Pourquoi travaille-t-on ? Les enjeux de l'intégration par le travail

Qu'est-ce que l'intégration par le travail ? Comment s'intègre-t-on par son activité professionnelle ? Quels sont les différents types d'intégration professionnelle ? Voici quelques documents et activités qui permettent de cerner les enjeux sociologiques contemporains de l'intégration professionnelle.

Doc.1 :

« définir le type idéal de l’intégration professionnelle ne signifie pas repérer la forme la plus répandue, mais discerner à partir des formes historiques des sociétés contemporaines, les traits principaux qui lui donnent un sens. Dans nos sociétés, l’intégration professionnelle assure aux individus la reconnaissance de leur travail, au sens de leur contribution à l’œuvre productive, mais aussi la reconnaissance des droits sociaux qui en dérivent. Autrement dit, l’intégration professionnelle ne signifie pas uniquement l’épanouissement au travail, mais aussi le rattachement, au-delà du monde du travail, au système de protection constitué à partir des luttes sociales dans le cadre de l’Etat-Providence.

On peut estimer que la première condition est remplie lorsque les salariés disent qu’ils éprouvent des satisfactions au travail. La seconde condition sera remplie si l’emploi exercé n’est pas aléatoire, autrement dit lorsqu’il permet au salarié de planifier son avenir. Ce type idéal qui conjuge satisfaction dans le travail et stabilité de l’emploi peut être qualifié d’intégration assurée. C’est à partir de ce type idéal qu’il est possible d’étudier ses déviations, lesquelles constitueront autant de sources possibles d’insatisfaction pour les salariés. En reprenant les deux conditions, on peut alors distinguer trois types de déviations : l’intégration laborieuse, l’intégration incertaine et l’intégration disqualifiante. »   S.Paugam, le salarié de la précarité » PUF 2000

1°) comment peut-on définir l’intégration professionnelle ?

2°) remplissez le tableau ci-dessous sur les 3 types de déviances par rapport au modèle de l’intégration professionnelle.

	Satisfaction dans le travail	Stabilité de l’emploi
Intégration assurée	+	+
Intégration laborieuse
Intégration incertaine
Intégration disqualifiante

3°) voici une série d’exemples fictifs, dans quel type d’intégration professionnelle peut-on les classer ?

Mr X est agent hospitalier, ses conditions de travail sont bonnes, il s’entend bien avec ses collègues, sa femme travaille dans le même établissement. L’hôpital est situé dans une zone en déclin économique et démographique, sa maternité a été fermée.

Mme Z est une employée depuis 25 ans à la Sécurité Sociale, elle est agent de maîtrise : «  les gens étaient habitués à avoir un poste de travail, à gérer leur dossier. Maintenant, on fait du vrac. Chacun commence un dossier puis c’est la voisine qui termine. Ce qui fait que celui qui reprend le dossier derrière trouve que ce qui a été fait avant n’est pas bien, ça crée de l’animosité. »

Mr Y a été OS chez Renault de 1950 à 1975, il montait des voitures à la chaîne

Mr W haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur a été désavoué dans son service. Il a été muté et son administration lui a donné une mission secondaire.

Mme K est cadre commercial chez Carrefour, elle a intégré une promotion, ses nouveaux collègues l’ont bien accueillie.

Doc.2 :

quelles expressions caractérisent votre situation professionnelle actuelle ? enquête auprès de 2973 salariés in S.Paugam op cit

	Actifs stables	Actifs temporaires
Une équipe	75.3 %	82.8%
Une galère	18.5 %	19.2%
Une jungle	14.1%	17.2%
Une passion	55.4 %	59%
Une course d’obstacles	42.7%	39.5%
Une impasse	9%	18.8%
Une routine	39.1%	37.2%
Une aventure	35%	49.8%

4°) Peut-on dire que le degré d’intégration professionnelle est lié au statut de l’emploi ?

Doc.3 : « on ne travaille pas toujours que pour l’argent. On travaille aussi pour son épanouissement personnel ou encore pour être reconnu socialement. Dit autrement, le travail permet de satisfaire les besoins d’au moins trois dimensions de l’individu : l’Homo faber qui renvoie à l’épanouissement dans l’acte de travail lui-même avec l’idée de « se faire en se faisant » ; l’Homo economicus qui lie la satisfaction du travail à la rétribution en fonction de l’état du marché, enfin l’Homo sociologicus qui fait de la reconnaissance par les autres de son travail effectué un facteur essentiel de rémunération. » S.Paugam, le salarié de la précarité » PUF 2000

1°) quelles sont les motivations de l’individu dans le travail ?

2°) en utilisant les chapitres précédents, montrez que les évolutions actuelles en termes d’organisation et de conditions de travail (salaires, qualification, flexibilité…) ont des conséquences variables (positives et négatives) sur chacune de ces motivations.