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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 11:20
Cela fait maintenant quelques semaines que les élèves sont en cours...normalement les nombreuses activités proposées ont dû les "socialiser" aux exigences méthodologiques et intellectuelles des Sciences Economiques et Sociales.





Force est de constater que, pour certains, ce n'est pas le cas. En effet, un certain nombre d'élèves font toujours les mêmes erreurs...ce qui a l'inconvénient de les empêcher de progresser (et de m'en vouloir: M'sieur, j'ai travaillé et j'ai une note pas terrible").


Fort heureusement, d'autres ont pris conscience d'un certain nombre de "réflexes".
Mais comme les contrôles arrivent, un dernier rappel s'impose.
J'ai essayé de faire une compilation de ce qu'appelle "les erreurs de débutants" (la liste n'est pas exhaustive)


1 / Je ne réponds pas à la question posée, mais à celle qui "m'arrange".

Activités proposées en classe: travail sur des sujets d'oraux (30 mn de préparation puis passage à l'oral) + préparation à la maison pour répondre aux questions posées à l'aide de documents.

Je vois par exemple de longs développements montrant que l'élève a révisé...mais cela ne répond pas du tout ou partiellement au sujet.

Exemple: Les nouvelles technologies peuvent-elles avoir un impact favorable sur la croissance ?
Certains se sont contentés de montrer que les nouvelles technologies favorisaient la croissance (réponse du type constat / facteurs explicatifs)=> 50 % de l'énoncé a été traité.
Alors que le sujet exige de s'interroger sur leurs effets économiques (suffit-il d'introduire des innovations pour qu'il y ait croissance ?).

Il faut donc "être obsédé" par l'énoncé: q
u'est-ce qu'on attends de moi ? Une analyse ? Une relation entre 2 variables ? Une comparaison ? Un exemple concret ?...


2/ Je considère qu'apprendre par coeur, c'est nul, je m'appuie sur les documents et je les analyse (ou l'inverse j'apprends tout par coeur et je récite)

Activités proposées: contrôle des connaissances, exercices au cours desquels il faut remobiliser des savoirs acquis, exercices de raisonnement

Deux erreurs qui me surprennent encore à ce stade:

a- il est difficile de produire des analyses sans avoir des savoirs à sa disposition.
Or, on ne peut pas réinventer à chaque fois des définitions, des raisonnements...Si des concepts et des
analyses sont appris, on peut s'appuyer dessus pour en produire d'autres, pour enrichir les documents.

b- tout apprendre par coeur est également néfaste: on néglige l'analyse des documents (compétence évaluée) et on donne l'impression au correcteur de réciter son cours (donc de ne pas savoir l'utiliser).

Remarquez, certains se disent peut être que "non mais sans blague, j'ai pas passé mon week end à réviser les déterminants de l'investissement pour ne pas le mettre dans le devoir de type bac...et hop; cela me fera une partie toute faite" ^^)

C'est une subtile alchimie entre les savoirs e
t l'analyse de documents qui est demandée...
 


3/ "M'sieur, j'ai compris...mais je n'arrive pas à le dire".

Activités proposées: travail écrit réalisé en classe, avec corrigé (pour confronter sa réponse à ce qui est attendu), auto- évaluation

C'est le problème de la reformulation et du fameux "copier-coller".

Résultat: des copies pauvres et q
ui ne sont pas dignes d'un lycéen.

Posez-vous toujours la question: est-ce qu'une autre personne qui n'a pas fait de Sciences Economiques et Sociales aurait pu écrire la même chose ?
Si la réponse est affirmative, alors il faut revoir sa copie en utilisant un vocabulaire, des références que seuls des
économistes ou des sociologues peuvent utiliser pour analyser un problème.


4/ Je vis dans un monde sans chiffre...

Activités proposées: analyse de documents statistiques, études de corrélations, calculs économiques (taux de variation ,taux de rentabilité...)

Ah là là, moi qui aime la peinture, la poésie, la musique (bref, toutes ces activités pour lesquelles les chiffres n'ont pas de sens artistique)...je passe pour un type affreux, obsédé par le quantitatif auprès des élèves.
Mais c'est uniquement en réaction contre leurs postures !
En effet, beaucoup d'entre eux ne cite aucun chiffre.
Par conséquence, leur réponse repose sur des généralités qui ne nous apprennent pas grand chose.
Les chiffres permettent d'appréhender en partie la réalité, de donner des ordres de grandeur (voir ici), de vérifier ou d'infirmer une relation...
Il faut donc les comprendre, les sélectionner et connaître leurs limites.

A noter (avec saveur): peu d'élèves ont une montre et savent gérer leur temps (en début d'activité, et/ou au milieu de l'activité "je discute le bout de gras avec le voisin ou le prof par exemple")


5/ Ah tiens, une idée me vient en tête, et je rédige...

Activités proposées: obligation de proposer au moins deux causes ou deux conséquences pour répondre à l'oral ou à l'écrit, aide en classe pour améliorer le brouillon, schémas d'implication...
 
La pensée spontanée...ou comment passer du "coq à l'âne"...
Ainsi, je vois encore des élèves qui commencent par rédiger l'introduction sans avoir fait le plan détaillé. Des élèves qui ne font pas de brouillon, qui répondent à l'aide d'un seul argument (ou pire...un mot ^^).
Toute réponse (même la plus courte) doit être structurée autour de deux ou trois aspects essentiels (au-delà, c'est un catalogue).
Cela passe par une mise à distance de cette "pensée spontanée": le brouillon est essentiel.
J'utilise souvent l'image du peintre: avant de réaliser son tableau, il y a les esquisses. Il y dessine une partie de son oeuvre (les raisonnements sur un aspect du sujet), ou la composition globale du tableau (les différentes parties).




En conclusion, il est temps pour un certain nombre d'élèves de changer leur combinaison de travail (les heures passées à réviser et à réaliser les activités en classe) et de capital (le manuel, le cahier, le web...).
Voir tous les cours de Terminale depuis le début de l'année à ce sujet ^^

Evidemment, il faut prendre un certain nombre de mes remarques avec la distance nécessaire (l'humour aide beaucoup en ce sens à condition qu'il ne soit pas contre la personne).
De plus, nous sommes en début d'année, il reste encore 6 mois pour progresser et s'améliorer.
Et croyez-moi, je ne lâcherait rien...jusqu'au bout



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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 16:30
Avec les élèves de Terminale, nous avons essayé de comprendre les facteurs / freins à l'innovation.

J'ai trouvé quelques éléments de réponse à travers le cas de 3M. Les élèves ont été surpris de voir à quel point les conditions de l'innovation pouvait être variées.


Je vous propose deux types de documents:
- un bref historique du Post-it
- un article plus global sur l'entreprise 3M

I / Asseyez-vous, je vous raconte l'histoire du Post -it

1964. En s’amusant à mélanger en proportions diverses des monomères, Spencer Silver, un chimiste de 3M, invente par hasard un adhésif poisseux, un nouveau polymère adhésif acrylique. Plus un cohésif qu’un adhésif. Il ne colle qu’à lui-même.


1964-1968. Spencer Silver cherche à le faire commercialiser sous forme de spray. Aucune réaction du marché.


1968-1973. Interruption du développement. Le programme des polymères adhésifs est supprimé.


1973: Spencer Silver est muté dans le groupe de « recherches systèmes », il y fait la connaissance de Robert Oliveira, un biochimiste, qui croit au polymère cohésif.

Ils présentent pour la énième fois leur projet au directeur technique du département Ruban.

Celui-ci leur répond : « Je pars dans deux jours, voyez cela avec mon successeur. »

Deux jours plus tard, Geoffrey Nicholson, nouveau directeur des programmes de recherches, qui arrivait, accepte de se lancer dans l'aventure.


1974. Art Fry, à côté de son travail chez 3M, est le chef de chœur de l’église presbytérienne de North St-Paul. Un dimanche matin, voulant empêcher les signets de papier qu’il utilise pour marquer les psaumes dans sa bible de glisser, il trouve l’application du polymère : il vient d’inventer le signet adhésif.

 

                                                  Art Fry et le post-it


Mais l’idée s’avère plus simple que sa réalisation : il faudra 2 ans de recherches personnelles (chez 3M, les chercheurs peuvent consacrer 15 % de leur temps à des projets personnels) pour mettre au point un prototype. La difficulté était d’obtenir un bloc de papier d’une épaisseur constante alors qu’une partie est encollée et l’autre pas.


Le produit inventé, Art Fry le soumet à la direction du marketing. Elle est sceptique : pourquoi payer un bloc de papier alors qu’il suffit de griffonner des notes sur des feuilles volantes ? Ils décident faire un test.


1978. Marché test dans quelques villes américaines auprès des distributeurs de fournitures de bureau. C’est un fiasco ! Incapable d’expliquer à quoi cela servait, les commerciaux ne parvenaient pas à vendre ce nouveau produit.


Déçu, mais tenace, Art Fry continue de croire à son idée : il va distribuer gratuitement aux secrétaires et aux dirigeants de 3M les post-it.

Bientôt, on vient en file indienne lui demander s’il ne reste pas des blocs de post-it…la démonstration est faite : c’est en utilisant le post-it que le besoin se crée.


1980. Ventes nationales dans 11 États. Les ventes ne décollent pas.

3M va alors reprendre la méthode d’Art Fry, elle met à profit son réseau de distribution pour semer les papillons jaunes dans les chaînes hôtelières, les congrès, les locations de voitures…c’est le succès !


1984. le projet post-it atteint la rentabilité.                   


Source: D’après innovation-creative.com


Bilan:
- on ne doit plus confondre une invention et une innovation (application industrielle et commerciale d'une invention).
Le cas de Post-it correspond en l'espèce à une innovation de produit, mais pas seulement: il ne suffit pas d'avoir un nouveau produit, encore faut-il le produire / vendre sur le marché.

- les délais peuvent être très longs entre l'invention et l'innovation.
Ce qui pose le problème du financement de la Recherche & Développement.

- le succès de l'innovation repose sur de multiples déterminants: la part de hasard et de risque, la détermination de ceux qui portent le projet, l'acceptation sociale de l'innovation, les synergies entre les recherches, le stade de la fabrication industrielle et les stratégies marketing...



Même si le hasard rentre en ligne de compte, il s'agit également de montrer que, toute organisation productive qui veut innover, doit mettre en place une stratégie lui permettant de faire aboutir ces innovations.


II / Comment 3M
parvient à innover

Voici un article de l'Usine Nouvelle qui permet de comprendre en quoi 3M reste une entreprise innovante.
Ses atouts en matière d'innovation ont été surlignés.

3 M recolle à l'innovation


L’usine Nouvelle 21 juin 2007 Jean-Michel Meyer


3M innove. Encore et toujours. C'est ce que doit prouver l'Innovation Center avec les 50 000 produits du groupe. Le 5 juin, Bernard Cicut, le président de 3M France, inaugurait en région parisienne une exposition sur les innovations maison.

Films optiques ou anti-gravillonnage, tests pour la détection de bactéries dans les aliments, masques respiratoires, filtres anti-allergènes, fibres optiques... « Au coeur de notre stratégie, l'innovation fait notre force. C'est le trait d'union de notre grande diversité de produits, martèle-t-il. Pour nous, elle forme un couple inséparable avec la proximité client. »

George Buckley ne se contente pas d'invoquer l'esprit d'Art Fry, l'inventeur du Post-It.

Le budget de R & D du groupe a été porté à 1,5 milliard de dollars en 2006. Contre 1 et 1,2 milliard par an entre 2002 et 2005. Le nouveau patron vise une croissance organique de 5 à 8 % par an, avec 10 % du chiffre d'affaires réalisés avec des produits de moins d'un an.


Les 6 500 chercheurs sont par ailleurs invités à se mettre en réseau à travers le Global Techno Forum. « Il n'y a pas un ingénieur, un labo, un pays qui soit expert dans nos 45 technologies clés, soutient Frederick Palensky. Notre challenge est donc de coopérer. Dans le groupe, tout le monde peut avoir accès à tous les experts. Il n'y a aucune barrière d'accès à ces connaissances. » Jean Lobey, le vice-président chargé de la division sécurité et protection complète: « La clé du succès de 3M tient dans notre capacité à combiner les technologies pour innover. C'est pour cela que nous devons avoir la même qualité de R et D dans tous nos labos de par le monde. »


Ce n'est pas tout. La fameuse « loi » de 3M, qui autorise les chercheurs à consacrer 15 % de leur temps à des projets personnels d'innovation, est encouragée. C'est elle, sous l'impulsion de William McKnight, le mythique P-DG des années 1960, qui a forgé la culture d'innovation de 3M. C'est par ce filon que le Post-It a vu le jour.

Ce n'est pas un hasard. Des innovations prometteuses pour 3M sont nées ainsi. C'est le cas du câble à très haute tension avec son âme en fibres d'aluminium. « On travaillait sur le titane et c'est dans le cadre de ses 15 %, qu'un chercheur s'est penché sur l'aluminium », explique Hervé Deve, le chef du laboratoire de Minneapolis.

C'est aussi le cas pour les piles à combustible qui ont abouti grâce aux travaux d'un ingénieur santé sur les nano-catalyseurs ! L'américain développe notamment les membranes de l'électrode à partir de ses savoir-faire dans les nanos et l'enduction (sept films assemblés). 3M vise surtout le marché de l'automobile d'ici à 2012. Le groupe est en contact avec des constructeurs américains, japonais, coréens et européens. Le groupe américain et Renault collaborent dans ce domaine.


Et si le modèle trouve ses limites, 3M sort du cash. « Quand on n'a pas la technologie, on n'hésite pas à l'acheter", lance Inge Thulin, le vice-président chargé des coopérations internationales. C'est de cette manière que 3M, qui a réalisé vingt acquisitions en 2006 (souvent des PME innovantes), s'est doté de compétence dans les outils superabrasifs en juin en achetant son compatriote Diamonds Production, une entreprise de 50 personnes.

De quoi, surtout continuer à alimenter sa boîte à idées."

 

 

 

 


Pour prolonger:


- on peut relire le cas également exemplaire de James Dyson


- un des articles qui continue de faire joujou (l'innovation dans les jouets)


- ce site raconte aussi des histoires d'inventions / innovations



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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 08:19
Le dernier numéro de la revue Sciences Humaines (novembre 2009) est intéressant à plus d'un titre:
-pages 16 à 21: une série d'articles très clairs sur la mobilité sociale
- pages 36 à 39: la méthode du "carré sémiotique" pour décrypter les discours politiques (avec des exemples concrets liés à la dernière campagne présidentielle française)
-pages 56-57: des analyses sur deux livres qui traite de la méritocratie (celui de Marie Duru-Bellat et d'Yves Michaud)



Mais ce qui a retenu mon attention est un article sur le R.S.A. (revenu de solidarité active): ce revenu vise à remplacer le RMI et l'aide parent isolé qui pouvait , dans certains cas, avoir pour défaut que le bénéficiaire du RMI n'était pas incité à reprendre un emploi rémunéré puisqu'il perdait d'autres aides sociales et que son activité lui occasionnait de nouvelles dépenses (transport, garde d'enfant...).
Le RSA permet de cumuler les aides, il disparait une fois que le bénéficiaire atteint le SMIC à temps plein. L'objectif affiché par Martin Hirsch est de réduire la pauvreté, il est repris par la majorité présidentielle qui y voit un moyen de lutter contre la logique d'assistance...

Cette mesure a été soumise à plusieurs expérimentations: on a comparé les résultats obtenus entre une population ayant bénéficié du RSA et une population qui n'a pas obtenu le RSA.

On y apprend que:

1 / le RSA permet d'obtenir 30 % de retrour à l'emploi en plus => l'incitation monétaire a donc un réel impact sur ce point, l'individu est sensible au calcul coûts / avantages lorsqu'il doit choisir entre garder l'aide sociale ou rechercher un emploi.

2/ Mais il n'est pas évident que le sort des individus se soit amélioré
: leur revenu n'est guère au-dessus du seuil de pauvreté. De plus, les bénéficiaires ont témoigné des nombreux obstacles qu'ils ont dû franchir dans leur parcours du combattant (trouver un emploi n'est pas chose aisée, d'autant plus qu'on peut être "étiqueté" Rmiste...).

Conclusion: on a modifié le comportement des individus, mais leur situation s'est-elle réellement améliorée ?

A partir de ces résultats, le pouvoir politique en a conclu que l'expérience était positive et qu'il fallait généraliser le RSA.
Cette décision, on le voit, ne s'appuie que sur une partie des résultats de l'expérimentation (celle qui s'accorde le mieux aux représentations politiques de la majorité face à la question de la pauvreté).

pour prolonger:

Bernard Gomel et Evelyne Serverin "expérimenter pour décider ? Le RSA en débat" document de travail n°119, Centre économique de l'emploi, juin 2009

Vous ne connaissez pas d'autres expérimentations qui sont lancées ces jours-ci (en particulier sur l'école ?)

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 10:08
Je profite de l'actualité de la semaine (la remise du rapport sur les indicateurs de croissance lundi) pour faire un petit billet sur le sujet à partir d'un exemple préçis: le cas de l'Irlande.






1) en prenant comme critère le PIB par habitant, l'Irlande apparaît comme une économie relativement prospère: les richesses par habitant exprimées en $ (en parité de pouvoir d'achat) s'élèvent à 45 500 $ par irlandais en 2005 contre 34 145 $ en France (soir 25 % de moins) (voir source ici)

2) en terme d'évolution, là encore, on retrouve cette idée à travers ces documents (les richesses par habitant sont exprimées par rapport au PIB / habitant français qui constitue donc la base 100)




La progression est spectaculaire...à tel point que l'on a qualifié l'Irlande de "tigre celtique" en la présentant comme un modèle économique (plutôt d'inspiration libérale voir source des documents). Ce qui alimente la thèse du déclin de la France...


Pourtant, en parcourant le rapport stiglitz sur les indicateurs de la croissance, je tombe sur ce graphique (page 27)



Ce n'est plus du tout la même tendance que l'on voit se dessiner !

Comment expliquer cet écart ?

L'explication provient du fait que l'on n'utilise pas les mêmes indicateurs économiques.
Approfondissons en citant le rapport en question (page 27):

"Dans un contexte de mondialisation, il peut y avoir de grandes différences entre les revenus des habitants d’un pays et les mesures de la production nationale, les premiers étant, de toute évidence, plus adéquats pour mesurer le bien-être de la population.
Nous aurons l’occasion de faire valoir que le secteur des ménages est particulièrement à considérer dans nos analyses et que pour les ménages, il est beaucoup plus approprié d’appréhender les choses en termes de revenus qu’en termes de mesures de la production. Une part des revenus engendrés par les activités des résidents est envoyée à l’étranger tandis que certains résidents perçoivent des revenus de l’étranger. Ces flux sont pris en compte par la notion de  revenu disponiblenational net, agrégat que l’on trouve déjà dans les systèmes de comptabilité nationale.
Le Graphique 1.1 ci-dessous montre la baisse des revenus de l’Irlande par rapport au PIB du pays, traduisant le fait qu’une part croissante des bénéfices est rapatriée par les investisseurs étrangers. Ces bénéfices sont inclus dans le PIB mais n’augmentent pas le pouvoir d’achat des Irlandais
. "


Il ne s'agit pas d'en conclure -comme certains le font trop souvent- que "les chiffres, comme on peut leur faire dire ce qu'on veut, ne sont pas fiables". Au contraire, il faut prendre le temps d'examiner les données chiffrées: que doivent-elles mesurer (la richesse des habitants ? du pays ? le bien-être ?) Comment sont-elles construites (calcul du PIB, mesure en parité de pouvoir d'achat....) ? Quelles limites font apparaître ces indicateurs (comparaison avec d'autres données, réflexion sur de nouveaux indicateurs...) ?

On le sait depuis longtemps, le PIB / habitant est très imparfait pour mesurer la création de richesses économiques (dans la prise en compte des activités non-marchandes, de la production domestique, des effets néfastes sur l'environnement...)

Pour prolonger, on peut se rendre sur:
1/  ce lien (la vie des idées)
2/ Relire des articles de SOS...SES comme par exemple:
"Oui, oui, oui, non, non....soyons mesuré"
"Sommes-nous plus riches ou beaucoup plus riches ?"
" Nous sommes plus riches donc plus heureux"



Une question que je me pose:

Lorsque je lis les 324 pages du rapport sur les indicateurs de la croissance, cette activité est-elle prise en compte:

a) dans mon activité professionnelle rémunérée ?

b) dans mon bien être personnel à titre de loisirs (c'est une externalité positive puisque les élèves verront les retombées de mes lectures sur la qualité des cours sans que j'en sois directement et économiquement bénéficiaire) ^^

c) comme une externalité négative puisque ma famille verra ma disponibilité fondre comme le revenu disponible net des irlandais en % du PIB ? ^^

Je vois...cela vous laisse sans voix ^^


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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 16:45
Je voudrais commencer cette nouvelle année (scolaire) par une excellente vidéo (en anglais, mais avec les sous-titres français).



Pourquoi ?




Sur la forme d'abord, le conférencier utilise à merveille les nouvelles technologies pour délivrer son message.

L'impact visuel des statistiques sur la croissance et le développement est très fort.

Son diaporama (en fin de vidéo sur les causes et les objectifs du développement) est également très éclairant ...

Et enfin, il y a de l'humour, beaucoup d'humour (en particulier à la fin). Ceci dit, je ne vais pas - en cours- faire ce qu'il réalise à la fin de la conférence ^^


Sur le fond ensuite.
En ce début d'année de Terminale, nous traitons de la croissance et du développement. Cette conférence illustre à merveille ce qui s'est passé durant le dernier demi-siècle: des phases de fortes croissance, une progression du développement (vous remarquerez la diversité des facteurs explicatifs du développement et leur hiérarchisation par le conférencier), avec les problèmes liés à ces évolutions (montée des inégalités, prise de conscience des limites écologiques).


Enfin, c'est le titre qui est constitue le message principal de cette conférence: ce qui nous paraissait inconcevable est devenu possible.
Certaines régions du monde ont connu des progrès spectaculaires qui les ont sorties de leur longue stagnation.
C'est aussi un message que je veux adresser aux élèves qui angoissent en ce début d'année face aux examens !



Vraiment, je trouve que pour débuter l'année, il n'y a pas mieux
... c'est l'esprit de SOS...SES...Je blogue !

Je vous laisse savourer cet instant...




Pour prolonger, vous pouvez relire cet article et utiliser les statistiques comme le conférencier

Mise à jour samedi 13 septembre: voici la toute dernière vidéo de juin 2009 du même conférencier qui utilise Gapminder.



Ajouter un commentaire (N'ayez pas peur ^^)
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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 13:47
Oui...alors...voilà, je dois passer un examen à la fin du mois de juin, et j'angoisse...j'angoisse, si vous saviez... Que pourrais-je faire ?



Hum...je vois: vous êtes tellement sur les nerfs...que vous ne savez pas par quel bout commencer....




Absolument ! C'est d'autant plus grave que tout mon entourage me communique son stress..




Hé bien, vous allez suivre la check liste suivante:

- Chaque jour, deux chapitres du programme (voir les titres ci-après) seront revus. Un le matin, l'autre en soirée.

- Après chaque chapitre révisé, consulter le blog SOS...SES..., le billet "les very indispensables" et vous allez lire les billets écrits par mr F.

- Ceci durant 15 jours.


Et après ?

Après ?
Vous aurez le sentiment du devoir accompli, la plénitude de vos pensées enchantera le reste de votre entourage, et surtout, le caractère rationnel de vos arguments se mariera à merveille avec l'originalité de vos exemples. Le tout dans un style enlevé, méthodique et rigoureux.

Bon ....alors... on essaye ?


Voici donc la suite des indispensables...les very indispensables 2009






- 1 - Sources et limites de la croissance économique:

D'abord, pour débuter, ce billet est absolument indispensable car il permet de revoir des indicateurs clés, d'en découvrir de nouveaux et d'être mesuré (vous le savez après 9 mois de Terminale ou 27 mois de SES ^^
Pour se détendre un peu (après la digestion de l'article précédent, ce dessin animé éclairant.
Ces deux articles posent les enjeux du problème ici et
Si vous préférez la vidéo, il faut absolument revoir celle-ci qui permet de mesurer le chemin parcouru (à travers l'exemple d'une exploitation agricole).
N'oublions pas non plus cette notion de développement durable


- 2 - Accumulation du capital, progrès technique et croissance:

Tout le cours sur le progrès technique est résumé dans ce dessin animé; on peut aussi revoir l'utilisation des gains de productivité
 

- 3- Organisation du travail et croissance:

 Un concept important
On peut également relire cet article sur Ford qui a connu un joli succès d'estime ^^


- 4 - Croissance et emploi:

Cette série d'articles a fait (et continue de faire) un tabac, alors relise-les ici, et encore . Le titre de celui-ci me plait autant que les mécanismes à l'oeuvre !
J'en connais beaucoup qui ferait bien de relire ces deux articles pour être au clair: ici et
Cet article porte sur un mécanisme important (lien coût du travail et productivité).



- 5 -  Les enjeux et déterminants de la mobilité sociale:

Absolument nécessaire ici et


- 6 - Idéal démocratique et inégalités:

Un petit jeu
Ce thème peut porter sur plusieurs domaines:
- les inégalités scolaires (voir ici)
- les inégalités hommes-femmes (voir ici)
- les médias et les inégalités (voir ici)
- la question des classes moyennes (voir ici). Sans parler de l'article le plus lu qui est celui-là
- les inégalités de salaires (voir ici)
- et la fracture numérique, vous l'oubliez ? (voir ici)


-7- Mutation du travail et conflits sociaux:

Une mise au point


- 8 - La cohésion sociale et les instances d'intégration:

 les deux facettes de l'individualisme
  On peut relire les analyses de François de Singly (ici, et ). C'est une grille de lecture que l'on peut mobiliser sur des objets très divers.


- 9 - Protection sociale et solidarités collectives:

Une vidéo essentielle et un article très poignant (accompagné d'une autre vidéo)


- 10 - Commerce international, croissance et développement:

Un peu d'images sur le sujet
Continuons à nous amuser avec nos petits jouets (et la mondialisation devient ludique).


- 11 - Les stratégies internationales des firmes:

 tout savoir sur les délocalisations
Ah ! Cet article reste l'un de mes préférés: il porte sur un exemple concret qui permet de cerner un certain nombre d'enjeux / mécanismes clés (voir ici).
Cet article reste encore aujourd'hui d'actualité car il permet de réviser tout le cours sur les différents types de stratégies des entreprises à travers l'exemple de Lego (et il y a des vidéos incroyables ^^)


- 12 - Mondialisation, évolutions sociales et culturelles:

 un cas intéressant et plaisant !
Un autre article qui prolonge le cours avec des vidéos toujours impressionnantes.
Cet article sur le choc des cultures s'appuie sur un court extrait vidéo pour montrer les mécanismes socio-culturels à l'oeuvre.


- 13 -  l'Union Européenne:

Pourquoi l'Europe ?


- 14 - Les nouveaux cadres de l'action publique:

 les enjeux français et européens


Enfin, le dernier article concerne le "pense-bête" que tout candidat doit avoir en tête...et pas "d'erreurs de débutants" le jour de l'épreuve ^^

Bon, le billet est un peu narcissique (je me cite moi-même), mais pour réviser on peut consulter l'univers des sciences économiques et sociales (pages netvibes). L'actualité de ces derniers jours peut être très utile également, et n'oubliez pas les nombreux liens qui sont dans la colonne droite du blog.


Bon, dernière nouvelle: le blog risque d'être un peu au ralenti l'année prochaine, je dois m'occuper du site académique de Sciences Economiques et Sociales...Alors profitez-en ^^

 Les deux zygotos qui jouent du piano, ils sont pas "very indispensables", eux  ? Ecoutez moi cela, c'est du direct live et c'est de la bombe ^^


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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 18:42
La période des révisions bat son plein.
Samedi, je fais le dernier devoir de type bac avec les élèves.

C'est l'occasion pour moi de m'adresser à tous ceux qui s'apprêtent à passer l'épreuve finale à travers ce billet.

Les dix commandements que tout élève de Terminale E.S. devra respecter durant l'épreuve de SES:









Voici d'abord ma version...

1. Par l'analyse du sujet, tu commenceras.

2. De "Fatmiv", tu te rappelleras.
n.b.: Fatmiv est un moyen mémotechnique pour tenter de mobiliser des éléments de cours avant de se jeter sur les documents.
Fa comme faits: il faut se souvenir des évolutions essentielles, quelques exemples...
T comme théorie: quels auteurs puis-je mobiliser sur ce sujet ?
M comme mécanisme: quelles explications, quelles conséquences ?
I comme indicateur: comment mesure-ton ce phénomène ? Quelles limites à cette mesure ? Quels ordres de grandeurs ?
V comme vocabulaire: quels sont les notions clés du programme que je puis mobiliser ?


3. Pour l'analyse des documents deux colonnes (ce qui est dans le document, ce à quoi je peux le relier) tu bâtiras.

4. Pour toi (et le correcteur), un plan structuré (équilibre et cohérence) s'imposera.

5. Une introduction en trois temps tu feras.

6. Par une conclusion qui soit une véritable réponse appuyée sur le bilan des développements tu finiras.

7. Des fils directeurs type : oui et non /  économique puis social  / avant la crise et après la crise, tu éviteras.

8. Des phrases d'amorce (en début de partie) et des transitions (entre les parties) tu écriras.

9. Un stylo neuf, une montre et quelques produits réconfortants tu auras

10. Pour éviter les "fotes d'haurtograf", les phrases à la Marcel Proust (15 lignes) ou celles avec des mots mystères, tu te reliras
.





Voici maintenant celle des élèves

1. Un trèfle à 4 feuilles (ou l'équivalent), tu n'oublieras pas.

2. Tes histoires personnelles (Jérémy m'a lâchée, ma mère me prend la tête attends j'te dis pas...quand je pense que ma soeur va partir et moi pas, je suis véner...) tu oublieras.

3. Ta chance, tu la joueras.

4. Le sentiment d'avoir tout oublié, tu auras....mais par les méthodes et l'entraînement durant l'année, tu le vaincras.

5. les "erreurs de débutants" dont parlait un certain mr F, tu t'en rappelleras.

6. A la facilité (ouais...c'est pour moi ce sujet, j'ai super révisé, je récite le cours ou les annales, allez j'attaque direct par l'intro), tu résisteras.

7. Ta vie, devant toi (tes premiers pas, la dernière engueulade avec ton père, tes amours), défilera

8. Faire le fanfaron (Super, c'était easy, c'est de la balle, two fingers in the nose) ou le déprimé (ma vie est foutue, je suis une loque, c'est de la loose de chez loose) en sortant de l'épreuve , tu éviteras.

9. Après, dans ta tête (explosée)...c'est la joie, tu te diras !

10. Aux résultats, tu stresseras






Un commentaire ?


Sinon, vous trouverez ici les 10 commandements de:
l'innovation
la consommation
de n'importe quoi


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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 16:30
Aujourd'hui, un article beaucoup plus long...alors installez-vous confortablement pour réviser le programme de Terminale ^^

Je cherchais à 
incarner de façon plus concrète le processus de mondialisation.
J'ai trouvé dans le transport maritime et le fameux conteneur un support très intéressant (cela change des nouvelles technologies, non ^^)




Comme d'habitude, le web regorge de richesses. J'en ai sélectionné quelques unes pour vous initier à une analyse économique du transport maritime international

Evidemment, le sujet est très complexe, il s'agit de mettre en évidence quelques mécanismes de base (et non de prétendre à une analyse d'expert - ce que je ne suis pas -)

Comme on approche des périodes de révisions, SOS...SES... est là pour vous rafraichir la mémoire (mais si ! Vous savez plein, plein de choses ^^).



Quelques caractéristiques économiques du secteur des transports:

- Le transport est un service de consommation intermédiaire.
En effet, le service de transport qui représente un coût sera comptabilisé comme une consommation intermédiaire pour les entreprises (sauf si elles possèdent leur compagnie de transport).
La demand
e de transport ne peut donc se comprendre qu’en relation avec le mode de vie et l’activité de production.


- La production de services de transport est une activité à forte intensité capitalistique.
Le transport  met en jeu du capital fixe (des routes, des chemins de fer, des camions, des ports, des navires, etc.), des capitaux circulants (des carburants, de l’électricité), du travail (des camionneurs, des cheminots, des pilotes, des marins, des dockers), et du temps.
La part du capital est considérable, tant en infrastructures qu’en matériels de transport.



- Qu'est-ce qui est en jeu dans le choix de ce service ?
Pourquoi choisir la route, les airs, les rails ou les océans ?
Evidemment, le premier critère qui vient en tête est le coût: s'il est élevé, cela constituera un obstacle au commerce, ou on substituera un mode de transport par un autre (la route plutôt que les airs).
Les coûts sont très complexes à établir car ils dépendent d'un grand nombre de variables (consommation en carburant, type d'objet transporté, quantités transportées, péages et douanes, assurance, frais de stockage, retour à vide etc....)
Un autre facteur très important est le temps: voici par exemple les données concernant le transport de Fos à Lyon en fonction du coût et des délais
.
Que choisiriez-vous ?
Il y a là des coûts d'opportunité...


Là encore, on imagine au niveau international, les enjeux des délais lorsqu'on doit acheminer des marchandises de Chine jusqu'en Europe.


D'autres critères entrent alors en jeu: la sécurité des transports (il existe encore des pirates et des zones dans le monde réputées peu sûres), la qualité des liaisons entre les différents modes de transport (pour passer des transports par navires au transport par camion, mieux vaut avoir une logistique très au point)
...



Examinons maintenant le transport maritime international

Quelques chiffres provenant d’études de la CNUCED (Revue du transport
maritime et CNUCED, 2008) permettent de situer l’importance du transport maritime pour le commerce mondial :

En 2007, plus de 7 milliards de tonnes de marchandises ont été transportées par voie maritime, ce qui correspond à environ 57 000 milliards de tonnes-km : cela représente environ 77 % de la valeur et plus de 90 % du volume du commerce international ;

Pour vous donner une idée de comparaison, voici un graphique très parlant.
Vous savez que le commerce mondial (hormis en 2001) a une croissance supérieure au PIB mondial.
Voici les taux de croissance du trafic par conteneur. Impressionant, non ?




Le principal facteur qui a permis l’accroissement des échanges de produits manufacturés est la conteneurisation, qui représente aujourd’hui 80 % du trafic maritime des marchandises diverses.

Pour en savoir plus sur le conteneur, voir ce lien

Ce développement rapide et massif de la conteneurisation s’explique par plusieurs facteurs:

- 1- la standardisation et l’intermodalité :

Les conteneurs de base doivent tous respecter les mêmes normes pour s’adapter au gabarit des remorques routières, des wagons ferroviaires ou des barges fluviales.

Leurs clients demandent de plus en plus un service « tout compris ». On voit donc se développer une stratégie d'intégration verticale pour maîtriser toute la filière des transports. Tel opérateur qui propose, en plus du transport maritime, un service terrestre (via sa filiale) aura un avantage compétitif sur les autres.
De même, les ports ont dû se moderniser pour augmenter leur modularité dans le service.


-2- les gains de productivité

 Lors des opérations de manutention portuaire, grâce notamment aux portiques à conteneurs qui transfèrent les boîtes du navire sur le quai, le facteur travail est devenu beaucoup plus productif.
Voici un graphique qui montre les gains de productivité des dockers en France. On s'aperçoit qu'un docker, en 24 ans, est presque 4 fois plus efficace !
On peut se douter que le métier a dû complétement changé (comme cela a été le cas avec les ouvriers de métier avant et après le taylorisme...souvenir, souvenir ^^)


Que faire de ces gains de productivité ?
Normalement, grâce aux cours de SES, vous connaissez leurs différents destinataires: en simplifiant, on a le client (baisse de prix), l'entreprise (hausse des bénéfices), le travailleur (salaires, conditions de travail).

Dans le transport maritime,
le coût du fret en pourcentage de la valeur des importations a baissé de 12 % en 1950 à 5 à 6 % au début des années 1990 (selon la CNUCED), depuis les années 1990, il ne baisse plus.
Ces gains de productivité ont surtout permis aux compagnies d'accumuler des capitaux nécessaires pour accroitre leur offre.
Anticipant une croissance de leurs activités, elles ont massivement investies dans la construction de nouveaux navires comme on peut le voir



En bon élève de Terminale ES, vous avez noté le degré de concentration du secteur: les 5 premiers armateurs mondiaux possèdent 40 % du tonnage mondial.
Le premier du secteur (Maersk-Sealand, un Danois: les vikings ne sont pas morts ^^) possède 20 % de part de marché.
Et nous les français, nous avons la CMA-CGM qui se classe 3eme avec 5 % de parts de marché.


-3- Troisième facteur explicatif: des capacités de transport de plus en plus fortes, permettant d’importantes économies d’échelle
On constate une course au gigantisme ces dernières années...


Comme je sais que vous avez en tête les mécanismes économiques fondamentaux liés au calcul des coûts fixes, coûts variables, coûts moyens et coût marginal (classe de Première), nous pouvons les réutiliser pour le transport maritime comme grille d'analyse.

Sur les grandes distances, on utilise des navires de grande taille dont les
coûts fixes de chargement et déchargement sont relativement élevés et les coûts variables de carburants et de rémunération des équipages relativement faibles : les coûts marginaux sont dans ce cas relativement bas et l’effet de la distance parcourue sur les coûts totaux relativement faible.

Voici une illustration des fameuses économies d'échelle liée à la taille des navires sur l'Atlantique Nord


Plus la taille du navire est importante (lorsqu'on passe de 1 200 à 6 500 EVP), plus le coût unitaire par cellule est faible (il est divisé par 2: de 551 $ à 240 $) grâce à un étalement des coûts fixes sur de plus grandes quantités.

Voici une vidéo (si on peut dire, étant donné la qualité disons très moyenne ^^) qui vous montre à quel point cette course au gigantisme peut prendre des proportions démesurées





Ces facteurs explicatifs ont considérablement amélioré la compétitivité du transport maritime.
Il peut même, dans certains cas, rivaliser avec d'autres modes de transport habituellement utilisés
Une illustration ?
Les échanges de véhicules automobiles entre l'Italie et l'Espagne étaient surtout réalisés par le chemin de fer.
Ces dernières années, des lignes maritimes se sont multipliées. Pourquoi ?
On revient à nos critères: coût, vitesse et sécurité.
Un train peut charger 220 voitures, un bateau 500 voitures (voire plus), donc des coûts de transport moindres.
La vitesse d'un transport en bateau est de 22 km/h en moyenne contre 15km/h pour un train
(qui doit passer par différentes gares de triage)

Enfin, on peut illustrer la crise actuelle à travers l'indice BDI (Baltic Dry Index) qui est un indice des prix pour le transport maritime en vrac de matières dites sèches. Il est établi sur une moyenne des prix en vigueur sur 24 routes mondiales de transport maritime en vrac de matières, tels que les minerais, le charbon, les métaux, les céréales, etc...
Regardez ce graphique qui montre un effondrement des prix...
Si vous avez bien compris les mécanismes économiques, vous pouvez apporter des éléments d'explication ^^




Questions annexes (non dénuées d'intérêt, mais qui doivent faire l'objet d'autres articles)

il y a bien là une extension de la compétition dans le service des transports, elle peut être facteur d'efficacité...mais:

- si le coût et les délais deviennent des critères centraux, quel impact sur les conditions de travail des salariés qui doivent s'adapter (je pense aux ports français face aux autres concurrents) ?

- quels coûts pour la planète ? L'extension des transports maritimes génèrent un certain nombre de nuisances dont le coût n'est pas internalisé (pollution, catastrophes maritimes etc...). Si on fixe une taxe carbone, quel devra être son montant pour ne pas pénaliser les échanges ? C'est la question du développement durable qui est posée...

- quelle politique pour les Etats ? On sait que, lorsque les coûts fixes sont très élevés (cas de la construction des infrastructure de transport), le secteur privé ne peut financer un tel bien qui pourtant génère des externalités positives (j'en connais dans ma classe qui vont sourire). Les Etats doivent donc réfléchir à une stratégie dans ce secteur.

On pourrait presque réviser tout le programme d'économie de Terminale avec un tel thème, non ?

En tout cas, si j'ai pu vous apprendre quelques mécanismes économiques, j'en suis ravi.

J'ai moi-même acquis certaines connaissances sur le secteur car je n'y connaissais strictement rien avant de faire des recherches ^^

Alors, maman, les p'tits bateaux qui vont sur l'eau...sont devenus très gros !


On peut consulter ce netbook sur le transport maritime en 2008


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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 06:50
Avec les élèves de Terminale, nous avons dressé un panorama des échanges mondiaux pour montrer l'importance du commerce international sur notre économie (à ce propos, les reportages de Capital sur M6 étaient intéressants pour montrer le chemin parcouru depuis 15 ans, on a trop souvent la mémoire courte).

Il ne s'agit pas seulement de décrire les échanges internationaux
, il nous faut également avoir des grilles d'analyse.
Evidemment, les économistes ont élaboré de nombreux outils conceptuels (en faire la liste serait trop fastidieux).

Revenons aux fondamentaux. Pour simplifier, on peut dire que chaque pays doit se spécialiser dans les secteurs pour lesquels il dispose d'un avantage comparatif.

Voici un exemple tiré de wikipédia

C'est le modèle de David Ricardo: 2 pays, 2 produits (ici vin et fromage)



Comme on le voit, David Ricardo concevait le commerce international comme un jeu à somme positive: tout le monde est gagnant (même si certains gagnent plus que d'autres).

Alors qu'à l'époque, beaucoup se représentait l'échange international comme un jeu à somme nulle: les gains des uns sont équivalents aux pertes des autres.



Lundi, nous avons étudié le problème du libre-échange et du protectionnisme à travers l'exemple de l'industrie textile-habillement en France. Le secteur me parait très intéressant pour montrer l'ouverture commerciale .
Depuis 2001, la Chine est rentrée dans l'OMC, nos déficits extérieurs dans le textile augmentent, la part des importations chinoises dans le total de nos importations a explosé.
Et pendant ce temps là, notre production intérieure de textile-habillement ne cesse de diminuer, nous avons perdu 40 % d'emplois en quelques années...au profit du consommateur: les prix des T-shirts, pantalons, chemises ... ont littéralement chuté.
Nous avons étudié les avantages / inconvénients de mettre en place des barrières protectionnistes pour sauver notre industrie textile sinistrée...
Quel avenir ? La réponse est beaucoup plus nuancée: les textiles techniques dans laquelle la France dispose d'un avantage comparatif représentent des débouchés commerciaux importants.

Pour prolonger
, j'ai trouvé quelques documents sur le secteur des jouets (nous sommes tous restés de grands enfants)

Voici la situation des échanges mondiaux de jouets en 2002 (source: l'excellent site wordmapper).

Carte n°1: le poids des différents pays dans les exportations mondiales de jouets
(en vert, c'est la Chine ^^)



Carte n°2: le poids des différents pays dans les importations mondiales de jouets


Comme vous le savez, la cartographie est bien un moyen de nous représenter la mondialisation: la Chine est ici l'atelier du monde, l''essentiel étant consommé dans les pays riches.
Impressionnant, non ?

Regardons maintenant la situation sur notre commerce extérieur de jouets:



Depuis 1994, les importations  de jouets ont fortement progressé : +6,2 % en croissance annuelle moyenne,contre +2,9 % pour les exportations.
De ce fait, le déficit pour ces produits a plus que doublé durant cette période : il atteint -1,9 milliard d'euros en 2007, contre -750

millions en 1994.

Examinons maintenant la structure de nos importations:
Source:Douanes

Les jeux vidéo utilisables avec un récepteur de télévision et les autres jeux de société et jeux vidéo constituent en 2007 les deux premiers postes à
l'importation (respectivement 19 % et 13 % des achats de jouets). Ils contribuent pour  deux tiers à la hausse des importations de jouets entre 1994 et 2007, et sont à l'origine de 70 % du creusement du déficit.


Si on s'intéresse à la structure géographique de nos importations, on dispose des données suivantes:


En 2007, 3/4 de nos importations proviennent d'Asie (contre un peu de la moitié en 1994). La Chine est devenu notre premier fournisseur (70 % des achats contre 30 % en 1994 !!): les importations chinoises ont été multipliées par 5 en 13 ans.
A noter que le Japon, 2eme fournisseur en 1994 n'est plus que le 10eme fournisseur en 1007: beaucoup d'entreprises japonaises ont délocalisé en Chine. En effet, dans le jeux vidéo, les japonais disposent de produits performants. En 1994, 82 % des jeux vidéo provenaient du Japon...en 2007, 80 % des jeux vidéos proviennent de Chine.
Enfin, l'Allemagne a progressé: elle était notre 4eme fournisseur en 1994, elle devient notre deuxième fournisseur en 2007
.

Je ne résiste pas à la tentation de vous donner la couverture du 27 mars de The economist


A relire:

- mythes et paradoxes de la mondialisation
- elle court, elle court la mondialisation
- la terre est bleue comme une orange
-
Dédé....localise moi



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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 06:43
Je ne me suis pas rendu compte du fait que j'ai dépassé les 400 billets sur SOS...SES !

C'est dingue (comme je dis hélas trop souvent)...
Certes, les publications restent irrégulières :je ne me force pas, si j'ai pas envie, je n'écris pas ^^

Alors voilà, 402 billets... et hop 403 !

Dans le programme de Terminale, nous avons à étudier la protection sociale et les solidarités collectives.



En règle générale, j'aime bien commencer par quelques petits exercices pour donner des repères.

Voici par exemple deux citations qui peuvent donner lieu à de fructueuses réflexions:

« les secours publics ont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en procurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler »

Article 21 de la déclaration des droits du 24 juin 1793

 

« les lois en faveur des pauvres conjuguent leur action pour empirer en deux sens le sort du pauvre. D’abord, elles tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Un pauvre peut se marier bien qu’il ait peu de possibilités de nourrir sa famille en dehors des secours paroissiaux (…) Ensuite, la quantité d’aliments consommés dans les asiles diminue d’autant la part des membres les plus laborieux et les plus dignes de récompense. » 

T.R. Malthus, 1798



Autre exemple:

Soit une société fictive dans laquelle les statistiques sur les 10 dernières années en matière d’accident du travail ont fourni les données suivantes :

probabilité pour un individu d’être accidenté dans une année : 1 % ;

coût maximum d’un accident du travail :1 000 000 € ;

coût moyen d’un accident : 150 000 €.

Le salaire annuel de chacun est de 100 000 €.


1°) combien un salarié prévoyant doit-il épargner pour se protéger individuellement en totalité contre ce risque ? Que constate-t-on ?


1 000 000 € au cas où il aurait à supporter le coût maximum. Ce n’est pas envisageable car cela représente 10 années de salaire


2°) combien un salarié doit-il verser annuellement pour s’assurer en totalité si tous les salariés décident de mutualiser ce risque ?


coût moyen * probabilité d’accident = 150 0000 * 1/ 100 = 1 500 € soit 1.5 % du salaire


3°) quels peuvent être les effets bénéfiques d’un secteur privé d’assurance  en termes de coûts et de lutte contre ce risque ?


la concurrence pousse à la recherche de coûts minimum donc les assurances ont intérêt à participer à la baisse du risque (financement de campagne de prévention…)


4°)  quels peuvent être les effets négatifs d’un secteur privé d’assurance ?

les assurances seront incitées à se détourner des mauvais risques/clients, ce qui est nuisible à l’objectif d’une couverture solidaire


L'objectif est de faire comprendre le concept de mutualisation des risques (qui passe souvent mal chez les élèves).




Ensuite, on peut montrer le cadre économique et social dans lequel s'intègrent ce thème de la protection sociale.

Pour cela, une vidéo absolument indispensable à voir et revoir sur l'histoire du salariat, elle est à cette adresse ici


Ensuite, nous passons aux différentes modalités d'organisation de la protection sociale (logique d'assurance / assistance).

Puis nous passons aux défis actuels de la protection sociale: assurer son financement, mieux répondre aux objectifs de redistribution/ protection, reconstruire un nouveau contrat social (crise de légitimité).


En effet, la protection sociale doit tenir compte des profondes transformations économiques et sociales entraînées par la montée d'un individualisme social (voir ici) et les contraintes/opportunités offertes par la compétition mondiale.

Quel était le compromis de l'après guerre ?

- les travailleurs acceptent des conditions de travail permettant plus de productivité en échange d'une hausse de salaires.

- les employeurs acceptent une hausse des coûts du travail (salaire et cotisations sociales) en échange d'une main d'oeuvre stable et de débouchés pour leur production (leur permettant d'augmenter leurs ventes et leurs bénéfices).


                                                    J.M Keynes


Avec la
mondialisation, la protection sociale n'est plus légitimée car les grandes entreprises vont trouver des débouchés dans le cadre du marché européen et/ou mondial.

Avec l'individualisme (au sens sociologique), toute institution qui repose sur une logique de masse (production standardisée, à grande échelle, importance de la division verticale du travail) fonctionne à vide : si les français restent largement favorables aux principes même de la protection sociale; en revanche, ils sont plus critiques sur son efficacité (les débats sur le RMI, l'assurance chômage etc...)

Pour compléter et approfondir, voir l'excellent site de Jean-Paul Simonnet ici

Après avoir terminé le chapitre sur la protection sociale, quoi de mieux qu'une actualisation du thème à travers la publication de "la montée des incertitudes", le livre de Robert Castel.


J'ai trouvé, via mediapart, une interview du sociologue.



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