M'sieur, M'sieur...comment y faut lire le chiffre ? M'sieur, je comprends pas le document... M'sieur, on n'arrive pas à faire le plan...
Ce sont des phrases que j'entends quotidiennement.
Lorsque l'objectif est d'analyser la dynamique des inégalités, de savoir si les nouvelles formes d'organisation du travail sont réellement nouvelles ou si la flexibilité permet de résoudre les problèmes de l'emploi (pour ne prendre que des exemples récents), les élèves sont souvent désarçonnés par la complexité des problèmes:
M'sieur, les inégalités, elles ont augmenté ou baissé ? M'sieur, mais le toyotisme, c'est bien différent du taylorisme ? M'sieur, la flexibilité c'est de la précarité ?
J'essaye de ne pas répondre directement à leurs questions au premier abord et de comprendre ce qui fait obstacle.
Ils veulent des réponses simples et binaires: oui / non; avant / après (c'est vrai que c'est rassurant).
Ensuite, ils comprennent qu'il faut nuancer mais cela aboutit souvent à des réponses contradictoires (donc pas de réponse, un relativisme absolu ou ce que j'appelle une "réponse de normand": p'tête bien que oui et p'tête bien que non...).
En sciences sociales, il existe une très grande variété de facteurs qui peuvent influencer une variable, une corrélation n'est pas une toujours une causalité...