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Greece suddenly found itself 25 per cent richer on Thursday after a surprise upward revision of its gross domestic product, the fruit of a change to national accounts designed to capture better a fast-growing service sector – including parts of the black economy such as prostitution and money laundering.
via MSNBC (cf financial Times Europe 28 septembre 2006)
Les Grecs, du jour au lendemain, se sont réveillés 25 % plus riches que la veille: leur comptabilité nationale a décidé de mieux prendre en compte l'économie souterraine.
Elle a donc comptabilisé la prostitution et le blanchiment d'argent dans le nouveau PIB.
Non seulement le PIB a augmenté de 25 % (en dormant si je puis dire), mais en plus, leur déficit public passe automatiquement de 2.6 à 2.1 % du PIB et leur dette publique de 107.5 % à 85 % du PIB. En voilà des comptes plus présentables.
Quand je pense que le ministère de l'économie nous rabat les oreilles avec l'endettement de la France...
Je me demande comment la Grèce va présenter ses comptes à Bruxelles: "on s'est trompé, il a fallu tout recalculer" ou "bien oui quoi, il n'est pas normal de ne pas comptabiliser ces activités, elles aussi créent des richesses..."
Alors on imagine bien d'autres pays suivre la voie: l'Italie le Luxembourg et la Suisse peuvent connaîtrent à leur tour une très forte croissance.
Voici ce que j'ai trouvé sur Wikipédia concernant les limites de la croissance
Le premier type de critique ne porte pas tant sur la croissance en tant que telle que sur l'indicateur qui permet communément de la mesurer -le PIB. Sur une longue période, où se place tout étude sur la croissance, le PIB est, en effet, un indice incertain. Le PIB est censé offrir une mesure quantitative du volume de la production. Toutefois, la mesure de ce volume dans des situations éloignés dans le temps ou l'espace et où la nature même de la production est très différente rend les comparaisons approximatives. Comparer le volume de la production de la France en 1800 et en 2000 n'a ainsi guère de sens : on y produit plus du tout les même produits.
A cela s'ajoutent les critiques plus usuelles portant sur le PIB : il ne mesure pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marrier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant la Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction.
Je dois avouer que c'est un condensé relativement honnête.