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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 17:58
Sur le site de l'INSEE, on peut trouver des statistiques, mais également des articles très intéressants.

Pour cela, il faut se rendre dans la rubrique Produits et Services ligne "publications", puis dans INSEE Première.
En 4 pages,  on a  une synthèse des dernières tendances économiques et sociales.

Pour le mois de novembre 2007, j'ai réalisé une petite sélection de documents comme nous les aimons tant ^^

En plus, on peut s'entraîner à faire des graphiques en téléchargeant les données sur Excel.
J'ai réalisé deux graphiques pour montrer la répartition de l'emploi selon les branches de 1978 à 2006.

emploi-france-1978.png





























emploi-2006.pngOn s'apercoit que:

- les emplois dans les services représentent l'immense majorité des emplois (les 3/4 des emplois). Ce sont les services marchands (dans la restauration, les emplois liés aux fonctions de conseils informatiques, juridiques, de marketing...) qui représentent la part la plus importante (soit plus d'un emploi sur 4).

- la part des emplois dans l'industrie et dans l'agriculture décline: 1 emploi sur 3 en 1978, moins d'1 sur 5 en 2006.



Comment l'expliquer ?

Ces transformations de l'emploi renvoient  évidemment aux changements structurels de notre  économie:

-Première explication

La consommation des ménages s'est modifiée.
Nous n'avons plus tout à fait les mêmes besoins.


En 1978, les biens matériels = 47 % des dépenses de consommation
En 2006, ces mêmes biens = 38 % des dépenses de consommation.

Si la part des biens a baissé, celle des services a augmenté.

J'ai fait un autre graphique sur la répartition des dépenses de consommation des ménages (en % vous avez le chiffre de 2006). Les tendances se dessinent clairement.

consommation-19782006.png

Les ménages consomment différemment, l'immatériel connait une forte progression, il est donc normal que la répartition de l'emploi se modifie.

J'ai trouvé un article de l'INSEE Première qui vient de paraître aujourd'hui sur les lieux de consommation des ménages.

Pour l'alimentation, 70 % de nos dépenses se réalisent dans les grandes surfaces d'alimentation.

Rentrons plus dans le détail.

Voici la répartition des dépenses alimentaires selon le lieu d'achat et le niveau de vie de 2001 à 2006.

On s'aperçoit que les 20 % des ménages ayant le plus faible niveau de vie (D1 et D2) réalisent presque 20 % de leurs dépenses d'alimentation dans les Maxi-Discount contre 5 % pour les 10 % des ménages les plus aisés (D10).

Ces enseignes réalisent une forte progression (relative) de 2001 à 2006 dans toutes les catégories de ménages.

consommation-1.png

































- Deuxième explication:

les ménages ne sont pas les seuls à acheter des biens et des services.

Pour créer des richesses économiques (biens et services), les producteurs achètent également une part de plus en plus importante d'immatériel
.

On constate une très forte augmentation des services de sécurité, de nettoyage, de recyclage, de services informatiques, d'intérim qui sont achetés par des entreprises à d'autres entreprises.
Autrement dit, pour produire, les entreprises ont besoin d'acheter de plus en plus d'immatériel à d'autres entreprises.

De plus, ces services étaient autrefois produits en interne, dans l'entreprise (nettoyage, sécurité, comptabilité, publicité...). Aujourd'hui, elles confient ces activités à d'autres entreprises (on parle d'externalisation).

Pourquoi ?

Les entreprises ont fait leurs comptes: il est plus efficace de faire faire à d'autres entreprises ce qu'on faisait soi-même auparavant (c'est la division du travail entre les entreprises). Cela coûte souvent moins cher à acheter qu'à produire en interne.


Source: INSEE Première, n° 1163 et 1165 voir sur ce lien

Après l'effort, un peu de réconfort: en avant la zizique...

J'aime le reggae, alors pourquoi se priver, men



Et une, très belle, plus classique...



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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 06:00
---fond.jpgJe sais, c'est une drôle de façon de commencer un billet...

Oui, je crois que vous avez un problème avec les "questions - problème" ! Elles sont pourtant très utiles pour apprendre à raisonner.

Sans rentrer dans des débats qui nous emmèneraient trop loin sur la notion de problématique, je voudrais donner quelques éléments pour aider les élèves à reconnaître une question - problème

Etape 1: problématiser, cela veut dire quoi ?

C'est conduire jusqu'à un problème. Or cela suppose qu'on mette en évidence ce problème. Les élèves me donnent le titre de leurs recherches, je leur réponds souvent: très bien, mais où est le problème ?
Mais souvent on ne le voit pas, il n'est pas explicite puisqu'il est le résultat d'une analyse. Il faut donc le créer, le découvrir, le construire sous forme d'une question.
C'est la raison pour laquelle on ne peut pas trouver un problème sans avoir travaillé le sujet (je n'ai jamais vu un groupe formuler une question-problème dès les premières séances).
Dernière remarque, une fois que la question-problème a été construite, on peut alors commencer à organiser les différentes argumentations, à sélectionner ce qui est nécessaire (autrement dit élaborer un plan détaillé). Souvent les élèves pensent qu'à partir des questions du type (Qui ? Quoi ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? Qu'est-ce que ?...), ils peuvent construire un plan.


Etape 2: Comment reconnaître une question problème ?

Il existe des questions qui ne posent pas véritablement de problème. En général, ce sont celles-ci que vous trouvez le plus facilement au début. En voici quelques exemples:
Qu'est-ce la laicité ?
De quelle époque date le paternalisme social ?
Comment l'entreprise Renault s'est-elle développée ?
Pourquoi faut-il développer les énergies renouvelables ?


Ces questions exigent des réponses qui ne posent pas problème: on définit la laicité, on donne une date, une période durant laquelle le paternalisme social s'est développé, on décrit les différents moyens, les stratégies diverses de l'entreprise Renault et on cite 2 ou 3 raisons pour lesquelles il faut développer les énergies renouvelables. Ce sont des questions qui obéissent à la règle des 5 W (When, Where, What, Why, Who...)

Si vous fondez votre réflexion sur ce type de questions, cela risque d'aboutir à une analyse assez "plate", descriptive, peu dynamique (par exemple, cela peut prendre la forme d'une typologie ou d'un catalogue d'idées).

En général, une question-problème apparaît lorsque vous mettez en relation deux ou plusieurs concepts. Le passage d'un concept à l'autre (autrement dit la solution éventuelle du problème) exige une véritable réflexion personnelle basée sur une enquête et des recherches.

Conséquence: le signe auquel vous reconnaitrez que vous êtes devant une question-problème, c'est votre embarras.
Vous ne pourrez pas répondre par oui ou par non, vous ne pourrez pas donner une date, une définition ou formulez une réponse simple à la question posée.


journaliste.gif

Etape 3: Comment formuler une question-problème ?

On peut trouver trois types de formulation:
     - un paradoxe: vous mettez en relation des concepts apparemment incompatibles.
La ville est-elle nécessairement un lieu de sociabilité ? La sociabilité peut se définir comme une aptitude à vivre en société sans objectif utilitaire, c'est un peu la forme ludique de la socialisation. La ville crée des sociabilités "positives"(dans les cafés, avec le voisinage, les soirées mondaines...), mais la ville crée aussi des embouteillages, des inégalités entre centre-ville et périphérie etc...

     - une énigme : la musique abolit-elle les frontières ? Renault: une multinationale ? Les éoliennes ont-elles un avenir ?

     - une alternative: l'Allemagne: un modèle ou un concurrent pour l'industrie automobile française ? La libéralisation des règles d'implantation des grandes surfaces: une chance ou un handicap pour l'économie locale ?

La presse utilise quelquefois ces formulations, cela peut donner des grilles de lecture et d'analyse souvent fuctueuse.

Quelques exemples:

- sur l'analyse du projet de réforme des universités, un article du Monde Diplomatique qui s'intitule: derrière l'autonomie des universités, diversité contre égalité ?

- sur l'analyse des six premiers mois de la présidence Sarkozy, un article de J.M. Helvig sur Rue89: Nicolas Sarkozy, c'est "Badinguet" ou "Foutriquet" ?


Ce type de question est beaucoup plus intéressante: elle suscite de la curiosité chez le lecteur. En effet, on le met devant un paradoxe, on lui pose une énigme, on le place devant un choix cornélien...ce sont des moyens de l'inciter à lire, de l'impliquer davantage. En général, ce type de question suscite une réponse beaucoup moins statique que les questions précédentes, l'analyse est plus fructueuse.

001_nblse.gif

Des jingles, en veux-tu, en voilà...




Quand je vous dis que ce point (savoir formuler un problème) est fondamental, je ne suis pas le seul...Ecoutez cela

 




Pour avancer dans la vie, pour prendre un nouveau départ,
il me faut trouver le coeur du problème...
(La Fouine: "le coeur du problème")


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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 09:50
democratie.jpgEn première, option Sciences Politiques, nous devons aborder les différentes questions sur l'organisation des pouvoirs dans notre démocratie.
Sans rentrer dans des débats trop techniques, on peut néanmoins essayer de réfléchir sur les règles du jeu démocratique.


Il se trouve que la commission Balladur a rendu des propositions pour "Une Cinquième République plus démocratique".
Je ne vais evidemment pas faire le tour de toutes les propositions, mais m'attarder sur quelques unes.
Aujourd'hui, ce sera la proposition n° 11 qui est détaillée page 21 du rapport voir ici




D'abord, quelques éléments de repères sur l'article 16 de la constitution.

Il donne les pleins pouvoirs au Président de la République en cas de crise grave:

« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle
du Premier ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. 
Il en informe la nation par un message.
Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet. le Parlement se réunit de plein droit.
L'Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.» 



Dans l'esprit des constituants, cet article devait permettre d'éviter ce qui c'était passé en 1940 où le président de la République (Albert Lebrun) n'avait pas eu les moyens de gérer la crise liée à la débâcle militaire.
Il s'agissait aussi de se donner les moyens  juridiques d'empêcher une insurrection (communiste à l'époque de la guerre froide).

 
Cet article a été utilisé une seule fois: c'était au moment du putsch des généraux d'Alger en 1961.
De Gaulle en profita pour prendre diverses mesures. En voici quelques unes:
- il prolongea l'état d'urgence jusqu'à nouvelle décision
- toute personne encourageant la subversion sera internée administrativement
- la garde à vue est portée de 5 à 15 jours
- interdiction d'écrits ou de périodiques appuyant la subversion ou diffusant des informations secrètes d'ordre militaire ou administratif...
(source: O.Duhamel, le pouvoir politique en France, Seuil, 1993)

L'article 16 a fait l'objet de plusieurs critiques très importantes:

- on a accusé cet article de permettre juridiquement l'installation d'une dictature temporaire en confiant les pleins pouvoirs à une personne (les précautions prises, notamment de consultation du premier ministre, des présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat et du Conseil Constitutionnel étant purement formelles)

- lorsqu'il a été appliqué en 1961, la durée de son application a été abusivement prolongée: les pouvoirs publics avaient retrouvé un fonctionnement normal, le putsch a été contrôlé, mais l'article 16 continuait d'être appliqué.

- la décision d'utiliser l'article 16 et les actes pris durant son application constituent "un acte de gouvernement" (arrêt du 2 mars 1962 du Conseil d'Etat dit "arrêt Rubin de Servens"). Par conséquence, une loi violant les libertés fondamentales mais prise dans le cadre de l'article 16 ne peut faire l'objet d'un recours devant le juge.


mis7-1.jpg

Après avoir donné ces points de repères, examinons l'actualité du sujet.

Que propose la commission Balladur ?

1 / Elle ne revient pas sur l'existence même de cet article.

Son principe est justifié par "la diversité des menaces potentielles qui pèsent sur la sécurité nationale à l'ère du terrorisme mondialisé".
Le rapport donne l'impression que le principe même de cet article ne pose pas problème. Or, ce n'est pas le cas (voir ici)
Pourquoi ne pas avoir fait état des arguments des uns et des autres ?

2 / Elle propose que des limites soient posées:

     - la première limite est déjà inscrite dans la constitution: le premier alinéa de l'article 68 permet aux parlementaires de destituer le chef de l'Etat en cas de "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat".

     - la deuxième limite est mise en place par la proposition n° 11: au bout d'un mois d'exercice des pouvoirs exceptionnels, 60 députés ou sénateurs peuvent saisir le conseil constitutionnel pour vérifier que les conditions juridiques de l'application de l'article 16 sont bien respectées.


On le voit, la commission propose un meilleur encadrement de l'utilisation de cet article. Sur ce, elle ne fait que poursuivre ce qui avait été déjà proposé par la commission Vedel en 1992.
"La réforme suggérée consistait à confier au Conseil constitutionnel, sur proposition conjointe du Président de la République et des présidents des assemblées, la mission de constater que les conditions de mise en vigueur de l’article 16 étaient réunies.
" (source: site vie publique)


gar2_anonyme_001f.jpgL’urne et le fusil, gravure de M.L. Boisredon, avril 1848, Bnf.

Cet article pose plusieurs problèmes :

- Ne prenons-nous pas le risque de faciliter une dictature (temporaire ?) (risque n°1)

- Doit-on donner à la démocratie les moyens juridiques de se prémunir face à des dangers qui la menacent ou au contraire doit-on ne pas utiliser les mêmes armes que les adversaires de la démocratie quitte à prendre le risque de faire perdre la démocratie (risque n°2) ?

- si c'est le risque n°1 qui parait le plus important, alors il faut abolir cet article.

Deux contre-arguments face au risque n°2 peuvent être apportés:
        1 / Le contexte a changé, notre démocratie est devenue plus apaisée, la guerre froide n'est plus une justification nécessaire.
         2 / On peut aussi considérer que ce n'est pas un article de la constitution qui résoudra une crise grave. L'utilisation de ce moyen juridique face aux terrorismes n'est pas adaptée.



- si c'est le risque n°2 qui parait le plus évident, alors il faut garder cet article.

Le principal contre-argument que l'on peut mettre en évidence face au risque n°1consiste à essayer de réglementer l'exercice des pleins pouvoirs (leur durée comme leur champ d'application ne doit pas être laissés au seul bon vouloir d'une seule personne)

La commission apporte quelques précisions à ce niveau là. La discussion peut donc porter sur la pertinence des limites imposées à l'usage de cet article 16.

Les limites proposées ne sont-elles pas trop formelles ? Imagine-t-on, en pleine crise, des parlementaires s'opposer au Président de la République ? Quel poids politique peuvent-ils peser ? Quels moyens disposeront-ils pour vérifier que les règles d'application de l'article 16 ont été respectées ?

On le voit, l'existence de cet article et les conditions de son utilisation posent de nombreuses questions.
On aurait aimé qu'une commission qui s'intitule "Vers une Cinquième République plus démocratique", composée de personnalités politiques et juridiques de premier plan
fasse état des différentes positions (au sein du champ politique).
On n'est pas à un paradoxe démocratique près !


"C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites".
Montesquieu
  De l'esprit des lois, livre XI, 1748.



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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 09:10
martine-dessine-la-soci--t--.jpgLes couvertures de Martine ont un vrai succès, c'est ma deuxième (je parie que cela va lancer des idées à d'autres ^^).

Bon, revenons à notre sujet du jour.
Avec les Premières ES, nous avons étudié diverses structures sociales (ce qui a valu un billet sur les castes en Inde).

Après avoir analysé le concept de classe sociale chez Karl Marx et Max Weber (ce qui permet de procéder à une initiation aux grilles d'analyse sociologique), il faut se pencher sur la représentation de notre société...






 Vous connaissez cette phrase célèbre du Petit Prince ?

Alor
s, s'il te plaît, dessine moi la société...



Voyons voir... à l'évidence, ce qui vient d'abord à l'esprit, c'est la pyramide...

Ce symbole nous a permis pendant longtemps de nous forger une représentation mentale de la société.

Au départ, on a cette image en tête, elle nous obsède, et nous fascine...

social2

Puis, on se met à l'adapter à toute les sociétés.

J'avais déjà parlé des castes en Inde où la figure de la pyramide resurgissait...

Alors, on se prend à relire l'histoire de toute société jusqu'à nos jours (air connu) comme celle de la pyramide.

La féodalité et sa hiérarchie fondée sur l'honneur et le prestige social se résume à...

société pyramide 1

Puis, c'est la société d'Ancien Régime et ses ordres: noblesse, clergé et tiers état... avec ses privilèges...

les ordres


On a abolit les priviléges en 1789, cela fut même très solennel (lire ici).

Alors, l'égalité des droits -enfin proclamée- allait-elle modifier notre vision de la société ?


Avec la Révolution Industrielle, on a vu revenir nos bons "vieux schémas"...

300px-Anti-capitalism color


Et si les critères de hiérarchisation ne sont plus les mêmes, le résultat lui ...

worker.jpg


Karl Marx va théoriser cette approche pyramidale (et vous le savez, du haut de cette pyramide...).

Ce qui fera la spécificité de l'analyse marxiste, c'est qu'elle mettre l'accent sur la lutte des classes.

En effet, en raison des mécanismes de l'exploitation, le prolétariat est en lutte contre
la bourgeoisie.
Ce sont les contradictions internes au capitalisme qui précipiteront le changement social. Le grand soir consistera à abattre cette pyramide (puisque l'issue est une société sans classe...)

Le marxisme va marquer de son empreinte les sciences sociales jusque dans les années 1980.



Vous me direz que tout cela, c'est du passé (et du passé, faisons table rase ;;))

En effet, avec les Trente Glorieuses, sous l'effet d'une certaine homogénéisation des niveaux et des modes de vie, avec l'intervention économique et sociale de l'Etat (devenu "Etat-Providence"), on est passé à une autre représentation sociale

classe changement

Il y avait bien quelques penseurs (dont Alexis de Tocqueville) qui avaient pressenti un tel changement de représentation, mais ils furent dans l'ombre du marxisme alors dominant.

Cependant, dans les années 1980, certains commencent à parler de couches moyennes qui constitueraient alors le noyau central de la société française.

Redécouvrant Max Weber et Alexis de Tocqueville, des sociologues comme Henri Mendras entendent bien imposer une nouvelle représentation de la société.
Il l'annonce comme la seconde révolution française

la toupie mendras
La société est composée de constellation qui peuvent augmenter / diminuer selon les évolutions économiques et sociales. Il n'y a plus de bourgeoisie ou de prolétariat au sens marxiste, mais des catégories sociales qui connaissent une certaine fluidité sociale. Cette approche consensuelle sera dominante dans les années 1990.


Alors, on en a fini avec une approche pyramidale et conflictuelle de la société ?

Rien n'est moins sûr...

Pierre Bourdieu avait déjà élaboré une analyse qui empruntait à Karl Marx et à Max Weber, elle reposait sur une approche en termes de capital éconoque et culturelle, la lutte des classes se transformait en lutte de classement, il a montré, notamment dans la Distinction, en quoi la possession ou non de tel ou tel capital (économique, culturel, social...) et la composition globale du capital (plus de capital économique et moins de capital culturel ou l'inverse) pouvait avoir une influence sur nos goûts.
Voici ici un schéma qui résume rapidement ses résultats


470px-Espace-social-de-Bourdieu.svg.png
A partir de cette approche en termes de capital culturel et capital économique, une représentation simplifiée de notre structure sociale pouvait laisser apparaitre un autre visage

pcs


Elle ne ressemble plus à une pyramide, même si les inégalités sont représentées, elles ne conduisent pas à mettre en avant les luttes et les conflits sociaux comme Marx l'avait fait...

Pourtant, à l'heure actuelle, certains remettent en avant l'accroissement récent des inégalités entre les catégories sociales mais aussi à l'intérieur de chaque catégorie sociale.
Les "investisseurs" (qui symbolisent le capital) ont détrôné les "managers" et mis en place une main d'oeuvre précaire.
Ces dernières années, les couches moyennes pour partie ont accédé à la classe privilégiée ("les nouveaux riches", bling bling) et surtout -pour l'immense majorité- se sont peu à peu "prolétarisées": elles ont été touchées par le chômage, la précarité, la baisse du pouvoir d'achat et leur mobilité sociale aurait été freinée (thèse de Louis Chauvel voir ici).
On a donc une nouvelle représentation de la société: après la pyramide, la toupie, voici la société en sablier (Alain Lipietz 1996)...


classe-sablier.jpg

 

Nous n'avons pas épuisé toutes les représentations graphiques.
Il en reste encore une, qui est très marquée par le web 2.0 et les nouvelles technologies (hé oui, on y revient toujours ^^).

Avec la montée de l'individualisme post-moderne (cf François de Singly, l'individualisme est un humanisme ou C. MacPherson, l'individualisme possessif), les déterminants économiques et sociaux (niveau de revenu, de diplôme, l'appartenance à telle ou telle catégorie sociale...) existent mais pèsent moins qu'avant.


Cette société des individus (dont j'avais déjà parlé ici) se serait transformée en réseaux. Chaque individu choisit, selon ses affinités électives, d'appartenir à tel ou tel réseau (ce qui s'oppose aux communautés traditionnelles au sens sociologique du terme car ces dernières sont marquées par le poids des pesanteurs socio-culturelles).
Si on devait dessiner notre société, on pourrait par exemple utiliser cette image.

r--seau.gif

Quelle est alors votre représentation de la société ?
En connaissez-vous d'autres ?


La chanson a également traité ce thème: cette chanson ici illustre magnifiquement ce thème de la pyramide. Et puis comment ne pas avoir en tête ce thème lorsqu'on écoute certaines paroles de reggae ou de rap ?

Par contagion:

ceux qui aiment ces billets peuvent relire une série sur la mondialisation ici et



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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 06:08
homme-couv.jpgL'homme est-il bon ?
Vaste question (philosophico-politique). Ce qui peut intéresser le sociologue à ce sujet, c'est d'analyser la façon dont les individus vont répondre à cette question.
En effet, chacun d'entre nous a une réponse qu'il justifie à partir de ses propres valeurs. Or ces valeurs, si elles sont propres à chaque individu, ont aussi une dimension collective.

Il s'agit d'idéaux collectifs qui définissent dans une société ou dans un groupe social les critères du désirables. Elles permettent donc de porter des jugements (les fameux "jugements de valeur") sur une situation ou une conduite.


J'ai trouvé ici une enquête d'opinion sur les valeurs européennes (il s'agit du résumé en français).
J'en ai extrait deux graphiques:

Graphique n°1:

On a donné une liste de 9 valeurs et demandé aux personnes interrogées de choisir celles qu'ils préféreraient préserver et renforcer dans la société (maximum 3 valeurs).

valeurs-europ--ens-1.png
On remarque le poids des valeurs pacifistes, écologiques, sociales et démocratiques. Inversement, les valeurs liées à l'économie, la technique et à la différenciation culturelle paraissent moins essentielles à préserver et à renforcer (est-ce parce qu'elles sont déjà très présentes qu'il ne faut pas les mettre en avant ou au contraire ces valeurs ne sont pas jugées essentielles ? Difficile d'interpréter...)



Graphique n°2:

On a classé l'importance de ces valeurs par rapport à une préférence idéologique droite / gauche.

valeurs-europ--ens-2.png
On retrouve alors des valeurs propres à chaque camp politique:

- Les personnes se déclarant de gauche mettent souvent en avant les valeurs d'égalité, de solidarité et de dialogue. Les personnes ayant une préférence plus marquée à droite privilégient l'ordre, la tradition, et l'efficacité.

- Voici par exemple, différentes sujets de désaccord politiques entre gauche et droite. On comprend mieux  les différences de jugements de valeurs (source CEVIPOF 2002)
valeurs-gauche-droite-2007.png
Bon allez, comme on approche du week-end, je vous fais un petit cadeau pour détendre vos zygomatiques. Un instant magique, un moment de vérité, une minute tragique qui permet d'apporter ma réponse personnelle à la question posée au départ: l'homme est-il bon ? ^^





 

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 05:31
gandhi2.jpgOui, je sais le titre parodique est un peu long et vous ne connaissez pas Candy et son pays
Trêve de plaisanterie.
En première, nous allons aborder bientôt  le thème de la structure sociale.
Au début, on peut mettre en évidence l'existence, au sein de toute société humaine, de groupes sociaux hiérarchisés en fonction de multiples critères (variables selon les époques et les sociétés). Avant d'aborder notre société, on peut étudier d'autres hiérarchies sociales.
Le système des castes en Inde est souvent cité. J'ai trouvé sur le web des liens très intéressants qui permettent de mieux comprendre la complexité de toute structure sociale.

Le point de départ: comment définir une caste ?

Le premier qui a posé une définition est Célestin Bouglé en 1935. Le texte original (Essai sur le régime des castes) est ici

On peut retenir ses trois critères:

1 / "Si nous consultons l'usage courant, le mot de caste semble éveiller d'abord l’idée d'une spécialisation héréditaire. Le fils du forgeron sera forgeron, comme le fils du guerrier sera guerrier. Pour la répartition des tâches il sera tenu compte, non des vœux exprimés ou des aptitudes manifestées par l'individu, mais seulement de sa filiation."

2 /
" Mais cela suffit-il ? Il faut en outre, à ce qu'il nous semble, que nous distinguions dans cette société des niveaux, des étages, une hiérarchie.Le mot de caste ne fait pas seulement penser aux travaux héréditairement divisés, mais aux droits inégalement répartis. Qui dit caste ne dit pas seulement monopole, mais privilège. Par le fait de sa naissance, tel individu paie de lourds impôts ; tel autre y est soustrait. Devant la justice celui-ci « vaut » cent sous d'or, celui-là cinquante. L'anneau d'or, la robe rouge ou le cordon jaune que porte l'un sont rigoureusement interdits à l'autre. Leur « statut » personnel est déterminé, pour la vie, par le rang du groupe auquel ils appartiennent."

3 / "
Quand nous déclarons que l'esprit de caste règne dans une société, nous entendons que les différents groupes dont cette société est composée se repoussent au lieu de s'attirer, que chacun d'eux se replie sur lui-même, s'isole, fait effort pour empêcher ses membres de contracter alliance, ou même d'entrer en relation avec les membres des groupes voisins. Un homme refuse systématiquement de chercher femme en dehors de son cercle traditionnel ; bien plus, il repousse tout aliment préparé par d'autres que par ses congénères ; le seul contact des « étrangers », pense-t-il, est quelque chose d'impur et de dégradant.

Combien de castes ?

La question est difficile, Wikipédia dans son article sur les castes ici apporte des élements de réponse.

caste.jpg

Les castes existent-elles encore aujourd'hui en Inde ?

Dans cet article du Courrier de l'Unesco ici, nous avons des réponses très intéressantes.
Pourquoi apparaissent-elles comme légitimes (le lien avec l'option de Science politique est lumineux à cet égard) ?
Quels problèmes posent les castes ?


Bon , l'affaire semble réglée, je me suis fait une représentation plus précises des castes...mon enquête a été fructueuse.

Et pourtant...pourtant...

Depuis l'essai de 1935, les chercheurs ont progressé (heureusement) dans la compréhension de cette hiérarchie sociale.

1 / Qu'est-ce qu'une caste ?

" les castes qui s'offrent à voir dans l'Inde d'aujourd'hui ne sont plus caractérisées par ces trois critères et seule l'endogamie résiste un peu mieux au temps et à la modernité. La spécialisation héréditaire est, sans doute, le premier critère à avoir été battu en brèche. Les nouvelles professions nées de la vie moderne ont attiré des membres de toutes les castes, y compris ceux des castes très basses. Les médecins ou les ingénieurs, par exemple, ne se recrutent évidemment pas dans l'une ou l'autre caste et il y a, aujourd'hui, une très forte pression pour faciliter l'accès de tous aux professions prestigieuses. Certes, une forte proportion des gens qui travaillent comme barbiers ou blanchisseurs continuent d'appartenir à la caste des barbiers ou des blanchisseurs, mais, dans le même temps, la grande majorité des membres de ces castes n'exercent pas leur profession traditionnelle (....)
La notion de hiérarchie est tout aussi problématique. Dans le passé, l'idée d'une hiérarchie linéaire posait déjà de multiples problèmes, mais aujourd'hui elle est de moins en moins acceptable. Les critères de pureté relative qui fondaient cette hiérarchie ne jouent plus un rôle fondamental dans les relations sociales actuelles et les gens sont bien plus sensibles aux pouvoirs politique et économique. Avec l'évolution de la vie économique, ceux-ci se sont distribués beaucoup plus équitablement et les castes forment, moins que jamais, des groupes politiquement et économiquement homogènes. Autrement dit, de nombreux Brahmanes, particulièrement les prêtres de temple, vivent dans une certaine précarité économique alors qu'il existe une élite assez conséquente parmi les intouchables. De plus, les valeurs d'égalité et de justice sociale se sont largement répandues dans l'ensemble du corps social (...)
Le seul critère qui garde quelque pertinence est celui de l'endogamie. L'obligation de se marier à l'intérieur de la caste demeure vivace et continue de caractériser la plupart des unions matrimoniales."

Source: Robert Deliège, professeur d'ethnologie voir le document en entier ici


piercing-inde-13.jpg

2 / une thèse surprenante sur le rôle positif des castes en Inde

J'ai découvert l'approche déroutante de
Christophe Jaffrelot, directeur du CERI (Sciences Po) et directeur de recherche au CNRS. Le titre de son essai résume tout, vous le trouverez à cet endroit, ainsi que le compte-rendu de son livre ici. Vous pouvez retrouver une vidéo complète à cette adresse ici
Je vous propose un court extrait vidéo:




Bon, pour ceux et celles qui trouvent que c'est trop fatiguant de tout lire, je leur propose un résumé de tout le chapitre sur le thème de la structure sociale, le tout en deux parties soit environ 15 mn. C'est pas génial ?





Quoi, vous râlez parce que c'est en anglais ???

Ah non, dites, même moi je comprends et j'ai le temps de lire tous les sous-titres.
C'est too easy, franchement, non, moi de l'anglais comme cela, c'est two finger in the nose, non (et pourtant j'ai fait allemand LV1 ^^) ?

Bon allez, je le place quand même ce jingle (shame on me lol)



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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 10:57
giacometti_-_busto_di_diego__parigi__museo_nazionale_d__arte_moderna__1964_.jpgEn ce moment, avec les Premières ES, nous étudions les processus de socialisation (voir ce lien)
Après avoir posé quelques éléments de repères, nous abordons l'épineuse question du déterminisme.
Il se trouve que cette année, j'ai choisi  d'étudier ce thème à  partir de la socialisation politique  que l'on peut définir comme un mécanisme de régulation sociale  qui permet d'assurer une certaine permanence du système politique et  d'insérer l'individu dans différents groupes d'appartenance (liés aux préférences partisanes...).
La question est de savoir si nous avons les mêmes idées et comportements politiques que celles et ceux de notre famille, milieu social etc...

Buste de Diego A.Giacometti 1936




En parcourant le site du journal Libération, je tombe en arrêt devant cet article de mardi  18 septembre 2007 dont je tire quelques extraits (voir l'article original ici)

"Plusieurs travaux auraient ainsi montré que «libéraux» et «conservateurs» ont des approches cognitives différentes des problèmes. L’an dernier est ainsi parue dans le Journal of Research in Personality (vol. 40, n° 5, pp. 734-749) une étude stupéfiante : les auteurs (des psychologues de UCLA, à Los Angeles) ont repris les dossiers d’enfants dont le comportement avait été étudié alors qu’ils étaient à la crèche, et ont regardé vingt ans plus tard quelles étaient leurs préférences partisanes.
Résultat : en moyenne, les «libéraux» avaient été des enfants sociaux, énergiques, un peu désordonnés, plutôt dominants. Les «conservateurs» avaient été des garçonnets et des fillettes plutôt susceptibles, parfois rigides, vulnérables, avec une tendance à la victimisation. Pas de différences notables de QI (...)

Cette étude amené certains chercheurs à se poser cette question très anglo-saxonne : existe-t-il une base biologique à ces différences de comportement, base qui elle-même semble porter en germe la future obédience politique des intéressés ?

Pour répondre, une équipe de chercheurs de la New York University et de UCLA est allée surveiller un point précis du cerveau de cobayes aux préférences partisanes connues, tout en demandant à ces derniers de se livrer à un exercice simple : taper sur un clavier quand la lettre M apparaissait, ne rien ­faire quand c’était un W . A quoi peut servir un test si rudimentaire ? A surveiller l’activité électrique d’un coin précis de la matière grise (cortex cingulaire antérieur) où se traitent, notamment, les problèmes de «résolution de conflits».

Comme le M était programmé pour sortir plus souvent que le W , l’apparition de cette dernière lettre provoquait un soudain pic électrique dans la zone étudiée : taper ou ne pas taper ? 
Surtout, l’analyse de l’activité électrique du cortex à ce moment précis a permis de voir comment, au niveau neuronal, l’individu faisait face à la nouveauté, comment il y réagissait, c’est-à-dire à quelle vitesse et avec quelle intensité.
Et devinez quoi ? Les pics électriques les plus élevés ont été enregistrés chez les cobayes les plus «libéraux». Ce que l’on peut traduire à la hache par : les «libéraux» sont plus réactifs face à la nouveauté et l’ambiguïté.
Les auteurs de l’étude de Nature Neuroscience pensent ainsi avoir fait la preuve d’une différence de fonctionnement neurobiologique entre «gauche» et «droite». Ils se félicitent d’avoir été les premiers à établir une connexion nette entre idéologie politique et activité neuronale, et estiment avoir toute autorité pour conclure : «L’orientation politique reflète en partie des différences individuelles dans le fonctionnement d’un mécanisme général lié au contrôle cognitif et à l’autorégulation.»

L’an dernier, lors de réunions de la Société américaine de sciences politiques, les chercheurs John R. Alford et John Hibbing ont présenté des communications aux intitulés ahurissants : «Comment les orientations politiques sont-elles transmises génétiquement? Un programme de recherche»,ou encore «Les bases neurobiologiques de la démocratie représentative.»
 


homme-couv.jpg                                          les humanoides associés, Moebius

J'ai essayé de remonter à la source de l'information pour en savoir plus: mais je n'ai eu accès qu'au résumé de l'article (voir ici)

L'article m'a paru intéressant. Il nous montre un certain nombre d'enjeux et de débats pour l'avenir.

On voit de plus en plus ce type de recherches (anglo-saxonne) s'orienter vers les origines biologiques de faits de société (l'intelligence, la délinquance, l'homosexualité, être libéral ou conservateur...).
Il me semble que dans les années 1960, sous l'influence du marxisme dans les sciences humaines, les origines des déterminismes étaient à rechercher dans les facteurs sociaux (la classe sociale, le milieu social, la famille etc...).

J'ai trouvé sur ce site (une vraie découverte), cette citation de Pierre Bourdieu sur la question du déterminisme: source ici

"il me semble qu'une cause majeure de malentendu réside dans le fait que l'on considère comme une prise de position normative sur le monde social quelque chose qui se pense comme une analyse positive de ce monde, une analyse qui se veut aussi proche que possible de la réalité. Autrement dit, quand par exemple on parle de déterminisme à propos de ce que j'écris, on devrait se demander – pour dire les choses très simplement – si cela tient à moi ou à la réalité dont je parle. C'est, je crois, la manière la plus simple d'indiquer un principe général de réponse : je pourrais dire à peu près la même chose à propos de toutes les questions que vous m'avez posées.
Bizarrement, au lieu de m'accorder le mérite de la découverte – au sens actif d'action de découvrir – on me fait reproche de ce qui se trouve ainsi découvert, révélé. Un peu comme si on tenait le photographe de guerre pour responsable des horreurs de la guerre... Si on n'aime pas ma sociologie, c'est peut-être parce qu'on n'aime pas ce qu'elle révèle ; parce qu'on ne veut pas voir les choses en face, comme elles sont.
Pourquoi par exemple s'accrocher à la notion de sujet ? L'essentiel de ce que je peux répondre a été dit dans la question. Les durkheimiens rappelaient que la notion d'individu, la notion de personne, sont des constructions sociales qui se sont élaborées peu à peu dans l'histoire, par un travail collectif, et qui sont continuellement reproduites, et inculquées, notamment par le système scolaire qui produit et reproduit des principes de vision du monde social parmi lesquels l'opposition entre l'« unique » et le « commun » est une des plus puissantes.
En fait, dans la réalité, on rencontre beaucoup de sujets au sens d'« assujettis », et d'abord dans le milieu intellectuel ! Les intellectuels sont particulièrement assujettis parce qu'ils se croient particulièrement libres. De tous les groupes sociaux, les intellectuels sont les plus portés à l'illusion de la subjectivité autonome et du même coup beaucoup plus vulnérables aux ruses des déterminismes sociaux." 
Pierre Bourdieu

La psychanalyse nous indiquait également en quoi notre inconscient pouvait déterminer nos actes et paroles. Depuis 30 ans, on entend que l'individu se libère des tutelles traditionnelles (famille, religion, classe sociale...), mais on voit surgir des thèses sur de nouvelles formes de déterminismes, cette fois-ci liées à la biologie.

Qu'avons-nous à dire et à enseigner à ce sujet (au-delà des jugements moraux que tout le monde peut avoir ?).
J'avais, il y a quelques années, lu un article qui m'a beaucoup marqué tant son contenu est dense.
Notre collègue Thierry Rogel m'a apporté des éléments très préçieux de réponse sur notre position en tant qu'enseignant.
Cet article m'a permis d'apprendre quelques données de base, de revoir des raisonnements qui me semblent extrêmement fructueux (j'avais gardé quelques souvenirs d'épistémologie à l'université), il explique pourquoi ces recherches connaissent un tel succès (et les raisons pour lesquelles en France il y en a très peu), enfin il indique quelques pistes de réflexion pour notre matière. Vous savez, c'est le genre d'articles que j'aime bien: on y apprend des choses, mais il nous fait réfléchir (dans le bon sens du terme à mon sens).
Je voudrais donc signaler à tous cette référence (il faut vraiment prendre le temps de la lire)

Je lis un article de libé, qui me choque au départ, puis j'essaye d'en savoir un peu plus ( en remontant à la source, en utilisant quelques références...). Bref, c'est vivifiant, non ?

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 07:31
Les premiers cours ont débuté... Les élèves découvrent les premiers éléments de cette nouvelle matière que constituent les sciences économiques et sociales.

Cette année, j'ai davantage de cours en Première E.S. (contrairement à la saison passée: il n'y a qu'à voir le nombre de billets consacrés à chaque niveau dans la colonne de droite du blog).

En première  ES, après l'introduction consacrée au lien social, marchand et politique à travers l'étude d'un exemple, nous allons aborder la partie plus spécifiquement sociologique.
L'un des thèmes porte sur les processus de socialisation.

enfantsauvage.jpgJ'utilise souvent les questions posées par le cas des enfants sauvages à travers le film de François Truffaut.

En effet, "l'enfant sauvage" raconte l'histoire de Victor, un enfant abandonné par ses parents à la fin du XVIII, qui a vécu quelques années dans la nature.
Puis les hommes d'un petit village rural de l'Aveyron l'ont capturé. Il a été montré comme un phénomène de foire par les journaux de l'époque, quelques scientifiques l'ont considéré comme "perdu" pour la condition humaine. Seul le docteur Itard (joué par François Truffaut) pense qu'on peut faire de lui un être humain.
Le film montre les différentes phases de cet apprentissage et la relation qui unit Victor au docteur Itard.

Voici quelques liens :

- j'ai trouvé des extraits du film qui montre l'enfant sauvage dans la nature, avant qu'il ne soit capturé. Bon, il s'agit d'un montage que je ne trouve pas fantastique, mais c'est le seul extrait disponible. Il a le mérite de vous faire visualiser son allure, ce qui complète les textes distribués.




- voici à présent un autre extrait, plus long, qui montre les différentes stratégies "éducatives" utilisées par le Docteur Itard pour faire intérioser un certain nombre de comportements qui nous paraissent évidents car "naturels". Là encore, il s'agit d'un montage -plutôt maladroit je trouve.



- souvent, les élèves me demandent si cet enfant a vraiment existé.
J'ai trouvé des éléments de réponse: regardez ici (étonnant, non ? ^^).
On trouve encore aujourd'hui des cas comme celui-ci qui date de janvier 2007 . On retrouve les mêmes symptômes que ceux de Victor 200 ans plus tôt.

Victor reste encore aujourd'hui un cas d'école. Voici un lien qui montre les enseignements actuels
Le meilleur lien reste, pour moi, celui-ci.
Les questions centrales sont posées (les rapports entre nature et culture, l'émergence de la conscience, les relations sociales, les enjeux pédagogiques....).

- voici un dessin (anonyme) qui datent du début du XVIII censé représenter le cas de l'enfant sauvage (qui avait fait grand bruit à l'époque). Je trouve qu'il est très représentatif de la façon dont on pouvait se figurer les rapports entre Nature ( des membres qui ressemblent à ceux des animaux avec les griffes, il se nourrit de ce que la nature lui propose) et Culture (il porte les traçes de la civilisation avec ses vêtements).

enfant-sauvage.png
- le thème est inépuisable: on peut trouver d'autres cas, d'autres façons de traiter ce sujet.
La preuve ?

Une version disneylandisé du "bon sauvage" que vous connaissez tous, non ?



Vous connaissez également cet autre enfant sauvage: voici comment le cinéma d'Hollywood va traiter le sujet (il est intéressant de voir l'évolution de son personnage à travers les différents films, là encore, c'est très représentatif de l'époque ^^)



Vous avez également le cas de Gaspard Hauser dont Verlaine a tiré un poème et Herzog un film

Quoi ? Vous ne connaissez pas l'histoire de la légende de Romulus et Rémus ?

Hé oui,  SOS...SES, c'est aussi un bon moyen d'acquérir une culture générale ^^
--volution.png
Je sais que certains vont s'étonner:
mais pourquoi ne passe-t-il pas le film de Truffaut ?


Outre le problème des droits d'auteurs, plusieurs autres arguments justifient ma position actuelle (je ne donne que quelques textes du docteur Itard, des extraits video et des liens internet).

- l'argument "technique": nous avons un vieux magnétoscope, notre téléviseur de 50 cm est trop petit. Regarder ce type de film dans de mauvaises conditions techniques, c'est un peu "massacrer" l'oeuvre, non ? Est-ce que vous imaginez découvrir les tableaux de Van Gogh à partir d'une série de timbres publiés par la poste ^^ ?

- l'argument "cinématographique":  beaucoup d'élèves me disent ne pas particulièrement apprécié le film: "c'est un vieux film en noir et blanc" (on croirait entendre mes enfants ^^), "on l'a déjà vu au collège...". J'avoue qu'au premier abord, le film peut paraître étrange: son rythme est lent (il n'y a pas, comme dans les productions actuelles qui comportent 25 plans par minute: les élèves se sont habitués à ce rythme type "clip vidéo", j'ai le même problème avec les films de Jacques Tati ^^).
Le jeu de François Truffaut reste assez rigide, statique, son ton est monocorde si on le compare aux tonnes de mimiques que réalisent les acteurs actuels.

Il n'empêche,
il faut absolument (re)voir ce film.

La magie du cinéma opère encore: je l'ai passé (dans de bonnes conditions) à mes trois enfants (qui adorent les jeux vidéos, les clips du Top 50, et tous les films de divertissement actuels). Ils ont été surpris, étonnés, n'ont pas voulu perdre une miette du film et les questions ont fusé...


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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 07:57

C008900-105-9.JPGNicolas Sarkozy a été élu président de la République.
On peut, pour en finir avec les billets concernant la sociologie électorale (voir ici et la), étudier quelques données intéressantes de l'électorat des deux candidats.

Cette fois-ci, c'est l'institut IPSOS qui a réalisé ce sondage sortie des urnes (3609 personnes interrogées le 6 mai 2007 selon la méthode des quotas).




Les scores les plus élevés de Nicolas Sarkozy (ceux qui sont au-dessus de 53 %):

- chez les personnes âgées de plus de 60 ans, plus de 60 % de cette catégorie d'âge (voire même 68 % chez les 70 ans et plus). Ce constat avait déjà été relevé dès le premier tour.
- 82 % des artisans, commerçants et 67 % des agriculteurs ont voté Nicolas Sarkozy: les travailleurs indépendants ont voté en masse pour le candidat de l'UMP.
- enfin, Nicolas Sarkozy réalise de meilleurs scores dans les communes rurales que dans les grandes agglomérations.
Il réalise, bien sûr des scores importants dans toutes les catégories sociales (sinon, il n'aurait pas été élu), mais ce sont ces catégories pour lesquelles il creuse l'écart avec son adversaire.

Les scores élevés de Ségolène Royal (ceux qui dépassent 47 %):
- chez les 18-24 ans, 58 % ont voté pour la candidate socialiste; mais aussi chez les 45 -59 ans (sûrement les parents des premiers) puisqu'elle obtient 55 % de leurs voix. Très originale, cette répartition des votes...
- Ségolène Royal obtient plus de 50 % des votes des catégories populaires (employés, ouvriers et professions intermédiaires), 57 % des votes des salariés du public et 75 % des votes des chômeurs.
- concernant la catégorie de revenu, plus le niveau de revenu augmente, moins on vote pour Ségolène Royal: elle réalise 56 % des votes chez ceux qui ont un revenu modeste, mais 43 % des votes de ceux qui déclare un revenu élevé.

3943a.jpg

Enfin, dernière conclusion intéressante (qui confirme ce billet), si 77 % des électeurs de Nicolas Sarkozy déclarent avoir voté pour qu'il soit président, seulement 55 % des électeurs de Ségolène Royal ont cette motivation et 42 % de ces électeurs sont étaient motivés par le fait de barrer la route à Nicolas Sarkozy. On voit ainsi, qu'on ne peut pas obtenir 50 % des voix (+1) par un vote de rejet, il faut susciter l'adhésion sur sa personne et son projet.
Par exemple, Ségolène Royal a rassemblé 87 % des électeurs qui se positionnent plutôt à gauche, 90 % des sympathisants PS, 88 % des sympathisants PC et 86 % des sympathisants de l'extrême gauche.
Alors que Nicolas Sarkozy a obtenu 93 % des électeurs se déclarant eux-mêmes plutôt à droite, 98 % des sympathisants de l'UMP, 66 % des sympathisants de l'UDF et 83 % des sympathisants du FN.
Dès lors, se pose la question de la stratégie du PS (quelles valeurs ? Quelles alliances ?) alors que la bataille des législatives est lancée...



Ainsi s'achève la série de billets de sociologie électorale. J'ai essayé de montrer que:

- il existe des déterminants sociaux qui continuent de peser.
Certes, les individus sont libres de choisir leur candidat, mais leur degré d'intégration sociale, leur statut social exerce une influence certaine.
Le Nouvel Observateur avait, dans son numéro de l'entre-deux tours, indiqué la carte de France des votes Bonapartistes, on retrouve quasiment les mêmes régions que celles qui ont voté pour le candidat de l'UMP 150 ans plus tard.
Voici d'ailleurs, ce que Pierre Bourdieu a schématisé dans Espace social et tendance de vote (Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Seuil, coll. Points, 1996, p. 21)
470px-Espace-social-de-Bourdieu.svg.png
Si le poids des déterminants sociaux est indéniable, il ne faut pas non plus tomber dans un déterminisme absolu: l'électorat peut également changer de camp. On a vu les jeunes voter pour Jacques Chirac en 1995, puis pour Ségolène Royal en 2007; de même l'électorat populaire qui vote différemment selon les enjeux (vote protestataire ou vote d'adhésion).

- On peut étudier la politique sans faire de la politique. Analyser l'électorat, les stratégies des candidats est une chose; avoir ses opinions et les exprimer en est une autre. Dans un cas, on mobilise les outils élaborés par les sciences sociales: cela permet de comprendre le réel et de mieux anticiper ce qui va se passer (à quoi servirait une science si elle n'avait pas une certaine valeur prédictive ?). Dans un autre cas, on mobilise ses valeurs, ses idéaux, ses opinions pour débattre, prendre parti et convaincre.

Il existe des formations post-bac si vous êtes intéressé par ce champ de connaissances:
- à l'Université, il existe des formations LMD de sciences politiques. Par exemple, reagardez ici.En cherchant bien, vous trouverez des éléments de cours en Licence et en Master.
- les Instituts d'Etudes Politiques (le plus célèbre est Science Po. Paris).

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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 10:34

La suite de notre mécanisme lié à la théorie des jeux (voir précédent article).
Je vous propose quelques cas concrets (vous pouvez en trouver d'autres) afin de mettre à jour quelques pistes de réflexion.

On peut trouver de nombreux comportements de "passager clandestin" (le free rider ou voyageur sans billet est celui qui veut bénéficier d'un bien collectif sans en payer le coût). C'est une stratégie de non-coopération.

Niro Vasali Collaboration I


dans la sphère économique :

Soit un marché sur lequel domine 2 entreprises qui s'entendent pour limiter la production pour que l'offre soit inférieure à la demande, ce qui fera augmenter les prix donc leurs profits. On est en présence d'un marché oligopolistique.

Le premier chiffre dans la parenthèse représente le profit de A, le second, celui de B


Entreprise B
En mds d'euros
Respecte le quota
Ne respecte pas le quota
Entreprise A
Respecte le quota
(4,4)
(1.5)
Ne respecte pas le quota
(5.1)
(2.2)


 

Si vous êtes dirigeant de l'entreprise A, vous allez tenir le raisonnement suivant:

- soit je respecte le quota comme promis. Mais je prends le risque que B ne respecte pas sa promesse et je ne ferais qu'un milliard d'euros de bénéfice alors que B remportera le pactole avec 5 milliards d'euros.

- soit je ne respecte pas le quota. Si B le respecte, alors j'emporte le pactole de 5 milliards. Mais même si B ne respecte pas sa promesse, j'aurais un bénéfice de 2 milliards.

conclusion: dans tous les cas, j'ai plutôt intérêt à ne pas respecter le quota et B fera le même raisonnement que A. Les 2 partenaires vont être amenés à ne pas respecter le quota, le résultat sera donc 2.2 alors qu'il aurait dû être 4.4 (sous-optimal).

De plus, en produisant plus, ils prennent le risque que l'offre devienne supérieure à la demande, ce qui entraînera une baisse des prix et à terme menacera les bénéfices des deux entreprises.

 

 

Autre exemple: quand deux entreprises se font de la publicité pour attirer les mêmes clients, elles se trouvent dans la même situation.

Si aucune des deux ne dépensent des sommes importantes pour la publicité, elles se partagent le marché (c'est la coopération).

Si elles font toutes les deux de la publicité, elles se partagent aussi le marché, mais leurs bénéfices est moindre (il faut intégrer les coûts de la publicité).

Si l'un des deux fait de la publicité, elle emporte le marché en détournant les clients de l'autre entreprise.

Résultat: les deux entreprises vont se lancer dans la course au marketing et rentreront dans une spirale "perdant-perdant" !

 

Niro Vasali Collaboration II

 

 

 

dans la sphère politique


Si on prend 2 pays qui se demandent s'ils doivent fabriquer de nouvelles armes ou désarmer. Chacun préfère avoir plus d'armes que le voisin, car il a plus de poids dans la conduite du monde. Mais chacun aimerait aimerait pouvoir vivre tranquillement sans être menacé par les armes de l'autre.

Si l'un des deux pays décide de produire des armes, l'autre a intérêt à en faire autant pour éviter de perdre la suprématie.

Si l'un décide de désarmer, l'autre a encore plus intérêt à produire des armes pour dominer.

Donc les 2 pays se lancent dans une course aux armements qui les ruine et qui, en plus, les fait vivre dans un monde de plus en plus dangereux !!

 

 

Dans la sphère sociale

On a aussi l'occasion de multiplier les situations de ce type dans notre vie quotidienne. Je veux prendre quelques exemples très simples


Georges de La Tour, Le tricheur à l'as de carreau (vers 1635),
Musée du Louvre (Paris)


Exemple n°1:

Vous partez en pique-nique pour la journée avec d'autres personnes. Chacun apportera une partie du repas et tout sera mis en commun.


Si on applique le jeu, chacun compte sur l'autre pour apporter le pique-nique (en apportant un peu, genre 2 baguettes, bref un apport minime), si tout le monde raisonne comme cela, il n'y a rien à manger !!!

Je sais que l'exemple est caricatural, mais ne me dites pas que vous n'avez jamais été confronté à ce cas de figure !!


Exemple n°2:

Vous êtes mécontent de votre salaire et des conditions de travail. Les syndicats décident de lancer un mouvement de grève.
Vous pouvez faire le raisonnement suivant:

- soit je participe à la grève: l'idée est de collaborer, être plus nombreux pour faire pression. Le risque est de perdre de l'argent, de l'énergie (voire même d'être mal vu par ses supérieurs)

- soit je ne participe pas à la grève (tout en étant d'accord sur les revendications). Le risque est bien moindre: certes, l'efficacité du mouvement sera moindre. Mais, je ne perds pas d'argent et de temps. En plus, si la grève est un succès, je bénéficierais quand même des retombées: les hausses de salaires et les améliorations des conditions de travail sont collectives.
Or, si tout le monde raisonne comme cela, les mouvements sociaux seront de plus en plus rares alors que tout le monde a objectivement intérêt à y participer.

Exemple n°3:

Un professeur donne un exposé à faire par groupe. La note sera collective. Le raisonnement du passager clandestin peut se réaliser.
En effet, un élève peut se dire: "si je fais semblant de travailler, j'obtiendrais la même note que les autres tout en ayant pas fait grand chose. La note globale sera moins élevée que si tous les élèves avaient travaillé, mais je préfère avoir une note moyenne sans me forcer plutôt que gagner quelques points en travaillant. Le problème est que si tous les élèves adoptent cette stratégie, la note est très faible et ne permet même plus de "sauver les meubles" !

D'où ma question essentielle:

comment éviter les comportements de passager clandestin pour que tout le monde joue le jeu de la coopération ?

Donnez-moi vos trucs et astuces à partir des exemples proposés ! Je ferais un billet à propos de vos solutions pour les commenter et les discuter...

 
 
 

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