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19 décembre 2006 2 19 /12 /décembre /2006 06:08
Le magazine TIME a désigné tous ceux qui insufflent la vie à Internet, par la production de contenu et le maillage social, comme les personnalités de l'année 2006 (Time: Person of the Year: You).

C'est vrai qu'en ce moment, la mode est au bilan, aux récompenses positives ou négatives (on reçoit le bulletin du trimestre...)

L'idée de Times est sympa... J'imagine que moi aussi je vais m'attribuer des bons points pour avoir contribuer à améliorer le bien être collectif.

En réalité, cet article est l'occasion pour moi de vous présenter les repères statistiques économiques et sociaux élaborés par le Conseil Economique et Social ici. C'est une source d'information souvent très intéressante (voir leur site ici).

Voici une sélection de leurs repères statistiques




bons points: + 5

Je mange mieux, je me soigne mieux, mon médecin est mieux formé, l'hopital s'équipe en matériel de plus en plus performant... mon espérance de vie progresse.
 
Si c'est pas un progrès, alors c'est quoi ?







Voici ce que j'ai trouvé ici qui permet aussi de mesurer les évolutions et les conséquences possibles de ces évolutions.

 
Ouvrier XIXe siècle
Aujourd’hui, en moyenne
Espérance de vie
500 000 heures
(environ 57 ans)
700 000 heures
(environ 80 ans)
Nombre d’heures de travail
200 000 heures
(40 %)
67 000 heures (9,6%)
+ 30 000 heures de formation (4,3%)
Temps de sommeil
200 000 heures
(40%)
203 000 heures
(29%)
Temps libre
100 000 heures
(20%)
400 000 heures (57,1%)
(dont 100 000 devant la télé)
 
D’après Jean Viard, Eloge de la mobilité, Editions de l’Aube, 2006,
citées par Peter Auer et Bernard Gazier, L'introuvable sécurité de l'emploi, Flammarion, 2006, p. 71




Bon point : + 1

Mon niveau de vie a progressé: il y a des signes qui ne trompent pas.

La part de mon budget consacrée à l'alimentation et à l'habillement a été divisée par 2 de 1959 à 2005.

Ce qui va me permettre d'augmenter la part consacrée au logement, chauffage (de 10.4
à 24.7 % de ma consommation), à la santé (de 2 % à 3.5 %), au transport (de 10.4 à 14.9 %) et aux loisirs (de 7 à 9.3 % et ce n'est pas la faute aux 35 heures - air connu-)









Bons points : + 3 points.

En football, nous sommes vice-champion du monde, mais en matière de fécondité, seule l'Irlande nous dépassse (qui, par ailleurs, a connu un formidable développement depuis quelques années)
Nous avons un taux de fécondité qui, même s'il a baissé depuis les années 1950, reste parmi les les plus élevés.
Nos voisins allemands sont distancés largement.







Je vous ai donc fait un article "happy end" et "auto-satisfaction", c'est de saison, non ?
Je vois bien que quelques uns vont chercher des points négatifs et me reprocher de faire la méthode Coué ("Tout va très bien..." air connu). Qu'ils ou elles prennent la parole !
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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 20:43
Je voudrais qu'on mette en discussion l'idée selon laquelle l'ascenseur social est en panne qui a été développée dans cet article ici. Quelques documents permettent de faire le contrepoint.

Quelle est l'évolution de la mobilité sociale des hommes de 1953 à 2003 ?

                                       1953     1970     1977     1985     1993     2003
taux d'immobilité sociale *    50.7%    40%     37.6%   36.5%   35.1%   35.3%

* Sur 100 hommes actifs, ayant un emploi, de 35 à 59 ans, combien appartiennent à la catégorie sociale (CSP / PCS) que leur père ?

source: Vallet L.A., Revue française de sociologie, Janvier-Mars 1999 et INSEE Données sociales 2006.

conclusion n°1: Force est de constater que l'immobilité sociale a baissé depuis 50 ans, donc que la mobilité sociale a progressé. Cette baisse a été forte jusqu'aux années 1980, elle est évidemment beaucoup plus faible depuis  quelques années. Attention ! Etre mobile ne signifie pas mécaniquement que l'on a connu une ascension sociale (on peut aussi avoir connu une mobilité descendante).


Quelle a été l'évolution entre la génération des pères et celles des fils ? Analyse à partir de la table de mobilité sociale Enquête FQP 2003


conclusion n°2: il y a des différences frappantes entre les 2 générations: très forte hausse de la part des cadres (supérieurs et moyens) qui passe de 20 % (génération des pères) à 42 % (génération des fils) alors que la part des agriculteurs baisse fortement, celle des artisans et ouvriers connait également une régression significative. Il y a donc ici mécaniquement une ascension sociale évidente...


Quelle a été l'évolution récente de la situation des jeunes (2002 - 2004) ?

"Ces jeunes ont dû faire face entre 2001 et 2004 à une conjoncture qui s’est considérablementn dégradée. Ainsi, leur taux de chômage, de 11 % en mars 2004, représente presque le double du taux de chômage en mars 2001 des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 1998. Pourtant, ce taux de chômage reste largement inférieur à celui de l’ensemble de la génération qui était de 16 % en 2004. Globalement, 71 % des jeunes en emploi sont en contrat à durée indéterminée trois ans après leur sortie de l’enseignement supérieur et 74 % occupent des emplois de cadre ou de profession intermédiaire. Cependant, l’accès au statut cadre est minoritaire pour les formations en dessous de bac+5.

Avec un taux de chômage de 11 % après trois ans de vie active, les sortants 2001 de l’enseignement supérieur sont dans une situation plus difficile que leurs prédécesseurs de la Génération 98 pour lesquels le taux de chômage était de 6 %. Cependant, leur position face au chômage reste globalement plus favorable que celle des sortants de l’enseignement secondaire. En mars 2004, 16 % de l’ensemble de la « Génération 2001 » est au chômage. Les sortants de l’enseignement supérieur sont également plus nombreux à accéder à un emploi stable : 71 % d’entre eux occupent un contrat à durée indéterminée (CDI) ou sont fonctionnaires, contre 67 % pour l’ensemble de la génération.

source: Ceréq, enquête Génération 2001.

 

Que sont devenus les diplômés 3 ans après avoir réussi leur diplômes ?

conclusion n°3: la situation des jeunes diplômés n'est pas aussi dramatique qu'on pourrait le croire. 70 % ont obtenu un CDI, 43 % sont cadres et ont un salaire médian d'environ 1 500 € (en 2001).
Qui a dit que les diplômes ne servaient à rien ?


 

Quelle a été l'évolution des salaires de 1997 à 2002 ?
conclusion n°4: les moins de 30 ans gagnent moins que les autres, c'est une évidence. Mais leur salaire a progressé plus vite que pour les autres catégories d'âges: + 7.7 % pour les cadres de moins de 30 ans; moins de 2 % pour les cadres de plus de 40 ans. Les salaires des jeunes actifs occupés ont donc progressé plus rapidement que ceux des autres salariés.

Alors ?
Je vous sens un peu troublé(e) par ces documents et les conclusions que l'on peut tirer.
Dans le premier article qui développait la thèse de Louis Chauvel, cela confirmait un sentiment qui est souvent partagé par beaucoup de monde: la panne de l'ascenseur social.

Avec cet article dont la fonction est de servir de contrepoint, on s'aperçoit que les choses sont beaucoup plus complexes que le "prêt-à-penser".

J'aimerais avoir vos réactions, qui, je le sais, ne manqueront pas de se produire.

Il y a là toute la difficulté mais aussi la richesse des sciences sociales.




Cet article doit beaucoup à l'article de Claude Bordes et son blog l'Anti-sophisme dont je suis un fidèle lecteur.

A signaler cette étude de l'INSEE très récente qui rend compte de la mobilité sociale (un lien à visiter impérativement ici)


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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 11:25
Souvent je reproche aux élèves de ne pas s'intéresser à l'actualité économique et sociale. Celle-ci est pourtant une condition de la réussite dans les études. En plus, les mois qui viennent risquent d'être très chargés dans ce domaine.

Alors je me suis mis à chercher sur le net ce qui pourrait les aider. J'ai trouvé le journal de management (voir ici).
Vous pouvez même vous abonner à leur newsletter pour recevoir par e-mail le sommaire de leurs articles, c'est très pratique.

Voici ce qui peut être intéressant cette semaine.

Eric Heyer, directeur adjoint au département analyses et prévisions à l'OFCE, fait le point sur l'état de l'économie et livre ses prévisions pour 2007.


une vidéo des Echos sur le thème de la baisse du chômage ici

un article du journal du management
Pourquoi le chômage baisse-t-il ?
Si la croissance est le premier indicateur de prévision de la demande d'emploi, l'impact démographique est également considérable. L'augmentation du rythme des départs à la retraite a provoqué une diminution de 63.000 chômeurs en 2005 et ce chiffre est en constante augmentation : près de six millions de personnes prendront leur retraite d'ici 2020. Le nombre d'entrées nettes sur le marché du travail (le solde entre arrivées et départs en retraite) a ainsi largement décru, passant de 108.000 en 2004, à 29.000 en 2006.

Le durcissement de la politique de radiation des listes de l'ANPE (décret du 2 août 2005) a souvent été évoqué pour expliquer l'embellie des statistiques. Avec 417.685 personnes concernées en 2005, les radiations sont pourtant en légère baisse par rapport à 2004 (- 1 %), selon les syndicats d'agents de l'Agence. 95 % d'entre elles ont visé des chômeurs n'ayant pas répondu à des convocations, sans se justifier. Toutefois, il faut limiter la portée de ces radiations qui touchent également des personnes qui retrouvent du travail sans l'aide de l'ANPE (la moitié, selon les syndicats d'agents).


Ayant également un impact sur le nombre de demandeurs d'emploi, la Convention de reclassement personnalisé (CRP) offre aux salariés licenciés pour motif économique (environ un tiers des licenciements) de bénéficier d'un ensemble de mesures parmi lesquelles un stage professionnel d'une durée de huit mois maximum. Cette mesure s'applique dans toutes les entreprises de moins de 1.000 salariés depuis le 1er juin 2005. Pendant cette période, le bénéficiaire a le statut de stagiaire de la formation professionnelle et il est donc exclu des listes de l'ANPE. Au 30 avril 2006, on dénombrait 54.000 adhésions à cette convention sur toute la France.

Enfin, parallèlement à l'amélioration de la situation de l'emploi, le nombre de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion a augmenté de 4,7 % en 2005.

source: http://management.journaldunet.com


Chômage en France métropolitaine au sens du Bureau International du Travail (Données corrigées des variations saisonnières, en fin de mois - source : Insee)

Mai 2005
Avril 2006
Mai 2006
Evolution sur 1 mois
Evolution sur 1 an
Nombre de chômeurs (en milliers)
2.757
2.544
2.499
-1,8 %
-9,4 %
Taux de chômage - Ensemble
10,1 %
9,3 %
9,1 %
-0,2 %
-1,0 %
Hommes
9,2 %
8,6 %
8,4 %
-0,2 %
-0,8 %
Femmes
11,0 %
10,2 %
10,0 %
-0,2 %
-1,0 %
Moins de 25 ans
22,8 %
22,0 %
21,9 %
-0,1 %
-0,9 %
De 25 à 49 ans
9,3 %
8,5 %
8,3 %
-0,2 %
-1,0 %
50 ans et plus
7,0 %
6,4 %
6,3 %
-0,1 %
-0,7 %



une interview de l'auteur sur l'année 2006 et les perspectives 2007

Quel bilan dressez-vous de l'année économique qui s'achève ?
Eric Heyer. Le bilan pour 2006 est plutôt bon, même s'il faut émettre quelques réserves. Il est plutôt bon notamment par rapport au consensus pessimiste qui s'était établi entre les économistes il y a un an. D'une part, la France devait continuer de perdre des parts de marché à l'export et le commerce extérieur devait amputer, en 2006 comme sur la période 2003-2005, la croissance d'un point. D'autre part, la consommation des ménages était soutenue par la baisse de l'épargne et nous ne voyions pas de raison pour que ce comportement continue. En résumé, ce qui jouait en négatif devait continuer d'aller mal et ce qui contribuait positivement à la croissance devait prendre fin. Mais ces prévisions se sont révélées trop pessimistes.

Les pertes de parts de marché se sont stabilisées en France et n'ont pesé que d'un peu moins d'un demi-point sur la croissance. Quant à la demande intérieure, elle est restée dynamique, d'une part car les ménages ont continué de désépargner, d'autre part car le chômage s'est réduit. Au final, 2006 a été non seulement meilleure que ce qui était attendu mais également meilleure que 2005 (2,3 % contre 1,2 %).

Qu'en est-il du bilan pour les entreprises ?
Il est en demi-teinte. Les grandes entreprises, cotées au Cac 40, sont dans une situation financière et opérationnelle formidable. Leur rentabilité économique et financière n'a jamais été aussi haute au cours de ces quinze dernières années. En revanche, les informations que l'on recueille sur les PME et les TPE sont moins bonnes. Leurs marges sont plutôt dégradées et elles réalisent moins de profits.

Pour 2007, vous prévoyez une croissance du même ordre que celle de 2006. Quel rôle va jouer la consommation des ménages ?
On devrait assister à un arrêt de la tendance des ménages à désépargner, ce qui jouera négativement sur la consommation. Mais plutôt que de repartir à la hausse, le taux d'épargne devrait se stabiliser. En revanche, le chômage devrait continuer à régresser, ce qui dégagera du pouvoir d'achat. La consommation devrait au final rester dynamique et progresser de 2,5 %, contre 2,8 % en 2006.

Redoutez-vous les retombées de la flambée des prix du pétrole sur la consommation en 2007 ?
Les effets du choc pétrolier se sont déjà fait sentir ces deux dernières années. Il est ainsi venu amputer la croissance de 0,5 point en 2005 et de 0,4 en 2006, soit un impact de 0,8 point en moyenne sur la consommation. Ces retombées n'ont pas été catastrophiques car il n'y a pas eu d'effet de second tour. En effet, par le passé, une hausse des prix comme celle qui a suivi le choc pétrolier aurait conduit les ménages à revendiquer des hausses de salaires, elles-mêmes répercutées sur les prix, créant une boucle prix-salaires. Cet effet ne s'est pas enclenché cette année : ce sont les ménages qui ont absorbé les hausses de prix.

Sur quoi repose la poursuite de la baisse du chômage que vous anticipez ?
L'effet démographique explique l'ampleur de la baisse du chômage pour 2007 (- 0,7 point). En effet, la population active ne devrait croître que de 30 à 40.000 personnes alors que 180.000 emplois devraient être créés. Par comparaison, ces 180.000 emplois n'auraient pas permis de faire baisser le chômage en 2000, quand la population active progressait de 280.000 personnes.

Comment devrait évoluer l'investissement, notamment celui des entreprises ?
Il va continuer de progresser autour de 3,5 % pour les entreprises et de 3 % pour l'ensemble de l'économie, soit plus que la croissance. Cela traduit une hausse du taux d'investissement. Sa contribution à la croissance devrait ainsi rester stable à 0,4 point en 2007. Les hausses de taux d'intérêt de 2006 vont cependant peser un peu sur les entreprises mais aussi sur les ménages. Au lieu de soutenir l'activité, cela va l'amputer de quelques dixièmes de points. Dans un scénario d'inflation maîtrisée, les hausses des taux ne me paraissent pas indispensables.

Comment va se comporter le commerce extérieur français l'an prochain ?
On va assister à un ralentissement des exportations qui ne progresseront que de 5,8 %, contre 8,2 % en 2006. La France va en effet subir une perte de compétitivité face aux pays extérieurs à la zone euro, du fait de la hausse de la monnaie unique. Mais elle va également être pénalisée au sein de la zone euro par l'instauration d'une TVA sociale en Allemagne (cf ci-contre). Enfin, le ralentissement de la demande mondiale devrait contribuer au ralentissement des exportations françaises. Parallèlement, les importations devraient progresser plus vite (+ 6,6 %), contribuant à une dégradation du solde extérieur.

Quels indicateurs faudra-t-il plus particulièrement suivre en 2007 ?
Le pari pour 2007 porte surtout sur le commerce extérieur. Nous anticipons qu'il ne contribuera négativement à la croissance qu'à hauteur d'un demi-point. Mais le peu de croissance que nous prévoyons peu s'évanouir si le commerce extérieur l'ampute d'un point, comme cela s'est vu les années passées. La hausse de l'euro est donc à surveiller de même que celle des taux d'intérêt. Il faut également suivre les décisions de l'Italie et surtout de l'Espagne sur la question de la TVA sociale. Nos deux voisins pourraient en effet être tentés de suivre l'exemple allemand pour résorber leur déficit commercial.

source: http://management.journaldunet.com

Alors, quelles sont les principales explications économiques avancées ? Ces explications, vous paraissent-elles pertinentes ?
 
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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 08:15
Je voudrais présenter ici des documents sur la mobilité sociale
Ce thème, grand classique de la sociologie est revenu sur le devant de l'actualité médiatique ces dernières semaines.

La preuve ? Le Nouvel Observateur de cette semaine au titre évocateur ne manque pas l'occasion de soulever le problème de ce "fameux ascenseur social".
Les articles (dont quelques uns sont signés de Florence Aubenas) révèlent un traitement "journalistique" du problème: beaucoup de symboles et de témoignages qui sont certes très intéressants, mais qui, personnellement, me laissent "un peu sur ma faim" (je sais, vous me direz, déformation professionnelle).




Que peuvent nous apporter les sciences sociales au sujet de cette idée répandue dans toute l'opinion: "l'ascenseur social est en panne" ?
Il convient de s'appuyer sur les recherches actuelles. Je voudrais alors saisir la parution d'un livre d'un sociologue (Louis Chauvel) dont les analyses feront l'objet de ce premier article. Ensuite, un autre article apportera d'autres éléments de réponse qui serviront de contrepoint à cet article.

Qui est Louis Chauvel ? Voici son site personnel ici
Je vous conseille d'écouter les fichiers audio sur Europe 1 et france inter.

Un extrait d'une interview de Louis Chauvel au journal gratuit 20 minutes du 23/10/06 (source complète ici)






A quoi voit-on ce décalage entre générations ?

Les jeunes qui ont défilé contre le CPE ont pris conscience qu'avec un niveau d'études souvent supérieur à celui de leurs parents, leurs débuts dans la vie active sont bien plus compliqués. Un bon indicateur est aussi la relation que l'on a à la voiture. Des études montrent que dans les années 70, la vieille 2CV convenait plutôt à des personnes âgées. Les jeunes se portaient plutôt vers les voitures neuves. Aujourd'hui, au contraire, ils veulent reprendre le véhicule de leurs parents.

Depuis quand observe-t-on cette crise ?

Difficile de donner un point de départ précis. Il vaut mieux réfléchir en terme générationnel. Tous ceux qui sont entrés sur le marché du travail après le début des années 70 ont assisté à la fin de « trente glorieuses ». Pendant les années 80, on a vu arriver la nouvelle pauvreté, avec le RMI et le chômage de masse. Plus récemment, l'événement marquant est l'éclatement de la bulle Internet.

Les jeunes ne peuvent-ils pas compter sur l'aide de leur famille ?

A moyen terme, la solidarité familiale permet d'amortir les difficultés matérielles. Mais elle conduit aussi les jeunes à accepter des salaires trop bas. En miroir, l'importance que prend la famille marque aussi un affaiblissement de la méritocratie traditionnelle. Dans certaines professions, à compétence égale, le piston est devenu déterminant.

Peut-on relier cette analyse aux émeutes qui ont touché les banlieues en 2005 ?

Le désarroi des classes moyennes resurgit forcément sur les classes populaires. Si les temps sont incertains au niveau intermédiaire, une ascension sociale semble devenir totalement improbable.


Les nouvelles générations devant la panne prolongée de l'ascenseur social


Le premier élément concerne la dynamique de la structure sociale, qui peut être

objectivée au travers de l'évolution de la répartition des ressources économiques, comme le salaire : en 1975, les salariés de cinquante ans gagnaient en moyenne 15 % de plus que les salariés de trente ans, les classes d'âge adultes vivant alors sur un pied d'égalité. Aujourd'hui, l'écart est de 40 %  : les fruits de la croissance économique, ralentie depuis 1975, ont été réservés aux plus de 45 ans (...)


Inégalités de niveau de vie de différentes classes d'âges (1979-1999) (rapport interdécile)



 
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
60-64
1979
2.7
2.8
3.2
3.6
4.2
4.9
5.7
5.1
1999
3.1
3.5
3.3
3.3
3.8
4.0
4.7
4.1
 

Clé de lecture : en 1999, le revenu des 10 % les plus riches parmi les 25-29 ans était 3.1 fois plus élevé que le revenu des 10 % les plus pauvres parmi les 25-29 ans.

Source : Louis Chauvel, OFCE, Janvier 2006.



Le deuxième ensemble de phénomènes relève des chances de mobilité sociale
intergénérationnelle et des phénomènes de déclassements sociaux, soit par rapport à ses propres parents, soit par rapport au niveau de diplôme atteint . On constate en effet un important revirement des chances d'ascension sociale : les parents de la génération née en 1945, parce qu?ils sont nés en moyenne autour de 1910-1915, ont connu en moyenne un sort difficile.

Un quart d'orphelins précoces, un quart d'enfants d'invalides, une jeunesse dans la crise de l'entre-deux guerres, puis la seconde guerre mondiale. La reprise des Trente glorieuses (1945-1975) les attend, mais ils ont déjà 36 ans lorsque le système de retraite est créé, exigeant d'eux 35 années de cotisations pour une retraite pleine, un contrat pour eux inaccessible : pour la majorité, ce fut une vieillesse misérable dans une société de jeunes riches. 

Pour la génération née vers 1945, les premiers nés du baby boom, l'ascenseur social a bien fonctionné par rapport à leurs parents. Pour leurs propres enfants, nés vers 1975, ces conditions d'ascension sociale sont souvent compromises, ces jeunes d'aujourd'hui étant les enfants non plus d'une génération sacrifiée mais d'une génération dorée.




C'est ainsi que lorsque l'on compare sur près de vingt ans les chances d'ascension sociale et les risques de déclassements sociaux par rapport au père, la classe d'âge 50-54 ans a connu une forte hausse des chances d'ascension, alors que les 30-34 ans ont vu ces chances fléchir. Pour ce qui est des risques de mobilité descendante, les 50-54 ans n'ont pas vu d'accroissement de ce risque, contrairement aux 30-34 ans, qui maintenant font face à presque autant de risques de déclin que d'ascension sur la pyramide sociale.



La question de la valorisation des titres scolaires pose des difficultés plus radicales encore. La seconde explosion scolaire de la fin des années quatre-vingt qui a porté entre 1988 et 1994 de 30 % à 62 % une classe d'âge au baccalauréat, et de 10 à plus de 20 % les titulaires d'une licence, complète largement ce processus où, par surabondance de diplômés par rapport aux positions sociales disponibles, une partie importante des jeunes diplômés ne peuvent plus envisager les mêmes carrières que celles de leurs aînés.

source: Les nouvelles générations devant la panne prolongée de l'ascenseur social, Louis Chauvel OFCE, Janvier 2006






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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 06:15
Je voudrais évoquer les taux d'intérêt mais d'une manière un peu différente.
En effet, il s'agit de rendre hommage à un économiste, des artistes-peintres qui permettent de comprendre notre humaine condition.

Commencons par le taux d'intérêt.
C'est une notion essentielle en économie. Mais elle est souvent difficile à faire comprendre. Essayons donc de comprendre les enjeux.

Le taux d'intérêt qu'on peut définir comme le prix du capital a deux facettes en économie:

- il est un coût pour celui qui va emprunter des capitaux: je paye pour avoir immédiatement des liquidités disponibles.

- c'est un revenu pour l'épargnant ou celui qui a prêté ses capitaux: je suis payé parce que j'ai été vertueux. En effet, j'ai renoncé au plaisir immédiat (la consommation) en accumulant des liquidités (autrement dit j'ai été vertueux).

Fichier hébergé par Archive-Host.com


C'est la conception des économistes classiques
.
Pour ces économistes, nous sommes des acteurs rationnels : des " homo économicus" qui passent leur vie à faire des choix en comparant les coûts et avantages de chaque action.
Ainsi, on peut dire que lorsque le taux d'intérêt augmente:

- on est satisfait si on est épargnant: l'épargne est mieux rémunérée.

- on est déçu si on est emprunteur: le prix du capital s'élève, donc emprunter devient plus coûteux.

Lorsque l'offre de capitaux sera égale à la demande, le taux d'intérêt d'équilibre permettra de satisfaire tous ceux qui veulent emprunter à ce taux et tous ceux qui veulent épargner. Tout est bien dans le meilleur des mondes...


Mais serions-nous des êtres aussi rationnels ? Le capitalisme serait-il un système valorisant les plus vertueux (les épargnants qui ont accumulé) ?

John Maynard Keynes voir ici (économiste britannique 1883-1946)
va révolutionner cette façon de penser. Et de quelle manière !



Pour lui, le taux d'intérêt est le prix d'une angoisse ou d'une incertitude collective.

La société accorde un prix à sa peur de l'avenir.  Le taux d'intérêt est un indice de la peur:

"la possession de monnaie réelle apaise notre inquiétude; et la prime que nous requérons pour nous faire séparer de la monnaie est la mesure de notre degré d'inquiétude" J.M. Keynes (Théorie Générale, 1936)






J'avais étudié cet aspect un peu méconnu lors du passage à l'euro. Diverses enquêtes montraient que plus on est âgé, plus la somme d'argent en liquide détenue était élevée. La liquidité est donc un moyen d'apaiser notre angoisse face à l'avenir, face à la mort.

Pour lui, le taux d'intérêt est la rémunération de la renonciation à la liquidité (celui qui ne prête pas peut rester liquide = détenir de la richesse en monnaie).
Keynes rejette l'approche de l'épargne vertueuse des économistes classiques.
 
« Un acte d'épargne individuelle signifie - pour ainsi dire - une décision de ne pas dîner aujourd'hui. Mais il n'implique pas nécessairement une décision de commander un dîner ou une paire de chaussures une semaine ou une année plus tard, ou de consommer un article déterminé à une date déterminée.
Il déprime donc l'activité consistant à préparer le dîner d'aujourd'hui sans stimuler une activité pourvoyant à quelque acte futur de consommation. » (Théorie générale,1936)




Keynes va montrer que la crise de 1929 s'explique par un désir morbide d'accumulation de valeur (à travers la demande d'actions et la hausse des valeurs boursières).

Les économistes dominants de l'époque expliquaient, en pleine dépression, qu'il fallait que l'Etat veille à l'équilibre budgétaire donc à ne pas dépenser.

Cette peur de dépenser est à l'orgine de la suraccumulation
.

D'ailleurs, les banques favorisèrent également cette obsession de l'épargne. Ce faisant, par leurs comportements, ces acteurs aggravèrent la crise qui se transforma en Grande Dépression.




Autre changement radical: Keynes remet en cause le postulat de la rationalité "économique des acteurs" (vous vous rappelez de l'Homo économicus).

Le spéculateur est un homo économicus angoissé. Il se raccroche à la liquidité, à la possession d'argent, qui est un moyen, illusoire, de dominer le temps.

Les spéculateurs ont des comportements de mimétisme: ils essayent de deviner ce que l'autre va faire.

Conséquence:
ils creusent eux-mêmes leur tombe. En effet, avec ces calculs, ils vendent lorsque les cours baissent, ce qui accentue la crise. Lorsque les cours augmentent ? Ils anticipent de nouvelles hausses, donc ils achètent, ce qui contribue à alimenter la bulle spéculative.

Aujourd'hui, les fonds de pension (qui gèrent l'épargne des retraités américains), les obsédés du CAC40 donnent le sentiment de rechercher le profit à court terme ( une tentative illusoire de vouloir maîtriser le temps ) sans se demander si leurs stratégies ne conduit pas à détruire elle-même l'appareil économique qui a permis de produire ces richesses économiques.
Ne sont-ils pas en train de jouer la poule aux oeufs d'or ?

la fable de la poule aux oeufs d'or (Jean de la Fontaine d'après Esope)

 L'avarice perd tout en voulant tout gagner. 
Je ne veux, pour le témoigner,
 Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un oeuf d'or.
 Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,
S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
 Pour vouloir trop tôt être riches ?

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Cela fait un mois que j'ai acheté l'Anti-Manuel d'économie de Bernard Maris (édition Bréal).
C'est un excellent livre qui possède énormément de qualités: l'article que vous venez de lire s'inspire sur le fond et la forme d'un des passages du livre.
Il pose bien les enjeux concrets et théoriques (sur le capitalisme, l'innovation, l'argent, l'écologie...).
Les textes littéraires (des poétes, des romanciers, des philosophes contemporains...) viennent illustrer des raisonnements économiques.
 Il ne se cantonne pas à une science économique qui expliquerait la totalité de nos comportements, il utilise l'apport d'autres disciplines. En plus, il ne manque pas d'humour.
Vraiment, vous pouvez vous y plonger, même si à priori l'économie vous rebute un peu. Voir ici l'interview de l'auteur
Inutile de vous dire que je l'ai dévoré.


Et vous, avez-vous une préférence pour la liquidité ?

Avez-vous, ces derniers temps, des livres qui vous ont marqué ? Pourquoi ?

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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 13:00
J'ai trouvé deux documents différents sur le thème de l'exclusion dont je voudrais vous faire partager le contenu.
L'émission C dans l'air aborde des points essentiels, avec des invités de qualité.
L'autre document est un témoignage très poignant d'un exemple d'une jeune fille qui a été "sauvée" de l'exclusion.
Je sais que les deux documents peuvent paraître longs, mais je trouve vraiment qu'il apportent énormément d'informations et d'explications sur l'exclusion. Prenez le temps de les lire et de les regarder, vous ne serez pas déçu.

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I / l'émission C dans l'air sur France 5 de 17h50 à 18h50 (rediffusée le soir vers 22h30 sur France 5).

C dans l'air - Les pauvres votent-ils ?
envoyé par analogue



II / Un cas de sauvetage social : histoire d'une jeune précaire racontée par une conseiller de mission locale  d'après DEES mars 2001 (les  prénoms sont fictifs)

 

Sabrina est une jeune fille de 18 ans dont les caractéristiques sociales - fille d'un ouvrier marocain en longue maladie, sortie de l'école en fin de troisième, habitant dans un HLM d'un des quartiers d'immigrés dans une vieille région ouvrière - semblaient l'assigner à faire partie de ceux que certains appellent aussi les « inemployables ».

Sabrina est la troisième d'une famille de six.

Son père, relativement âgé, ancien maçon, est en invalidité maladie ; une de ses deux soeurs aînées est en chômage longue durée, l'autre est décédée dans un accident d'automobile.

Sabrina a quitté l'école sans diplôme après avoir connu les différentes filières de relégation.

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La première fois que Farid rencontre Sabrina dans son bureau de la mission locale, elle avait quitté l'école depuis six mois, elle est restée chez elle à s'occuper de ses frères et soeurs.

Elle a, durant ces 6 mois, rencontré un éducateur de quartier pour qu'il l'aide à trouver un contrat d'apprentissage, elle s'est aussi rendue à l'ANPE mais ne s'y est pas inscrite pour des raisons liées à son évitement des institutions, en particulier avec la peur du face-à-face avec le personnel de ces institutions :

« elle n'a fait que regarder les annonces, sans s'inscrire, elle le justifiait en disant : « ça ne sert à rien, l'inscription à l'ANPE, j'ai pas d'indemnité ». Lors de ce premier rendez-vous à la mission locale, elle choisit Farid comme conseiller pour l'aider à trouver un contrat d'apprentissage dans la cuisine-restauration : « elle me disait à propos des stages : « Tout ce temps pour seulement 100 ? Alors que moi, j'ai des copains qui touchent 300 ? »

 A ce moment, l'argent était sa seule priorité. Farid cherche à faire un diagnostic de sa situation et se rend compte qu'elle avait une représentation assez négative d'elle-même :

« Je sais rien faire à part la cuisine que j'ai fait au collège, je sais pas non plus ce que je vais pouvoir faire » et puis de l'école : « l'école ne m'a servi à rien. Les diplômes, c'est bien, il faudrait que j'en ai un, mais de l'autre côté ça sert pas à accéder à un emploi. »

 

Pour ces recherches de contrat, les conseillers incitent les jeunes à effectuer leurs démarches eux-mêmes.

Sabrina est allée voir un restaurateur, mais la rencontre ne s'est pas bien passée.

Elle s'est présentée en disant : « Vous cherchez des apprentis ? » (sur son ton agressif des banlieues) ; en jean-baskets, avec un look et une attitude qui n'était pas du tout adapté à l'exigence que pouvait avoir l'employeur.

C'est justement l'apparence physique qui avait au premier abord le plus surpris Farid : notamment le fait qu'il ne pouvait pas décider au premier coup d'oeil s'il avait en face de lui une fille ou un garçon.

Elle s'exprimait avec toute une gestuelle : « on sentait bien qu'elle avait envie, qu'il y avait une volonté derrière.

Je sentais qu'elle n'était pas dans une situation où elle est complètement en rupture ou dans une situation dépressive.

 

A l'issue d'un entretien, Farid lui propose de suivre une sorte de stage qui dure six mois et qui alterne périodes en entreprise et cours de remise à niveau.

Ce type d'action comprend à la fois un travail de socialisation et un moyen d'avoir des repères et des informations sur le marché du travail. Cette proposition de stage laisse Sabrina sceptique : les six mois lui paraissent trop courts pour une véritable formation ; elle se demande aussi sur quoi va déboucher cette formation. Farid lui présente les différentes phases : préqualification, qualification puis contrat d'apprentissage.

Sabrina étant trop démunie pour s'inscrire dans un projet de long terme, Farid fera le choix à sa place.

Il lui explique les délais, lui demande une liste des métiers qui l'intéressent avec les contraintes d'horaires, le contenu pour chaque emploi : « Je lui ai demandé si elle se sentait capable de me mettre ça par écrit ».

Ensuite, Sabrina était invitée à venir le revoir pour faire un travail en amont avant de rentrer dans la phase d'orientation. Comme il le craignait, elle n'est pas revenue le voir, elle ne s'est pas présentée le jour de la formation.

Il a cherché à la relancer en contactant la famille qui n'était pas au courant. Par l'éducateur du quartier, Farid apprend qu'elle est chez elle, mais ne donne pas de nouvelles.

 

En fait, elle reviendra voir Farid six mois plus tard.

Questionnée sur son absence au stage et son silence, elle cherche à se justifier : « Je suis partie en Espagne pour chercher du travail. »

Lorsque Farid poursuit l'interrogation, il comprend bien, à travers ses hésitations, qu'elle invente des histoires. Il lui fait gentiment la morale et lui montrant que si elle peut à la limite tenir une telle attitude face à lui, il lui sera impossible de le faire face à un employeur.

A ce moment, Farid set bien qu'elle est fragile, qu'elle se sait en tort. Il cherche à la relancer en tirant profit du fait qu'elle est malgré tout revenue le voir à la mission locale.

Ce qui le frappe aussi, c'est que son problème dentaire s'est aggravé, il cherche à faire le bilan de sa situation vis-à-vis de la Sécurité Sociale. Sabrina n'a pas résolu ses problèmes de papier :


« Je suis allée une fois à la Sécu, ils m'ont demandé un papier, je l'ai donné, mais après, ils ont rien fait. Je suis retournée, ils m'ont redemandé le même papier, j'ai laissé tomber. »

Farid n'ose pas attaquer frontalement la question de son état dentaire, il lui conseille d'abord de s'inscrire à l'ANPE pour bénéficier des droits afférents : la carte de bus, les prestations ANPE. 

Sabrina suivra ses conseils, mais avec un temps de retard comme s'il lui fallait de la maturation pour se mettre dans la peau de ce personnage qui part à la recherche d'un emploi.


« Je dirais qu'elle est un peu dans le schéma que certains jeunes adoptent : je vais trouver un emploi, cet emploi va améliorer toute ma situation, d'avoir des droits, un logement, un permis de conduire.
Elle considérait la santé comme un périphérique, l'emploi, c'était la priorité »

A ce moment, Farid mesure que la question de son inscription à la Sécurité Sociale devient prioritaire, notamment pour régler le problème dentaire. Farid téléphone devant elle à une personne de la caisse primaire d'assurance maladie et prend un rendez-vous pour elle.

 

Lorsqu'elle revient à la mission locale, elle exprime le désir de suivre un stage.

Le jour de l'information collective sur les stages, Farid est présent et constate que Sabrina est présente, sa tenue n'a pas changé, son état dentaire non plus, mais les rendez-vous ont bien été pris.

Lors du stage de six mois, elle doit trouver une entreprise d'accueil. Les formateurs contactent pour elle un restaurant avec lequel ils ont l'habitude de travailler. Un des obstacles principaux qu'elle peut contracter est non seulement sa présentation mais aussi sa manière de parler.

Lors de la période des cours, elle avait « des problèmes de comportement » qui lui ont valu un avertissement :


« Elle fume dans les locaux, elle parle fort, elle invective les gens directement, elle est trop familière et devient vite agressive. »

Les formateurs ont alors négocié avec le restaurateur pour qu'il la mette  « en cuisine » et non dans la salle.

Ce premier stage s'est, selon elle, bien passé. Elle regrettait de ne pas avoir fait « du service ».

L'avis de l'employeur est différent :


« le retour qu'il fait, c'est qu'il sent quelqu'un qui manque de dynamisme, il dit qu'elle ne prend pas d'initiatives, ne pose pas de question, elle s'en va à 17 heures même si elle n'a pas fini sa tâche. »

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A la suite du bilan du stage, Farid profite du sentiment de frustration de Sabrina de ne pas avoir pu travailler en « salle » pour l'amener à faire un travail sur elle même.

C'est une entreprise délicate : il ne faut pas la froisser et en même temps la convaincre que c'est la condition pour accéder aux activités qui impliquent un contact avec le public, c'est-à-dire quitter « les coulisses » pour entrer sur la « scène de l'espace public ».

 

Elle effectue son deuxième stage en entreprise, elle fait l'entretien des chambres, de l'aide en cuisine et de la plonge.

Si « ça se passe apparemment bien pour elle », le constat du second employeur est le même : il insiste sur le manque de motivation, d'intérêt au travail.

Lors du bilan final, les formateurs trouvent que son comportement s'est un petit peu amélioré mais ne valident pas le projet.

Farid lui propose de continuer en préqualification pour quatre mois. Durant cette période, elle travaille chez un restaurateur pour y faire du service mais aussi et surtout de l'entretien. 

Ce qui va caractériser cette période, ce sont ces retards et certaines absences. Elle est agressive avec les formateurs, elle déclare qu'elle veut arrêter, que ces stages ne débouchent sur rien.

Ainsi, elle disparaît pendant quatre mois avant de revenir à la mission locale. Farid constate que la nature de sa relation change, elle éprouve le besoin de se confier de manière personnelle :


« elle me parle de ses parents, d'elle en me disant qu'elle a envie de trouver sa place mais qu'elle se sent un peu bloquée.
Elle me parle de sa soeur qui est décédée, les larmes aux yeux viennent tout de suite. »

Sabrina va revenir plusieurs fois à la mission locale, Farid va lui faire comprendre qu'il ne peut pas la recevoir longtemps, qu'il a aussi un travail, mais il s'efforcera de toujours l'accueillir afin de maintenir le contact.

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Lors des stages avec des employeurs, le contact passe bien avec l'un d'entre eux, gérant d'une chaîne d'hôtel à bon marché.

Suite aux conseils de Farid, elle lui propose de faire un stage de neuf mois en insistant sur le fait qu'elle veut rompre avec l'école.

A la suite de cette demande, l'employeur demande à Farid une réunion pour discuter des possibilités d'insertion de Sabrina :


"vous savez, moi j'ai une certaine expérience. Les jeunes qui sont accueillis en tant que stagiaires, les salariés peuvent les déconsidérer, leur demander d'effectuer des tâches les moins valorisantes. Donc des fois, ça dégénère en conflits, le jeune se sent un peu humilié, il peut y avoir de l'agressivité.
J'ai dit à Sabrina : « si tu as un problème avec une salariée, tu ne règles pas ton problème, tu viens me voir. On le règle ensemble. Si tu règles toi-même ton problème, c'est à moi que tu auras à faire. Donc je fixe un peu les choses au départ, après il faudra qu'elle règle par elle-même ses problèmes. »

De plus, il a non seulement des règles mais aussi une méthode, qui est propre à son entreprise : c'est made and training (faire puis entraîner).

Il fait une démonstration, pour l'exemple, elle fait derrière, ça va pas, il lui refait, il fait preuve de patience, il refait la démonstration. Il lui explique des petites choses : « il y a des petits entretiens à faire, changer une lampe dans une chambre lorsqu'elle est grillée », il lui donne des perspectives : « Tu vas passer à d'autres tâches, le service, t'occuper également de la gestion de l'accueil ». Mais il ne lui donne pas ces responsabilités, il veut vérifier qu'elle puisse atteindre le premier niveau (agent employé des chambres).

 

Sabrina devient très ponctuelle à son travail, elle a de bonnes relations avec les autres, elle accepte les remarques de l'employeur.

Au cours de ces mois, Farid remarque avec satisfaction les transformations de l'apparence physique, à la fois induites par son intégration réussie et permises par son sentiment de bien être :


« Je lui ai donné une blouse au départ en lui précisant que, quand elle sera en contact avec les clients, elle ne pourra plus bosser avec cette blouse. Il faut que tu aies un look un peu plus féminin, ton vocabulaire doit changer. Tu auras une rémunération pour refaire une garde-robe. »




Elle accepte toutes ces remarques. Physiquement, elle laisse pousser ses cheveux, elle met un peu de maquillage, des boucles d'oreilles. Au bout de quatre mois, l'employeur lui offre la possibilité de devenir un jour « adjointe » en CDI.

Il est vrai qu'au fil du temps, il a demandé une formation en informatique pour pouvoir se servir du logiciel spécifique de l'entreprise qui permet de gérer les réservations, de saisir certaines factures.

Sabrina commence à voir des applications concrètes des maths par exemple. Le fait qu'elle puisse avoir un CDI, même dans son discours, la change :


« je vais pouvoir aider ma famille. Je vais avoir d'autres projets, passer mon permis, avoir une voiture. »

Dernier signe important de sa transformation physique et morale : elle travaille dorénavant en jupe.

 

Elle a tenu à remercier Farid pour l'aide qu'il lui a constamment prodiguée. Elle ne le remercie pas en tête-à-tête, mais -procédure inhabituelle chez elle- en lui écrivant une lettre.

Elle a pris le temps de soigner son écriture à la différence des classeurs de stage où rien n'était soigné.

Aux dernières nouvelles, elle a bien décroché un CDI et a suivi sur la Côte d'Azur son patron qui a pris, avec sa femme, un hôtel en gérance.

Histoire exemplaire, cas marginal sans doute mais qui livre les conditions sociales de la réussite d'une réinsertion de jeunes qui sont longtemps sur le fil du rasoir et dont la vie peut, pour des raisons infimes, basculer du « bon » côté comme du mauvais.

 

D'après Stéphane BEAUD, article paru dans le numéro 80 de la revue Travail et Emploi, septembre 1999


 

A signaler: Zone interdite dimanche soir sur M6 à 20h 30 voir ici

 

Comme plus d'un million de Français, Nathalie, France-Lise, Naoufel et Jeanine touchent le revenu minimum d'insertion, communément appelé RMI. Ni fainéants, ni profiteurs, ces chômeurs en fin de droit ont, du jour au lendemain, basculé dans la précarité. En dix ans, leur nombre a doublé. Comment en sont-ils arrivés là ? Témoignages. Nathalie, 25 ans, se demande tous les jours comment elle va nourrir ses trois enfants. Malgré ses diplômes, Naoufel, 28 ans, accumule les entretiens d'embauche sans décrocher de job. Venue de Guadeloupe, France-Lise n'a ni logement ni travail. Quant à Jeanine, 40 ans, elle vit à Lille avec son compagnon dans un appartement insalubre. Depuis quatre ans, elle se bat pour récupérer ses enfants placés dans un foyer par le juge.

 

 

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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 10:47
J'ai trouvé un article très intéressant sur les critères de recrutement des employeurs. Quels sont les principaux éléments pris en compte par les entreprises pour recruter leurs employés ? Comment interpréter ces résultats ? Quels sont les enjeux des évolutions en cours ?

Les critères de recrutement des CDI (contrat à durée indéterminée) des employeurs (source DARES ici) (clé de lecture: 96 % des entreprises considérent que la motivation est au moins une fois sur 2 comme un critère de recrutement)

1 / la motivation: 96.11 % 
2 / la personnalité: 81.87 %
3 / présentation, apparence, soin général : 80.59 %
4 / contenu de l'expérience: 77.30 %
5 / façon de s'exprimer: 75.23 %
6 / disponibilité immédiate: 73.33 %
7 / compétences techniques: 72.24 %
8 / disponibilité horaire: 67.25 %
9 / niveau de formation: 67.76 %
10 / durée de l'expérience: 60.55 %


comment interpréter ces résultats ?

Il est nécessaire de revenir sur les concepts de qualification et compétences, et comprendre les mécanismes à l'oeuvre et les évolutions en cours.

La qualification concerne 3 aspects spécifiques:

a - la qualification individuelle: c'est l'aptitude du salariés à éxécuter la tâche qui lui a été attribuée, c'est aussi l'ensemble de ses savoirs (matérialisés par le diplôme) et savoir-faire (expérience, pratique personnelle). Cela permet au salarié de justifier sa rémunération.

b- la qualification de l'emploi: elle est définie par l'employeur en fonction du poste de travail qu'il cherche à pourvoir.
Il y a donc un enjeu autour de ces définitions: les salariés entendent obtenir la reconnaissance de toutes les capacités acquise tandis que l'employeur ne veut prendre en compte que les qualités nécessaires à l'occupation des emplois.
La confrontation de ces approches se trouve matérialisée dans le troisième sens de la qualification:

c- la qualification salariale officielle. C'est elle qui est reconnue et rétribuée. Elle est issue d'un compromis qui se matérialisait dans les conventions collectives (accord écrit relatif aux conditions de travail et rémunérations conclu entre les organisations patronales et salariées).

Autrement dit, la qualification est à la fois un attribut personnel du salarié, mais également le reflet d'une négociation collective.
L'enjeu est de traduire la capacité des membres d'un groupe professionnel à faire admettre aux autres groupes la place qu'il occupe dans la hiérarchie professionnelle.


Depuis les années 1970, on a tend à remplacer cette logique de qualification par celle des compétences. Quel sens donner à cette évolution ?

Pour occuper un emploi, les qualités requises se limitent de moins en moins aux qualités techniques professionnelles. Des compétences (qu'on peut appeller "savoir - être") sont requises: répondre avec aisance au téléphone, avoir le sens de l'accueil, savoir organiser son travail...

On le voit, ce sont ces compétences qui font la différence entre deux candidats pour un même emploi: lettre de motivations, entretiens, tests psychologiques etc... sont devenus en quelques années de bons moyens pour les employeurs de chercher à évaluer les compétences des candidats.

voici un lien ici qui développe toutes les nouvelles modalités de recrutement des entreprises pour mettre à jour ces compétences c'est étonnant ici

Deux interprétations peuvent être mises en avant:

- version positive:
les "ressources humaines" sont un facteur clé de la compétitivité. La démarche  "compétences" vise à mieux identifier et mobiliser les capacités des travailleurs à agir au sein de l'entreprise et en direction de ses partenaires. Les salariés y trouvent leur intérêt car ils se voient reconnus, valorisés; on cherche à leur faire acquérir de nouvelles compétences.
Cette démarche exige que les procédures d'identification des compétences soient acceptées par le personnel, ce qui suppose l'existence d'un certain dialogue social.

- version négative:
La démarche "compétences" est un moyen de remettre en cause les accords collectifs précedemment négociés avec les syndicats (qui sont ressentis comme une rigidité dans la gestion des "ressources humaines"). Les entreprises veulent alors déterminer et évaluer elles-mêmes les qualités de leurs salariés, dans le cadre d'une relation individualisée avec eux.
Les salariés, en position de faiblesse, sont alors soumis à des risques d'arbitraire et perdent des garanties quant à la reconnaissance de leurs qualités en dehors de l'entreprise.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous subi des entretiens d'embauche ? Quelles étaient les questions posées ? Quels critères étaient mis en avant ?
Si vous étiez employeur, quels seraient alors vos critères d'embauche ?
Apportez vos témoignages et réactions.
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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 10:45
C'est nouveau: je pose la question, et vous m'apportez vos réponses

* mode Ségolène Royal* (je pense que je vais sûrement faire un article prochainement sur elle, en essayant d'investir des éléments de mon mémoire de maîtrise de Sciences Politiques pour comprendre "le phénomène"

Innovons, Inventons de nouvelles façons de faire un blog...

Que proposez-vous ?

un petit court métrage

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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 06:16
Je voudrais juste vous présenter une série de reportages et de documentaires qui me semblent illustrer deux approches totalement opposée de l'entreprise et du travail qui ont chacune leur intérêt mais aussi leurs limites.

         Tu es chômeur ? Crée toi-même ton emploi...

Voici deux reportages de Capital M6 sur de nouveaux emplois de services

MYConcierge - Envoyé Spécial
envoyé par myc

Les reportages permettent de comprendre ce qui est en jeu dans ces emplois: le service rendu. Il s'agit de s'adapter aux exigences du marché.
 
Evidemment, l'angle d'attaque du reportage est celui de "capital": on néglige les rapports de force et les enjeux de pouvoir pour mettre en avant les "sucess story" ou les échecs de ces entrepreneurs.

On peut souvent avoir l'impression que ces reportages mettent en avant la logique de l'entreprise, de l'entrepreneur et du consommateur, le(la) travailleur(euse) est censé(e) adopter cette logique.



         Tu es chômeur ? Pourquoi rechercher un emploi ?

Un autre documentaire qui est très critique avec le travail tel qu'il est envisagé dans le "néo-productivisme", il fait le contre-point des deux premiers.

L'approche, au contraire, met l'accent sur les enjeux de pouvoirs (entre l'employeur et les salariés, entre l'entreprise et le client-consommateur).
Evidemment, ici l'impression est toute autre: on critique le travail et la logique de l'entreprise capitaliste.







Travail: Attention Danger
envoyé par mars19


Tous ces reportages apportent des éléments de compréhension au monde du travail et de l'entreprise.


J'avais déjà fait des articles sur ces enjeux concernant le travail et l'emploi:
 le travail quel sens ? ici
Pourquoi travaille-t-on ? ici


Quelles émissions concernant l'économie et la société regardez-vous ?
Avez-vous été marqué(e) par des documentaires, reportages, lesquels ?


A l'époque où j'étais lycéen , il n'y a avait pas beaucoup d'émissions traitant de sujets économiques et sociaux à la télévision.
Je me souviens des Dossiers de l'écran (un film + un débat ensuite) sur quelques sujets de société.

Je me souviens de l'émission d'Yves Montand "Vive la crise" au début des années 1980, de quelques reportages d'Alain Denvers sur les grèves dans l'industrie automobile (en 1983, il me semble)
Je me souviens de Droit de réponse. J'avoue que les souvenirs les plus marquants demeurent les débats houleux dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac (le samedi soir sur tf1): je crois que c'est à partir de cette émission que j'ai pris conscience du rôle des groupes de pression, des conflits d'intérêts.
C'était une autre époque...
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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 06:07
Voici le dernier épisode de cette série qui me permet d'utiliser les concepts de division du travail, progrès technique, emploi et flexibilité.
Les hypermarchés ont en effet l'obsession d'avoir une main d'oeuvre flexible, des horaires souples.

Je voudrais, dans ce dernier article, montrer que des choix importants peuvent être réalisés en matière d'organisation et de condition de travail. Ces choix ne sont pas "techniquement" déterminés: autrement dit, face à un impératif économique (offrir un service, être compétitif), il existe plusieurs manières de s'y adapter.


Cet article s'inspire largement de la Revue Personnel-ANDCP n°391, juillet 1998.

Nous allons comparer 2 hypermarchés de même taille, même type de clientèle et d'environnement concurrentiel.

Ils doivent flexibiliser leurs organisations mais deux stratégies différentes sont mises en place.


         
Exemple n°1: Une hyperflexibilité sur la base d'une gestion autoritaire

- 54 % d'employés sont à temps partiel sur des contrats hebdomadaires courts (20 à 25 heures de travail par semaine), ici il s'agit d'un temps partiel subi.

- des horaires très "flexibles": beaucoup d'heures complémentaires, imprévisibles pour les hôtesses de caisse (certaines sont sollicitées par téléphone chez elles, lorsqu'il y a du monde)

- absence de jour de repos fixe


- aucune formation ni négociation

- pas de progression dans l'échelle des salaires

Quelques remarques du directeur du magasin
Quand ils sont à 20 heures, ils bossent 20 heures. Vous les mettez à 39 heures, il n'y aura pas 39 heures de travail: il y a les pauses, les moments de partir, il y a toujours du temps perdu...
Demain, si j'ai un employé qui part, je le remplace par 2 contrats de qualification. C'est vraiment bien cela, ce sont des jeunes qui en veulent.


Résultats économiques :
le ratio frais de personnel / chiffres d'affaires = 8.5 %,
il est plus élevé que la moyenne  car il y a une rotation du personnel, de l'absentéisme qui augmentent les coûts du travail
Sa marge brute atteint 14 % et son chiffre d'affaires décline lentement d'une année sur l'autre  

Voici un lien qui confirme les dégâts sociaux de cette hyperflexibilité
        
Exemple n°2: Une flexibilité négociée

- 11 % d'employés à temps partiel sur la base de contrats longs (30 heures par semaine), c'est donc plutôt un temps partiel choisi.

- très peu d'heures complémentaires, les derniers recrutements se font à temps plein. Même aux caisses, il n'y a que 3 personnes sur 19 à temps partiel.

- les horaires sont négociés en tenant compte des contraintes familiales, les heures supplémentaires, peu nombreuses, sont récupérées la semaine suivante.

- un système de rémunération et de primes plus favorable que la convention collective. En plus, si les résultats sont bons, il y a un intéressement représentant jusqu'à 2 mois de salaire.

- une mobilité entre les rayons, et entre les caisses et les rayons pour les employés qui sont donc polyvalents.
- le comité d'entreprise se réunit régulièrement, aucun conflit social n'a éclaté.

Résultats économiques:

 le ratio frais de personnel / chiffres d'affaires = 5.75 %, il est plus faible que la moyenne  car la rotation du personnel est quasi-nulle, l'absentéisme est aussi peu élevé.
Sa marge brute atteint 15.21 % et son chiffre d'affaires progresse.



1 / Alors, quel type de flexibilité s'avère le plus souhaitable pour les employés ? et pour l'entreprise ?
2 / Quelles sont les raisons de sa supériorité ?
3 / Pourquoi la gestion des ressources humaines à très court terme présente plus d'inconvénients que d'avantages ?
4 / Pourquoi un tel écart entre ces deux hypermarchés alors que leur environnement est identique ?

Caisse que vous en pensez ?

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