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14 février 2007 3 14 /02 /février /2007 08:36
Aujourd'hui, le ministre de l'éducation a signé et publié les modifications du décret de 1950 voir ici. Quelles conséquences concrètes peut-on en attendre ? Comment interpréter cette mesure ?

Essayons de comprendre les justifications du ministre. Elles sont relativement simples et claires:

1 . il s'agit de supprimer des heures de décharges à des enseignants qui ont des classes n'ayant pas d'examen en fin d'année (le surplus de copie lié à des classes d'examen justifiait cette heure payée non réalisée) et des classes à faible effectif (c'est le cas dans les filières professionnelles).
La justification donnée est que le bac se déroule essentiellement en Terminale, donc il n'y a plus de raison d'indemniser les enseignants de Première. Cette mesure permettra de supprimer l'équivalent d'environ 3 000 postes équivalents temps plein. On est donc clairement dans une logique de rationnalisation des moyens.



2. Autre mesure dans la modification du décret: lorsqu'un enseignant sera en sous-service (il lui manque des heures de service), il devra compléter par des heures dans d'autres établissements (de sa commune ou non) ou, si ce n'est pas possible, dans d'autres disciplines que la sienne (c'est pourquoi certains parlent de la bivalence = enseignement de 2 matières). La logique est ici celle d'introduire de la flexibilité dans la gestion du personnel.

Conséquence concrète: l'année prochaine, c'est à mon tour de prendre une classe de Première ES, je vais donc perdre dans l'année d'après l'audit lui-même qui a fait cette étude 1 480 euros (soit une baisse de salaire de 6 %).

Là encore, je pense qu'on prend le problème par le petit bout de la lorgnette:
- certes, on justifiait cette mesure par le surplus de travail lié à des classes d'examens. En réalité, c'était un moyen déguisé d'augmenter les salaires des enseignants, l'alibi étant celui des charges d'examen.
Résultat, l'année prochaine, je travaille autant pour gagner moins. En réalité, on va sûrement travailler plus pour gagner moins en raison d'autres charges qui vont nous tomber dessus (je pense à l'entretien d'orientation avec les familles).
Je l'ai déjà dit, les enseignants doivent être payés pour leur disponibilité et non pour telle ou telle heure... cela n'a pas de sens: imagine-t-on une infirmière quitter son service parce que l'heure de service est passée ? Quand je vois le temps que je passe à m'entretenir avec les parents, est-ce que je compte mes heures ??? Tant qu'on raisonnera de la sorte, on ira dans le mur.

- conséquences directes:  je pense que lorsqu'on touche au portefeuille une profession, les réactions risquent d'être violentes. Des débordements sont à craindre (boycott des bacs blancs, des conseils de classe, etc...).D'autant plus que, nous le savons, les enseignants français sont parmi les moins bien payés d'Europe (je l'ai déjà montré)

- conséquences indirectes: quel est l'enseignant qui voudra s'investir dans un club théâtre, dans le projet d'établissement, qui sera l'enseignant qui va vouloir être professeur principal ? Selon l'adage bien connu: "vous faites semblant de me payer, je fais semblant de travailler". Quel progrès...

- Résultat: on est bien dans une stratégie "perdant-perdant" en raisonnant de la sorte. Tout le monde est perdant: les professeurs moins payés, les établissements et les élèves avec des enseignants moins impliqués...


Je connais la suite: des mouvements de grève, des actions coup de force, un ministre qui s'arc-boute, les reportages de TF1 sur les inconvénients de la grève...

Ce qui me surprend le plus, c'est la tactique politique du ministre: pourquoi se lancer dans une telle réforme alors qu'on rentre dans une phase intense de campagne électorale ? ?
Ou il est suicidaire : si le conflit tourne à l'avantage des grévistes, sa carrière politique sera mise entre parenthèse comme celle du Premier Ministre avec la crise du CPE;
Ou il pense qu'il est plus fort que tous et qu'il restera comme celui qui a imposé cette réforme (la probabilité est faible cependant, il suffit de compter les ministres de l'éducation qui...).

Dans tous les cas, les effets seront désastreux car ce n'est pas ainsi qu'on réforme... Pitoyable même.
Il va falloir que je me dépêche de faire un billet plus positif, c'est déprimant...
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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 05:49
Nous avons à présent une idée globale de ce que proposent les candidats  l'élection présidentielle.
Il me semble que quelques billets sur des thèmes clés des enjeux de politique française permettront d'intégrer l'actualité, d'ouvrir des débats et de cerner les mutations à l'oeuvre. Bref, tout ce que je souhaite que SOS...SES traite.
Aujourd'hui, avec l'actualité chargée du week end (je ne parle pas des copies corrigées), j'ai choisi le thème de l'école dans le programme de Ségolène Royal (un autre billet traitera de ce sujet avec Nicolas Sarkozy)



Propositions
Reconnaître la mission fondamentale des enseignants
22- Organiser des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour améliorer leurs conditions de travail dans l'école, assurer la pleine reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l'emploi précaire.

M'oui... sur le principe, on ne peut qu'être d'accord (encore et toujours des formules creuses "la mission fondamentale des enseignants"). Cela n'engage à rien.

Mais, il me semble qu'on a déjà eu un débat sur l'école il y a quelques temps. Qu'en est-il sorti ? Encore une fois, le risque est grand de croire que ce que les médias appellent "le malaise" enseignant (terme psychologique, on est en déprime parce qu'on nous parle mal ?) se résorbe par ce genre de pratiques. Que propose-t-elle réellement ? Discuter de quoi ? J'avoue être très dubitatif.


S'attaquer à l'échec scolaire à la racine
23- Mettre en place un service public de la petite enfance et la scolarisation obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la maternelle.

Plutôt favorable, (peut-on être contre ?) mais le problème, me semble-t-il concerne surtout la scolarisation des 2 ans. Regardez ici, le taux de scolarisation à 3 ans est de 99.7 en 2004-2005 contre 26.5 pour les 2 ans...

 


Réaliser la promesse républicaine d'égalité scolaire
24- Organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.

25- Limiter à 17 le nombre d'élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation ordinaire.

26- Réviser la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d'éducation prioritaire.

27- Renforcer la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera nécessaire, par la présence d'un deuxième adulte dans les classes.

28- Implanter des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en sont dépourvus. L'excellence scolaire ne doit pas être réservée aux établissements de centre-ville.


24 - des répétiteurs assureront le soutien scolaire... On voit que par rappport à ces positions initiales, des évolutions ont eu lieu (ce ne sont pas forcément des enseignants, d'ailleurs qui seront ces répétiteurs ?). Sur le principe, je pense que l'idée d'études dirigées par des professionnels est bonne...reste à la mettre en pratique. Ici, cela reste très flou.


25 - on reprend les conclusions des études qui montrent le lien entre la baisse des effectifs et la réussite scolaire. Le cycle CP-CE1 pour la maîtrise des fondamentaux est pertinent. L'autre proposition est aussi très pertinente, on sait qu'il s'agit là d'une des raisons de l'échec des ZEP qui cumulaient les difficultés sans avoir forcément beaucoup plus de moyens que les autres. Evidemment, la question en suspens est celle des moyens de financer. Mais

26- réviser la carte scolaire ? C'est flou, non ? Dans quels sens ? Encore une fois, ce genre de proposition n'engage à rien... idem pour la proposition 27


28- Là aussi, on ne peut qu'être d'accord sur le principe. Mais comment mettre en place des filières d'élite dans des quartiers où il manque déjà des moyens humains et matériels pour assurer le service public pour tous.

Attention au politique d'affichage: je connais des lycées où les sections sélectives sont menacées de fermeture car elles ne correspondent pas aux besoins locaux.

 


Epauler les parents en difficulté
29- Créer des emplois-parents, la généralisation d'écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité.

Donner à notre Université les moyens de l'excellence
30- Adopter une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de l'excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même niveau que la moyenne des pays de l'OCDE. Renforcer l'autonomie des universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à niveau des universités (bâtiments, logements étudiants?).

31- Créer un service public d'orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des débouchés offerts par chaque filière.

32- Créer une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources avec un contrat pour faciliter les études et l'entrée dans la vie active.

33- Engager le chantier national proposé par le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale.


La proposition 29 "emplois parents" et "écoles pour les parents" me paraît correspondre à de vrais besoins. Leur mise en place pourrait se réaliser en appui avec le tissu associatif avec l'aide de professionnels (et un financement local). C'est plutôt une bonne idée.

De même, il est évident qu'il y a des problèmes au niveau des services d'orientation voir ici un excellent article qui pointe du doigt les raisons profondes des dysfonctionnements dans ce domaine.
Je pense qu'une réunion entre enseignants de chaque niveau (primaire avec secondaire, secondaire avec supérieur) permet déjà d'éviter de véhiculer de fausses idées (je sais qu'elles se font, mais pas systématiquement). Chaque collègue peut expliquer sa façon de travailler, ses exigences etc... Cela ne sera pas suffisant, un entretien avec les parents (surtout pour les paliers d'orientation) me paraît aussi nécessaire pour les informer, les aider dans leurs choix (en ce moment, j'en fais avec pas mal de parents, et je ressens bien le malaise à ce propos). Bref, des changements doivent se produire à ce sujet.
Une proposition qui consiste à verser une allocation autonomie me paraît être aussi une attente puisque les jeunes de moins de 25 ans n'ont pas beaucoup d'aide (si ce n'est celle des parents: que se passe-t-il lorsqu'ils sont en rupture familiale ?). D'après l'ONISEP, un étudiant coûte environ 700 euros par mois tout compris, et de plus en plus de parents ont du mal à financer ces études (certains préfèrent rester dans une ville proche de leurs parents et choisissent des formations courtes alors que leur niveau scolaire est très bon). Evidemment, la question du financement de cette aide est cruciale. Dans les prochains jours, le PS va apporter les réponses en ce qui concerne le financement de leurs propositions. A suivre donc...



Au final, j'ai une impression vraiment mitigée.

Il y a certes, des mesures intéressantes, d'autres sont floues (et n'engagent à rien), les mesures les plus polémiques ont été soigneusement écartées ou lissées (c'est le résultat des débats participatifs...).

Il me manque des principes globaux sur l'éducation et le système éducatif
: quelle école voulons-nous ? Faut-il abolir le collège unique ? A quoi sert le lycée ? Faut-il 50 % d'une classe d'âge qui accède aux études supérieures ? Peu de points sur les nouvelles technologies...

Voici les mots clés de son discours de dimanche avec ici son nuage de mots liés à ce thème. J'adore ce genre de gadgets

 enfants  jeunes  parents quartiers recherche scolaire   école

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11 février 2007 7 11 /02 /février /2007 15:59
Appel :
« Pourquoi nous consentons à l'impôt »



Nous, soussignés, assujettis à l'impôt sur le revenu, et pour certains d'entre nous, à l'impôt de solidarité sur la fortune, considérons ces prélèvements comme légitimes et sommes fiers d'apporter ainsi notre contribution aux dépenses publiques nécessaires au progrès, à la cohésion sociale et à la sécurité de la nation. Nous considérons également qu'un impôt progressif sur les successions est le corollaire indispensable des libertés économiques offertes par l'économie de marché. Le marché est facteur de progrès parce qu'il permet à l'esprit d'entreprise de s'exprimer. Mais les inégalités qu'il engendre sont mortifères pour la démocratie si aucune limite n'est mise à la transmission héréditaire de la richesse. Celle-ci doit être acquise par le travail, par le talent, et non par le simple fait d'avoir hérité de ses parents. Une société où le pouvoir économique se transmet par héritage, est une société condamnée à une croissance lente, où les rentiers l'emportent sur les créateurs et où travail et mérite perdent toute valeur.
L'Etat doit bien sûr savoir se réformer. Augmenter les impôts n'est pas une fin en soi et la liberté de chacun passe par la libre disposition d'une large part du fruit de son travail. Mais voir des candidats à la magistrature suprême proposer des mesures démagogiques en matière fiscale et justifier la sécession sociale des plus riches nous consterne. Car nos revenus ne proviennent pas seulement de notre talent personnel. Ils ont été acquis par notre travail, mais celui-ci ne porterait pas ses fruits sans le stock d'infrastructures, d'innovations, de savoir-faire, de goût d'entreprendre, de lien social, qui nous a été transmis par les générations qui nous ont précédés. C'est cet héritage commun qu'il nous revient de préserver et de développer en priorité afin d'assurer la qualité actuelle et future de notre vie individuelle et collective. Ce qui passe par un niveau élevé de dépenses publiques. Ces dépenses ne sont pas seulement un coût, elles sont aussi un investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme. C'est pourquoi nous consentons à l'impôt et récusons des baisses de la fiscalité dont la contrepartie serait l'insuffisance des moyens donnés à la protection sociale des plus pauvres, à l'éducation, à la recherche, à la santé, au logement ou encore à l'environnement.

Cet appel, lancé à l'initiative du mensuel Alternatives Economiques


source ici


Cet appel me paraît correspondre en grande partie à ce que je pense.

Il réaffirme l'idée que l'économie de marché est économiquement efficace mais que les inégalités engendrées peuvent mettre à mal toute société démocratique.

Pour concilier efficacité économique et justice sociale, l'Etat peut être un levier puissant à condition qu'il en ait les moyens.

Il faut donc que nous cessions d'être incohérent: réclamer plus de personnel, des services publics performants ne peut pas se réaliser par une politique qui consiste à baisser les impôts (et à décrédibiliser toute action publique).

Lorsque l'impôt sur le revenu a été mis en place et peu à peu généralisé, ses effets positifs sur les inégalités ont été évidents (avec la quasi-disparition des rentiers comme l'a montré Thomas Piketty ici) sans pour autant  empêcher la croissance économique

De plus, la corrélation entre le poids des recettes publiques et du degré des inégalités est particulièrement évidente.
Fichier hébergé par Archive-Host.com

J'ajoute qu'il ne me parait pas souhaitable de baisser la fiscalité étant donné le niveau des finances publiques.
Je préfère des réformes structurelles pour améliorer les services de santé, d'emploi, de police, de l'éducation plutôt qu'une politique qui consiste à baisser les impôts et à faire jouer la concurrence entre les établissements.
L'Etat a besoin d'être réformé, un nouveau pacte social doit refonder la collectivité.

Voilà pourquoi j'ai signé.

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9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 06:08

Le billet précédent sur l'enseignement et les nouvelles technologies a suscité beaucoup de commentaires intéressants. J'enfonce le clou pédagogique avec deux nouveaux documents découverts il y a peu.

Voici un diaporama dont l'intérêt est double:
- il montre au début la baisse du coût de l'information permise par l'innovation technologique (cela me permet de répondre plus précisément aux commentaires précédents).
- il met en avant l'aspect interactif des nouveaux médias qui correspond à une tendance de fond, je le vois bien chez mes élèves.








Voici une vidéo intéressante sur le fond et la forme. Je l'ai trouvé grâce à Guitef, un collègue québécois.
Une conférence avec le diaporama qui s'affiche à côté, c'est vraiment très bien fait.
Sur le fond, les nouveaux médias posent la question de la sélection de l'information. Là encore, une réflexion serrée s'impose pour nous enseignant. Lorsque des élèves font des recherches, ils ne s'intéressent absolument pas à la source de l'information. Ils tombent alors sur des forums, sur des sites personnels dont la qualité / pertinence des informations est à mettre sérieusement en doute (ce qui ne semble pas poser de problèmes aux élèves, trop heureux d'avoir trouver quelquechose qui parle de leur sujet...).
La vidéo est très pertinente: elle m'ouvre des perspectives intéressantes à ce sujet.


Encore une fois, le futur commence aujourd'hui. Sommes-nous, nous les enseignants, prêts ?
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7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 12:48
Le débat sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) est passionnant car il est au coeur de nos inquiétudes. J'ai choisi de vous soumettre 4 vidéos pour illustrer un peu plus concrètement les nouveautés et les limites des TIC. Entre l'illusion techniciste (nos problèmes seront résolues par les TIC) et la position néo-conservatrice (rien ne vaut un bon prof devant son tableau noir et sa craie), il y a un espace de réflexion et de pratiques pédagogiques qui m'intéresse.



Je ne vois pas l'intérêt d'un tel document multimédia: c'est plat, c'est creux, il s'agit d'une collection de clichés. La forme l'emporte sur le fond. L'interactivité est aussi importante que celle de la télévision des années 1960. Rien à en tirer... On le voit bien, ce n'est pas parce qu'on utilise de nouveaux procédés techniques (ici la vidéo) que l'on change quoi que soit aux routines habituelles.

Allez sur ce lien pour regarder une vidéo d'une séance de Sciences Economiques et Sociales sur le lien entre investissement et croissance économique) à partir d'un Tableau Blanc Interactif (TBI). On voit apparaître des facilités dans l'analyse des documents: connexion en direct, on peut avoir accès à des rubriques d'aides (ce sont mes élèves qui vont rigoler, nous avons un dictionnaire d'éco pour 35), on peut faire apparaître plus facilement (visuellement) les corrélations etc...Dans cet exemple, l'interactivité est plus forte.

Allez sur ce lien pour visionner une vidéo d'une séance de géographie urbaine. L'élève va produire sa carte à partir d'une photo de sa ville : il délimite les différentes zones (centre ville, zone industrielle, résidentielle...).
Ensuite, la correction permet de comparer, justifier les choix. L'élève est plus autonome, il peut discuter avec son camarade. L'enseignant, lui, doit guider, encadrer; à la fin de la vidéo, il retrouve ses attitudes traditionnelles.
Remarquez ses gestes en fin de vidéo: c'est Tom cruise dans Minority report (lol): il déplace et détache les quartiers, les zones et hop... plus de zone industrielle...
Je m'imagine à sa place...

Allez sur ce lien pour visionner une vidéo d'une séance de mathématiques en collège. Personnellement, c'est cette vidéo que j'ai préférée. Au départ, les élèves doivent résoudre un problème: dans quelle région la population a-t-elle le plus augmenté (situation-problème) ?
Pour cela, ils disposent de séries statistiques en valeurs absolues. Ils font, ce que trop de mes élèves font encore: ils se bornent à calculer la différence en variations absolues au lieu de calculer le pourcentage de hausse ou de baisse.
Je trouve que c'est ici que le potentiel des TIC est le mieux utilisé: les élèves vont faire des erreurs, vont aller vers une impasse lorsqu'ils regardent leur graphique. Ils sont mis en position de s'interroger sur la façon dont ils ont construit leurs instruments.

Moi je dis, vivement demain... non ?

 ps: je sais qu'il va y avoir encore des grincheux pour me dire que:
1:rien de nouveau à l'ouest:
les élèves qui ne savaient pas faire, ne sauront pas mieux (air connu).

2. c'est idyllique:
vous avez vu les élèves ? Peu nombreux, attentifs, sages comme des bisounours ? J'en connais qui... (re air connu)

3. non mais vous imaginez le pognon que cela doit coûter ?
On n'a pas les moyens, déjà que pour avoir un taille-crayon, c'est difficile alors... (re re air connu)

4. et la formation ?
Vous y avez pensé ? Moi j'y connais rien... (re re re air connu)

C'est tout ?
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5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 06:21

Voici une vidéo qui devrait être passée et repassée en boucle. Elle concerne les Technologies de l'information et les impacts qu'elles peuvent avoir sur les savoirs.
Personnellement, je trouve que le début et la fin sont tous simplement extraordinaires, moi qui suis visuel.
Même si la vidéo est en anglais, cela n'est pas très difficile à comprendre, je trouve que les propos illustrés par ces petites animations illustrent à merveille les révolutions qui nous attendent.




source

Je sais que certains ne croient pas dans ces illustrations et dénoncent l'illusion et le fétichisme technologique.
Je pense pourtant que les aspects innovants des nouvelles technologies remettent en cause pas mal des principes de transmission des savoirs: beaucoup de ces savoirs sont sur le net (nous en perdons encore plus la maîtrise si nous ignorons cet état de fait), le fonctionnement en réseau permet la collaboration interactive (ce qui va à l'encontre d'une transmission uniquement horizontale et centralisée: le prof qui détient les savoirs face à des élèves ignorants et sans ressources dans sa classe).

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4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 10:50

Suite de la série sur la triche. Après avoir établi un constat, appliqué la grille de lecture de l'homo économicus, essayons d'avoir une autre grille d'analyse sur ce phénomène.


2eme leçon: entre innovation et déviance

Dans le Petit Robert, tricher signifie:

Enfreindre une règle, un usage en affectant de les respecter.

Cette définition montre que l'acte de tricher consiste à atteindre un but légitime (se soumettre à des notes, obtenir de bons résultats) par le rejet des méthodes légitimes (travailler en cours, apprendre ces leçons...) au profit de stratégies illégales (faire des feuilles de pompe, soulever son cahier etc...)

Pour Robert King Merton (1910-2003), sociologue fonctionnaliste américain, deux éléments de la structure sociale permettent de déterminer les comportements individuels.

Quels sont les différentes stratégies individuelles dans une structure sociale déterminée ?

                              ensemble d'idéaux valorisés    ensemble de procédés
                              par chaque membre du           acceptables pour atteindre
                              groupe social                         ces objectifs
                              ( objectifs, buts )                  ( moyens )
 
1- conformisme                    +                                      +
2- innovation                        +                                      -
3- ritualisme                         -                                      +
4- évasion                            -                                       -
5- rébellion                          /                                       +


        légende
+ acceptation des buts ou des moyens légitimes
   - refus
   / introduction de nouvelles valeurs sociales


Le 1° est le plus répandu: ici, il s'agit de l'élève conformiste qui accepte les valeurs de la société et de l'école et qui adapte son comportement pour atteindre les objectifs fixés. Tous les autres comportements seront alors considérés comme "déviants".

Le 2° est donc celui qui rejette les méthodes traditionnelles, légitimes mais qui adhèrent aux idéaux de la société (par exemple; être riche => gagner de l'argent par des moyens illégaux). Ici, le tricheur est donc considéré comme un "deviant innovant"

Le 3° est l'individu qui suit aveuglément les règles prescrites par la société ( ce qui compte c'est la règle et pas l'objectif).
Cela peut être par exemple l'élève qui plaque des chapitres entiers de cours sans se poser la question de leur pertinence pour répondre au sujet. L'élève applique la consigne (moyens reconnus par l'institution: utiliser les connaissances acquises en classe ou les documents distribués) sans vraiment percevoir l'objectif (répondre à une question, résoudre un problème...).
Ce comportement se trouve aussi dans le monde du travail. C'est fou ce que je me trouve en butte contre la rigidité de la bureaucratie pour ne citer qu'un cas parmi d'autres. Dans notre métier, ce qui compte, c'est souvent remplir des papiers, avec des cases, peu importe leur utilité ou leur sens, du moment qu'il est remplit en temps et en heure... bon j'arrête là les digressions, je m'emporte très vite.


Le 4° concerne des personnes qui se retirent de la société et qui en rejettent les valeurs ne pouvant atteindre les objectifs par des moyens légaux ou illégaux (vagabonds, clochards..). Ce sont les élèves pour qui l'école n'a plus de sens, ils se sentent rejettés et abandonnent...

Le 5° cherche à changer l'ordre social existant en rejetant les valeurs par des moyens légitimes (association contestataire...) ou non (groupe révolutionnaire armé, terrorisme...)
Des élèves rebelles, il en existe encore: on a tous eu un(e) élève de 15-16-17 ans anarchiste pourquoi vous incarner l'Etat opresseur au service de l'idéologie bourgeoise (lol). J'ai également eu quelques lycéens militants (notamment chez Arlette, Olivier ou Lionel).
Je me pose la question de savoir si les associations lycéennes rentrent dans cette catégorie: leurs revendications sont souvent très matérialistes (plus de profs, plus de moyens... ce qui n'est pas franchement un signe de rébellion). Contrairement à ce que certains pensent, Mai 68 est loin, très loin...



Que puis-je en retirer comme conséquences ?

Il ne s'agit pas de rentrer dans une stratégie d'excuse de la triche, ce n'est évidemment pas mon rôle en tant que représentant de l'institution (voir billet précédent, la sanction doit être prise).
Cependant, j'apprends que:


1°) l'élève en question adhère aux valeurs de la société et de l'école. Lorsqu'on cherche à savoir pourquoi les élèves trichent, deux raisons viennent en tête: pour faire plaisir aux parents (on voit ici en quoi le but est légitime) et ne pas avoir moins que les copains.
Cette dernière raison me renvoyant à plusieurs remarques:

- On entend souvent dans les médias (surtout depuis 1998 - vous allez comprendre pourquoi-) que "l'important, c'est de gagner ", qu'avant 1998, l'équipe de France produisait du beau jeu (sous l'ère Platini) mais qu'elle ne gagnait pas. Avec Zidane, c'est la gagne. On a ici effectivement une exacerbation de la compétition qui la détourne de ces objectifs (d'où le dopage, la triche etc...)

- Une élève m'a posé la question suivante: "Mais M'sieur, vous voulez instaurer la compétition entre nous ?". Il a fallu que j'essaye de montrer que ce qui me préoccupait le plus, c'est de faire en sorte que les élèves acquièrent de nouvelles compétences et qu'ils exploitent davantage leurs capacités. Donc il s'agit moins de se comparer aux autres que par rapport à soi-même et aux exigences de la discipline. Ceci dit, il est évident que le système de notes pose aussi quelques problèmes et peut encourager des comportements individuels de triche.

2°) l'élève en question peut passer beaucoup de temps à rechercher la réponse sur internet ou à fabriquer des feuilles de pompes. Il peut, sous certaines conditions, développer certaines compétences: rédiger des feuilles de pompe incite à être synthètique (comme lorsqu'on fait des fiches légales de révision) , cela permet aussi de réviser le cours.
Il m'arrive de faire des évaluations en permettant aux élèves d'utiliser leurs cours, manuels et même dictionnaire de sciences économiques et sociales.

Vous n'avez jamais vu les trésors d'ingéniosité que déploient ces élèves-tricheurs pour passer leur bac dans ce film, fleuron du savoir-faire franchouillard en matière de 7eme art ?



C'est donc aussi à nous de montrer qu'on peut produire le même résultat sans pour autant se "mettre en danger". Je parie qu'il y a des élèves qui font des feuilles de pompe -fiche de révision qui les laissent dans leur cartable, histoire de se faire peur, d'avoir un petit frisson...


La suite ? Je ne sais pas... Faut-il un troisième billet ?


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3 février 2007 6 03 /02 /février /2007 16:50



Je voudrais aborder le sujet de la triche lors des évaluations. Quel constat pouvons-nous dresser ? Quelles analyses et quelles interprétations pouvons-nous en tirer ?

L'autre jour, je surveillais des élèves de seconde en train de réaliser un contrôle. Au fil de l'heure, leur stratégie s'adaptait: au début, comme ils ont (un peu) appris, ils se penchent sur leur copie et rédigent.
Ensuite, leurs acquis épuisés, ils cherchent des solutions pour grapiller quelques indices:

- stratégie n°1 (pour les plus hardis): jouons le rôle de la victime innocente et essayons de soutirer des pistes de réponses au prof:
 
"M'sieur, je comprends pas la question..." "M'sieur, c'est par rapport au tableau du cours la question 3...?" "M'sieur, Y a une ou 2 bonnes réponses dans le C ...?"

A cet instant, je les trouve d'une politesse inhabituelle, non ? (mdr)
 
- stratégie n°2 (la plus utilisée): jouons au caméléon et au Mime Marceau. Ils regardent sur la copie de leur voisin, en utilisant tout un langage pour parler à distance sans trop se faire remarquer. Certains soulèvent carrément leur cahier pour voir la réponse (plus c'est gros, moins cela se remarque..)

A ce moment, j'interviens en les menaçant de sévir...

Evidemment,
les réactions sont toujours les mêmes.
"Mais m'sieur, c'est pas moi..."
considérant ma remarque comme une injustice. En effet, il faut immédiatement alerter Amnesty International pour leur signaler la plus grave erreur judiciaire de tous les temps.

Ce qui me frappe, c'est cette banalisation du travail collectif: discuter avec son voisin lors d'une évaluation ne semble plus être une faute significative. J'estime à plus de 60 % de
s élèves qui se laissent aller à cette pratique.
La pompe -celle qui consiste carrément à apporter des documents ou à fabriquer des résumés de cours- reste par contre relativement rare.

Que peuvent nous dire les sciences économiques et sociales sur ce qu'on peut nommer la triche ? Quelles interprétations en tirer ?

J'ai trouver ici un article qui m'apporte de précieux renseignements:


1ere leçon: Le calcul coût-avantage.

Reprenons un raisonnement économique basique (en bon vieux homo économicus pour en savoir un plus ici).
Le tricheur estime que cette pratique est "rentable" car les avantages de tricher sont supérieurs aux coûts.
Ces avantages sont effectivement nombreux: les pompes évitent d'apprendre par coeur e
t de réviser, c'est une roue de secours en cas de trou de mémoire (trop de définitions à apprendre..), ou lorsqu'il y a trop de contrôles dans la journée.
Les coûts personnels sont doubles: une perte sèche au niveau des notes si on est confondu (coût matériel) et un jugement sévère de la part des autres -groupe des pairs, parents, enseignant... (coût symbolique)

J'ajoute que les coûts ne sont pas qu'individuels: si le tricheur n'est pas pris, cela a aussi un effet démotivant sur d'autres élèves (qui ont fait des efforts pour apprendre et n'ont pas "été" payés en retour, contrairement au tricheur). De plus, on peut se poser la question de l'utilité de passer des heures à faire des évaluation et à les corriger...

J'en tire les conséquences suivantes: il faut que je parvienne à faire augmenter les coûts et baisser les avantages pour désinciter les tricheurs. En tant qu'évaluatueur, je dois adopter un comportement qui n'incite pas les élèves à tricher.
Concrètement, je dois me déplacer durant les évaluations et scruter le matériel sur les tables. Vous pouvez le vérifier, les comportements changent lorsque vous vous levez sans bruit pour faire le tour de la salle.

Je dois également ne pas bâtir toute une série d'évaluation ne reposant que sur du "par-coeur". Personnellement, je fais en sorte que les évaluations ne soient pas que du par-coeur: en seconde, les questions de cours donnent droit entre 5 et 8 points (soit 25 à 40 % de la note).
Les contrôles de 5 à 10 mn sur des définitions incitent énormément à tricher, tout com
me les devoirs à la maison (on peut trouver des corrigés sur le web ou mieux, des forums ou des sites de profs qui peuvent conseiller...).

Enfin, je dois veiller à sanctionner ces comportements (et pas seulement menacer).
Maintenant, je dis aux élèves qui passent le bac les sanctions qu'ils peuvent encourir en cas de fraude aux examens.

Toute communication entre les candidats pendant les épreuves (anti-sèches, téléphone portable), toute utilisation d'informations ou de documents non autorisés, documents falsifiés (ex : liste de textes), toute substitution d'identité sont constitutifs de fraudes.


Lorsqu'un candidat est suspecté de fraude,  un dossier est constitué par le chef du centre d'examen. Ce dossier est ensuite transmis à la commission  de discipline des universités qui convoque le candidat pour exposer sa défense. La commission de discipline délibère ensuite en prononcant les sanctions suivantes: annulation de l'épreuve, de l'exament et interdiction de repasser l'examen dans un délai de 1 à 5 ans


La suite...le prochain billet (leçon n°2)...




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30 janvier 2007 2 30 /01 /janvier /2007 17:38
Un sondage du Monde montre que l'économie intéresse les français, pourtant ils avouent comprendre mal les mécanismes économiques. Regardons dans le détail cette enquête d'opinion, essayons d'avancer quelques éléments d'explication et risquons-nous à quelques propositions pour aujourd'hui...

Dans le Monde du Mardi 30 Janvier 2007, une enquête d'opinion réalisée par la SOFRES auprès d'un échantillon de 1 000 personnes représentatives de la population française âgée de 15 ans et plus montre que:

68 % des sondés déclarent qu'ils s'intéressent beaucoup ou assez à l'économie (9 % déclarent ne pas s'y intéresser beaucoup).

      59 % s'intéressent surtout à la politique économique, 48 % à la vie  
     des entreprises, 33 % aux échanges économiques internationaux et
     seulement 18 % à la bourse.

50 % déclarent qu'ils comprennent mal les mécanismes économiques ( 11 % déclarent très mal comprendre contre 6 % qui déclarent très bien comprendre)

     60 % déclarent que ceux qui doivent faire des efforts pour aider à mieux
     comprendre l'économie et ses enjeux sont les responsables politiques.


Evidemment, il faut prendre avec prudence les données de cette enquête.
Il faut savoir qu'à l'arrière plan, certains peuvent se servir des enquêtes d'opinion pour légitimer leurs thèses bien connues : les français sont nuls en économie, c'est parce qu'ils ne comprennent rien qu'ils ont peur, qu'ils refusent dans l'ordre: la mondialisation, l'entreprise, le traité de la Constitution européenne etc...

Certains n'hésitent pas non plus pour mettre en accusation les enseignants qu seraient trop marxistes, tout comme les programmes (la preuve ici et aussi ici ).

J'ai donc tendance à me méfier des usages idéologiques divers que les pouvoirs peuvent faire de ces enquêtes.

Néanmoins, on peut partir de ce constat : de l'intérêt pour l'économie, mais des difficultés de compréhension.

A titre personnel, pour avoir animer des débats, j'ai souvent été frappé par des raisonnements caricaturaux en matière économique tenus par des personnes de bonne foi.
Un exemple ? J'expliquais qu'en économie, il était tout à fait normal que des emplois disparaissent parce qu'ils ne correspondent plus à l'état du marché et / ou de la société. le problème n'est pas de savoir s'il fallait ou non empêcher la disparition des conducteurs de diligences mais de créer les nouveaux emplois et de faire en sorte que les mutations soient les moins douloureuses possibles.
Une dame a commencé à s'emporter, me traitant presque de suppôt du Grand Capital (oui, je caricature) pour soutenir l'idée que les vieux métiers, cela avait du bon...Les bras m'en tombent...

Un autre exemple ? Le discours-leitmotiv qui sert d'explication passe-partout: Mais mon bon monsieur, s'il n'y avait pas les 35 heures, alors il n'y aurait moins de chômage, la valeur travail serait restaurée etc... Cela tourne court très vite puisqu'on est dans l'idéologie, la caricature... D'autres expliquaient la défaite de 1940 par les congés payés de 1936, la crise économique de 1974 par la hausse des prix du pétrole,  etc...

Dépassons le stade descriptif de l'enquête d'opinion et essayons d'apporter quelques éléments d'explications possibles:


L'économie n'est enseignée qu'à partir du lycée depuis la fin des années 1960 Donc, on peut dire qu'à l'heure actuelle, plusieurs générations de français n'ont  jamais eu d'enseignement d'économie.

De plus, l'économie n'est enseignée qu'en seconde en tant qu'option: il n'y a que 16 % des élèves de seconde qui vont en Première E.S. (économique et sociale). En rajoutant les élèves de STG (filière économie-gestion), on arrive au maximum à 30 % des lycéens.
Donc 70 % des élèves n'ont jamais reçu d'enseignement d'économie. Ce chiffre est critiquable parce que d'autres matières (je pense à l'histoire-géographie), d'autres sections (SMS: sciences médico-sociales) peuvent étudier des objets qui sont du ressort de l'économie.

Même en intégrant cette limite, on peut remarquer qu'une forte majorité de lycéens n'a jamais fait d'études en économie. Il me semble par ailleurs que l'on peut faire le même constat en ce qui concerne le droit.


Certes, on va me répondre:
1 / c'est un coût trop élevé...
2 / à ce moment là, il faudrait aussi faire du droit, et d'autres disciplines tout aussi importantes et intéressantes pour l'honnête homme du XXIe
3 / les médias sont là pour nous aider et nous intéresser: les émissions de télé, la presse économique, les livres... On ne peut pas tout mâcher et demander à l'Etat (tradition bien française) de tout faire.

Je comprends ces objections mais

1/ C'est un avis personnel, je trouve que la qualité des émissions s'est dégradée. On reste dans l'anecdote, le témoignage: c'est le cas de beaucoup de reportages type Envoyé Spécial, ou alors on verse dans "la success-story..": je pense à Capital sur M6...
J'exploite beaucoup moins ces émissions en classe car je n'y trouve plus mon compte. Au début, ces émissions faisaient preuve de plus de pédagogie.
Bon je sais, je reporte la faute sur les médias (air connu), et c'est un discours "avant, c'était mieux" (re-air connu).

proposition 1 pour améliorer votre compréhension des mécanismes économiques: vous pouvez regarder quelques émissions qui sortent du lot, notamment sur France 5 ou Canal +. Il y a aussi de plus en plus de blogs intéressants (voir billet précédent).


2 / Les débats télévisés ou les émissions politiques sont vraiment décevants.
On a :
- un homme politique qui s'enferme dans son discours, il fait de la communication et non de la pédagogie.

- en face de lui un(e) journaliste qui ne lui apporte que très rarement la contradiction en matière économique.  N'y-a-t-il plus de journaliste expert en économie ? Je n'ose le croire...
 
- Et puis le public, ce fameux public censé représenté "le peuple". C'est toujours le même barnum télévisuel: le chef d'entreprise jeune et dynamique qui croit en l'avenir (mais il y a trop de charges, trop d'impôts, trop de réglements...), le jeune des banlieues qui est en révolte contre la société (et surtout les flics, le ministre de l'Intérieur, les patrons, les profs...), la mère de famille qui connait les réalités concrètes (je gère un budget, je connais le prix de la baguette, etc...)

Résultat: chacun expose son point de vue, pas de pédagogie, pas de données chiffrées (non, non, c'est trop compliqué, on peut leur faire dire ce qu'on veut à vos chiffres), des réponses courtes et simplistes (on ne peut pas travailler moins et gagner plus...)

proposition 2 pour améliorer votre compréhension des mécanismes économiques: inventer des émissions politiques qui reposent sur
- un thème précis (pour éviter de se disperser): le chômage, le pouvoir d'achat, l'Europe...
- des journalistes experts (ou des experts) sont chargés de faire le point sur les fondamentaux et de mettre en évidence les points de désaccords...
- quelques invités liés à la société civile et au thème traité.
- Un découpage de l'émission qui serait 1 heure: présentation et question-réponse avec les journalistes pour exposer les mesures / 1 heure de débat avec des contradicteurs variés.



3 / je trouve que le manque de connaissances en économie et en sciences sociales pose sérieusement des problèmes pour faire des études. Beaucoup d'élèves s'accrochent à des raisonnements qui constituent des blocages:
- l'argent, c'est pas bien :retournons au troc ! on verra si c'est un progrès...
- le pouvoir, c'est mal : vous connaissez des organisations sociales sans pouvoir ?
- je fais ce qui me plait, on est libre. Le problème est que cela revient à nier toute influence sociale sur chaque individu.
- il n'y a qu'à changer les mentalités:  comme si "les mentalités" étaient une sorte de combinaison que l'on peut facilement enlever pour en mettre une autre... Il s'agit ici d'une méconnaissance des mécanismes liés aux processus de socialisation et aux phénomènes culturels.

proposition 3 pour améliorer votre compréhension des mécanismes économiques: réfléchir à l'enseignement de l'économie et des sciences sociales. Faut-il rester à quelques filières (ES et STG)  ou un enseignement qui doit être suivi par tous les élèves...Le développement des Universités Populaires ou des Universités pour tous est une possibilité de diffuser les savoirs des sciences sociales.


Maintenant, si vous avez d'autres propositions ou des critiques à faire, je suis preneur...
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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 10:14
Cela faisait quelques temps que je n'avais pas fait de billet sur une sélection de liens. Voici donc les dernières nouveautés rencontrées au fil de mes ballades sur le web:

  - Egocognito est un blog qui est un peu sur le même créneau que SOS...SES (l'actualité à travers le prisme de l'économie). C'est toujours bien argumenté, intéressant, bien écrit. Un des billets qui m'a particulièrement plu est celui-ci (Marine le Pen et ses lacunes en économie).

  - Verel est un blog qui est lui aussi orienté sur l'actualité, mais l'angle choisi est plus politique. Là encore, j'ai apprécié la qualité et la préçision de l'argumentation, c'est du solide.

  - Le débat 2007 est un site original: il fait le point sur les différents thèmes (économiques et sociaux), il recueille des articles de spécialistes sur des questions importantes. C'est vraiment très utile et intéressant. A consulter régulièrement.

  - Project Syndicate est aussi un site qui publie les meilleurs articles des meilleurs spécialistes du monde entier. Bigre ! En plus, la majorité des articles sont souvent écrit par des spécialistes anglo-saxons mais ils sont disponibles en plusieurs langues dont le français. D'un très bon niveau par la qualité des signatures (N. Chomsky, E. Phelps, R. Dahrendorf...)

  - Telos est aussi un site collaboratif d'excellent qualité: les articles écrits par des spécialistes, en prise avec l'actualité... C'est un de ceux que je fréquente le plus souvent.

   - Vous voulez tout savoir sur l'actualité politique sans avoir à farfouiller sur tous les sites ? Voici un site qui vous comblera: tous les sites qui comptent (de droite comme de gauche). Il fonctionne sur le principe du Web 2.0 et de netvibes: vous pouvez personnaliser votre page en sélectionnant les liens que vous préférez pour être tenu au courant des derniers articles. J'avoue que depuis que j'utilise Netvibes, je ne peux plus m'en passer. Il suffit de s'abonner aux flux RSS et les rapatrier sur Netvibes pour avoir un gain d'efficacité non négligeable.



   - J'ai découvert il y a peu ce site ici qui est un moyen de savoir ce qui se passe dans la blogosphère sur le plan de l'actualité politique (et croyez moi, il s'en passe des choses qu'on ne voit pas dans les grands médias). A consulter.

Bon, avant de vous quitter, puisque la sélection proposée est de haute volée, pour vous détendre, j'ai trouvé - comment dire - l'équivalent de Daily motion en films d'animation. C'est remarquable, on peut y passer du temps ici

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