
Force est de constater que, pour certains, ce n'est pas le cas. En effet, un certain nombre d'élèves font toujours les mêmes erreurs...ce qui a l'inconvénient de les empêcher de progresser (et de m'en vouloir: M'sieur, j'ai travaillé et j'ai une note pas terrible").
Fort heureusement, d'autres ont pris conscience d'un certain nombre de "réflexes".
Mais comme les contrôles arrivent, un dernier rappel s'impose.
J'ai essayé de faire une compilation de ce qu'appelle "les erreurs de débutants" (la liste n'est pas exhaustive)
1 / Je ne réponds pas à la question posée, mais à celle qui "m'arrange".
Activités proposées en classe: travail sur des sujets d'oraux (30 mn de préparation puis passage à l'oral) + préparation à la maison pour répondre aux questions posées à l'aide de documents.
Je vois par exemple de longs développements montrant que l'élève a révisé...mais cela ne répond pas du tout ou partiellement au sujet.
Exemple: Les nouvelles technologies peuvent-elles avoir un impact favorable sur la croissance ?
Certains se sont contentés de montrer que les nouvelles technologies favorisaient la croissance (réponse du type constat / facteurs explicatifs)=> 50 % de l'énoncé a été traité.
Alors que le sujet exige de s'interroger sur leurs effets économiques (suffit-il d'introduire des innovations pour qu'il y ait croissance ?).
Il faut donc "être obsédé" par l'énoncé: qu'est-ce qu'on attends de moi ? Une analyse ? Une relation entre 2 variables ? Une comparaison ? Un exemple concret ?...
2/ Je considère qu'apprendre par coeur, c'est nul, je m'appuie sur les documents et je les analyse (ou l'inverse j'apprends tout par coeur et je récite)
Activités proposées: contrôle des connaissances, exercices au cours desquels il faut remobiliser des savoirs acquis, exercices de raisonnement
Deux erreurs qui me surprennent encore à ce stade:
a- il est difficile de produire des analyses sans avoir des savoirs à sa disposition.
Or, on ne peut pas réinventer à chaque fois des définitions, des raisonnements...Si des concepts et des analyses sont appris, on peut s'appuyer dessus pour en produire d'autres, pour enrichir les documents.
b- tout apprendre par coeur est également néfaste: on néglige l'analyse des documents (compétence évaluée) et on donne l'impression au correcteur de réciter son cours (donc de ne pas savoir l'utiliser).
Remarquez, certains se disent peut être que "non mais sans blague, j'ai pas passé mon week end à réviser les déterminants de l'investissement pour ne pas le mettre dans le devoir de type bac...et hop; cela me fera une partie toute faite" ^^)
C'est une subtile alchimie entre les savoirs et l'analyse de documents qui est demandée...

3/ "M'sieur, j'ai compris...mais je n'arrive pas à le dire".
Activités proposées: travail écrit réalisé en classe, avec corrigé (pour confronter sa réponse à ce qui est attendu), auto- évaluation

C'est le problème de la reformulation et du fameux "copier-coller".
Résultat: des copies pauvres et qui ne sont pas dignes d'un lycéen.
Posez-vous toujours la question: est-ce qu'une autre personne qui n'a pas fait de Sciences Economiques et Sociales aurait pu écrire la même chose ?
Si la réponse est affirmative, alors il faut revoir sa copie en utilisant un vocabulaire, des références que seuls des économistes ou des sociologues peuvent utiliser pour analyser un problème.
4/ Je vis dans un monde sans chiffre...
Activités proposées: analyse de documents statistiques, études de corrélations, calculs économiques (taux de variation ,taux de rentabilité...)
Ah là là, moi qui aime la peinture, la poésie, la musique (bref, toutes ces activités pour lesquelles les chiffres n'ont pas de sens artistique)...je passe pour un type affreux, obsédé par le quantitatif auprès des élèves.
Mais c'est uniquement en réaction contre leurs postures !
En effet, beaucoup d'entre eux ne cite aucun chiffre.
Par conséquence, leur réponse repose sur des généralités qui ne nous apprennent pas grand chose.
Les chiffres permettent d'appréhender en partie la réalité, de donner des ordres de grandeur (voir ici), de vérifier ou d'infirmer une relation...
Il faut donc les comprendre, les sélectionner et connaître leurs limites.
A noter (avec saveur): peu d'élèves ont une montre et savent gérer leur temps (en début d'activité, et/ou au milieu de l'activité "je discute le bout de gras avec le voisin ou le prof par exemple")
5/ Ah tiens, une idée me vient en tête, et je rédige...
Activités proposées: obligation de proposer au moins deux causes ou deux conséquences pour répondre à l'oral ou à l'écrit, aide en classe pour améliorer le brouillon, schémas d'implication...
La pensée spontanée...ou comment passer du "coq à l'âne"...
Ainsi, je vois encore des élèves qui commencent par rédiger l'introduction sans avoir fait le plan détaillé. Des élèves qui ne font pas de brouillon, qui répondent à l'aide d'un seul argument (ou pire...un mot ^^).
Toute réponse (même la plus courte) doit être structurée autour de deux ou trois aspects essentiels (au-delà, c'est un catalogue).
Cela passe par une mise à distance de cette "pensée spontanée": le brouillon est essentiel.
J'utilise souvent l'image du peintre: avant de réaliser son tableau, il y a les esquisses. Il y dessine une partie de son oeuvre (les raisonnements sur un aspect du sujet), ou la composition globale du tableau (les différentes parties).
En conclusion, il est temps pour un certain nombre d'élèves de changer leur combinaison de travail (les heures passées à réviser et à réaliser les activités en classe) et de capital (le manuel, le cahier, le web...).
Voir tous les cours de Terminale depuis le début de l'année à ce sujet ^^
Evidemment, il faut prendre un certain nombre de mes remarques avec la distance nécessaire (l'humour aide beaucoup en ce sens à condition qu'il ne soit pas contre la personne).
De plus, nous sommes en début d'année, il reste encore 6 mois pour progresser et s'améliorer.
Et croyez-moi, je ne lâcherait rien...jusqu'au bout

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