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Pour redonner du sens aux mutations économiques et sociales, des articles et des liens liés aux sciences économiques et sociales, aux débats actuels.

Quel diagnostique partager ?

Voici un résumé d'un rapport important disponible ici (format PDf)
Cet article est emprunté au site de Michel Husson

Le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC) décrit une France inégalitaire, dans un rapport remis vendredi au Premier ministre Dominique de Villepin par son président, Jacques Delors.
Ce document pose essentiellement un diagnostic, qui servira de base de travail à une conférence sur l'emploi et les revenus prévue le 14 décembre.
Si le revenu disponible par habitant a cru en moyenne en France de 1,7% par an entre 1993 et 2005,(nous sommes donc en moyenne un peu plus riche chaque année depuis 8 ans),
"il y a indiscutablement un sentiment dans l'opinion publique que la vie est désormais plus difficile", estiment ses auteurs.

Ils insistent particulièrement sur les difficultés d'accès d'une grande partie de la population à un emploi stable.
"La principale source d'inégalité des revenus est l'instabilité et l'insécurité de l'emploi", écrivent-ils. "Si, pour une large partie de la population en âge de travailler, l'emploi est à temps plein et stable, une autre partie (les jeunes, les moins qualifiés, notamment) cumule instabilité de l'emploi et faible taux de rémunération."

L'écart entre le taux de rémunération nette des 10% de salariés de 25 à 54 ans les moins bien payés et celui des 10% les mieux payés est de l'ordre de un à trois, soulignent-ils. Mais si l'on considère le montant des salaires perçus dans l'année, l'écart est alors de un à 13, et même de un à 18 pour les femmes, en raison du cumul, dans la tranche basse, d'emplois à temps partiel et de ruptures d'emploi dans l'année.

Les auteurs soulignent au passage que le smic français est désormais inférieur au salaire minimum en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et même en Irlande et au Royaume Uni.
"Plus que du relèvement du salaire minimum, dont les conséquences sur l'emploi peuvent être négatives, les politiques de lutte contre la pauvreté doivent se préoccuper d'accroître l'emploi continu et à temps plein". Pour ceux qui restent exclus de l'emploi ou d'un emploi suffisant "se pose la question du niveau des minima sociaux, qui est faible", estiment-ils d'autre part

Ils font valoir que d'autres pays européens ont retenu des niveaux de minima sociaux supérieurs en contrepartie d'une plus grande exigence à l'égard des bénéficiaires.

Le CERC attire également l'attention sur l'impact de "l'étalement urbain" et plus particulièrement sur la situation des quartiers défavorisés.
"On ne peut pas encore parler de deux France mais le clivage de l'espace joue un grand rôle", a souligné Jacques Delors lors d'une conférence de presse. "Il y a des gens qui sont loin des bonnes écoles, loin des services publics" et pour qui le coût des déplacements, hors vacances, peut représenter en moyenne 25% du budget du ménage en Ile-de-France, a-t-il ajouté.

Le rapport met en doute l'efficacité des zones d'éducation prioritaire (ZEP) et des Zones urbaines sensibles (ZUS), qui se "surajoutent aux découpages politiques et administratifs déjà existants et accroissent la complexité et le manque de cohérence de l'action publique".
Il plaide pour une "mobilité géographique positive", par la dissémination des logements sociaux et une aide financière aux familles désireuses de quitter ces quartiers ou de mettre leurs enfants dans de meilleurs établissements scolaires

Les auteurs dénoncent d'autre part le fait que 190.000 jeunes sortent chaque année du système éducatif secondaire ou supérieur "sans les moyens de se défendre dans la vie", selon la formule de Jacques Delors.
"Nous pensons qu'un chantier national doit être ouvert pour permettre à tous ces jeunes de retrouver (...) à la fois le niveau de culture générale, le niveau de confiance en eux et les capacités qui leur permettront de se défendre sur le marché du travail".

De façon plus générale, les auteurs du rapport plaident pour des politiques publiques "mieux ciblées" et jugent nécessaire de relever deux défis : assurer un meilleur équilibre entre actifs et inactifs et "retrouver le plus rapidement possible une situation saine des finances publiques pour réduire sensiblement la dette" et retrouver des marges de manoeuvres pour faire face aux "nouveaux besoins sociaux".

Cela me paraît plutôt un bon diagnostique, il reste maintenant aux partenaires sociaux de se mettre autour d'une table et d'avancer.

Qu'en pensez-vous ?
Faut-il se dialoguer avec le MEDEF ? Faut-il chercher à négocier avec la CGT ?
Pensez-vous qu'ils puissent négocier et avancer ?
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M
Personnelementj'ai l'impression d'être l'ouvrier lorsque mon ADORABLE professeur m'explique le fonctionnement de l'économie!!!!!!!!!!!!!
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M
D'abord, il faut être modeste (je le dis toujours, si on avait la solution,il y a longtemps qu'on l'aurait appliquée...). Mais je peux rappeler plusieurs faits:1°) si on regarde notre histoire, ce problème s'est déjà posé à la fin du XIX, lorsque la misère ouvrière était telle que la révolution menacait. Il a fallu des luttes sociales pour qu'un compromis soit mis en place: congés payés, protection sociale, création du SMIG puis du SMIC... Autrement dit, on peut agir là où l'on est en s'organisant, en revendiquant.2°) si l'on raisonne à l'échelle mondiale, il y a beaucoup de choses à faire pour une meilleure régulation de la planète. Le pire étant de laisser le club des pays riches décider du sort de la planète.3°) j'ai fait un article sur le prix nobel de la paix Yunus qui va beaucoup t'intéresser et répondra à tes questions sur ce problème: l'article s'intitule c'est l'histoire d'un gars qui banque (je le considère comme un de mes meilleurs articles à ce jour)
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S
Lors de mes discussions avec diverses personnes au sujet des inégalités, de l'état de la planète qui se dégrade, de la corruption des dirigeants je me trouve toujours confronté à cette réponse déplorable : "on est d'accord, mais on ne peut rien faire à notre échelle..." Je ne suis évidemment pas d'accord avec eux et du coup, la conversation dévie vers autre chose ou s'arrête purement et simplement. Comment argumentes-tu dans ces cas là ?Il me semble qu'il ne suffit pas d'avoir raison pour être entendu, hélas, ni pour remuer les foules. La peur semble bien plus forte à ce petit jeu là. Bon, je suis limite hors sujet avec mon commentaire. Désolé.A bientôt
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P
c'est un peu trop hard pour moi, le boulanger de l'ardeche du sud, mais c'est mieux que "certains blogs" qui n'apportent rien du tout.amicalementjean marc
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W
Cet article résume bien le cours d'aujourd'hui sur les problèmes que pose le smic! je pense que le dialogue permet de confronter les points de vue et de trouver un terrain d'entente en règle général  mais je ne suis pas sure que ça marche vraiment dans cette situation.Personnellement  je ne vois pas quelle(s) solution(s) aux problèmes car il y a toujours une ou plusieurs contraintes plus ou moins difficiles à supporter qui empêche d'avoir un débouché  qui satisface les salariés comme les employés! je pense que la négociation va être dure et risque malheureusement de ne pas être très productive...<br /> Comme idée d'article vous pourriez parler de la poste qui aparament voudrait modifier ses horraires, c'est à dire de mettre en place des heures de ramassage de courrier plus tard dans la soirée (18h voir plus tard il me semble) pour faire face à la concurrence qui se prépare. bonne soirée.
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