Bon, hé bien, si avec wikipédia, google, SOS...SES... et maintenant ces deux sites, vous ne réussissez pas votre bac, moi je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus !
Si vous êtes fidèles lecteurs de SOS...SES, vous savez qu'il est un de mes économistes préférés. Il vient juste d'ouvrir son blog, je m'y suis précipité comme une fan de Pascal au bistrot (^^). Je ne suis pas déçu, son premier billet est très pertinent !
Allez, je termine par deux vidéos (dont l'une est historique, merci à Claude Bordes). A vous de trouver le Fatmiv !
Je vous annonce un nouveau venue dans la Blogosphère: Blogizmo. C'est un blog tenue par une économiste, très compétente. Les premiers billets ont l'air prometteur.
Je vous signale aussi, un autre blog, étonnant, drôle, pertinent et très bien fait: Ecopublix.
Vous avez également Regards croisés sur l'économie et les cafés économiques qui sont également des blogs d'économie dont plusieurs billets ont un lien direct avec le cours de Terminale (Europe, normes sociales, travail et emploi).
Il va sans dire que tous ces blogs sont réalisés par des personnes extrêmement compétentes, d'un niveau universitaire mais leur lecture est abordable pour des lycéens(ennes) qui s'intéressent à l'économie. Je n'ai pas trouvé de blog de sciences sociales, mais cela ne saurait trop tarder.
Corrigeons rapidement l'exercice proposé dans le billet précédent. Quelques pistes: 1 / le Brésil. Les Faits: certains ont pu connaître des phases de croissance économique, avec des inégalités importantes (on peut penser aux pays développés au XIX, à la Chine actuelle...) Les Théories, Mécanismes: sur les inégalités, on peut mobiliser Alexis de Tocqueville, Marx. Les différents facteurs explicatifs des inégalités (mécanismes liés à la reproduction sociale, les capitaux économiques, sociaux et culturels, le rôle des infrastructures, la mondialisation, la structure de la propriété foncière...) Les indicateurs: PIB, PIB par habitant, IDH, courbe de Lorenz Le vocabulaire: croissance, développement, inégalités problématiques : La croissance s'accompagne-t-elle toujours de développement ? Quelles sont les limites de la croissance ? Les inégalités: source ou blocage de la croissance ?
2 / la Colombie: Les Faits: certains pays se sont spécialisés dans l'exportation de produits primaires pour s'insérer dans la Division Internationale du Travail. Les Théories, Mécanismes: les avantages comparatifs de David Ricardo, la question des termes de l'échange. Les indicateurs: taux d'ouverture, balance des paiements... Le vocabulaire: Division Internationale du Travail, avantages comparatifs problématiques: la spécialisation de certains pays dans les produits primaires est-elle source de croissance ? La mondialisation, un processus d'intégration ? L'insertion dans la Division Internationale du Travail est-elle toujours facteur de développement ?
Cela se discute-t-il ?
Non, non, les vacances, la mer, le sable, ce n'est pas pour tout de suite...
Pour poursuivre sur ces réflexions, j'ai trouvé ici une petite discussion à priori pertinente (c'est normal, quand on connaît les invités ^^). Je n'en dirais pas autant du caméraman... oui, je sais la critique est facile, mais quand même... Voici la présentation:
En partenariat avec l’OFCE, les Euros du Village proposent une émission-débat en quatre épisodes, mise en ligne chaque jeudi jusqu’au 7 juin. Autour de Jean-Paul Fitoussi et de 3 chercheurs de l’OFCE (Louis Chauvel, sociologue spécialiste de l’analyse des structures sociales et du changement par génération, Eloi laurent, économiste spécialiste de l’intégration européenne et Gérard Cornilleau, économiste spécialisé dans l’analyse du marché du travail), nous vous invitons à aborder la question de l’Europe économique à travers 4 thématiques : la réforme, les modèles de croissance en Europe, le gouvernement économique et enfin l’économie dans le projet européen. Notre série commence donc avec une introduction sur la France et la dynamique de la campagne électorale, à partir du thème de la réforme : le pays a-t-il besoin de réformes, et si oui, pourquoi, à la lumière du contexte européen ?
A suivre donc... Cela se discute, si, si, j'attendais un peu mieux...
Allez, on se quitte avec l'exercice suivant. C'est un nouveau service que j'ai trouvé. Il permet, à partir de Flickr, de créer des diaporamas de photos. Pour l'essentiel, elles concernent Robert Doisneau.
Alors je vous ai trouvé un billet qui m'a fait mourir de rire ( je sais, on dit lol ou ptdr mais quand vous lirez ce billet...). Plusieurs élèves ont des skyblogs, alors je leur conseille de lire "Comment faire un skyblog"
Non , je sais, lectrices et lecteurs de SOS...SES...Je blogue ! , si vous êtes ici, c'est que cette activité de réflexion vous parait normale, évidente, naturelle ^^
Simplement, nous sommes à 1 mois d'une angoisse terrible, de vomissements frénétiqueset d'une poussée de fatalisme , du légendaire baccalauréat.
Alors, vous avez le choix entre:
-stratégie n°1: ne rien faire (Ah oui, mais il y a de bons prétextes: Roland-Garros, la fête du cinéma,de la musique...) et se dire qu'il y a toujours un moyen de rebondir. Heureusement, vous avez frappé à la bonne porte. Je vous dévoile mon secret, voici comment j'ai réussi tous mes examens et concours:
Pour 2.99 $, vous faites pousser un trèfle à quatre feuilles (il a un mois pour pousser !) Hé oui, la chance a un prix.
- stratégie n°2: se noyer sous les révisions et le travail. J'arrête les sorties, je révise tout (en même temps, c'est angoissant car je mesure l'étendue de mes lacunes...). Là aussi, SOS...SES est à votre service. Il suffit d'apprendre tout ce qui ce qui se trouve ici et là
Vous serez alors digne de vos maîtres, vous pourrez faire des plans en 18 parties, des catalogues entiers avec un sens du détail qui n'a d'égal que celui des collectionneurs de lépidoptères
- stratégie n°3: relire des fiches, s'entraîner, s'intéresser à l'actualité. Encore une fois SOS...SES vous comblera: dans les liens web, vous avez un certain nombre de sites qui proposent des exercices de révision. Mais SOS...SES , c'est créatif, innovant, gratuit, personnalisé, interactif, c'est aussi un blog pour vous offre aussi quelques billets pour réviser.
Il me semble que l'on peut optimiser les révisions en adoptant une démarche rationnelle: apprendre tout le cours est impossible, il faut être capable de mobiliser les savoirs essentiels. Comment ?
Pour chaque chapitre, on peut regrouper le F.A.T.M.I.V.:
- quels sont les FAits ? On est dans le constat: les évolutions, éventuellement les ordres de grandeur, sans se noyer sous des chiffres. Ce billet donne quelques exemples.
- quelles sont les Théories ? Quels raisonnements, processus, Mécanismes ont mis à jour les économistes et les sociologues pour analyser les mutations économiques et sociales ? Comment traiter du commerce international sans restituer l'analyse et les limites de David Ricardo ? Schumpeter a posé les bases d'une réflexion sur le progrès technique et la croissance. Quelles sont les principales analyses du chômage ?
- quels sont les Instruments de mesure ? Lorsqu'on veut étudier un phénomène, il existe des indicateurs qui ont été construits. Le PIB, le taux de marge, la mobilité sociale en termes de destinée et de recrutement...
- quel Vocabulaire puis-je mobiliser ? Les notions essentielles sont des clés d'accès pour élaborer et traiter des principales questions. Innovation, compétitivité, division du travail, exclusion et intégration sociale, nouveaux mouvements sociaux...
Alors maintenant, passons à la pratique.
Je vous propose une série d'images (source: ici), à vous de mobiliser votre FATMIV...
Que la force soit avec vous (la réponse sera dans un prochain billet pour ne pas alourdir celui-ci qui est déjà long^^)
A vous de répondre ! Je veux un festival de notions, un florilège de problématiques...ben oui, c'est la lutte finale le bouquet final.
P.S.: inutile de me faire de longs développements sur le Brésil: qu'est-ce que le Brésil, sa musique; son carnaval, ses plages et son football (si, si, il y en a qui m'ont fait ce type de plan depuis la Seconde: ah ben oui, m'sieur, y faut quand même présenter le pays non ? ^^). LE SUJET, RIEN QUE LE SUJET, TOUT LE SUJET...
U.M.P. (ben oui, j'ai un devoir de réserve, je ne peux pas mettre deux fois P.S.): Merci à tous ceux et celles qui ont pris soin de répondre au billet précédent)
U.D.F et MODEM (toujours ce souci de pluralité et de neutralité): si vous avez des trucs pour les révisions, alors nous sommes preneurs !
Bah, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour attirer le lecteur (cruelle loi du marché). Des titres racoleurs, incitatifs... Et cela marche puisque vous êtes là !
Graphique n°1: taux de croissance du PIB en volume
Clé de lecture: prenons l'année 1960, cette année-là (air connu), les richesses économiques produites ont augmenté de 8 %, la consommation (bouh, consommer c'est pas bien, c'est le travail qui compte) y a contribué à hauteur de 3 % et l'investissement à hauteur de 1.8 %
Bon alors, je vous propose un petit jeu (avec de l'innovation technologie très puissante). Vous réfléchissez au constat que vous pouvez dresser uniquement à partir de ces graphiques, sans faire de calculs ou d'interprétation économique. J'écris la réponse en blanc et vous passez avec votre curseur pour voir le corrigé. C'est pas génial, révolutionnaire, magnifique, quelle inventivité...^^ . Oui, oh ça va, hein, j'attends toujours mon répropjecteur depuis 10 mois alors...
Premier réflexe: il faut que je repère l'essentiel. Existe-il une tendance globale ?
On distingue clairement 2 périodes: - les années 1960 durant lesquelles la croissance économique était forte (on indique une moyenne de 5.6 % de 1960 à 1974). Cette période est au coeur des Trentes Glorieuses. - Puis vient le choc de 1974 (la croissance est négative: on a produit moins de richesse en 1975 qu'en 1974) qui va marquer l'entrée dans une phase de croissance 2 fois plus faible qu'auparavant puis le taux de croissance moyen est de 2.3 %.
Deuxième réflexe: Peut-on repérer des tendances particulières ? Il me semble qu'on peut rajouter 3 éléments dans le constat: - le choc de 1974 (déjà évoqué) - le choc de 1993: on assiste là aussi à une chute du taux de croissance des richesses. - dernier aspect: la croissance économique est plus irrégulière après 1974: on retrouve des périodes durant lesquelles le taux de croissance va fortement diminuer (en 1978-1980 / en 1991-1993 et en 2001-2004)
Des compléments: - on remarque le poids important de la contribution de la consommation, qui est un des principaux moteurs de la croissance économique. - la contribution de l'investissement est marquée par une très forte instabilité.
Graphique n°2: investissement et situation financière des entreprises non financières.
Rappels:
- le taux d'investissement (FBCF/PIB) mesure l'effort d'accumulation du capital par rapport aux richesses créées. - Cet effort d'investissement est en partie déterminée par les profits réalisés par les entreprises. Le taux de marge (EBE/VA) mesure la part des profits d'exploitation dans la richesse. Cet indicateur permet de voir comment s'effectue le partage des richesses produites entre la part de l'entreprise (pour simplifier le profit) et celle des travailleurs (les salaires). Donc si le taux de marge augmente, c'est en grande partie parce que la part des rémunérations des travailleurs dans la richesse baisse. Le taux d'autofinancement (au sens strict epargne brute / FBCF) permet d'évaluer la capacité des entreprises à financer elles-même leurs projets d'investissement à travers leur épargne).
Dès lors, il faut d'abord examiner l'effort d'investissement des entreprises (courbe rouge) puis rechercher des éléments d'interprétation éventuelle avec les deux autres courbes.
Le taux d'investissement est en baisse depuis 1969 (on passe de 25 % du PIB en 1960 à 19 % en 2005). Pourtant, la situation financière des entreprises ne s'est pas dégradée: depuis 1983 (c'est le tournant de la politique de rigueur), le taux de marge s'améliore. Une plus grande partie des richesses revient à l'entreprise qui ont donc (en partie) retrouvé le chemin des profits. D'ailleurs le taux d'autofinancement s'élève fortement durant les années 1980 et 1990. Logiquement, profit et investissement devraient être corrélés: une entreprise qui réalise des profits pourra par la suite investir (cf théorème de H.Schmidt: les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain qui sont les emplois d'après-demain). Pourtant, quand on regarde le graphique, on s'aperçoit que cette relation ne se vérifie pas toujours: en 1968-1974, le taux de marge augmente, le taux d'investissement baisse. Même remarque pour la fin de la période: le taux de marge est élevé depuis 1983, et pourtant le taux d'investissement continue, malgré quelques variations, de baisser. Les entreprises ont utilisé leruirs profits à d'autres fins: se désendetter, spéculer, épargner... Les entreprises sont-elles trop frileuses ? La demande anticipée est-elle défavorable ? Il faudrait avoir d'autres documents pour avancer des éléments de réponse.
Alors quoi, elles sont pas belles mes courbes ????
Je sais que beaucoup trouve cet exercice aride, difficile, certains ne comprennent pas toujours le sens et l'intérêt....
Je pense pourtant que ce type de graphique permet de donner des repères économiques comme une carte routière. Si l'on veut se repérer, il faut d'abord connaître le point de départ et d'arrivée (ici, le sujet concerne les transformations de l'économie française) , puis d'identifier les grands axes (et non les détails). Enfin, on arrive à destination puisqu'on a réalisé une analyse des transformations de l'économie...
Pour cela, il faut évidemment posséder des savoirs (le sens des données chiffrées) et des savoir-faire (faire des liens, exercer son regard et son esprit critique...).
Certains préfèrent les textes: j'ai trouvé un article qui me parait intéressant et qui, comme les graphiques, balaient les tendances de long terme de l'économie française. Voir ici le billet de Verel.
Quant à ceux qui renoncent (à réviser, à analyser), je n'ai qu'une chose à leur dire:
Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse.
Invité de France 2 jeudi soir, Nicolas Sarkozy a abordé les questions économiques et sociales qui lui paraissent centrales. Parmi les nombreuses mesures envisagées, il prône le retour à un capitalisme familial (ce n'est pas nouveau voir ici).
La pensée unique dit que le capitalisme familial c’est fini, qu’il n’y a plus que le capitalisme financier. Mais une autre politique est possible. Une autre politique est nécessaire. Parce que dans le capitalisme financier, l’entreprise cesse trop souvent d’être une communauté humaine. Parce que dans le capitalisme financier il n’y a plus aucun lien entre l’actionnaire et le salarié. Parce que dans le capitalisme financier lorsqu’il est totalement livré à lui-même, le prédateur et le spéculateur ont tendance à prendre le pas sur l’entrepreneur.
Si je suis élu, je ferai tout pour rééquilibrer le capitalisme au profit du capitalisme familial et des entrepreneurs.
Nicolas Sarkozy, Discours à Lille (28/03/07)
Essayons de voir quels sont les arguments qui militent en faveur d'un "capitalisme familial" et ceux qui, au contraire, mettent en lumière les risques, les limites de cette approche.
Ce sera à vous lecteurs (rices) de trancher, ne l'oubliez pas. Mon propos se borne à apporter quelques éléments de réflexion.
les vertus d'un capitalisme familial
D'abord, on peut définir cette notion de façon assez sommaire par le fait que le capital d'une entreprise soit contrôlé par des familles. Il s'agit donc de sociétés contrôlées par des personnes physiques qui ont placé leur fortune dans le capital de cette société et donc disposent d'un pouvoir de nomination et de révocation des dirigeants. C'est le cas, en France, de l'Oréal, Peugeot, Michelin, le groupe Mulchiez (qui détient Auchan, Phildar, Decathlon, Leroy-Merlin...) pour les plus grandes; mais c'est surtout le cas de toutes les PME qui constituent l'essentiel des entreprises en France.
Quels sont les avantages économiques et sociaux de ce type de contrôle ?
- les avantages économiques:
D'abord un constat: si l'on prend plus de 100 sociétés familiales côtées à la Bourse de Paris, on s'aperçoit qu'elles dégagent une rentabilité économique (capacité des capitaux investis à générer un revenu) de plus de 15 % par an sur 5 ans alors que les entreprises du SBF 250 ont une rentabilité de 12.5 % par an (source: Enjeux les Echos, avril 2003). Elles sont donc plus performantes.
Comment l'expliquer ?
- Lorsqu'elles vont sur les marchés financiers pour obtenir les capitaux nécessaires pour financer leur projet d'investissement, elles gardent le contrôle de l'entreprise et se mettent à l'abri de la pression des marchés financiers et de leurs impératifs de rentabilité immédiate. - Elles ont un capital confiance plus élevé du fait de la structure de leur capital: les dirigeants se connaissent mieux, idem pour les relations entre dirigeants / salariés et entre l'entreprise et ses partenaires (clients, fournisseur, banques...).
- les avantages sociaux: Une étude en 2000 (Allouche et Amann citée par O.Bouba Olga in "les nouvelles Géographies du capitalisme" Seuil 2007) montre que:
- ces entreprises ont une politique de fidélisation des salariés plus forte: l'âge et l'ancienneté des salariés est plus élevée, la flexibilité de l'emploi est plus faible, les dépenses de formation des salariés y sont plus élevées également. - l'échelle des revenus est comparativement moins inégalitaire: les dirigeants des entreprises familiales ont un salaire en moyenne inférieure de 20 % aux dirigeants des entreprises non familiales, l'éventail des rémunérations est moins large.
Alors, est-ce le modèle idéal d'entreprise ? D'un côté, il y a aurait le "méchant capitalisme financier de type anglo-saxon" et de l'autre le "bon capitalisme familial" qui réconcilierait efficacité économique et justice sociale ?
les limites du capitalisme familial
- ce capitalisme n'empêche pas les délocalisations. Nicolas Sarkozy a utilisé cet argument à propos d'une question posée par une ouvrière d'Arena qui a délocalisé une partie de sa production. On peut citer le cas d'Aubade étudié ici. La structure de l'actionnariat n'est qu'un élément parmi d'autres. L'échec du mouvement de grève des ouvriers de Peugeot qui réclamait 300 euros d'augmentation montre aussi que cela n'est pas, loin de là, une garantie de gestion sociale.
- ce capitalisme, on l'a bien vu au XIXème siècle a assuré sa pérennité par une gestion très paternaliste (cf Schneider au Creusot qui protégeait davantage ses salariés mais qui exigeait d'eux une soumission et rejetait toute implantation syndicale). Il a fallu créer une protection sociale pour que les salariés soient moins dépendants du bon vouloir du patronat.
- ce capitalisme peut-il se développer dans les secteurs où les innovations radicales exigent des adaptations permanentes ? La question mérite d'être posée car on sait que, dans ce type d'entreprise, la prise de décision est plus longue. - le retour du capitalisme familial ? mais celui-ci n'a pas disparu, loin de là: l'OCDE estime que 75 % des entreprises des pays industrialisés (soit 50 % des salariés) sont des entreprises familiales. En France, 45 % des sociétés du CAC 40 sont contrôlés par des familles. On est donc loin d'une disparition, et pourtant les problèmes d'efficacité économique et de gestion des relations sociales demeurent.
- Le capitalisme familial peut aussi conduire au management héréditaire dans lequel le fils succède à son père (je ne citerais pas d'exemple tellement ils sont cruels). On sait que la France souffre d'un insuffisant renouvellement des élites à la fois étatiques et entrepreneuriales...On peut lire ici un excellent livre à ce sujet. Sur le journal du Net, quelques grandes dynasties familiales
Les industries culturelles semblent, elles aussi, changer de mode de fonctionnement avec les mutations actuelles. Depuis quelque temps, un nouveau concept est sorti: the long tail ( la longue traine vous avez ici l'article de wired qui traite du sujet).
De quoi s'agit-il ?
Le schéma ci-dessous permet de visualiser la longue traîne et d'en comprendre la logique:
Pour C. Anderson (celui qui a popularisé ce concept voir la video), nous sommes en train de passer du marché de masse où le top 50, les best-sellers du livre et les blockbusters du cinéma règnent (partie gauche du graphique "body": des ventes importantes sur peu de titres) à un marché composé de millions de niches où les choix très éclectiques des consommateurs se répartissent sur des multitudes de titres (partie droite du graphique "long tail": des ventes faibles sur une grande variété de produits)
Ainsi, des produits ayant une faible demande (ou faible popularité dans les moteurs de recherche ou les sites de e-commerce) peuvent représenter une part de marché égale à celle des produits les plus vendus.
Dès lors, l'objectif des sociétés basées sur cette Longue Traîne comme Amazon est de monétiser (avec profits) la zone de demande où celle-ci est tellement faible qu'aucune rentabilité ne pouvait être envisagée.
Quels sont les facteurs explicatifs ?
Internet va modifier deux caractéristiques de cette longue traîne:
1 / sa longueur (c'est-à-dire le nombre de produits disponibles).
Ainsi, le 18 avril, Amazon annonce que son service de stockage via internet vient de franchir le cap des 5 milliards d'objets stockés (alors qu'il n'y avait que 800 millions en juillet dernier !!!!!!!)
2 / son épaisseur (c'est-à-dire la demande pour ces produits).
De plus en plus de personnes produisent (voir la vidéo sur Lego) et consomment des biens culturels très divers (et ne se cantonnent plus de quelques hits du type top 50).
Pour que ce modèle économique fonctionne, il faut plusieurs conditions:
=> d'abord évidemment, il faut absolument réduire les coûts de stockage et de distribution (il est alors rentable de vendre des produits peu demandés). Pour cela, une attention très forte doit être accordée à la logistique des stocks et de la distribution.
Internet va permettre de réduire les coûts de stockage et de distribution en supprimant quelques intermédiaires et en permettant d'être plus réactif.
Dans un schéma classique, le coût de production d'un CD atteint environ 15 $ dont la moitié provient de frais de distribution, de packaging et des marges du détaillant.
Avec la distribution sur internet (via Itunes store par exemple), les coûts baissent considérablement (sur un album à 12 morceaux, on atteint un coût de 9.5 $ l'album soit une baisse de 60 % !)
=> ensuite, le développement d'outils à bas prix (ou gratuits comme les logiciels libres) permet à chacun de produire à bas coût des biens culturels (cf l'exemple de Kamini déjà cité dont il me semble que le clip vidéo a coûté une somme très modique).
Cette évolution permet la créativité et la longue traine s'allonge puisque de plus en plus de niches culturelles sont créées.
=> enfin, il faut que les consommateurs qui ont l'habitude des "hits", des produits de consommation de masse puissent explorer la longue traîne. Le truc génial, c'est le système des recommandations.
Un exemple ? Bon, il n'y a qu'à demander: en ce moment, j'adore Joss Stone. Je me rends sur Amazon ici.
En bas de la page, je trouve : une incitation à acheter un autre album (excellent aussi) d'Amy Whinehouse et surtout la rubrique "les internautes qui ont acheté cet article ont également acheté....". Il y a tout un système qui permet d'inciter le consommateur à explorer différentes pistes. Astucieux, non ?
Voici un schéma qui matérialise cet effet:
Ainsi, par le biais des recommandations, on amène quelqu'un qui achète un produit de masse (je veux parler de Britney spears) à découvrir d'autres artistes, moins commerciaux, plus créatifs (et je n'ai rien contre Britney spears, vous le savez mode private joke ^^)
Quelles peuvent en être les conséquences ?
Par rapport au débat sur l'uniformisation culturelle engendrée par la mondialisation, on a ici quelques arguments à faire valoir:
- si ce modèle fonctionne, alors l'uniformisation culturelle n'est pas pour demain.
En effet, dans l'effet longue traîne, les niches culturelles se développent, il n'y a plus une culture de masse qui uniformise, les goûts culturels les plus variés (et les plus minoritaires) sont viables économiquement.
- Ce modèle suppose une extension des moyens de diffusion (internet haut débit, multiplications des chaînes de télévision, des sites etc...).
Avant, il y avait quelques canaux traditionnels. Ce qui explique que ces médias choisissent le programme qui rassemblera le plus de monde (donc pas forcément le plus riche culturellement: la culture TF1 qui regroupe 40 % de l'audience correspond à ce modèle fordiste de production à coût décroissant de biens standardisés).
Si les canaux se multiplient, alors chacun pourra regarder les productions qui l'intéressent, la variété augmente et la diffusion d'oeuvres culturelles au départ confidentielles est plus aisée...
A la longue, on ne se traine plus...^^
Cette vidéo m'a littéralement scotché, bluffé, fait tomber par terre, étonné
Il s'agit du renouveau de la stratégie de Lego, en application du modèle de la longue traîne. Regardez la, vous ne serez pas déçu (on est toujours de grands enfants, non ?)
J'ai trouvé une application politique très originale (et optimiste) de la longue traîne (rendez-vous dimanche pour vérifier la validité de cette thèse ^^). C'est en anglais, mais facile à comprendre. Regardez jusqu'au bout, car là aussi vous serez comme moi bouleversifié, interloqué, surpris, subjugué, étonné... Il s'agit surtout de la page 9 à 15...
La question est de savoir s'il s'agit d'un nouveau concept à la mode (comme il en sort si souvent, y compris en économie) ou d'une réelle (r)évolution.
Je vais commencer quelques billets sur le thème de la mondialisation. Celui-ci va me servir d'entrée en matière pour réfléchir à cette question.
Le concept de mondialisation est lui-même difficile à délimiter,Wikipédia donne quelques éléments qui n'épuise pas le sujet (loin de là).
La mondialisation comprend deux processus:
- l'internationalisation: l'essor des flux économiques entre des Etats-Nations. On peut l'évaluer par les flux du commerce des marchandises, des services et des flux financiers principalement.
- la globalisation: les marchés nationaux sont de plus en plus intégrés dans une vaste marché mondial. Ce qui implique, à terme, une tendance à la convergence du prix des biens et des facteurs de production (notamment les taux d'intérêt pour le capital et les salaires pour le travail).
Je vous propose simplement plusieurs approches de la mondialisation à travers quelques documents.
1 / "the world is flat" ?
- le livre d'un éditorialiste du Financial Times qui a fait beaucoup parler de lui cet automne "le monde est plat".
Sa thèse est simple: avec les nouvelles technologies, les distances se réduisent, et les obstacles géographiques n'offrent plus de protection. L'auteur présente les évènements qui ont contribué chacun à l'essor de la mondialisation, "les forces qui ont rendu plat le monde" : la chute du mur de Berlin, l'essor des navigateurs internet grand public, les communications des logiciels entre eux, le développement du libre (mouvement open source), la croissance de l'Inde, les délocalisations, l'explosion des transports (UPS), les moteurs de recherche (Google, Yahoo, MSN), les nouveaux outils (mobiles, personnels, virtuels...). On peut se représenter visuellement cette approche à travers ce graphique:
On peut en voir des illustrations à travers ces deux vidéos
2 / Un monde inégal ?
- Une autre approche rejoint la précédente (l'idée d'économie-monde, favorisée par les nouvelles technologies entre autre), mais elle en constitue également une critique. Comme l'écrit Joseph S. Nye sur l'excellent site Project Syndicate
Le monde n'est pas plat, il est " hérissé de pointes ". Si l'on traçait les courbes de niveau de l'activité économique dans le monde, on verrait apparaître de hautes montagnes de prospérité et de nombreux ravins de misère. Qui plus est, les distances sont loin d'être abolies. Même pour des voisins aux barrières tarifaires modestes, comme le Canada et les Etats-Unis, le commerce intérieur est plus important.
On peut prolonger cette vision par l'analyse d'Immanuel Wallerstein en terme d'économie-monde, de centre et de périphérie.
Evidemment, une des représentations de cette mondialisation pourrait être celle-ci:
la répartition des richesses dans le monde
3 / un monde polarisé ?
- Pour Daniel Cohen, cette nouvelle économie-monde est composée de cercles concentriques de prospérité déclinante autour d'un centre de pouvoir. Y coexistent des modes de production très divers: des usines façon XIXeme et des centres de services high tech du XXIème siècle. Ce qui provoque une polarisation des espaces comme lors des révolutions industrielles précédentes (le chemin de fer a marginalisé les bourgs au profit des villes, on peut voir ici les effets du TGV sur le territoire français). La mondialisation n'a fait qu'accentuer le phénomène avec "la banane bleue" de l'Europe. L'auteur montre qu'il existe plusieurs leviers au développement: l'ouverture aux échanges internationaux, la formation d'un capital humain, l'accumulation du capital, les infrastructures sociales, juridiques... Ce qui signifie que le cout du travail n'est pas le seul déterminant dans la compétition mondiale.(la mondialisation et ses ennemis Grasset 2004).
J'ai trouvé cette carte pour se représenter cette approche.
- il y a une autre vision de la mondialisation qui s'incarne dans cette figure (et je sais que certains ont plein de choses à dire à ce sujet^^), celle de la mondialisation culturelle (!). Sans commentaire...
5 / le monde, selon nous...
Pour conclure, j'ai trouvé cette carte qui fait le bilan de l'année 2005 à travers les éditions des 20 heures de TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et Arte. Source: télérama Comme pour d'autres indicateurs, on s'aperçoit que notre vision du monde comporte un certain nombre de biais (européocentristes ?) avec le poids très exagéré du vatican (que l'on peut opposer à celui très faible des continents Africain, de l'Amérique Latine et de l'Océanie). Etonnant, non ?
Petits jeux entre amis:
- quelle est votre mondialisation ? Se rapproche-t-elle d'une de ces visions ?
- pour ceux et celles qui sont en Terminale ES, certaines approches correspondent à des analyses économiques étudiées en classe. Sauriez-vous les reconnaître ?
Nous avions un peu perdu de vue nos "tontons chômeurs": vous ne vous rappelez pas ? Relisez ici, là et encore là. Aujourd'hui, nous retrouvons nos héros à la bonne franquette et au franc parler
- Tiens, Dédé, alors, ca va ? Verse moi une petite poire, là - Bof, tu sais, je passe plus de temps à bavarder avec les pharmaciens qu'avec les patrons de bistrot.... Et toi alors, qu'est-ce que tu deviens ?
- Je suis disponible ! - c'est-à-dire ? T'as perdu ton taf ?
- Ben oui, c'est à cause des délocalisations, ils vont produire les pièces en Chine, mon vieux. Tu sers ta tournée ?
- Ah, ils ont délocalisé... mais alors où va-t-on ? le boulot, y faudra l'faire à Abidjan !... Ou à Hong Kong !... Parce que c'est peut être là-bas qu'le touriste ira porter ses devises, maintenant !... Et encore, ch'parle du connaisseur !... De l'homme de goût !... Pas comme le touriste de style plein-air qui lui n'aura même plus assez d'oseille pour emmener bobonne et ses marmots à la mer...On aura tout vu au pays de Descartes...Tout cela à cause de ces clampins de Pékin, pfff... - Pis là, si tu veux, question thune, c'est light... J'ai dû changer d'appart, je suis en HLM. C'est le choc: quand on fait sonner le réveil, y'a le voisin du dessous qui crie "entrez". La nuit, on entend la France qui se repeuple...On pense à la Chine...On voit des dragons au plafond.
- T'as pas connu, le Pierrot ?...mais si, il travaillait chez Arcelor. Et pis un jour, pareil, délocalisation, restructuration, suppression et plus de pognon...Il avait un petit pécule, mais une fois à la rue, qu'est-ce qu'y devient le pauvre homme, hein ?... Une proie !... Tous les cannibales qui lui secouent son carbure... Ah, entre les chacals de la Bourse, les vautours de l'immobilier et les requins du placement industriel, c'est le grand régal !
- Qu'est-ce que vous voulez, c'est cela la mondialisation: pourquoi certains n'auraient pas tout ? Il y en a qui n'ont rien. Ca fait l'équilibre
- Sers-moi une p...poire Maurice avec les caouètes... Au moins ca, on nous le délocalisera pas !
Ces dialogues sont imaginaires et très librement inspirés des textes de Michel Audiard.
Il nous arrive tous de donner notre opinion sur des sujets divers (moi le premier). Pour autant, lorsqu'on essaye de creuser un peu plus le sujet, on s'aperçoit que les évidences énoncées, les "cela-va-de-soi", s'ils sont pratiques en nous donnant un prêt-à-penser immédiatement mobilisable, peuvent aussi constituer des obstacles à l'analyse des problèmes économiques et sociaux. J'en avais déjà parler à propos des chômeurs, je voudrais le montrer avec les délocalisations, sujet très sensible.
Pour cela, je vous ai dénicher quelques liens très utiles (il y en a d'autres, vous pouvez me les signaler)
- d'abord, une courte vidéo qui donne le sens de la mesure (l'excellente émission les dessous des cartes)
- On peut aborder les thèmes suivants: 1°) Les capitaux français partent-ils vers les pays à bas coûts salariaux ? On trouve des chiffres et des éléments de réponse ici et la. Lesquels ?
2°) La délocalisation n'est pas toujours aussi évidente qu'on le croit: elle engendre, elle aussi, des coûts. Lesquels ?; et on voit apparaître quelques relocalisations, elles sont très minoritaires, mais nous permettent de nous poser des questions: quels sont les déterminants de la compétitivité ?
La vérité n'est jamais amusante sinon tout le monde l'a dirait. Michel Audiard
P.S.: je viens de trouver d'autres liens: -sur l'internaute, des exemples d'entreprises qui se relocalisent en France ici (encore une fois, on peut y trouver les autres déterminants de la compétitivité) - des conférences sur les sociétés transnationales ici et la de Jean-Louis MUCCHIELLI, un spécialiste (en plus la conférence est chapitrée, ce qui est très pratique)
Vous le savez, c'est un des thèmes forts de la campagne présidentielle, il faut réhabiliter la valeur travail.
La gauche accuse la droite de ne pas avoir mené de politique active en matière d'emploi (et la polémique récente sur les chiffres du chômage n'arrange pas les choses) depuis 2002.
La droite ressort l'épouvantail des 35 heures. En effet, un des arguments mobilisés est souvent d'affirmer que les français (surtout après les 35 heures) travaillent moins que les autres.
Ce seront les électeurs qui trancheront, il ne s'agit pas de vouloir trancher une question (qui est avant tout politique), mais d'apporter quelques éclairages sur ce problème du temps de travail (qui je l'ai déjà montré touche beaucoup d'aspects de la vie économique et sociale)
Comment apporter des éléments de réponse à cette affirmation qui paraît frappée du bon sens (hé oui, comme nous sommes le seul pays à avoir pratiquer les 35 heures, on peut en déduire que nous ne sommes pas très travailleurs.) Dans le e-book (voir billet précédent) , on peut trouver les éléments de réponse suivants:
Etape 1: quelle est la durée légale de travail à temps plein ?
Fra
All
Esp
Ita
P-B
R-U
moyenne
Durée hebdomadaire conventionnelle
35
38.2
38.5
38
38.4
36.4
37.4
Jours fériés et congés
36
40.3
33
40.3
35.5
33.5
36.4
Durée annuelle conventionnelle
1 568
1 679
1748
1 672
1 724
1 649
1 673
rang
6eme
3eme
1er
4eme
2eme
5eme
onclusion: un travailleur français ne réalise que 1 568 heures par an, soit 10 % de travail en moins que les pays où la durée du travail annuelle est la plus longue. Nous serions donc le pays où l'on travaille le moins !!!
Problèmes: cet indicateur n'est pas très pertinent. En effet, on ne se base que sur les travailleurs à temps plein. Or, il y a de grandes différences entre les pays dans l'utilisation du temps partiel. il se trouve que la France a, à la fois, l'un des taux de recours au temps partiel les plus bas des pays développés (17,3 % contre 23,8 % en moyenne chez ses principaux partenaires) et la durée du travail dans ce type de contrat la plus élevée (23 heures contre 20 heures en moyenne dans les autres pays). De plus, un autre biais est introduit: la durée hebdomadaire conventionnelle n'est pas toujours la durée habituelle: il y a (entre autre) la question des heures supplémentaires qui doit rentrer en jeu.
Etape 2: quelle est la durée réelle du travail tous salariés confondus ?
Voici donc les chiffres rectifiés, qui prennent en compte les durées habituelles avec le temps partiel.
Fra
All
Esp
Ita
P-B
R-U
moyenne
Durée hebdo habituelle
à temps plein
38.9
39.8
40.3
39.3
38.8
42.7
40.3
Durée hebdo à temps partiel
23
18
19
21
19
19
20
Taux d’emploi à temps partiel (en %)
17.3
32.7
9.1
12.4
46.2
25.4
22.8
Durée annuelle habituelle tous salariés
1 879
1 694
1 994
1927
1 552
1 909
2 011
Heures non travaillées pour congés/jours fériés
- 270
- 262
- 178
- 150
- 167
- 185
Heures supplémentaires
10.7
44.8
5.3
16.3
70.5
0.4
Heures non travaillées pour congés maladies et maternité
- 70.1
- 43.8
- 45.5
- 51.5
-61.5
-66.5
Durée annuelle effective
1531
1468
1767
1715
1378
1631
Rang
4eme
5eme
1er
2eme
7eme
3eme
On s'aperçoit que la hiérarchie est sensiblement bouleversée. La France occupe une position intermédiaire, elle dépasse l'Allemagne et les Pays-Bas. Nous avons, au regard de ces chiffres, deux particularités:
- nous utilisons très peu les heures supplémentaires (10.7 heures contre 45 pour les allemands et 70 pour les hollandais). Soit il existe une marge de manoeuvre pour augmenter le temps de travail et faire face à l'activité, soit les heures supplémentaires ne sont pas déclarées. J'ai peine à croire que les travailleurs français ne réalisent que 10.7 heures supplémentaires par an.
- nous prenons beaucoup plus de congés maladies et maternité (70 heures par an contre 44 heures pour les allemands). Là encore, l'interprétation n'est pas aisée: les lois sociales sont-elles plus importantes ? Le néo-productivisme est-il plus intense en France (ce qui expliquerait les congés maladies...) ? Les travailleurs seraient-ils plus enclins à se mettre en congés maladies ? Quant aux congés maternité, je rappelle que la France est l'un des deux pays d'Europe où la fécondité est la plus élevée (avec l'Irlande)...
Etape 3: quelle est la durée du travail sur toute une vie active ?
Lorsqu'on passe de la durée annuelle du travail à la durée effective sur toute la vie, d'autres éléments doivent être pris en compte: - l'âge de la retraite, l'âge de fin des études. - le taux d'emploi des jeunes et des seniors.
Voici quelques données que j'ai pu recueillir sur le site de l'INSEE.
Taux d’emploi (nb de personnes en emploi / pop. du même âge)
jeunes
55-64 ans
Allemagne
42.0
45.4
Espagne
38.3
43.1
France
30.1
37.9
Italie
25.7
31.4
Royaume Uni
54.0
56.9
UE à 15
44.1
UE à 25
36.8
42.5
La France est là aussi un peu à part: - le taux d'emploi des jeunes est parmi les plus faibles. Cela s'explique en grande partie par la prolongation des études. Faut-il s'en désoler ?
- le taux d'emploi des seniors est très faible. La mise en place des pré-retraites (et divers systèmes) pour écarter les plus âgés du marché du travail (au nom d'un coût du travail plus élevé et d'une productivité moindre) est relativement hypocrite de la part des employeurs (qui sont pour l'allongement de la durée de cotisation retraite) et du gouvernement (dans le plan Fillon sur les retraites, aucun volet n'est consacré aux conditions de travail des seniors, contrairement à d'autres pays).
Nous pouvons avoir une estimation de la durée du travail sur toute une vie:
clé de lecture: Les salariés espagnols et anglais travaillent quant à eux 9 % de plus que la moyenne, les Italiens 3 % de moins, les français et les allemands 4 % de moins. Les hollandais auraient quant à eux une durée tout au long de leur vie inférieure à 7 % à la moyenne des ses principaux partenaires.
Conclusion:
Les français, comme souvent, se trouvent dans une position intermédiaire concernant la durée du travail. Les pays anglo-saxons font exception, mais de là à voir un lien avec le chômage: les Pays-bas sont aussi exceptionnels à plusieurs égards. Ils ont une durée annuelle du travail très faible, on le voit sur le graphique. Mais en même temps, leur taux de chômage est aussi très bas !
Non, non, ce n'est pas du tout ce que vous pensez !
Je sais bien que les sciences économiques et sociales peuvent traiter de sujets très divers, mais je tiens tout de même à ce que SOS...SES...je blogue garde une certaine tenue !
Je voulais parler de l'excellente émission "le dessous des cartes" de JC Victor diffusée sur la chaine Arte.
Cette émission traitre des problèmes géopolitiques, souvent liés à l'actualité, en utilisant des cartes animées. L'angle d'approche privilégie évidement l'aspect géographique, mais on y trouve souvent des éléments économiques, politiques, sociaux et culturels qui permettent de cerner les enjeux d'une question.
voici une vidéo sur les rapports de force dans la mondialisation qui permet d'illustrer le ton et l'approche de cette émission.
A signaler, ce soir (mercredi 14 mars) à 22h 30, une émission sur les délocalisations:
DÉLOCALISATIONS
Géographie mentale, géographie réelle
Recherches et écriture: LEPAC / Frank Tétart Réalisation : Alain Jomier Graphisme : Frédéric Lernoud
On les accuse d’être une cause de chômage et de désindustrialisation. Les délocalisations sont l’un des principaux sujets d’inquiétude en Europe et aux États-Unis. Quelle en est la logique économique ? Quelle est l’ampleur du phénomène ? Et à quelle rationalité géographique répondent-elles ?
:
Pour redonner du sens aux mutations économiques et sociales, des articles et des liens liés aux sciences économiques et sociales, aux débats actuels.