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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 07:31

Pourquoi les publicités inondent-elles nos boîtes aux lettres ?

C'est l'été.
SOS...SES... va continuer de publier, mais les billets seront plus "légers" .

Il faut comprendre cette expression dans un double sens: des billets moins longs, et sur des sujets moins scolaires ^^.



Coney Island, Max Ferguson 1990



Commençons par votre boite aux lettres: vous le voyez tous les jours, elle est submergée de prospectus publicitaires.

 Ces prospectus correspondent en moyenne chaque année à 35 kg par foyer. 
Les publicités des grandes surfaces représentent 64% de ces quantités, les journaux gratuits d'annonces 18%, le commerce local 14%, le reste correspond aux services et aux publications des collectivités locales (source: Ademe)


 Vous vous dites: "mais c'est pas vrai, à quoi cela sert-il, j'en jette les 3/4 à la poubelle ? Quel gaspillage !"
Poussons un peu la réflexion (mais pas trop ^^).

                                   Jacques Tati, Jour de Fête 1947


Si cela ne servait à rien, comment peut-on penser que des entreprises soient prêtes à dépenser de telles sommes en pure perte ?

Eléments de réponse.

En 1999, une enquête a été menée auprès de clients de magasins d'alimentation. On leur a demandé:

1 / s'ils avaient regardé les prospectus de la semaine précédente.
2 / de donner leur ticket de caisse des magasins d'alimentation.
3 / de se situer sur une échelle d'attitudes portant sur les promotions ("est-ce que vous recherchez particulièrement les produits en promotion ? Avez-vous utilisé les coupons de réduction ? ....) et sur leur conscience des prix ("Je pense que la recherche des prix bas mérite le temps et les efforts qu'il faut y consacrer").

Les résultats sont parlants:

                                  clients exposés      clients non exposés  écart en
                                    à la publicité            à la publicité             %

nombre de produits
du prospectus achetés          2.02                     1.02              + 98

montant des dépenses
pour les produits du              1.89                      0.83              + 89
prospectus (en $)                          

nombre de coupons du          1.41                      0.49            + 188
prospectus remboursés


Les écarts sont impressionnants, non ?

Pour n'en citer qu'un seul, le nombre de produits achetés qui étaient dans le prospectus est presque 2 fois plus élevés pour les clients ayant lu ces publicités (par rapport à ceux qui n'y ont pas été exposés).
La sensibilité au prix est le facteur le plus important.
Ce sont surtout les plus âgés et les femmes qui prêtent le plus d'attention à ces publicités.

Les résultats de cette enquête ont été confirmés par d'autres études.

Source: Burton S., Lichtenstien D, Netemeyer R. "Exposure to sale flyers and Increased Purchases in Retail Supermarkets" Journal of Advertising Research, septembre-octobre 1999.



Conclusion:

On n'a pas fini de voir nos boites aux lettres inondées de publicité.

Alors, je sais, on peut toujours déclarer que l'on ne veut plus recevoir ce genre de prospectus.

Mais, en tout cas chez nous, on se prive également de recevoir des journaux d'information sur la ville d'Auxerre et sur le réseau inter-communal.

Je raisonne par coût d'opportunité: je ne suis pas prêt à renoncer de lire ces gazettes locales, j'accepte donc de recevoir ces publicités (qu'il m'arrive de lire tout de même, radin que je suis ^^).

Ceci dit, je vois que cet arbitrage peut être différent, regardez cette affiche...




Jingle, bande d'intoxiqués !

Découvrez Yael Naim!





Ben quoi ? Vous ne croyez tout de même pas que j'allais mettre la version de Britney spears (intoxiqué, certes, mais pas à ce point^^)

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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 05:40

Tu les aimes les TIC, ma puce ? (version 2008)

J'avais déjà évoqué le thème de la diffusion des Technologies de l'Information et de la communication dans ce précédent billet (voir ici).



Je profite de la parution d'une étude publiée sur le site du ministère de la culture (voir ici) pour réactualiser les données et prolonger la réflexion sur quelques aspects -plutôt sous l'angle sociologique cette fois, les aspects économiques ont été abordés dans cet article.


Quelles sont les variables qui exercent une influence sur l'utilisation des TIC ?

L'étude met en évidence le fait que les obstacles "traditionnels" à la diffusion des TIC s'atténuent (baisse du coût des équipements, facilités d'usage, offre diversifiée...).
Il n'en demeure pas moins que d'autres facteurs exercent une influence non négligeable.


Inutile de vous faire de longs commentaires, l'influence des enfants sur le taux d'équipement des ménages en ordinateurs est évidente (cela tombe bien, j'ai trois enfants et 4 PC ^^).

Il y a un écart de presque 20 points avec la moyenne des ménages, la progression continue d'être importante entre 2006 et 2007 (elle est même légèrement plus importante que celle des autres pays de l'UE-27).






Là encore, deux autres variables jouent un rôle important dans l'utilisation d'internet:

   - le facteur âge: on le savait, les plus jeunes sont des utilisateurs intensifs d'internet, mais on mesure l'ampleur des écarts (surtout à partir de 55 ans).
A remarquer que la France se situe au-dessus des autres pays de l'UE à 15 sauf pour les deux tranches d'âge les plus élevées (55-64 et 65-74 ans).

   - le facteur "éducatif": on peut là aussi parler d'une fracture numérique, même si le rattrapage est en marche (le % de ceux qui ont le niveau d'éducation le moins élevé est en forte progression sur an).
La position de la France est aussi au-dessus de la moyenne.


Quels sont les usages que les particuliers font des TIC ?


Deux idées me paraissent intéressantes:

     1 / l'usage intensif des TIC (utilisation d'un ordinateur et navigations sur le web) deviennent de plus en plus intense. 51 % des particuliers utilisent leur ordinateur tous les jours ou presque en 2007 (contre 39 % en 2006)

     2 / Lorsque l'on compare les lieux (domicile ou lieu de travail), on s'aperçoit que la progression est plus forte en ce qui concerne le domicile que les autres lieux. Il y a donc une intensification des usages privatifs.


Personnellement, je suis un peu attristé (mais pas surpris) par la faiblesse de la rubrique activités éducatives formalisées (qui est l'activité ayant la fréquence la plus faible).
Le web, on s'en sert pour rechercher des informations utiles à un achat, et pour communiquer.
A noter la place au-dessus de la moyenne de la France en ce qui concerne les démarches administratives (qui a dit que l'Etat ne se modernisait pas ^^ ?)


Conclusion: un usage des TIC plus intensif, sur un mode privatif (chez soi), influencé par l'âge, le niveau d'éducation et le nombre d'enfants. Deux aspects dominent dans les utilisations: la dimension information-communication-échange d'une part, et l'aspect marchand d'autre part.


Quelles conséquences sur nos pratiques culturelles ?

Un sociologue contemporain, Bernard Lahire, a développé avec succès l'idée de la montée de la dissonance au niveau des pratiques culturelles (voir cet article d'espace-temps.net pour plus de détails).
Cela signifie qu'un même individu peut se caractériser par la co-existence de consommations culturelles appartenant à des registres reconnus comme très légitimes (la lecture d'oeuvre littéraire classique, l'écoute de l'opéra, la fréquentation des musées d'art contemporain...) et d'autres pratiques culturelles considérées comme nettement moins légitimes (jouer à des jeux vidéos, écouter de la variété, regarder des films de divertissement....).

On peut expliquer ces dissonances par plusieurs facteurs, notamment la mobilité sociale. Lorsqu'une fille d'ouvrier devient médecin, elle aura connu différentes instances de socialisation (milieu familial, relations liées aux études et au groupe professionnel) qui exercent une influence sur ses pratiques culturelles.

Un autre facteur explicatif de la dissonance peut être recherché du côté de la diffusion des TIC dont nous venons de parler.
En effet, internet accentue la privatisation des consommations culturelles (la télévision l'avait déjà entamée), mais en plus le web va fournir une offre abondante quasiment gratuitement.
Que deviennent alors nos goûts culturels lorsqu'on regarde chez soi un film, lorsqu'on écoute de la musique ?
Pour Bernard Lahire, ces nouvelles pratiques sont des consommations de moindre légitimité culturelle car la pression du groupe y est beaucoup moins forte: "la légitimité culturelle est une affaire de normes et l'on sait bien que les normes légitimes sont d'autant plus pressantes et agissantes qu'elles s'exercent en public. Par exemple, on parle d'autant plus correctement que l'on est en public. C'est la même chose pour la culture."

Par conséquent, un individu peut partitionner ses pratiques culturelles:

- en public, des pratiques considérées comme légitimes.
Un cinéphile exigeant se rendra au ciné-club pour voir tel ou tel film (reconnu par ceux qui donnent le "la" en matière de légitimité culturelle: les critiques de Télérama, des cahiers du Cinéma etc...)

- en privé, des pratiques plus "relâchées".
Le même cinéphile regardera à la télévision un film "grand public", sans aucune prétention cinématographique (et il y en a quand même beaucoup ^^). Jamais il n'aurait payé pour aller le voir au cinéma.
C'est la même chose pour la musique. Quelques CD achetés, qui correspondent à des goûts culturels considérés comme légitimes (prescrits par les inrock, libé etc...), co-existent avec des tubes à la mode (dont je tairais pudiquement les noms par respect envers ceux qui ont passé toute leur vie à étudier / faire de la musique)

Un dernier aspect, qui a son importance: la relation marche aussi dans un autre sens.
Quelqu'un qui n'a pas les "titres scolaires" et le capital culturel peut également, par le biais d'internet, découvrir des films d'auteur ou des consommations culturelles considérées comme très légitimes.
Il n'aura pas à subir la pression du regard des autres (ceux qui sont initiés, qui sont dans "l'entre-soi" que l'on rencontre fréquemment dans un musée, une galerie...). Pour lui aussi, c'est plus facile et peu coûteux.

Cette analyse me parait cohérente avec la thèse (déjà largement évoquée sur ce blog, notamment ici) de la société des individus (Norbert Elias, François de Singly...)

Apparemment, il y en a qui apprécient très peu ce que j'écris, écoutez moi cela ^^. Ils exagèrent pas un peu ?

Découvrez Guerilla Poubelle!




Pourtant le groupe a raison: les individus ont parfaitement conscience des différences de légitimité entre leurs pratiques culturelles.
En effet, ils reconnaissent qu'ils regardent des "séries débiles", qu'ils écoutent de la "musique de supermarché" et savent faire la différence entre des productions de qualité et les autres...

A suivre donc...

Et rémi, lui, il ne fait pas un usage peu légitime du foot dans cette vidéo ? C'est excellent, je trouve... en attendant le match de ce soir ^^

Bon courage à tous ceux qui révisent, c'est la dernière ligne droite avant la philosophie lundi. Tenez bon !



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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 05:50

L'institutionnalisation du marché (partie III suite et fin)

Je termine aujourd'hui la série sur l'institutionnalisation du marché.


Après avoir consacré un peu plus d'une heure au web 2.0 (avec eBay), il me faut passer à un degré d'analyse beaucoup plus général.


Ce sera l'objet d'un cours qui doit durer environ 30 minutes.



S.Dali   Géopoliticus


Voici les deux définitions données aux élèves.

Définition de l'institutionnalisation du marché :


« processus d'émergence de règles, conventions et normes d'échange acceptées par le plus grand nombre et progressivement intériorisées. Il permet de relier l'individu et le collectif en produisant les cadres favorables par lesquels les individus coordonnent leurs activités marchandes » 


Source :  John R. Commons, l'économie institutionnaliste, les Fondateurs, Paris, Economica 1999)

 

 

Définition d'une institution :


« Par institution, on entendra un ensemble de règles socio-économiques, mises en place dans des conditions historiques, sur lesquelles les individus n'ont guère de prise, pour l'essentiel, dans le court/ moyen terme. Du point de vue économique, ces règles visent à définir les conditions dans lesquelles les choix, individuels ou collectifs pourront s'effectuer. »


Source : C. Ménard, l‘économie des organisations, Repères - La Découverte 2004.

 

Je leur propose de réaliser les exercices suivants:

 

Exercices :


a / Complétez le schéma suivant en utilisant les expressions ci-dessous :


1: recherche de solutions acceptables par tous.

2: les acteurs peuvent agir et anticiper les comportements d'autrui.

3: institution verticale: règles explicites dont le non-respect entraîne des sanctions connues à l'avance (ex: les normes sociales).

4:  institution horizontale: règles implicites, hors cadre juridique qui émergent des pratiques (ex: conventions, normes sociales)

5 : dégradation des liens éco. et sociaux, perte de confiance.

6 : mise en place d'institutions.

7 : coordination des comportements individuels et développement des échanges.

8 : ne pas intervenir, laissez-faire.


 

 

 

 


b / Où se situe le processus d'institutionnalisation sur le schéma ? (entourez-le)


c / Que peut signifier la flèche en pointillé ?

 


 

 

Eléments de réflexion, corrigé, réponses des élèves:

Beaucoup d'élèves ont réussi à compléter le schéma. Il faut dire qu'ils en ont pas mal réalisé durant l'année.
Ce que je cherche à évaluer, c'est leur degré de raisonnement. Je fais en sorte qu'il y ait un point de départ (l'extension des échanges) et un point d'arrivée (ici, il y en a un qui est indiqué: une coordination défaillante, l'autre doit être déduit, c'est donc une coordination réalisée). Ensuite, ils doivent déployer des raisonnements liés aux définitions proposées et au TD sur eBay.
Je dois également être efficace car, à ce stade, il ne me reste plus que 20 - 25 mn avant la fin de la séance, le schéma permet d'aller plus vite tout en ne perdant pas trop en qualité de raisonnement.
On aurait pu proposer un autre exercice pour obliger les élèves à prendre de la distance par rapport au cas concret (j'avais pensé leur proposer l'exercice suivant: rédigez un paragraphe de 20 lignes minimum en utilisant les termes suivants => une liste de 10 termes) mais je ne trouve pas que cela est aussi formateur.

Par contre, seule une très faible minorité d'élève ont répondu correctement à la question b) (Où se trouve le processus d'institutionnalisation ?). En effet, beaucoup ont confondu institution et institutionnalisation (ils ont entouré: "mise en place des institutions"). Ce n'est pas une simple erreur. Cela montre qu'ils confondent un état (les institutions) avec un processus (l'institutionnalisation du marché). Lorsqu'ils ont fait cette erreur, je leur ai indiqué qu'ils avaient mis en évidence les institutions, mais pas le processus d'institutionnalisation. Il fallait donc revenir à la définition de cette notion, repèrer les mots-clés et se l'approprier en entourant les différentes étapes.

Aucun élève n'a trouvé le sens de la flèche en pointillé : c'est un peu normal, cet aspect n'a jamais été rencontré lors du TD ou du cours, la question était donc plus complexe.

Voici le corrigé du schéma et de la question b)


c) le sens de la flèche en  pointillé: risque d'échec, inadaptation des institutions.


Commentaires:

Le degré d'abstraction est élevé, on peut espérer que le TD en aval permette aux élèves de trouver un ancrage.
De toute façon, après correction, on peut, à l'oral, vérifier l'appropriation par les élèves en leur posant des questions sur le lien entre le TD sur eBay et le schéma.

Tout schéma est forcément réducteur, le tout est de garder une part d'intelligibilité. Essayons d'analyser les relations mises en évidence.

Face aux problèmes posés par l'extension des rapports marchands (à ne pas développer, ce n'est pas l'objet), j'ai voulu mettre en évidence que des alternatives pouvaient se poser (pour ne pas trop produire des raisonnements trop mécaniques).

En effet, ce n'est pas parce qu'on met en place des normes et des institutions que les problèmes se règlent (sens de la flèche en pointillé). L'institutionnalisation est un processus, il y a donc des tâtonnements :on essaye telle ou telle règle, puis on ajuste, on adapte...Ce qui est valable dans telle situation ne l'est pas dans d'autre...
Il y a un relatif consensus sur l'idée selon laquelle les institutions sont nécessaires, mais lesquelles ? avec quels moyens ? On a donc des débats sur la place des rapports entre Etat et marché ou entre normes sociales et juridiques. Mais ce n'est pas ici l'objet de la séance.

A cet égard, on peut, pour approfondir, lire cet excellent article de Blogizmo sur la gouvernance et le développement (voir ici).
Je n'oublie pas Claude Bordes avec son Antisophisme qui a, lui aussi, réalisé un très bon article sur institution et développement (voir ici)

S'il reste du temps, on peut illustrer le schéma avec d'autres exemples (celui de l'Union Européenne avec le Marché Unique ou de la mondialisation des échanges avec le problème des normes sociales ou environnementales, mais c'est l'objet d'un chapitre en terminale).

Pour terminer, afin de vérifier le degré d'appropriation des élèves, je leur soumet deux exercices. Pour les résoudre, ils doivent mobiliser les savoirs et raisonnements acquis au cours de la séance.




Exercice d'application n°1:

Votre village prévoit d'organiser pour la première fois un "vide-grenier" cet été.

       - pourquoi allez-vous vous rendre à ce vide-grenier (que vous soyez acheteur ou vendeur) ? (utilisez le vocabulaire)

       - si vous êtes maire du village, que devriez-vous prévoir pour que le vide-grenier soit un succès ? (utilisez le vocabulaire).

 


Exercice d'application n°2: (nécessite d'avoir maîtrisé le dilemme du prisonnier)


a) Quel est le cas le plus probable (càd : le contrat sera-t-il ou non respecté ? (Justifiez)

b) Quelles conséquences pour l'économie et la société ?

c) Recherchez deux conditions possibles pour éviter le résultat de la question a)

 

A vous de trouver les réponses ^^

 

Et pour finir le jingle traditionnel. C'est, pour moi, un vieux javelot brûlant qui tient la route.

Le son est chaud, l'ambiance chaloupée, la voix grave, c'est du reggae roots, enivrant...je le suis depuis plus de 30 ans le vieux Burning Spear, il m'a rarement déçu... Silence...


free music



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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 05:30

J'eBay ou j'eBay pas ? L'institutionnalisation du marché (partie II)














Voici des éléments de corrigé du TD sur eBay avec mes commentaires concernant la passation.

Quels sont les objectifs  ?

- 1- le marché nécessite des comportements adéquats pour que celui-ci fonctionne (normes sociales et juridiques). C'est le résultat d'un processus d'institutionnalisation.


-2- notions à acquérir (à la fin des 2 heures): institutions (horizontales / verticales) et institutionnalisation. Les notions qui doivent être acquises avant le TD: valeurs, normes, échanges marchands, marché.


-3- comme vous le savez, avec la Ngénération, je dois penser à varier les activités, ne pas mettre des documents trop longs (surtout si je veux être efficace et atteindre mes objectifs). J'ai donc prévu des documents de nature variée et des exercices différents (sur eBay, le schéma du cours et les exercices d'applications).



Ce cours me parait très difficile pour trois raisons:

- 1 - il porte sur des aspects relativement abstraits: il y a donc un risque d'empiler des "théories" ou des concepts, donc de ne pas donner du sens face à des élèves qui n'ont pas tous les références pour comprendre ce qui est en jeu derrière ces notions / mécanismes.


-2- dans le programme, on incite à utiliser des exemples "historiques" pour montrer le processus d'institutionnalisation (ce que je faisais auparavant). Or cela ne fonctionne pas, là encore, la distance entre le contenu à enseigner et le degré d'appropriation des élèves était trop importante.


-3- Comment repérer ce qui est essentiel ? En travaillant un peu le sujet, on peut s'y perdre facilement (le mode de fonctionnement d'eBay est complexe: le système des enchères voir ici, le fonctionnement économique de l'entreprise, et toutes les analyses théoriques sur le sujet: théorie des contrats, des droits de propriété, thèse de Polanyi, l'économie institutionnelle etc... etc...).

Le seul moyen de ne pas plonger dans l'encyclopédisme a été de prendre en compte deux types de contraintes:

- la contrainte de temps: en 2 heures, l'essentiel doit être réalisé, j'avais prévu un peu plus d'une heure pour le TD

- la contrainte de programme: je me limite à l'acquisition de 2 points du programme: institutions et institutionnalisation du marché.

Derniers points à surveiller: j'écris très mal (donc limiter les hiéroglyphes au tableau) et je suis bavard (donc faire travailler les élèves en groupe, ne pas trop intervenir... quitte à me retenir^^).

Reste à savoir si ces objectifs ont été atteints (cela fera l'objet du prochain billet ^^... je fais du teasing !)


J'ai donc choisi d'aborder le thème par un exemple "soi-disant" concret, assez proche de l'univers des élèves (et du mien, vu que je suis un fondu du Web ^^). En fait eBay est beaucoup plus complexe que ce que j'ai pu mettre dans mon TD.

Je leur ai demandé d'aller visiter le site d'eBay avant de faire le TD, certains ont même ramené des articles de presse sur le modèle eBay. La motivation était donc en partie présente.

Voici les principales réponses attendues et mes commentaires.



Première partie: Quels échanges sur eBay ?

Question 1 : Peut-on parler qualifier les transactions sur eBay d'échange marchand ?


Globalement, ce sont bien des échanges marchands sur eBay:

une richesse est cédée contre une contre-partie immédiate (le règlement se fait lors de la réception de ce qui a été acheté) et de valeur équivalente (un objet contre un équivalent monétaire). Ce type d'échange obéit à une logique marchande qui implique un calcul économique rationnel (coûts / avantages). En effet, les vendeurs souhaitent vendre au plus offrant et les acheteurs veulent un prix minimum (rapport qualité / prix).

Tous les élèves ont repéré cela.

Par contre, très peu ont nuancé: sur eBay, il y a aussi d'autres types d'échanges (voir le document 1). On y échange des informations, on discute, on débat, on papote dans les forums etc... Il me semble que c'est important (eBay ne s'y est pas trompé en mettant en place différents outils pour faire vivre cette "communauté"), les échanges marchands en sont grandement facilités.


Deuxième partie: quelles règles sur eBay ?


Question 2: Quelles sont les valeurs qui reviennent dans le discours du fondateur d'eBay ? Pourquoi ?

Confiance (honnêteté) / partage-échange ("ouvert") sont des valeurs indispensables pour faire fonctionner les échanges marchands (cf; Darty et le fameux "contrat de confiance" ^^).

J'ai été surpris, cette question a mis en difficulté quelques élèves. Cela montre sans doute que la notion de "valeur" n'est pas acquise (cf chapitre sur la socialisation), cela donne l'occasion de recadrer.
Certains m'ont cité des notions qui ne sont pas des valeurs (la socialisation, l'évaluation etc...)

Question 3 :  les éléments décisifs qui vont inciter l'acheteur à faire la transaction.


-          le prix (avec les % de réduction) 

-          le mode de règlement Paypal

-          l'ancienneté sur le site d'eBay

-          les évaluations

-          les commentaires des internautes

-          autre: le certificat d'origine de la bague, le pays (2 vendeurs sont en France, l'autre est à Hong-Kong)...

Cet exercice a été bien réussi. Il m'a demandé pas mal de préparation car au départ je voulais faire des "captures d'écran" sur eBay.

Mais cela prenait trop de place, et les annonces comportaient beaucoup trop d'informations (photo de l'objet, délai de livraison, les différents types de prix: selon les enchères, achat immédiat etc...).

J'ai donc construit moi-même ce tableau.


Question 4 : A quoi servent les évaluations et le dispositif Paypal ?


l'objectif d'eBay est qu'il y ait un maximum d'échanges marchands par l'intermédiaire du site (eBay a été l'une des entreprises du web 2.0 les plus rapidement rentables car elle opère des prélèvements sur chaque transaction et par le biais de Pay Pal). C'est d'autant plus important qu'il s'agit de commerce en ligne (l'incertitude est grande sur l'objet et le vendeur ou l'acheteur)

L'idée était de mettre en évidence l'auto-régulation des échanges par l'entreprise (institution horizontale: chacun évalue l'autre, par le feedback). Il y a donc bien encadrement des échanges marchands.

Les élèves ont parfaitement compris l'importance de ces règles au service du marché.

On peut également faire un rappel bien utile: Quelle institution qui a été déjà étudiée au cours de l'année repose sur cette valeur de confiance ? C'est évidemment la monnaie.


Question 5: quelles sont les dérives engendrées par le succès d'eBay ?


Le marché nécessite que les acteurs aient confiance et qu'ils se sentent protégés. Les effets de réseau sont importants, mais, au fil des échanges, des problèmes apparaissent:

- le système d'évaluation par feedback n'est pas toujours pertinent, si un acheteur évalue négativement un vendeur, risque de représaille => beaucoup d'acheteurs/vendeurs ont des évaluations très positives.

Le fait que beaucoup d'acteurs aient d'excellentes évaluations est-il toujours bon signe ?  Soit on considère que le système d'évaluation d'eBay fonctionne bien, les gens mal intentionnés sont écartés (beaucoup d'élèves le pensent). Soit on considère que les évaluations sont biaisées, à ce moment là, l'information est imparfaite. Le fait qu'eBay ait voulu modifier les évaluations (ce qui a provoqué une action collective des eBayeurs) montre que la deuxième hypothèse est plus vraisemblable.

 

- eBay attire les personnes mal intentionnées, les fraudeurs qui ont accès facilement à un vaste marché.

eBay va subir plusieurs procès, des grandes marques considèrent qu'eBay encourage la contre-façon en ne menant pas une politique plus répressive contre certains vendeurs. Certes, eBay n'est qu'un intermédiaire (contrairement à une vente aux enchères publiques où le commissaire-priseur est responsable légalement de ce qu'il met en vente), mais l'entreprise n'a pas intérêt à  laisser-faire ce type de pratiques

Les élèves ont buté au départ sur le mot "dérives" dans la question, mais ils ont su repérer les deux problèmes.


Question 6 : eBay peut-il y répondre ? Que risque-t-il de se passer ?


Les réponses des élèves ont été différentes. Voici la réponse attendue

Ebay peut difficilement y répondre : ce n'est qu'une plate-forme qui met en relation acheteurs / vendeurs. Il met en place ses propres moyens de contrôle, mais devant la masse d'objets échangés, c'est très difficile. Il essaye de collaborer avec les grandes marques pour lutter contre la contrefaçon. Ce sont les limites de la régulation par les institutions "horizontales". Cela risque à terme de détériorer les échanges.

Plusieurs élèves ont voulu montrer qu'eBay parvenait à répondre aux dérives en embauchant plus de personnel dans les contrôles et la surveillance des transactions.

Je n'ai pas voulu lancer la discussion, mais les enjeux sont pourtant essentiels. Beaucoup (notamment les internautes, les pionniers du web) pense que le web est un espace de liberté, auto-régulé par ce système de feedback (on le voit avec Wikipédia où les articles comportant des erreurs devraient être corrigés par les lecteurs). Toute intrusion extérieure au web est vécue comme une atteinte à cette liberté. On retrouve les débats sur l'articulation entre Marché / Etat (qu'il ne s'agit pas d'aborder pour le moment, encore moins de trancher...)

La suite du TD permettra d'apporter quelques éclairages sur ce débat.

En attendant, regardez-moi ces chiffres ... vertigineux, non ??? ( à titre de comparaison dérisoire, SOS...SES ne recueille que 5 à 6 000 visiteurs uniques par moi ^^)


 

Troisième partie: extension des rapports marchands et institutions: quels liens ?


Question 7 : Quels liens pouvez-vous établir entre le doc.4 et doc.5 ?


le doc.4 montre l'explosion du commerce en ligne et le doc.5 évoque la philosophie de la loi de 2004 sur la confiance dans l'économie numérique. On peut relier ces 2 faits:

- l'extension des échanges marchands entraîne la mise en place d'un nouveau cadre juridique car des problèmes nouveaux apparaissent (fraudes, contrefaçons etc...).

- l'inverse est vraisemblable: les normes juridiques permettent de rassurer, protéger les individus, ce qui les incite à réaliser les transactions en ligne en toute confiance (presque 2/3 des internautes déclare avoir confiance contre moins 1/2 avant la loi de 2004)

Comme je m'y attendais (mais cela me gêne), les élèves ont trouvé une relation (soit l'une, soit l'autre), mais jamais les deux (ou alors il a fallu que je leur répête: "relisez la question: je veux au moins 2 liens" ^^)


 

Question 8 : Quelles sont les deux principales différences entre vendeur particulier et professionnel ?


-          un vendeur particulier donne comparativement moins d'informations qu'un vendeur professionnel (qualité / quantité de l'information, une des règles de la Concurrence Pure et Parfaite)

-          le droit de rétractation est affirmé avec un vendeur professionnel (il y a d'autres droits : interdiction de revendre à perte, obligation de mettre toutes les informations sur les garanties, respect des obligations en terme de retraitements des déchets, périodes de soldes à respecter...).

Les élèves n'ont pas eu trop de problèmes, ils ont bien repéré qu'avec un vendeur particulier, le fait de se rétracter n'est pas une obligation (légale: régulation verticale), c'est un réglement à l'amiable ( régulation horizontale).


Question 9 : quelle est la principale conséquence pour le consommateur ?



Le consommateur est plus en sécurité, a plus de garanties avec le vendeur professionnel. Il est donc plus en confiance.



Question 10 : Soulignez la liste des acteurs qui participent à la régulation du commerce en ligne.


-          l'entreprise (service client)

-          la fédération professionnelle (qui a un pouvoir de sanction sur ses membres adhérents)

-          les associations de consommateurs

-          l'Etat : DGCCRF et Justice


Question 11 : Quelle(s) différence(s) pouvez-vous établir entre ces acteurs ?


Plusieurs réponses possibles :

-          selon l'action menée: la médiation, la conciliation / la répression

-          selon le type d'agent: Institutions privées et publiques qui ont des intérêts et des moyens différents

Si le temps le permet, cela peut permettre de réfléchir sur la régulation verticale (par le droit, l'Etat) et horizontale.

A ce stade, nous travaillons à peu près depuis 1h15, c'est à peu près le temps que je m'étais fixé (c'est beau d'avoir de l'expérience, non ?).

 

A demain pour la suite de la séance: le cours et les exercices ^^

Pour vous faire patienter, un clip vidéo ...    Tout y est (je me demande vraiment pourquoi je me casse la tête à faire des cours, moi ^^).

 



Pour compléter:

 - l'article de wikipédia sur eBay.
- l'article du blog d'éconoclaste sur les vertus des enchères au second prix.


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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 07:22

J'eBay ou j'eBay pas ? L'institutionnalisation du marché (partie I)

Cela fait plus d'une semaine que je ne rien publié. En effet,
c'est le stress de mon inspection qui m'a un peu "coupé les pattes".
Alors je vais me rattraper.
J'ai préparé une séance qui s'étale sur une durée de 2 heures sur le chapitre (difficile) de l'institutionnalisation du marché.

     => travaux dirigés d'une heure et demie sur eBay (travail par groupe puis mise en commun).

     =>  1/2 heure:  cours + exercice sur  deux notions : institutions et institionnalisation du marché.

 Aujourd'hui, je publie le TD. Je l'ai testé en classe (c'était lors de mon inspection ^^). Deux autres billets vont suivre: le corrigé / vécu du TD puis le cours avec les exercices. Bonne lecture ^^




Premiere E.S.                       T.D. eBay: in Web, we trust ! ?

Première partie : Quels échanges ?


Doc.1 : Le Monde d'eBay en analyse

Le site eBay a sorti une étude sur les comportements de ses utilisateurs français. Le site est apprécié pour faire gagner du temps et de l'argent, et pour son confort. Les utilisateurs aiment y enchérir et faire des affaires, mais également flâner, rencontrer d'autres utilisateurs et vivre une expériences conviviale. L'achat en ligne permet de prendre son temps.
On peut revenir voir un objet plusieurs fois, inviter des amis à aller le
consulter, poser des questions, etc.

Source : Libération 13 février 2007


Question 1: Peut-on qualifier les transactions sur eBay d'échanges marchands ?


 

Deuxième partie:  Quelles régles ?

 

Doc.2 : Extraits de la lettre du fondateur d'eBay adressée à la communautée eBay, le 26 février 1996

J'ai créé le service eBay en 1995 (...) En créant un marché ouvert, favorisant des transactions honnêtes, j'aspire à faciliter les échanges commerciaux entre les internautes du monde entier.
La plupart des gens sont pleins de bonnes intentions (...) Malheureusement, vous pouvez parfois tomber sur des gens malhonnêtes. Nous les écartons systématiquement afin de protéger les personnes honnêtes. Et nous ne pouvons le faire qu'avec votre participation active. Utilisez notre système d'évaluation pour laisser des commentaires. N'hésitez pas à être élogieux envers les membres qui le méritent et à vous plaindre lorsque cela est justifié (...)


Nous avons à présent ouvert un forum. Utilisez-le pour partager votre expérience. Communiquez à l'ensemble de la communauté le plaisir que vous avez eu à effectuer une transaction avec tel ou tel membre.    

Pierre Omidyar (fondateur d'eBay)          


source : http://www.eBay.fr

 


Question 2: Quelles sont les valeurs qui reviennent fréquemment ?      Pourquoi ?

 


 


Exercice : Achetez sur eBay ! !

 

Objet

Prix

règlement

Informations sur le vendeur

Evaluation du vendeur et commentaires par les acheteurs

 

Bague en or 18 carats avec coffret et facture d'origine (valeur 400 €)

300 €

soit 25 % de réduction

 

PayPal (*)

ou carte bancaire

 

sur eBay depuis mai 2003,

pays : France, vendeur particulier

 

Eval. Positives : 394 / Négatives : 4 soit 99 % d'éval. positives

« bonne communication, vendeur sérieux »

 

Bague en or 18 carats d'une valeur de 516 €

    350 €

soit 32 % de réduction

 

PayPal

 

sur eBay depuis oct. 2007, pays : France, vendeur professionnel

 

Eval.Positives :79 / Négatives : 0 soit 100 % d'éval. positives

« transactions rapides et sérieuses »

 

Bague en or 18 carats avec ambre, sans nickel

 

177 €

 

 

 

Paypal

 

sur eBay depuis juillet 2005, pays : Chine, vendeur professionnel (boutique à Hong-Kong)

 

Eval. Positives : 2347/ Négatives : 10 soit 99.6 % d'éval. positives.

« très aimable, des délais trop longs »


(*) PayPal est une entreprise achetée par eBay en 2002 qui permet d'envoyer et de recevoir ses paiements avec une adresse électronique sans avoir à communiquer ses coordonnées bancaires à chaque échange.


 



Question 3: Soulignez les éléments décisifs qui vont inciter l'acheteur à faire la transaction.


Question 4: A quoi servent les évaluations et le dispositif PayPal ?

 

 

Doc.3 : eBay déçoit ses fidèles utilisateurs

 
Chez eBay, on souhaite améliorer un système qui, ces derniers temps, a connu des dérives. Beaucoup d'acheteurs éviteraient en effet de poster des commentaires négatifs après une expérience malheureuse, de peur de recevoir en retour une évaluation négative "de représailles" du vendeur (...)

 Le site prenant de l'importance, le système d'évaluation par les internautes a atteint ses limites. La plate-forme a fait figure d'aubaine pour les faussaires, mauvais payeurs et autres contrefacteurs, trop heureux d'avoir accès à moindre risque à autant de "victimes" potentielles.

EBay a dû mettre en place des moyens de contrôle : 2 000 salariés (sur presque 13 000) selon la direction, chargés de veiller à la sécurité des transactions. Mais les contrôles sont surtout effectués a posteriori.  Aller plus loin et instaurer un contrôle systématique avant les transactions exigerait des moyens financiers considérables étant donné le nombre d'objets mis en vente sur le site.


Source : Le Monde, 7 février 2008

 

Question 5: Quelles sont les dérives engendrées par le succès d'eBay ?


Question 6: eBay peut-il y répondre ? Que risque-t-il de se passer ?

 

 


 troisième partie: 

Extension des rapports marchands et institutions : quels liens ?

 

Doc.4 : quelques données sur le commerce en ligne pour la France

        

 

2004

2007

Nombre d'acheteurs en ligne (en millions)

 

10

 

20

 

% d'internautes ayant confiance dans l'achat en ligne 

 

46


64

 

 

nombre de sites de commerce en ligne 

 

16 000

 

35 000

Source : Etude Fevad - Médiamétrie, novembre 2007

 


Doc.5 : La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique


L'objectif  est de donner une nouvelle impulsion au commerce électronique et à la sécurité des transactions électroniques. Les nouvelles règles qu'il instaure visent à améliorer la sécurité des échanges électroniques.

Ce texte précise la réglementation en matière de commerce électronique et définit les responsabilités des différents intervenants . 


Source : http://www.vie-publique.fr

 

 

Question 7 : quels liens pouvez-vous établir entre le document 4 et 5 ?

 

 

 

 

Doc.6 : Les droits et obligations pour les acheteurs sur eBay 


- si vous achetez à un vendeur particulier :

1 / Le vendeur doit vous communiquer les informations suivantes :  le prix de vente et le montant des frais de livraison ;

les caractéristiques essentielles du bien ou du service proposé.

2 / Un vendeur particulier peut vous autoriser à renvoyer l'objet pour échange ou remboursement mais ce n'est pas une obligation.


- si vous achetez à un vendeur professionnel :

1 / en application des dispositions du code de la consommation et de la loi du 21 juin 2004, le vendeur doit indiquer (en plus du prix et des caractéristiques du bien): nom (ou raison sociale) / numéro de téléphone / adresse électronique / adresse / le cas échéant son numéro d'inscription au registre du commerce et son numéro d'identification à la TVA / l'existence d'un doit de rétractation (...)

2/ le droit de rétractation
Sauf cas spécifiques (logiciels descellés etc.), vous disposez normalement d'un délai de sept jours pour vous rétracter à compter de la réception de votre objet.
Le droit de rétractation signifie concrètement que vous pouvez renvoyer votre objet au vendeur pour échange ou remboursement. Vous n'avez pas à fournir de motifs au vendeur ni à payer de pénalités à l'exception des frais de retour du produit, le cas échéant. Par ailleurs, le vendeur doit vous rembourser sans délai et au plus tard dans les trente jours suivant la date de rétractation.

 

Source : http://www.eBay.fr

 


Question 8: quelles sont les deux principales différences entre vendeur particulier et professionnel ?

Question 9: quelle est la principale conséquence pour le consommateur ?


 

Doc.7 : Que faire en cas de litige ?


Si vous avez un problème avec votre commande, vous devez joindre au plus vite le service client de la société.

Si votre cybermarchand est adhérent d'une fédération professionnelle, vous pouvez prendre contact avec elle. La fédération professionnelle prévoit généralement des sanctions si l'entreprise ne respecte pas l'avis de la fédération.

Il existe des médiateurs spécialisés sur certains types de litiges. la liste et les coordonnées des associations de consommateurs nationales sont disponibles sur le site de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la répression des fraudes)

Vous pouvez saisir la justice pour obtenir une injonction de faire ou de payer. L'injonction de faire a pour but de contraindre un professionnel à exécuter matériellement ses obligations contractuelles (livraison du bien, remplacement du bien...). L'injonction de payer, quant à elle, vise à récupérer les sommes dues par le professionnel.

Source : http://www.foruminternet.org


Question 10: Soulignez la liste des acteurs qui participent à la régulation du commerce en ligne.


Question 11: Quelle(s) différence(s) pouvez-vous établir entre ces acteurs ?



 

Alors...j'eBay...ou j'eBay pas ?

 Un jingle qui va en faire rigoler plus d'un(e) pour illustrer mon article ^^
free music




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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 11:06

L'ego de Lego

Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire (économique). Installez-vous bien, mettez-vous à l'aise...

Il était une fois, au Danemark, un petit menuisier qui fabriquait des meubles et des jouets en bois. C'était en 1932.
Aujourd'hui, c'est l'une des marques de jouets les plus connus au monde: Lego.

Comment cette PME est-elle devenue l'un des géants du jouet ?

Lego va mettre en place des stratégies offensives pour partir à la conquête des marchés...

C'est d'abord l'innovation et la différenciation qui seront sa marque de fabrique
  
"Ils sont beaux mes Lego...ils sont solides mes Lego..."
ou l'importance des innovations...

Au départ, l'entreprise fabrique des jouets en bois.
Mais en 1947, elle investit dans une machine pour mouler le plastique par injection. Le pari est risqué:  coût de la machine: 30 000 couronnes alors que le chiffre d'affaires s'élève à  450 000 couronnes. A l'époque, personne ne pense que les jouets en plastique se vendront (le plastique est une matière jugée moins noble que le bois). La première brique est créée en 1949 (innovation de produit)

Puis en 1959, c'est la création d'un département Recherche & Développement et l'automatisation des lignes de production (innovation de procédé)

En 1963, L’acétate de cellulose précédemment utilisé pour la fabrication est remplacé par un plastique plus évolué (nouvelle innovation de procédé). Les briques sont désormais plus solides et les couleurs sont plus uniformes.

Dès sa création, l'entreprise a voulu mettre l'accent sur la qualité des produits.
En 1937, l'entreprise prend pour nom Lego qui vient de l'association de deux mots danois "LEg GOdt" qui peuvent se traduire par "Joue bien" (en latin Lego signifie j'assemble).
Aujourd'hui encore, on peut voir sur la page du site de Lego que la recherche de la "haute qualité" reste un leitmotiv.




  ..."Achetez-les (et même créez-les) mes nouveaux Lego !..."
ou le renouvellement permanent des produits.

En 1949, la première brique Lego est mise au point. La gammes des jouets (à l'époque en bois et en plastique) comporte déjà plus de 200 modèles différents.
Aujourd'hui, la gamme s'est encore plus diversifiée: selon les âges, selon les centres d'intérêts
   

Lego va aller beaucoup plus loin pour essayer de comprendre le marché: il va demander à ses clients de participer au processus de  création de modèles via Lego Factory, un service en ligne.
Je vous conseille de regarder cette vidéo lumineuse...

Source: nouvoch (émission du 15 mars 2008)


On le voit, il s'agit de fonder une partie de sa stratégie économique sur le modèle de la Longue Traîne. Je voudrais cependant tempérer l'enthousiasme: cela ne concerne que très peu de clients (3 000 clients sur les 75 000 qui ont téléchargé Lego Factory voir ici)


Autre particularité, Lego a misé sur une croissance interne

 Tout un monde en briques..
ou comment Lego va partir à la conquête de la planète
Lego va créer de multiples filiales pour sortir de son pays natal, le Danemark (marché bien évidemment trop étroit).

1959: création des filiales françaises, anglaises, belges et suédoises.
1962: création de filiales pour le marché asiatique (Singapour, Hong Kong et Japon), australien
Pour le marché américain, Lego signe un partenariat avec Samsonite Corp. jusqu'en 1972 puis va créer des filiales comme pour les autres marchés.

On le voit, Lego n'a pas fondé sa stratégie sur le rachat d'entreprises pré-existantes, sa croissance est interne.
Peut-être est-ce dû au fait que Lego est une entreprise familiale (le dirigeant de Lego a longtemps été le descendant du fondateur).
Aujourd'hui, Lego et ses filiales sont présents dans plus de 130 pays.



Bah, il n'y a pas que les briques dans la vie...
ou comment Lego va se diversifier

Lego ne fabrique pas uniquement des briques, il y a eu également des vêtements, du multimédia, des parcs d'attraction qui ont aussi des activités dans lesquelles elle s'est engagées.
Le premier parc ouvre ses portes le 7 juin 1968 , à Billund (Danemark). Trois autres parcs d'attraction seront créés (en Angleterre, en Allemagne et en Californie).




On le voit, Lego a une stratégie de développement très cohérente et efficace. Les sanctions positives du marché sont évidentes: les ventes n'ont cessé de progresser, les bénéfices également.
En 1999, le magazine américain Fortune fait rentrer la brique dans la légende en la classant parmi l'un des produits du vingtième siècle.

Cependant, cette stratégie est également fondée sur des pratiques anti-concurrentielles qui visent à capturer le marché. Il n'en demeure pas moins que la firme a dû s'adapter aux profonds changements du marché depuis 20 ans.



Les stratégies défensives de Lego face au marché:
                                "je t'aime...moi non plus ?"

 
Une protection de ses marchés: Lego a un fort ego


 Qui peut fabriquer des Lego  ? C'est pas moi...c'est pas moi...


Le 28 janvier 1958, Godtfred Kirk Christiansen, le fils du créateur de l’entreprise familiale déposait le brevet de cette brique si caractéristique avec ses tubes creux et ses tenons, qui permettent des assemblages à l’infini. Ce brevet a permis à la firme d'être en situation de quasi-monopole sur le marché des jouets de ce type. D'ailleurs, avec son service juridique, Lego fait encore la chasse aux contrefaçons.

Les barrières juridiques à l'entrée du marché ont donc permis à Lego de se soustraire à la concurrence.

Le site de l'INPI explique d'ailleurs l'intérêt de protéger ses créations

 

                         Lego Art Mike Stimpson


Mais depuis 1988, les brevets ont expiré dans de nombreux pays. La technique Lego est tombée dans le domaine public (cf article wikipédia). N'importe quelle entreprise peut produire ce type de jouets. Ce qui peut d'ailleurs être une explication des turbulences traversées par Lego.


En effet, jusqu'à présent, les concurrents de Lego n'en étaient pas vraiment. On ne peut pas dire que Meccano et Playmobil (jeux de construction, trains, personnages) soient des concurrents directs de Lego (puisque le brevet donne le monopole).


Mais un autre fabricant de jouets Ritvik commence à fabriquer des briques après l’expiration des derniers brevets de LEGO,  ces briques sont distribuées sous le nom de « MICRO MEGA BLOKS ». Le succès est important, Lego est cette fois-ci touché dans le coeur de son activité.


Devant cette menace, l'entreprise cherche à protéger sa part de marché en invoquant d’autres formes de droits de propriété intellectuelle. Voir cet article ici

 


Toi et moi, on s'entend bien...non, tu veux être mon alter Lego ?


Entre 2001 et 2003, au moment des fêtes de Noél en France,  cinq fabricants de jouets (dont Lego) et  trois distributeurs (dont Carrefour) se sont entendus sur les prix.

Ils ont été sanctionnés par le Conseil de la Concurrence qui leur a infligé de lourdes amendes.

Selon l'association de consommateurs UFC-Que choisir,  88% des jouets étaient vendus à un prix identique chez les principales enseignes de la grande distribution, et 83% chez les principaux magasins spécialisés.

Voir cet article des Echos


Lego prend des coups...Lego doit maîtriser ses coûts

 A la fin des années 1990 et début 2000, rien ne va plus chez Lego:

- l'entreprise n'a plus le monopole avec la fin de son brevet, de nouveaux concurrents apparaissent;

- en plus, ce sont les jeux vidéos qui ont le vent en poupe (à tel point que certains prédisent la disparition de Lego).

Par conséquence, les produits apparaissent dépassés, les ventes baissent, et les bénéfices d'antan se transforment en milliards de couronnes de pertes (1998, 2000, 2003 et 2004).

Certes, Lego va modifier sa gamme, accélérer le renouvellement des produits (en achetant des licences, comme Star Wars en 1999), mais pour redresser la société, le nouveau PDG va devoir faire des choix pour abaisser les coûts de production.
- il va licencier : on passe de plus de 8 500 employés à la fin des années 1980 à 4 500 en 2007

- des sites seront fermés et délocalisés en République Tchéque et au Mexique pour la production des briques,

- il va céder les activités annexes (en 2005, l'entreprise vend ses parcs d'attraction Legoland, elle ne détiendra alors que 30 % des parcs).

Le fil directeur est le recentrage sur le coeur de métier (la production et  la commercialisation des briques)

L'année 2007 voit se confirmer la reprise des bénéfices, mais l'avenir reste encore incertain. Voir le rapport annuel ici

 

Cet article me permet:

- de montrer la richesse des documents sur les entreprises que l'on peut trouver sur le web.

- d'apporter des éléments de corrigé aux élèves de Première à qui j'avais demandé de réaliser un dossier de stratégie d'entreprise à partir d'exemples qu'il devait choisir. C'est une manière de s'approprier des notions / mécanismes du cours sur les stratégies face au marché. Cet article n'est pas un modèle (il manque des données chiffrées, des graphiques), il me permet juste d'illustrer des passages du cours en utilisant le potentiel du web.


Pour finir, il y a en a qui sont vraiment fou de Lego:

1 / regardez ces pages sur CNN

2 / voici les créations étranges avec des briques de Lego


Moi aussi j'ai un ego ^^ - sinon je ne ferais pas...

 



Bon allez, on se quitte avec notre jingle traditionnel...

Mais dites-moi, il manque pas un L ? ^^

free music

 

 

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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 10:48

La mécanique Orange

Non, ce n'est pas un article sur la pertinence de la stratégie du Modem ^^...(et pourtant, il y en aurait des choses à dire).
 
J'ai déniché ces trois vidéos de février 2008 qui concernent la stratégie de l'entreprise Orange.
Il s'agit de l'émission de France 5 "C'est votre affaire"

Beaucoup utilisent un téléphone portable ou sont abonnés à un fournisseur d'accès à internet. Essayons maintenant de passer du consommateur au producteur pour comprendre les enjeux en termes de marché et d'organisation du travail.

Le secteur des télécommunication a été l'objet d'intenses transformations depuis 40 ans:

- les innovations technologiques: le retard français dans les années 1960, le rattrapage dans les années 1970-1980, l'arrivée des téléphones portables, des réseaux, d'internet...

- le passage du statut de monopole (les PTT) à une entreprise publique (France Télécom) puis une entreprise privée (Orange dont l'Etat détient 25 % du capital) sur des marchés concurrentiels. Il a donc fallu changer le mode de fonctionnement de l'entreprise, mais aussi des salariés.
Comment ont été vécues toutes ces transformations ?

Le reportage s'intéresse à des métiers emblématiques: du technicien à l'ingénieur projet,de la responsable de plateforme aux commerciaux, tous leurs témoignages montrent l'ampleur des changements et la diversité des positions (certains acceptent de se reconvertir, d'autres changent d'entreprise ou vivent mal ces changements...).

La mécanique Orange: première partie


La mécanique Orange : deuxième partie


La mécanique Orange: troisième partie



La chanson du jour, écoutez les paroles !




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18 mars 2008 2 18 /03 /mars /2008 06:21

Vous prendrez un bien un taxi mauve ?

undefinedC'était hier la  Saint Patrick, l'occasion m'est donnée de traiter d'un petit pays que  j'aime beaucoup: l'Irlande.
Je ne vous passerais pas mes diapos sur mes deux voyages (dont un séjour de 1 500 km en vélo, avec tout le matos accroché sur le porte-bagage) dans ce petit pays, mais plutôt de sa situation économique depuis maintenant vingt ans.

Pour ceux qui ne voient pas le lien avec le titre, voici la réponse...




Je ne sais pas si vous le savez, mais on a, nous aussi, en Europe (réputée pour avoir une croissance économique plutôt en retrait par rapport aux autres régions économiques du monde), nos "Tigres". L'irlande est surnommée le "Tigre celtique" pour souligner son exceptionnelle croissance économique.

En effet, ses performances suscitent l'admiration et l'envie:
- un PNB qui augmente de 4 à 6 % ces dernières années (avec une moyenne de plus de 7 % de 1996 à 2005),
- un PIB par habitant qui est le deuxième le plus élevé d'Europe (juste après celui du Luxembourg),
- un taux de chômage qui est le plus bas d'Europe (autour de 4 %). C'est le plein emploi.

Ses points faibles résident dans une inflation plus importante qu'ailleurs, une très forte dépendance de l'économie à l'égard de l'extérieur (le degré d'ouverture est très élevé), des services publics qui doivent encore progresser, notamment pour lutter contre les inégalités.

Il n'en demeure pas moins que ses performances sont remarquables quand on sait que l'Irlande fut, durant des siècles, rurale et souvent relativement pauvre (ce qui en faisait une terre d'émigration). C'est à présent l'inverse, on immigre vers l'Irlande.

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Les facteurs explicatifs de cette réussite sont évidemment nombreux et variés:

-1-  Ses facteurs de production ont connu une forte augmentation:

          a / les apports de capitaux:

- on met en avant l'investissement étranger. L'irlande a voulu devenir un paradis fiscal pour les investisseurs en ayant un impôt sur les sociétés (taux unique de 12.5%) le plus faible d'Europe. Beaucoup de grandes entreprises (notamment américaines) s'y sont installées (on pense notamment au secteur de l'informatique avec Dell, Apple...). Mais on ne peut réduire la réussite irlandaise à cette stratégie de dumping fiscal.

- autre facteur souvent cité: les aides de l'Union Européenne à travers les fonds structurels.


            b / les apports du travail:

- les réserves en main d'oeuvre étaient importantes: le chômage était élevé au départ, les taux d'activitté ont connu une forte progression, et les ressources migratoires alimentent l'offre de travail.

- la qualité de la main d'oeuvre s'est améliorée sous le double effet de l'implantation des sociétés transnationales et de l'amélioration de l'investissement éducatif du pays.
- un pacte social consensuel qui a permis de gérer au mieux cette stratégie d'ouverture à l'extérieur. Les relations entre le patronat et les syndicats sont relativement stables.


- 2- L'irlande a su profiter de la reprise de la croissance mondiale à la fin des années 1980. Cette demande extérieure a donné l'impulsion, puis c'est le moteur de la demande intérieure qui a pris le relais.

"L’expérience irlandaise fournit un exemple de globalisation réussie d’une petite économie régionale. Pays pauvre au sein d’une zone géographique prospère, l’Irlande a bénéficié des ressources financières et technologiques apportées de l’extérieur.
Mais elle a aussi su mobiliser des ressources intérieures pour
conserver un contrôle sur sa compétitivité. L’Irlande a réalisé des investissements financiers et institutionnels durables dans trois domaines centraux pour sa compétitivité : la construction d’un consensus sur les choix de politique économique, l’attraction des investissements directs étrangers et le développement d’un système éducatif ouvert sur les besoins de l’économie"
Source: un article remarquable sur "la nouvelle économie irlandaise" de Nathalie Greenan et Yannick L'Horty



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En souvenir d'un concert mémorable au Transbordeur à Lyon en 1988


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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 18:30

Faites votre marché à terme (mais où est terme ?)

undefinedJe me demande pourquoi Libé ne me contacte pas avec les titres de SOS...SES, j'ai une chance, non ? Vous comprendrez ce titre énigmatique après avoir lu l'article d'aujourd'hui...

Avec l'affaire de la Société Générale, nous avons vu les dérives de la financiarisation. Elles ont été abondamment commentées.
Il n'en demeure pas moins que les marchés financiers peuvent aussi jouer un rôle économique très intéressant.
C'est l'objet de ce (long) billet .... êtes-vous prêt ?
Nous allons essayez de comprendre l'intérêt économique de cette financiarisation pour un producteurs de richesses agricoles.
Dans un premier temps, quelques éléments de repères seront donnés, puis nous passerons à des situations concrètes (elle est pas un peu lourde mon introduction ?)


Qu'est ce qu'un marché des contrats à terme ?

Les marchés à terme sont des lieux où se rencontrent des acheteurs et des vendeurs, qui négocient l'échange de contrats à terme.

Ces marchés sont particuliers: on échange du "papier" - des contrats normalisés qui stipulent la nature, la qualité et la quantité des marchandises et qui peuvent être achetés ou vendus à tout moment durant la durée du contrat, les vendeurs et les acheteurs ne se mettent d'accord que sur le prix.

En réalité les marchandises ne sont jamais livrées. Les obligations de prendre livraison, quand on est acheteur, ou de livrer lorsqu’on est vendeur, sont évitées par la liquidation des contrats :

On appelle position l’achat ou la vente de contrats à terme.

- En position vendeur : à la place de livrer la marchandise à la date prévue de livraison, il peut y avoir rachat du même de nombre de contrats à terme, ce qui liquide la position d’origine.

- En position acheteur : à la place de prendre livraison de la marchandise et de la payer, il peut y avoir revente du même nombre de contrats à terme.


Ouh la... J'en vois qui décroche, ce sont les adeptes de la lecture en F ^^


 Donnez-nous du concret m'sieur, on comprend rien, c'est flou, non ^^
 c'est souvent la phrase rituelle des élèves (en philo, en éco, en socio etc...)



Prenons un exemple concret (simplifié)

Mr Alhuil est agriculteur (mais si, il est marié avec la fille Fricassée), il plante 10 ha de pommes de terre en avril.
Il espère, compte tenu de son expérience et des débouchés commerciaux qu'il a envisagés, un prix de 130 euros la tonne.
Il prévoit son rendement (40 tonnes à l'ha), ses coûts et sa marge bénéficiaire.
Si, au moment de vendre sa récolte, le prix baisse de:
- 1 euro la tonne, sa perte sera de 400 euros
- 10 euros la tonne, sa perte s'élève à 4 000 euros.

Quand on sait qu'en janvier 2005, le cours de la tonne de pommes de terre était de 22 euros et que, deux ans plus tard, en janvier 2007, il atteignait 300 euros, on mesure l'ampleur des fluctuations, donc la difficulté de gérer une exploitation.
Examinons maintenant ce que peut apporter ce fameux marché.


Exemple 1: Le marché de la pomme de terre s'effrite (^^, oui je sais, c'est facile...)

En mars 2008, Mr Alhuil se fixe un prix d'objectif de vente de ses pommes de terre en tenant compte d'abord de ses coûts de production (il doit donc prévoir une marge bénéficiaire qui lui permette de rémunérer son activité), de la demande sur ce marché et des prix du marché et de ses concurrents.
Il se fixe comme objectif 130 euros la tonne.
Mais il a des craintes: il y a eu surproduction, les prix sur le marché réel risque de ne pas être à la hauteur de ses prévisions. Il doit donc anticiper.

Il décide de se porter sur le marché à terme.
Voici une illustration concrète d'un de ces contrats-papiers que l'on échange.

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En ce moment, le prix des contrats à terme à échéance avril 2008 est de 130 euros la tonne (ce prix correspond à son prix d'objectif).
Mr Alhuil va alors réaliser une opération de couverture. Il va vendre (virtuellement) sa récolte à 130 euros la tonne, ce contrat sur le marché à terme arrive à échéance en avril 2008.

Que va-t-il se passer si ce marché chute ?

En avril, à échéance du contrat, il liquide sa position sur le marché à terme:

- soit il livre sa marchandise (cas le plus rare)
- soit il ne livre pas, mais liquide sa position de vendeur en rachetant avant l'échéance des contrats.

Concrètement, cela signifie qu'il rachète en avril des contrats à terme qui sont à 90 euros la tonne. Il a donc vendu à 130 euros et acheté des contrats à 90 euros, soit un gain de 40 euros (ils ne sont pas virtuels, ceux-là ^^)

Pendant ce temps, sur le marché physique de la pomme de terre, le prix ne correspond pas à ce qu'avait prévu l'agriculteur. Rappelez-vous, il pensait vendre à 130 euros la tonne.
Ses craintes étaient fondées: le marché fixe le prix à 90 euros la tonne (l'offre est supérieure à la demande). C'est le prix au comptant.

Mr Alhuil fait ses comptes:
vente sur le marché physique: 90 euros + gains sur le marché à terme: 40 euros = le prix d'objectif (130 euros) est atteint. Il peut vivre de son activité.
Ainsi, il s'est couvert contre le risque de fluctuation (ici à la baisse) des prix de la pomme de terre.

Voici un schéma explicatif (pour les visuels)

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Exemple n°2: le marché de la pomme de terre ne touche plus terre, il est en
                          ébullition !

Prenons le cas inverse, les prix s'envolent. Le prix d'objectif est le même (130 euros la tonne). 
En mars, les contrats à terme se  négocient toujours à 130 euros la tonne comme dans le cas précédent.
Par contre, de mars à avril, les prix sur le marché physique et sur les marchés à terme s'envolent. En avril, sur le marché à terme, les prix s'établissent à 200 euros la tonne et sur le marché physique, on est à 200 euros la tonne.

Bilan de l'opération:
- marché physique: 200 euros (vente)
- marché à terme: 130 (vente) - 200 (achat) = - 70 euros
= le prix d'objectif est atteint : 130 euros (200 - 70)

Voici le schéma correspondant (et les auditifs, ils ont droit à rien ? Pas de podcast ?)

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Exemple n°3: tout de suite ou demain, tel est le choix, ma pomme ^^

Les deux exemples précédents sont basés sur le fait que les deux marchés (physique et à terme) évoluent dans le même sens (exemple n°1: à la baisse / exemple n°2: à la hausse). Mais si ce n'est pas le cas...

- hypothèse n°1: le prix sur le marché réel baisse / stagne alors que le prix sur le marché à terme augmente.
Si on est rationnel, alors il vaut mieux entreposer sa récolte et la vendre sur le marché à terme, plus rémunérateur.
Conséquence directe: les quantités physiques offertes chutent (puisque les producteurs les vendent à terme), la rareté de l'offre entraîne donc une hausse des prix de la pomme de terre réelle et le prix à terme et le prix comptant se rapprochent.

- hypothèse n°2: le prix sur le marché physique augmente alors qu'il stagne ou baisse sur les marchés à terme. Le mécanisme est le même: au lieu de stocker pour vendre à terme, les producteurs inondent le marché réel de pommes de terre et désertent les contrats à terme. Les prix des deux marchés vont donc avoir tendance à se rapprocher.

Nous avons donc une application des mécanismes de marché que nous avons vu en classe.
Voici, pour enfoncer le clou une vidéo qui reprend les mêmes principes (c'est évidemment de la communication pour une entreprise, on pourrait redire sur la qualité du montage et des effets visuels, mais elle me parait tout de même très intéressante par rapport à notre sujet). A vous de voir...




Bon alors, il nous faut une conclusion qui fait le bilan et qui ouvre le sujet, non ?

Ces fonctionnements de marché présentent plusieurs intérêts pour le producteur:

     - ils permettent d'avoir une meilleure anticipation des prix futurs. En effet, dans ce type d'échange, les vendeurs/acheteurs ne discutent pas de la qualité, des délais de livraison (puisqu'ils sont normalisés). Seul le prix est l'objet d'une négociation. On est donc bien dans le fonctionnement théorique du marché (dans les marchés réels, il y a évidemment beaucoup d'autres critères que le prix qui sont négociés)

     - ils permettent de couvrir les risque contre les fluctuations des prix, et donc de permettent à des acteurs économiques de poursuivre leurs activités. En ce sens, ils jouent un peu la fonction d'assurance.

       - Ils exigent un certain nombre de conditions que l'on peut deviner avec la vidéo: un bouleversement considérable du métier d'agriculteur (qui peut être amené à utiliser ces mécanismes) et / ou l'apparition de sociétés de services (qui forment, conseillent, gèrent ces différentes stratégies).

      - enfin, et je vois bien que certains trépignent (si, si...): il y a évidemment des limites. Même si ce n'est pas l'objet de ce billet (et d'ailleurs, en classe, nous n'avons pas encore attaqué les limites du marché), je dois évidemment les évoquer (ah, ce fameux, que dis-je, ce légendaire esprit de nuance): la couverture de risque n'est pas la seule motivation qui animent les acteurs de ces marchés.
Il existe également des motifs de spéculation. Cela consiste à prendre aujourd'hui des décisions économiques (ici acheter / vendre ces contrats) sur la base d'un hypothétique prix dans le futur (à la hausse ou à la baisse selon la position de départ). Le décalage dans le temps (j'achète ou je vends à 1 mois) est ici crucial pour gagner / perdre.
Un autre aspect "critique", lié au précédent, réside dans la financiarisation excessive. On l'a dit à propos de la Société Générale, les banques gèrent-elles les dépôts, accordent-elles des crédits (leur activité de base, comme avec Mr Alhuil qui cultive ses pommes de terre) ou bien sont-elles devenues des acteurs  clés sur les marchés financiers qui achètent et vendent des titres, ou des entreprises dans une logique de spéculation ?

Allez, on se quitte avec un jingle, comme dans le dernier billet, c'est du masterpiece (Charlie Parker him self au saxo), et pas de la première époque (non parce que les jeunes, là, à mon avis, vous n'allez même pas écouter tellement cela vous paraîtra désuet...si ...si... je le sais, quand j'annonce qu'on va visionner des extraits de films en noir et blanc, muet... je vois bien que votre machoire esquisse un mouvement de haut en bas^^).
Bon, la prochaine fois, je ferais un jingle avec la refondation de NTM

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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 10:00

Il casse la baraque ou quoi ...Obama ?

undefinedSOS...SES...Je Blogue ! se met à l'heure des primaires américaines...
Vous avez tous appris que ces élections servent à désigner dans chaque camp (démocrate et républicain) les deux candidats au poste suprême.

L'élection présidentielle américaine aura lieu au mois de novembre, mais elle passionne déjà les américains (alors que les règles sont pourtant loin d'être simples)


A l'heure du web, il est beaucoup plus facile de savoir ce qui se passe exactement outre-atlantique.
J'ai donc essayé, comme je l'avais au moment de l'élection présidentielle française, d'analyser les programmes économiques et sociaux des principaux candidats.

A tout seigneur, tout honneur, je commence par celui qui crée l'évènement: Barack Obama (d'où le jeu du mot à 2 euros du titre de l'article)

Je cherche des articles sur Google consacrés au programme du candidat démocrate.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que peu de sites traitent de cet aspect.
Pour l'essentiel, il s'agit de liens consacrés aux résultats des diverses élections ou des aspects "politico-médiatiques".

Ainsi, par exemple, le clip ci-dessous atteint des records d'audience sur le web (il suffit de se rendre sur technorati pour s'en rendre compte, d'ailleurs, sur Facebook, Obama peut se vanter d'avoir environ 600 000 supporters ^^).

Je commence d'abord donc par la forme.



Traduction (non parce que j'en connais qui ne font pas d'efforts ^^)

C’était un principe inscrit dans les documents fondateurs qui ont déclarés le destin d’une nation.

Oui, nous pouvons.

C’était le murmure des esclaves et des abolitionnistes pendant qu’ils ouvraient la voie vers la liberté.

Oui, nous pouvons.

C’était le chant des immigrés quand ils attaquaient (la traversée) depuis de lointains rivages et des pionniers qui ont poussés vers l’ouest contre un impitoyable désert.

Oui, nous pouvons.

C’était l’appel lancé par les travailleurs qui ont formés des syndicats, par les femmes qui ont obtenu le droit de vote, par un président qui a choisi la lune comme notre nouvelle frontière, et par un Roi (référence à Martin Luther King) qui nous a emmené au sommet de la montagne, et nous a montré la voie vers la Terre promise.

Oui nous pouvons la justice et l’égalité.

Oui, nous pouvons l’opportunité et la prospérité.

Oui, nous pouvons guérir cette nation.

Oui nous pouvons réparer ce monde.

Oui, nous pouvons.

Nous savons que la lutte à venir sera longue, mais gardez toujours à l’esprit que quelle que soient les obstacles sur notre route, rien ne peut se dresser sur la voie de la puissance de millions de voix appelant à changer.

On nous a dit que nous ne pouvions pas faire cela, par un chœur de cyniques… qui ne feront que croître plus forts et plus dissonants… On nous a demandé de nous arrêter pour regarder la réalité en face. Nous avons été mis en garde contre le fait d’offrir de faux espoirs à la population de cette nation.

Mais dans l’histoire si peu probable qu’est l’Amérique, il n’y a jamais rien eu de faux dans l’espoir.

Maintenant, les espoirs de la petite fille qui va dans une école en ruines à Dillon sont les mêmes que les rêves de l’enfant qui apprend dans les rues de LA, nous nous souviendrons que quelque chose est en train de se produire en Amérique, que nous ne sommes pas aussi divisés que le suggèrent nos politiciens, que nous sommes un seul peuple, que nous sommes une seule nation, et qu’en même temps, nous allons commencer le prochain grand chapitre de l’histoire américaine avec trois mots qui vont résonner d’une côte à l’autre; de la mer à la mer ensoleillée…

Oui. Nous. Pouvons.”


Commentaire: Le charisme personnel d'Obama (sa personnalité, son histoire) et son message (basé sur un certain volontarisme et l'idée qu'il incarne à lui seul l'espoir et le changement) sont mis en scène de façon spectaculaire.
Il s'appuie sur une partie de l'histoire américaine (les deux références sont JF Kennedy et Martin Luther King), quelques connotations mystico-religieuses (la terre promise) et
la référence à une Amérique unie et volontaire intégrent à la candidature une charge symbolique et émotionnelle très forte, non ?

Si vous voulez un portrait rapide du candidat, lisez 20mn, vous serez satisfait ^^. Il y a aussi la page de wikipédia.

 Voici un nouveau service Web qui retrace la vie de Barack Obama. Bon d'accord, j'avoue en ce moment, je vis un peu à l'heure américaine, il est en anglais
Ce site met en scène une frise chronologique à la sauce web (c'est un peu interactif, non ^^). Si vous vous rendez sur ce site, vous aurez d'autres frises chronologiques (notamment une histoire des idées économiques)





Bon alors, maintenant...passons au fond.

Quel est le programme économique de Barack Obama ?

Je suis directement allé à la source, à savoir son site officiel voir ici.

Je n'ai sélectionné que les principales mesures économiques (soit environ 25). Voici donc l'essentiel de son programme. J'ai fait un bref commentaire.

Barack Obama commence d'abord par un constat:
Le Problème

"Les salaires stagnent et que les prix flambent: alors que les salaires stagnent, les coûts des produits de première nécessité sont en hausse. Le coût de la scolarité au niveau du collège a augmenté de 35 % au cours des cinq dernières années. Les coûts de santé ont augmenté quatre fois plus vite que les salaires au cours des six dernières années. Et le taux d'épargne personnelle est à présent le plus bas depuis la Grande Dépression.

Les réductions d'impôts pour les riches au lieu des couches moyennes:  l'administration Bush a donné des réductions d'impôt à ceux qui gagnent plus de $ 1 million de dollars, soit une réduction d'impôt près de 160 fois supérieure à celle reçue par les Américains à revenu moyen. Dans le même temps, cette administration a refusé de réformer les soins de santé, d'éducation et de logement d'une manière qui profite à la classe moyenne."

Commentaire: on retrouve des éléments de diagnostic "connus" avec les questions de pouvoir d'achat et de lutte contre les inégalités. Rien de nouveau à l'Ouest ^^

Par contre, on peut s'apercevoir qu'il s'adresse principalement aux couches moyennes. Selon Obama, Bush a favorisé les couches aisées par ses réductions d'impôts. Il entend donc se préoccuper de la santé (on sait que c'est un enjeu politique et économique important y compris dans la primaire face à Hillary Clinton) l'éducation et le logement des couches moyennes.

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Voici maintenant le catalogue de 25 mesures de son programme économique.

              -  les impôts:

"1/ rendre le travail plus rémunérateur par des réductions d'impôts ou des crédits d'impôts pour les ménages ayant un travail.

2 / simplifier l'impôt pour que des millions d'américains puissent faire leur déclaration en moins de 5 mn (par exemple, en ayant des formulaires pré-remplis à partir des informations données par les employeurs)."
    
Commentaire: ici, on est sur un terrain plus polémique (la question fiscale). La philosophie est bien ici, comme chez nous, de vouloir rendre le travail plus attractif :ce qui se traduirait par la défiscalisation des heures supplémentaires ou la déclaration fiscale pré-remplie chère à Jean-François Copé... Etonnant, non ?

            - la politique commerciale:

"3 / Fight for Fair Trade: il faut  se battre pour une politique commerciale qui ouvre des marchés étrangers pour soutenir l'emploi américain. Les accords commerciaux seront utilisés pour diffuser les normes environnementales et sociales à travers le monde, tout en étant ferme avec les nations qui n'appliquent pas ces nouvelles normes.. Il faudra également faire pression sur l'Organisation mondiale du commerce pour faire appliquer les accords commerciaux et empêcher des pays de verser des subventions et de mettre en place des barrières non tarifaires.

 4 / Modifier le North American Free Trade Agreement: Obama estime que l'ALENA et de son potentiel a été "survendu" au peuple américain et est décidé à mieux prendre en compte les intérêts des travailleurs américains.

 5 / Améliorer l'aide à la transition: Pour aider tous les travailleurs à s'adapter à l'évolution rapide de l'économie, Obama permettrait de mettre à jour le système actuel de Trade Adjustment Assistance en les étendant à des industries de services, créant des comptes d'enseignement flexibles pour aider les travailleurs à se recycler..."

Commentaire: rien de bien nouveau. Le libre-échange ne doit pas être appliqué intégralement, il s'agit de veiller aux intérêts américains.
Il y a beaucoup de généralités et de bonnes intentions (notamment sur les normes environnementales et sociales). Les aides à la reconversion sont également un principe de bon sens, mais comment les financer, les mettre en place concrètement ?

    
           - Technologie, innovation et création d'emplois

"6 / doubler le financement fédéral pour la recherche fondamentale et donner des crédits d'impôts pour la R&D pour aider à créer des emplois permanents à haut revenu, des emplois sûrs. Obama fera aussi des investissements à long terme dans l'éducation, la formation, la main-d'œuvre et de développement, afin que les Américains puissent tirer parti de nos atouts -notre ingéniosité et l'esprit d'entreprise -

7 / Pour mieux atteindre l'indépendance énergétique et prendre en compte le changement climatique, il faut investir dans les technologies vertes. 25 % de l'électricité américaine doit provenir de sources d'énergie renouvelables d'ici 2025.

8 / Protéger l'ouverture de l'Internet: Obama soutient le principe fondamental selon lequel les fournisseurs de réseaux ne devraient pas être autorisés à imposer des frais à privilégier le contenu ou des applications sur certains sites Web et des applications Internet au détriment des autres. Ce principe fera en sorte que les nouveaux concurrents, en particulier les petits ont la même possibilité que les grandes entreprises à innover et à atteindre un large public.

 9 / Investir dans les zones rurales: Obama va investir dans les petites entreprises rurales et lutte pour l'extension de l'accès Internet haute vitesse. Il permettra d'améliorer les écoles rurales et d'attirer plus de médecins dans les zones rurales. "

Commentaire: Ici, contrairement aux mesures précédentes, le programme est plus préçis. On a effet 2 mesures avec un objectif chiffré (mesure 6 et 7 alors que la mesure 9 est là aussi très généreuse mais générale). On trouve donc un zeste d'écologie et de politique volontariste. C'est intéressant, quelques objectifs sont fixés, mais quid des moyens / procédures pour les atteindre ?

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        - le travail et l'emploi.

"10 / les travailleurs doivent avoir la liberté de choisir d'adhérer à un syndicat sans harcèlement ni intimidation de leurs employeurs.

11 / Obama soutient le droit des travailleurs de négocier collectivement et de faire grève si nécessaire. Il travaillera à interdire le remplacement permanent des grévistes, les travailleurs doivent se défendre par eux-mêmes sans craindre de perdre leurs moyens de subsistance.

 12 / Augmenter le salaire minimum: Barack Obama va augmenter le salaire minimum, l'indexer à l'inflation et à augmenter le crédit d'impôt afin de s'assurer que les travailleurs à temps plein gagnent un salaire qui leur permet d'élever leur famille et payer pour les besoins de base."

Commentaire: On a ici le volet social du programme. A la lecture, on se dit que la situation des travailleurs américains est loin d'être idéale, non ?
On retrouve les mêmes remarques que précédemment: quelle sera la hausse du salaire minimum, sur combien de temps ? Vous ne vous souvenez pas de la campagne française avec la gauche qui souhaitait un Smic à 1 500 euros d'ici 2012 ^^).


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- Protéger la propriété et sévir contre la fraude hypothécaire

  "13 / Création d'un crédit hypothécaire universelle

 14 / Assurer Plus de responsabilité dans le financement immobilier: Obama a introduit une législation il ya un an pour lutter contre la fraude hypothécaire et protéger les consommateurs contre des pratiques abusives de prêt. Il faudra  augmenter le financement fédéral pour l'application de la loi, créer de nouvelles sanctions pénales en cas de fraude.

 15 / création d'un organisme qui permettra aux particuliers de comparer facilement les différents produits hypothécaires et de comprendre l'intégralité du coût de l'emprunt.

16 / Créer un Fonds d'Aide destiné à aider les gens à refinancer leurs prêts hypothécaires et à fournir des soutiens aux propriétaires innocents. Le fonds sera en partie payée par les sanctions à l'encontre des prêteurs qui agissent de façon irresponsable.

 17/ Fermer la faillite échappatoire:  l'industrie hypothécaire, qui s'est engagée dans des activités dangereuses et, parfois, des pratiques commerciales sans scrupules, ne devrait pas être protégé par le droit fédéral désuet."

 Commentaire: en pleine crise des subprimes, Obama met le paquet pour éviter de telles pratiques. Des sanctions à l'égard des organismes peu scrupuleux, des particuliers aidés, mieux informés: des règles plus strictes, des sanctions plus sévères ... On sent ici qu'il maîtrise plus le sujet, se sent davantage concerné et qu'il s'agit là d'un point fort du candidat.
-améliorer le système de carte de crédit

"18 / Créer un système d'évaluation: Obama créera un système de notation de cartes de crédit, modelé sur cinq étoiles, les systèmes utilisés pour d'autres produits de consommation, afin de  fournir aux consommateurs un classement de cartes de crédit, basé sur les fonctionnalités de la carte.

 19 / Mettre en place une  Charte des droits pour protéger les consommateurs: Obama créera une carte de crédit Charte des droits pour protéger les consommateurs contre certaines pratiques déloyales."

 Commentaire: Cela n'est pas étonnant quand on sait que les américains sont très friands de ces cartes de crédit. Elles ont plusieurs avantages, notamment de financer la consommation, mais elles peuvent être également un piège. Les deux mesures paraissent pertinentes et souhaitables
- Travail-famille

"20 / Développer la Family and Medical Leave Act: La FMLA ne couvre que certains employés des employeurs ayant 50 employés ou plus. Elle sera élargi afin de couvrir les entreprises de 25 employés ou plus.

21 / Encourager les États à adopter les congés payés: En tant que président, Obama va initier une stratégie visant à encourager tous les États à adopter des systèmes de congés-payés. Obama fournira 1,5 milliards $ de fonds pour aider les États et pour compenser les coûts pour les salariés et les employeurs.

22 / Développer High-Quality Afterschool Opportunités: Obama va doubler le financement fédéral pour les principaux programmes de soutien après l'école afin de servir plus d'un million d'enfants.

23 / Développer le crédit d'impôt pour la garde des personnes à charge: le crédit d'impôt pour la garde des personnes à charge prévoit trop peu d'aide pour les familles qu ont des frais de garde d'enfants. Il faut davantage rembourser ses frais de garde et autoriser les familles à faible revenu à recevoir jusqu'à 50 % de crédit pour leurs frais de garde d'enfants.

24 / les travailleurs ayant des obligations familiales sont souvent victimes de discrimination dans leur travail. Celles-ci doivent diminuer.

25 / Développer le "Flexible Work Arrangements" : Obama permettra de créer un programme visant à informer les entreprises sur les avantages de la flexibilité des horaires de travail, d'aider les entreprises à créer des possibilités de travail flexible, et accroître les incitations au télétravail. 

 Commentaire: des mesures socialespour concilier vie professionnelle et vie familiale très interventionnistes (20 à 22), mais je remarque que le crédit d'impôt revient encore une fois (cela semble être une mesure très utilisée par le candidat).
Là encore, la lecture de son programme nous renseigne sur l'état des Etats-Unis.

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Que conclure ?

A la lecture de son programme économique, on s'aperçoit qu'il n'y a rien qui puisse justifier l'enthousiasme et la passion dont bénéficie actuellement Barack Obama.

Il faut cependant nuancer (vous le savez, non ?). D'abord parce qu'il faudrait passer au crible chaque mesure (ce que je ne suis pas capable de faire), et ensuite parce que le programme économique ne résume pas l'ensemble des propositions du candidat Obama.

La bataille, pour le moment, se situe non pas sur le terrain des idées, mais sur les personnes. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai souhaité que son clip apparaisse, car cette mise en scène de son charisme personnel, de son slogan de campagne est un argument de poids dans la campagne électorale.

Remarquez, je me demande si nous n'avons pas un peu vécu la même histoire il y a quelque temps...


 Pour aller plus loin:

- un article de Rue89: Barack Obama est-il à gauche ou à droite d'Hillary Clinton ?

- un article des Echos sur son programme économique.

- un article d'Ecopublix sur le rôle des économistes dans la campagne américaine

- la stratégie de Barack Obama: la recherche de l'électeur médian ou l'application du principe de Chris Anderson (La Longue traîne) ?

Un jingle du Boss (quoi ? vous ne savez pas qui est le Boss ?), écoutez cette chanson de Patti Smith, essayez de découvrir l'histoire et les paroles, vous serez surpris... C'est mon Amérique à moi....Bonne écoute !
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