Souvent je reproche aux élèves de ne pas s'intéresser à l'actualité économique et sociale. Celle-ci est pourtant une condition de la réussite dans les études. En plus, les mois qui viennent risquent d'être très chargés dans ce domaine.
Alors je me suis mis à chercher sur le net ce qui pourrait les aider. J'ai trouvé le journal de management (voir ici).
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Voici ce qui peut être intéressant cette semaine.
Eric Heyer, directeur adjoint au département analyses et prévisions à l'OFCE, fait le point sur l'état de l'économie et livre ses prévisions pour 2007.
une vidéo des Echos sur le thème de la baisse du chômage ici
un article du journal du management
Pourquoi le chômage baisse-t-il ?
Si la croissance est le premier indicateur de prévision de la demande d'emploi, l'impact démographique est également considérable. L'augmentation du rythme des départs à la retraite a provoqué une diminution de 63.000 chômeurs en 2005 et ce chiffre est en constante augmentation : près de six millions de personnes prendront leur retraite d'ici 2020. Le nombre d'entrées nettes sur le marché du travail (le solde entre arrivées et départs en retraite) a ainsi largement décru, passant de 108.000 en 2004, à 29.000 en 2006.
Le durcissement de la politique de radiation des listes de l'ANPE (décret du 2 août 2005) a souvent été évoqué pour expliquer l'embellie des statistiques. Avec 417.685 personnes concernées en 2005, les radiations sont pourtant en légère baisse par rapport à 2004 (- 1 %), selon les syndicats d'agents de l'Agence. 95 % d'entre elles ont visé des chômeurs n'ayant pas répondu à des convocations, sans se justifier. Toutefois, il faut limiter la portée de ces radiations qui touchent également des personnes qui retrouvent du travail sans l'aide de l'ANPE (la moitié, selon les syndicats d'agents).
Ayant également un impact sur le nombre de demandeurs d'emploi, la Convention de reclassement personnalisé (CRP) offre aux salariés licenciés pour motif économique (environ un tiers des licenciements) de bénéficier d'un ensemble de mesures parmi lesquelles un stage professionnel d'une durée de huit mois maximum. Cette mesure s'applique dans toutes les entreprises de moins de 1.000 salariés depuis le 1er juin 2005. Pendant cette période, le bénéficiaire a le statut de stagiaire de la formation professionnelle et il est donc exclu des listes de l'ANPE. Au 30 avril 2006, on dénombrait 54.000 adhésions à cette convention sur toute la France.
Enfin, parallèlement à l'amélioration de la situation de l'emploi, le nombre de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion a augmenté de 4,7 % en 2005.
source: http://management.journaldunet.com
Chômage en France métropolitaine au sens du Bureau International du Travail (Données corrigées des variations saisonnières, en fin de mois - source : Insee) |
| Mai 2005 | Avril 2006 | Mai 2006 | Evolution sur 1 mois | Evolution sur 1 an |
Nombre de chômeurs (en milliers) | 2.757 | 2.544 | 2.499 | -1,8 % | -9,4 % |
Taux de chômage - Ensemble | 10,1 % | 9,3 % | 9,1 % | -0,2 % | -1,0 % |
Hommes | 9,2 % | 8,6 % | 8,4 % | -0,2 % | -0,8 % |
Femmes | 11,0 % | 10,2 % | 10,0 % | -0,2 % | -1,0 % |
Moins de 25 ans | 22,8 % | 22,0 % | 21,9 % | -0,1 % | -0,9 % |
De 25 à 49 ans | 9,3 % | 8,5 % | 8,3 % | -0,2 % | -1,0 % |
50 ans et plus | 7,0 % | 6,4 % | 6,3 % | -0,1 % | -0,7 % |
une interview de l'auteur sur l'année 2006 et les perspectives 2007
Quel bilan dressez-vous de l'année économique qui s'achève ?
Eric Heyer. Le bilan pour 2006 est plutôt bon, même s'il faut émettre quelques réserves. Il est plutôt bon notamment par rapport au consensus pessimiste qui s'était établi entre les économistes il y a un an. D'une part, la France devait continuer de perdre des parts de marché à l'export et le commerce extérieur devait amputer, en 2006 comme sur la période 2003-2005, la croissance d'un point. D'autre part, la consommation des ménages était soutenue par la baisse de l'épargne et nous ne voyions pas de raison pour que ce comportement continue. En résumé, ce qui jouait en négatif devait continuer d'aller mal et ce qui contribuait positivement à la croissance devait prendre fin. Mais ces prévisions se sont révélées trop pessimistes.
Les pertes de parts de marché se sont stabilisées en France et n'ont pesé que d'un peu moins d'un demi-point sur la croissance. Quant à la demande intérieure, elle est restée dynamique, d'une part car les ménages ont continué de désépargner, d'autre part car le chômage s'est réduit. Au final, 2006 a été non seulement meilleure que ce qui était attendu mais également meilleure que 2005 (2,3 % contre 1,2 %).
Qu'en est-il du bilan pour les entreprises ?
Il est en demi-teinte. Les grandes entreprises, cotées au Cac 40, sont dans une situation financière et opérationnelle formidable. Leur rentabilité économique et financière n'a jamais été aussi haute au cours de ces quinze dernières années. En revanche, les informations que l'on recueille sur les PME et les TPE sont moins bonnes. Leurs marges sont plutôt dégradées et elles réalisent moins de profits.
Pour 2007, vous prévoyez une croissance du même ordre que celle de 2006. Quel rôle va jouer la consommation des ménages ?
On devrait assister à un arrêt de la tendance des ménages à désépargner, ce qui jouera négativement sur la consommation. Mais plutôt que de repartir à la hausse, le taux d'épargne devrait se stabiliser. En revanche, le chômage devrait continuer à régresser, ce qui dégagera du pouvoir d'achat. La consommation devrait au final rester dynamique et progresser de 2,5 %, contre 2,8 % en 2006.
Redoutez-vous les retombées de la flambée des prix du pétrole sur la consommation en 2007 ?
Les effets du choc pétrolier se sont déjà fait sentir ces deux dernières années. Il est ainsi venu amputer la croissance de 0,5 point en 2005 et de 0,4 en 2006, soit un impact de 0,8 point en moyenne sur la consommation. Ces retombées n'ont pas été catastrophiques car il n'y a pas eu d'effet de second tour. En effet, par le passé, une hausse des prix comme celle qui a suivi le choc pétrolier aurait conduit les ménages à revendiquer des hausses de salaires, elles-mêmes répercutées sur les prix, créant une boucle prix-salaires. Cet effet ne s'est pas enclenché cette année : ce sont les ménages qui ont absorbé les hausses de prix.
Sur quoi repose la poursuite de la baisse du chômage que vous anticipez ?
L'effet démographique explique l'ampleur de la baisse du chômage pour 2007 (- 0,7 point). En effet, la population active ne devrait croître que de 30 à 40.000 personnes alors que 180.000 emplois devraient être créés. Par comparaison, ces 180.000 emplois n'auraient pas permis de faire baisser le chômage en 2000, quand la population active progressait de 280.000 personnes.
Comment devrait évoluer l'investissement, notamment celui des entreprises ?
Il va continuer de progresser autour de 3,5 % pour les entreprises et de 3 % pour l'ensemble de l'économie, soit plus que la croissance. Cela traduit une hausse du taux d'investissement. Sa contribution à la croissance devrait ainsi rester stable à 0,4 point en 2007. Les hausses de taux d'intérêt de 2006 vont cependant peser un peu sur les entreprises mais aussi sur les ménages. Au lieu de soutenir l'activité, cela va l'amputer de quelques dixièmes de points. Dans un scénario d'inflation maîtrisée, les hausses des taux ne me paraissent pas indispensables.
Comment va se comporter le commerce extérieur français l'an prochain ?
On va assister à un ralentissement des exportations qui ne progresseront que de 5,8 %, contre 8,2 % en 2006. La France va en effet subir une perte de compétitivité face aux pays extérieurs à la zone euro, du fait de la hausse de la monnaie unique. Mais elle va également être pénalisée au sein de la zone euro par l'instauration d'une TVA sociale en Allemagne (cf ci-contre). Enfin, le ralentissement de la demande mondiale devrait contribuer au ralentissement des exportations françaises. Parallèlement, les importations devraient progresser plus vite (+ 6,6 %), contribuant à une dégradation du solde extérieur.
Quels indicateurs faudra-t-il plus particulièrement suivre en 2007 ?
Le pari pour 2007 porte surtout sur le commerce extérieur. Nous anticipons qu'il ne contribuera négativement à la croissance qu'à hauteur d'un demi-point. Mais le peu de croissance que nous prévoyons peu s'évanouir si le commerce extérieur l'ampute d'un point, comme cela s'est vu les années passées. La hausse de l'euro est donc à surveiller de même que celle des taux d'intérêt. Il faut également suivre les décisions de l'Italie et surtout de l'Espagne sur la question de la TVA sociale. Nos deux voisins pourraient en effet être tentés de suivre l'exemple allemand pour résorber leur déficit commercial.
source: http://management.journaldunet.com
Alors, quelles sont les principales explications économiques avancées ? Ces explications, vous paraissent-elles pertinentes ?