élèves devant un PC et de leur demander d'appuyer sur des touches ou de faire des recherches. Sinon je reproduis le schéma A: je pratique une sorte de taylorisme pédagogique moderne dans lequel les élèves doivent tous passer par le même cheminement (celui que j'ai programmé), ils exécutent les tâches (y compris intellectuelles) que la machine leur demande.

Je l'ai fait, le résultat n'a pas été à la hauteur des objectifs visés. A la limite, on peut le réaliser pour quelques activités durant une période limitée. J'ai trouvé une étude intéressante  à ce sujet.

Une équipe de l'université de Stanford a montré que la plupart des nouvelles idées dans un groupe ont été
produites pendant des activités informelles
(voir la figure 1).

Les activités plus dirigées (y compris celles qui mettent en oeuvre des nouvelles technologies) sont utiles pour faciliter la formalisation des
connaissances plutôt que leur découverte.




Le schéma 1



2 - j'ai également pu m'apercevoir que la forme (visuelle) compte autant que le fond, y compris dans la transmission des savoirs (j'y reviendrai prochainement).

L'aspect "multimédia" doit être pris en compte. A cet égard, SOS...SES a beaucoup évolué depuis 8 mois. J'essaye d'intégrer des illustrations pour donner plus de force au message, des vidéos, des podcast...(et je ne suis pas le seul, le blog d'Olivier Bouba-Olga comporte maintenant une illustration !).


Je ne suis pas au bout de mes découvertes !

Où cela va-t-il nous mener ?



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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 09:00
Après le texte, l'image, la vidéo, SOS...SES s'enrichit.
C'est maintenant l'arrivée des podcast (si vous ne savez pas ce qu'est un podcast, voir ici).

Leur facilité d'utilisation est évidente,  j'utilise assez souvent le logiciel d'Apple itunes, mais il y en a beaucoup d'autres pour lire des podcast.

J'ai trouvé un très bon lien Mollat Librairie: un réseau de librairies de Bordeaux.

Rendez-vous dans la rubrique podcast.

Pour lire les podcast, cliquez sur écouter et le tour est joué (c'est beau la technique). Vous pouvez même les télécharger (si par exemple, vous êtes comme moi, vous aimez bien écouter ce type d'entretien en conduisant).




J'ai fait une petite sélection pour vous:

il suffit de cliquer sur le titre du thème, puis de chercher sur la page le podcast correspondant et de cliquer sur écouter.


C'est l'enjeu central des années à venir pour Serge Paugam, sociologue, directeur de recherche au CNRS. Auteur de plusieurs ouvrages désormais classiques, qui ont fortement éclairé le débat sur la pauvreté et la précarité.

Présentation:

La solidarité constitue le socle de ce que l'on pourrait appeler l'homo sociologicus : l'homme lié aux autres et à la société non seulement pour assurer sa protection face aux aléas de la vie, mais aussi pour satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son humanité.
Mais, comme Durkheim le soulignait déjà à la fin du XIXe siècle, le risque n'existe-t-il pas que cette interdépendance fonctionnelle soit sans cesse un peu plus méconnue et que les individus, à mesure que croissent leur autonomie et leur liberté, se sentent libérés de toute dette à l'égard des générations antérieures, peu sensibles au destin des générations futures, et finalement hostiles à l'idée d'une redistribution à l'égard des plus défavorisés ?
En tant que contrat social, la solidarité doit être réévaluée à l'aune des défis auxquels les sociétés modernes sont confrontées en ce début du XXIe siècle : crise de la société salariale, inégalités entre les générations, inégalités de genre, discriminations multiples, ségrégations urbaines et scolaires intenses, dont les effets suscitent un doute sur nos modèles d'intégration...

Ce podcast est très proche du cours sur le lien social (Serge Paugam rappelle la thèse de Durkheim) et sur la protection sociale.



François Dubet fait lui aussi partie des sociologues français importants (j'ai déjà signalé son blog). Il est spécialisé depuis quelques années sur l'école et vient de publier un pavé sur les inégalités et l'injustice au travail.

Présentation
L'injustice est première. » Cette phrase qui débute le livre Injustices, l'expérience des inégalités au travail, que le sociologue François Dubet et son équipe viennent de publier au Seuil, un manager, un responsable de ressources humaines, tout salarié finalement, peut la faire sienne. Car dans la vie de l'entreprise, chaque situation, chaque événement, chaque relation entre pairs comme entre échelons ou services différents, engendre un jugement des parties impliquées sur le degré de justice d'une décision, d'une promotion, d'une rémunération, d'une simple opinion de l'un sur le travail de l'autre. Ces jugements, accumulés et stratifiés, qu'ils soient rendus publics ou ruminés à part soi, conditionnent la performance de chacun, l'ambiance d'une équipe et finalement le « climat social » de l'entreprise. Combien d'organisations du travail, d'outils de gestion des carrières, de systèmes d'évaluation et de rémunération se sont brisés sur le sentiment que l'effort et le gain n'étaient pas équitablement partagés ?

Tout l'intérêt de la somme de M. Dubet est de dresser une cartographie minutieuse du sentiment d'injustice au travail, d'en démonter les mécanismes et les contradictions. Une véritable mine pour les directeurs des ressources humaines, confrontés à la montée de ce qu'ils nomment « le désengagement des salariés », « le blues des cadres », bref, aux diverses formes de la démoralisation ambiante qui semble gagner les organisations au fur et à mesure que persiste la morosité économique.  Antoine Reverchon (Le Monde du 21/03/2006).



il s'agit d'une nouvelle catégorie pensée par François de Singly, professeur de sociologie, directeur du Centre de recherches sur les liens sociaux et spécialiste de la famille.

Présentation:
Les jeunes grandissent plus tôt, et différemment. Les adultes le comprennent mal et ne savent pas toujours comment y faire face.
Les nombreux entretiens, recueillis et analysés par l’auteur, sont sans appel : les jeunes n’attendent plus la crise d’adolescence pour s’affirmer, mais ils le font dès l’entrée au collège, dès 10/11 ans.
Mais attention ! Contrairement à certains discours dénonciateurs, ces « adonaissants » ne se donnent pas le mot pour être des « tyranneaux domestiques », commandant des parents sans autorité. Plutôt bien intégrés dans la vie de famille et acceptant ses contraintes, ils s’individualisent en douceur et s’émancipent en prenant appui sur les codes culturels de leur génération. Ils sont déjà « ailleurs » quand on les croit encore « là » et apprennent à avoir un certain pouvoir sur eux-mêmes.
Ce livre est le premier à décrire cette réalité spécifique. Il est aussi le premier à apporter des éléments de réponse à ces grandes questions des parents :
• Comment se comporter face à ce mouvement d’individualisation précoce qui peut créer un réel désarroi, un sentiment de perte d’emprise des parents sur leurs « adonaissants » ?
• Comment accompagner sans intrusion ?
• Comment respecter l’exigence d’autonomie sans s’installer dans une sorte d’apartheid -adultes d’un côté, enfants de l’autre- qui couperait court à toute possibilité de transmission ?


Vous avez des heures d'écoute devant vous... Ah j'imagine des podcast avec Max Weber, Karl Marx, Alexis de Tocqueville...

Sur le site de Mollat, vous trouverez d'autres perles (des podcast sur la littérature, la philosophie etc...). On peut y passer des heures.

Je trouve que c'est une mine d'or, d'ailleurs je me suis abonné au fil RSS via netvibes (dont je vous avais déjà parlé récemment: article: quelques trucs à vous dire: qui l'a déjà utilisé ? Qu'en pensez-vous ?)

Ps: je remarque que pour la question n° 2 du petit test situé juste à droite (qui veut gagner de l'estime en masse ?), il y en a pas mal qui ont besoin d'approfondir leur culture générale. Je vous donne une aide: la réponse se trouve dans la vidéo sur l'histoire du salariat partie I.


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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 09:16

Bon, je suis rentré de vacances.
Au départ, c'était pour faire du ski dans une petite station en Auvergne (les Estables au Mézenc voir photo) à 1 600 m.

Mais il n'y avait pas assez de neige même pour faire de la luge (au désespoir de mes enfants).

Nous avons fait de longues marches sur de petits sentiers de randonnée où l'on pouvait déjà admirer la vue magnifique des volcans d'Auvergne. J'avoue que ce bol d'air, ce bain de nature (Ah, je sens déjà poindre le printemps...) m'a fait le plus grand bien.
Pas d'internet pendant 7 jours. Rien.


Du coup, en rentrant, j'ai eu du mal à me remettre dans le bain:


  - hier, je prends le JT de France 2, et ce qui fait la une, ce sont les problèmes de Johnny, érigé par certains en légende vivante et par d'autres en fraudeur démasqué (alors, il est belge ? français ? suisse ? monégasque ?...). Faire la une avec un tel non-évènement me semble vraiment un signe des temps.


  - je vois aussi que François Bayrou réalise 20 % d'intentions de vote au premier tour.
Bigre ! Mais en creusant un peu, les instituts montrent que seulement 58 % des sondés déclarent que leur vote pour Bayrou peut changer (c'est le candidat ayant pour le moment - et de loin- le plus "d'électeurs" indécis).

                                                        Je reste très dubitatif sur ce phénomène :

1°) nous sommes encore à plus de 50 jours de l'élection: les sondages ne mesurent que des intentions. 

2°) les enquêtes d'opinion ont une marge d'erreur de 2 à 3 points pour les principaux candidats (et de 1 à 2 points pour les petits candidats).
Quel bilan avons-nous fait des erreurs de 2002 (aucun institut de sondage n'avait donné le résultat du 21 avril) ?

3°) les médias ont été plutôt favorables à Ségolène Royal cet automne, à Nicolas Sarkozy cet hiver et à François Bayrou ce début de printemps (la roue tourne...).

4°) Ah les mythes ont la vie dure: le mythe du troisième homme (JP Chevènement en 2002 était crédité de 14 % d'intentions de vote, il n'a pas dépassé 6 %), le mythe du ni droite ni gauche dans un système comme celui de la Vème République est peu envisageable (certains parlent de la présidence de VGE en 1974: on a vu qu'il était difficile -voire impossible- de gouverner).

Prendre un peu de recul est nécessaire.

C'était juste un billet de retour...

Sinon, ca va ?
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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 18:46
Au fil de mes promenades dans le web 2.0 (cela fait le gars qui s'y connaît,  genre je lis presse-citron et loic le meur tous les jours), j'ai pas mal progressé dans la maîtrise de l'outil internet. Je voudrais juste vous faire passer deux de mes découvertes, testées et approuvées par le maître des ces lieux (dont je vous rappelle vous êtes - presque - indignes de fouler la poussière de ses pas ^^).
J'ai choisi de faire un plan "Avant - Après" en hommage à Lulu


1°) Avant: une page Google, tristounette, standardisée qui ne donne pas envie de faire le premier pas...
J'allais dans mes marque-pages (je suis sous Firefox 2, et non sous l'autre machin...mais si...vous savez, le truc internet de windaube...) et je parcourais les différents sites. C'était fastidieux, peu pratique


Après: une page netvibes personnalisée avec tous mes sites favoris qui sont classés, répertoriés.
En
plus, j'ai les 5 ou 7 titres des derniers articles avec les 4 ou 5 premières lignes. Beaucoup plus pratique...

En plus, cette page est accessible à partir de n'importe quel micro (ce qui n'était pas le cas de mes marques-pages).
Essayez-le, vous verrez: plus besoin de s'abonner à la newsletter, on reçoit un flux RSS en direct live (non cela ne fait pas mal).






2°) Avant, j'étais un peu franchouillard: c'est-à-dire peu à l'aise dans les langues étrangères et donc peu au fait de la culture anglo-saxonne (oui, je
sais, shame on me).
Résultat, je ne pouvais guère lire des journaux ou des articles dans la langue de Shakespeare (au début, quand j'étais collégien, je disais chaquespeuare !!!).
Après, j'ai mis un add-on (une extension) à Firefox mon navigateur qui me permet d'avoir une traduction encore approximative (mais une traduction quand même). Cette extension s'intitule FoxLingo.

 Et c'est parti: je feuillète le New York Times, le New Yorker et plein d'autres blogs, sites en anglais...
Je sais c'est classe, mais qu'est-ce que vous voulez, il faut se mettre à la page et être tendance.
Et ce n'est pas avec mon misérable tableau noir, mes craies que je vais pouvoir briller.

Sinon, je crois bien que je vais prendre ...



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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 06:10
Dans la continuité du précédent billet lié à ce thème et consacré à P. de Villiers, voici maintenant le programme du Front National sur l'école.
Voici ce qu'il y avait dans l'ancien programme du FN.
Cela signifie donc que, dans sa forme programmatique, ces idées ne peuvent tenir lieu de programme.
Je l'ai quand même placé pour avoir une idée un peu plus précise des différentes mesures du FN.

Les différentes mesures présentes dans l'ancien programme du FN (2002)

  •  


Il s'agissait donc du programme qui était valable lors de l'élection de 2002.

Evidemment, on retrouve avec force les idées fortes du FN: le catastrophisme (l'immigration et le "pédagogisme" sont désignés responsables),  le libéralisme (suppression de la carte scolaire, égalité public - privé, réduire les moyens de l'administration), l'autoritarisme (toujours le leitmotiv de rétablir l'autorité, casser les structures qui encadrent l'éducation bationale accusées de tous les maux...), et le nationalisme (restaurer la morale nationale, des enseignements qui donnent l'amour de la patrie...).

Ce programme a été supprimé au profit donc de "discours programmatiques": j'ai donc choisi de reprendre quelques lignes du discours consacré à l'éducation. (dijon, 26 novembre 2006)


Je suis partisan de la suppression des IUFM, instruments de la révolution culturelle au service de la gauche, et de leur remplacement par des Centres Pédagogiques Régionaux (...)


Un point commun avec Philippe de Villiers, mais il ajoute qu'il faut revenir au CPR: je le répète, j'ai eu comme formation ces stages CPR qui étaient totalement superficiels. J'ai eu le CAPES en juillet 1989, deux mois plus tard, j'avais la responsabilité de deux classes de seconde, je n'avais jamais fait de cours. Durant mon année "de formation", quelques journées pédagogiques totalement formelles (des cours en amphi, soporifiques et inintéressants...). Etre enseignant, cela s'apprend - même si le talent personnel rentre en ligne de compte- cette proposition est surréaliste.


Comme l'affirment l'écrasante majorité des enseignants, il est indispensable de rétablir l'effort et le travail, c'est-à-dire le fondement méritocratique de l'école, en relevant les niveaux d'exigence, notamment de passage dans la classe supérieure. l'élève doit être en état de suivre le cours de la classe dans laquelle il est - et en adjoignant aux bourses sur critères sociaux des aides au mérite sur la base de concours.

Du examens plus difficiles, des redoublements plus importants pour répondre à la soi-disant baisse de niveau (dont j'ai déjà parlé).

Beaucoup de généralités sur l'école méritocratique, les idées se sont singulièrement édulcorées...


Dans le contenu des enseignements eux-mêmes, je crois indispensable de rétablir la fierté d'être français (...)

 Ici, on retrouve le FN traditionnel...

Les bras m'en tombent. Des enseignements qui permettent d'être fier d'être français ? On est dans l'idéologie pure. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé lorsque le FN a géré des mairies, c'est à la culture et aux bibliothèques qu'il s'est attaqué en premier...

Alors que la France s'est illustrée dans le monde et dans la culture par son universalisme; alors que nous construisons avec d'autres une Union Européenne, que vient faire ce nationalisme ?



La scolarisation généraliste massive s'est accompagnée en effet d'un accroissement sensible des sorties sans qualification, tandis que 85% des apprentis trouvent du travail après avoir obtenu leur CAP ou leur BEP.
Le problème, c'est que la qualification et l'apprentissage concernent trop peu de gens.
En conséquence, l'école doit modifier le mode de formation des esprits, mais aussi le dosage entre la formation des esprits et la préparation immédiate aux métiers.

Il est en effet possible de renouer avec l'excellence et l'élitisme tout en développant l'attractivité et le poids des filières qualifiantes pour les jeunes qui sortent tôt du système éducatif,.

Voilà maintenant la solution à tous nos maux: l'apprentissage. Mais, qui peut considérer que le CAP et le BEP (qui sont cités) sont des niveaux de qualifications acceptables ?

Le risque d'une ségrégation est élevé: les uns iront en apprentissage (en général, ce sont toujours les mêmes socialement), les autres poursuivront des études... On retrouve l'école d'avant le collège unique, si élitiste...


Renouer avec l'excellence et l'élitisme intellectuel suppose de transformer le Brevet des collèges en véritable examen, de le rendre obligatoire pour le passage en seconde, et d'instaurer un examen d'entrée en première année d'Université.

Cela devient un leitmotiv: instaurer des examens de passage à chaque niveau. Des idées qui paraissent de bon sens. Au passage, pour quelqu'un qui veut restaurer l'importance des examens, le Bac n'est plus le premier diplôme universitaire puisqu'il faudra un examen d'entrée à l'université.

L'élitisme intellectuel: le mot est lâché. Il s'oppose à l'enseignement de masse.


Donner des qualifications pratiques aux jeunes nécessite de revaloriser les métiers manuels, méprisés depuis 30 ans, au nom, entre guillemets, « des études intellectuelles pour tous », utopie qui a littéralement transformé l'école en usine à chômeurs.

Des contre-vérités: l'école n'est pas une usine à chômeurs !!! Le diplôme reste une protection efficace contre le chômage. J'en avais déjà parlé, le catastrophisme a vite atteint des limites.






pour revaloriser les métiers aussi bien que les cursus généralistes, il est donc logique de supprimer le collège unique, collège inique, massificateur et niveleur, pour lui préférer des modes de formation différenciés.

Là aussi, une dénonciation de "l'égalitarisme" (thèmatique bien connue).

Quel bilan ?
Si on compare le premier programme et le discours actuel, on s'aperçoit des transformations du FN pour apparaitre comme une alternative crédible en 2007. Le programme de 2002 était plus préçis donc beaucoup plus critiquable.
En 2002, je me souviens durant l'entre-deux tours, les médias s'étaient mis à regarder (un peu tard) le détail des mesures du programme du FN. Des reportages montraient alors l'aspect irréaliste des mesures avancées...
Cinq années plus tard, le FN a retenu la leçon: c'est donc un discours plus vague, plus impréçis (il n'y a rien sur l'enseignement privé, l'immigration et les ZEP contrairement à 2002). Joli tour de passe-passe. 


Il n'en demeure pas moins que l'on sent toujours des thématiques chère à la droite: autorité, respect, ordre et élitisme qui s'opposent à égalitarisme, idéologie, pédagogisme...

La trop fameuse dialectique "ami-ennemi" a certes été édulcorée, mais elle reste sous-jacente.
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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 09:25
Après les deux principaux candidats de cette campagne présidentielle, je continue mon tour des programmes sur l'école et l'éducation (je ne prends pas en compte la Recherche et l'Université, mes billets étant déjà suffisamment longs comme cela). Ce billet et le prochain seront consacrés à deux candidats que l'on classe à la droite de la droite: Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen.

Je vais faire ici un commentaire sur les propositions de P.de Villiers en matière d'éducation. Au passage, je voudrais vous signaler un lien ici qui permet d'avoir une idée des programmes.

Voici les mesures de Philippe de Villiers (source ici)


 

Supprimer les IUFM, qui ôtent toute autorité aux professeurs en les transformant en «gentils organisateurs», et les remplacer par des instituts de formation d'un haut niveau d'exigence.


Les IUFM sont certes critiquables, mais on retrouve bien le ton polémique du candidat.

Je n'ai pas le sentiment que les nouveaux enseignants soient moins bien formés que je ne l'étais.

Avant les IUFM, j'étais stagiaire CPR. On avait droit à quelques heures dérisoires. Heureusement que j'ai eu un très bon conseiller pédagogique... Il y a donc eu des progrès, même s'il y a des aspects importants à améliorer


Instaurer un système de notation strict et sélectif.
Promouvoir à l'école la sélection fondée sur le mérite et l'effort.
Proscrire la sélection sur le «piston», les «passe-droits» et la discrimination positive, qui n?est autre qu'un piston encouragé, officialisé, légalisé.
Supprimer le collège unique.


Il faut donc durcir la sélection, donc moins d'élèves pourront accéder aux études supérieures, ce qui d'ailleurs est confirmé par la suppression du collège unique.

Là encore, le collège unique connaît beaucoup de difficultés actuellement, faut-il pour autant orienter dès 12 ans des élèves vers des filières

professionnelles ?

Je rappelle juste que l'Allemagne qui a beaucoup structuré son école sur une filière professionnelle et une filière générale commence à revenir dessus car les inégalités sont fortes et trop précoces.


Supprimer la carte scolaire pour permettre aux familles de choisir l'établissement de leur(s) enfant(s).
Instituer la liberté scolaire.

 

J'ai déjà commenté cette mesure. On voit qu'elle constitue un marqueur du clivage politique: les droites sont unanimement favorables à sa suppression (F. Bayrou en défend cependant le principe), les gauches étaient jusqu'à présent pour son maintien (la position de Ségolène Royal -voir billet à ce sujet- constitue une demie-rupture car on ne sait pas encore ce qu'elle veut faire).


Mettre l'administration et la hiérarchie de l'Éducation nationale au service des maîtres en exigeant d'elles un soutien sans faille aux professeurs qui sanctionnent un élève.

Appréciez le terme de "maitre" ^^.




Bannir des classes les pédagogies déstructurantes et décérébrantes qui dénaturent l'école en la résumant à un rapport entre l'enseignant et l'enseigné.
Recentrer l'école sur ses missions premières, c'est rétablir l'autorité des savoirs et du savoir-vivre.


On sent bien que le candidat a une dent contre les sciences de l'éducation. On a clairement les valeurs d'ordre et d'autorité qui sont répétées à de multiples reprises. Les valeurs de droite sont marquées de façon positive (les missions premières) alors que les autres sont taxées de "pédagogies déstructurantes, décérébrantes" (c'est souvent un raisonnement que je vois fleurir sur certains blogs radicaux "amis - ennemis")



Réformer les programmes en supprimant les matières et les options superflues (350 matières enseignées dans le secondaire !) qui placent les disciplines sur un pied d'égalité et brouillent ainsi la mission de l'école.


On sent bien que le mot "égalité" est plutôt péjorativement employé (au sens d'égalitarisme). Quelles matières ? Quelles options seront supprimées ?


Illustrer le caractère concret des matières enseignées en confrontant les élèves de collège et de lycée à la réalité économique par un cours trimestriel faisant intervenir un artisan, un commerçant ou un petit entrepreneur.

 

Ah, la réalité économique décrite par des professionnels, cela doit être quelque chose.

Lisez cet excellent billet à ce sujet

Autant je trouve l'idée d'avoir des contacts avec les proessionnels plutôt bonne sur le principe (mais là encore, un artisan ne s'improvise pas conférencier...), autant je pense que ce n'est pas parce qu'on est entrepreneur que l'on sait naturellement présenter un cours ou une conférence (la pédagogie, cela s'apprend...). J'ai déjà fait l'amère expérience de faire parler des professionnels, cela n'a pas toujours été instructif...



Promouvoir l'apprentissage et les filières professionnelles en les développant en fonction des besoins économiques.
Réhabiliter le travail manuel par un stage obligatoire d'un mois chez un artisan ou à l'usine en classe de 3e.


Des généralités (tous les politiques depuis les années font leur couplet sur la promotion des enseignements professionnels..).

Je trouve les métiers cités par De villiers un peu "vieille france": le petit artisan, le petit commerçant...


Rendre obligatoire le port de la blouse (en primaire) et  de l'uniforme (dans le secondaire) afin d'effacer les différences sociales, de mettre fin aux excentricités vestimentaires ou communautaristes et de lutter contre le racket.


Ah le sempiternel débat sur le port de la blouse-uniforme à l'école. Il y a à chaque fois un brin de nostalgie et un détour par d'autres pays (la Grande Bretagne par exemple).
Je doute personnellement qu'on puisse avoir un traitement vestimentaire des inégalités.
Qui peut sérieusement croire que le vêtement uniforme masquera les inégalités ???
Qui peut croire que le port de l'uniforme améliorera le sort des groupes sociaux les plus défavorisés dans la réussite scolaire ?
Les sociologues de l'éducation ont montré depuis longtemps que l'on trouve des traces des inégalités scolaires dans le langage, les savoir être , la maîtrise graphique, la logique verbale...


Quel bilan ?
Des mesures symboles, le leimotiv d'un retour à l'autorité, une conception très ancrée à droite de l'éducation (autour des valeurs d'ordre, de respect de l'ordre établi) et une image un peu "vieille france"...
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16 février 2007 5 16 /02 /février /2007 06:25
Après avoir passé en revue les propositions de la candidate socialiste sur l'éducation, c'est au tour maintenant du candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy.
D'abord, lorsqu'on cherche ses propositions sur l'éducation sur son site ici, elles ne sont pas évidentes à trouver. Il y a surtout des discours ( ici et là)

J'ai trouvé une synthèse ici qui me paraît être relativement honnête.

Propositions
- 1 - liberté pédagogique des enseignants, autonomie des établissements scolaires, et évaluation des résultats des enseignants

Le premier aspect ne pose pas de problème.

L'autonomie des établissements ?
Cela veut dire quoi ?  Dans quels domaines ? Avec quelles modalités ? Il faudra attendre pour en savoir plus.

L'évaluation des enseignants selon les résultats ?

Je trouve totalement normal qu'un fonctionnaire rende des comptes, soit évalué (par le proviseur et l'inspecteur). Mais là, c'est très différent: il s'agit d'évaluer sur les résultats.

Quand j'en parle aux élèves, cette mesure est très populaire (comme dans l'opinion publique avec le sous-entendu "les profs qui ne font rien, cela les obligerait à se bouger..."^^).

Cette formule en apparence de bon sens pose de nombreux problèmes:

- quels résultats ?
Apparemment, si j'ai bien compris, il s'agit des résultats au Bac. Conséquence: si je suis évalué de cette façon, tous les enseignants ne laisseront passer que les meilleurs élèves, c'est-à-dire ceux dont ils sont certains qu'ils auront leur bac. Conséquence: 100 % de réussite. Suis-je un bon professeur au vu de ces résultats ?
Je sais bien qu'il faut aussi tenir compte des résultats aux examens, mais la culture du résultat rencontre vite ses limites: j'évalue la qualité d'un policier aux chiffres sur la délinquance, la qualité d'une infirmière aux nombres de malades guéris (donc je ne soigne que ceux que je pourrais guérir...). De plus, aujourd'hui, sauf cas exceptionnel, la réussite au Bac des différents lycées est relativement proche.

- et même si l'on admet que l'on puisse se baser sur les résultats, est-on certain que c'est cet enseignant qui en porte la responsabilité ? Quelle est la part de l'élève, des autres collègues (en ES, chaque matière est importante...) dans la réussite aux examens ?

On le voit, sous couvert de bon sens (je déteste cette expression), cette mesure pose énormément de problèmes.


- 2- suppression de la carte scolaire pour que "chaque établissement ait la liberté de recruter des enfants en dehors de son secteur"

Supprimer la carte scolaire revient de facto à instaurer la concurrence entre les établissements (puisque ce sera le choix des parents-consommateurs). Comme il y a une relative baisse démographique du nombre d'élèves, les établissements vont se battre pour s'arracher les élèves (et si possible les meilleurs).

Toute la question est de savoir si les gains attendus (plus de concurrence = plus d'obligation de se différencier des autres) seront supérieurs ou non aux inconvénients (des lycées d'excellence et des lycées délaissés, désertés...).
La concurrence a certes beaucoup d'aspects positifs, mais elle ne suffit pas à fonder une politique éducative...

Evidemment, de l'autre côté, on sait que la carte scolaire a beaucoup de défauts et qu'elle remplit moins bien sa mission. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain ?


- 3- "sortir de l'impasse du collège unique par l'individualisation des parcours"

Lorsque mes élèves écrivent cela, je leur met dans la marge: "généralité qui ne présente pas beaucoup d'intérêt pour répondre à la question. Soyez plus précis"
S'agit-il de leur proposer des options pour la découverte des métiers ? Ou de les orienter très tôt dans des filières professionnelles ? A suivre donc...


- 4 - augmenter la rémunération des enseignants qui acceptent de faire du soutien scolaire

Face à la polémique sur les cours particuliers et l'essor d'un secteur marchand (avec réduction d'impôts ^^), la solution est de donner encore plus de cours aux élèves. Pour motiver les enseignants, on fait appel à leur porte-monnaie. Je passe évidemment sur la question du financement (la critique est valable pour tous les programmes alors...)
Je trouve que les moyens de réformer le système éducatif sont relativement habiles. Pour contourner l'obstacle que représente les enseignants, Nicolas Sarkozy fait appel à la concurrence entre les établissements et au porte-monnaie des enseignants. Habile, mais un peu trop caricatural...

Pour cette mesure 4, je suis dubitatif : sur le principe, cela se discute, mais sur les modalités, j'ai peur que cela soit n'importe quoi. S'il s'agit de répéter le cours (bourrage de crâne)... Remarquez, certains pensent que l'art de la pédagogie, c'est de répêter...alors...En plus, certains collègues vont se battre pour avoir des heures supplémentaires qui seront forcément en quantité limitée...


- 5- donner la possibilité "à toutes les familles qui en feront la demande" de pouvoir "laisser leurs enfants au collège jusqu'à 18h pour les récupérer une fois les devoirs faits à l'école"

Sur le principe, pourquoi pas ? Encore une fois, ce sont les modalités pratiques et la façon dont cela est fait qui compte.
Les collèges ont-ils les moyens matériels et humains de réaliser cette mesure ? Les élèves pourront donc rester 10 heures par jour au collège (de 8h à 18h...)...



- 6- "diviser par deux immédiatement" les effectifs des établissements scolaires les plus dégradés

On ne peut être que d'accord... Mais...
     => comment financer ?
     => il ne me semble pas que depuis 2002 (c'est-à-dire l'arrivée de la droite à tous les pouvoirs) les effectifs des classes difficiles aient baissé. Quelle crédibilité accorder à ce type de mesure ?


- 7- création d'internats de réussite éducative en ville et d'écoles de la deuxième chance pour les victimes du système d'éducation prioritaire

Totalement d'accord sur le principe, maintenant le financement et les modalités ?


- 8 - donner le droit aux 5% des meilleurs élèves des établissements de rejoindre une classe préparatoire aux grandes écoles

Je ne comprend pas "donner le droit"... S'agit-il de faire des quotas ? Aujourd'hui, n'importe quel élève a le droit de s'inscrire dans une prépa qui ensuite font leur sélection... Faut qu'on m'explique...


- 9 -permettre aux établissements du privé de pouvoir "réorganiser leurs implantations pour répondre à la demande là où elle se trouve, en particulier dans les quartiers populaires".

Ouh la là, pauvre service public.... les établissements privés (qui choississent leurs élèves, leur personnel) auront encore plus de marges de manoeuvre pour s'agrandir... Si c'est pas ranimer la guerre scolaire (Savary en 1982, Bayrou en 1994...), cela y ressemble.


- 10 - donner aux parents d'élèves "le pouvoir de participer aux décisions qui concernent l'organisation de la vie scolaire comme la construction d'un gymnase, l'organisation des rythmes scolaires ou l'élaboration du règlement intérieur"

Ah bon, ce n'est pas le cas ???? Il me semble qu'il y a des parents élus dans les conseils d'administration. En plus, la construction d'un gymnase, les rythmes scolaires ne sont pas du ressort de l'établissement scolaire mais des collectivités locales et de l'Etat, je ne comprends pas bien...


- 11 - "faire entrer plus de parents d'élèves et des anciens élèves dans le conseil d'administration des établissements scolaires"

L'idée sous-jacente est de ne pas laisser la gestion du système à ceux qui s'en occupent. Les parents pourront donc contrecarrer les positions des enseignants.
Je suis favorable à la participation des parents dans les instances du système éducatif, mais avec quels objectifs (défendre leur enfant ou les élèves ?) et quels moyens (à part l'information et le vote, les représentants ont peu de moyens à leur disposition). Cette mesure peut être démagogique.


- 12- créer un crédit d'impôt pour les jeunes retraités qui s'investiraient dans le soutien scolaire au sein des établissements.

Pourquoi pas... J'ai peur qu'ils soient un peu dépaysés par les nouveaux élèves qu'ils auront à s'occuper ^^.
Sur le principe, je suis plutôt pour: le bénévolat n'est pas assez reconnu en France, les retraités peuvent apporter des richesses à la collectivité, alors...


Quel bilan ?
Je trouve que les discours de Nicolas Sarkozy sont beaucoup mieux écrits que ses propositions. Ils ont une tonalité "Républicaine" alors que les propositions versent dans un libéralisme (au sens économique) assez prononcé.

On sent bien aussi la stratégie de l'électeur médian (il s'agit de prendre des voix chez les Républicains et les libéraux).

Il y a quelques pistes intéressantes, des généralités et des approximations...mais surtout une prise de risque importante (instaurer un libéralisme scolaire: concurrence des établissements, pilotage par les résultats chiffrés...).
J'ajoute que dans les discours, ce qui me lasse et m'énerve le plus, c'est de considérer que l'école de Jules Ferry a été dévoyée par Mai 68.
Les analyses en terme de bouc émissaire sont démagogiques: le discours sur le retour de l'autorité est vraiment pénible. Comme si l'école était aux mains de dangereux gauchistes, anarchistes... En plus, toutes ces personnes qui veulent un retour de l'autorité ne nous disent jamais comment restaurer cette autorité. Je rappelle qu'il n'y a jamais eu autant de prisonniers (y compris mineurs) en prison; les violences physiques ont-elles diminué ? Que la multiplication des heures de colle et des conseils de discipline n'ont plus d'effets (quand vous avez un élève qui cumule 20 heures de colle, vous faites quoi ? vous lui en donnez 25 ? vous l'expulsez vers un autre établissement ?). Cessons ces discours simplistes.

A ce stade, les propositions sur l'école des deux principaux candidats me renvoient à des lignes de démarcation relativement claire entre la gauche et la droite. Je trouver cela plutôt sain: les différences sont marquées, c'est au peuple de trancher.

Ceci dit, j'ai toujours pensé que l'élection ne se fait pas seulement sur des mesures intégrées dans un programme.

Certes, il est important de connaître les grandes lignes de chaque projet (avec quelques mesures phares).

Mais, en essayant de comparer tous les programmes, on passe un peu à côté de ce qui fait la nature de cette élection si particulière. Le ou la candidat(e) qui l'emportera sera celui ou celle qui nous aura le mieux raconté notre avenir (qui se souvient de 5 mesures du programme de Jacques Chirac en 1995 et en 2002 ? Personne...alors que beaucoup se rappelle son discours sur la fracture sociale).

A suivre...

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