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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 07:11
Alors que le moral des collègues est au plus bas en ce moment (tout le monde se plaint: trop d'absentéisme, pas de travail, absence de motivation...), je vais faire un billet pour (me)redonner la pêche avant l'arrivée du printemps ^^.

J'ai relu ce billet de Guitef, je trouve qu'il a beaucoup de pertinence: retrouvons la joie d'enseigner en recherchant ces plaisirs cognitifs, les élèves seront davantage motivés, il y a aura moins de passager clandestin.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)






Enfin, je ne peux que vous recommander chaudement de visionner ce court métrage d'animation de 1952 (comme quoi les problèmes ne datent pas d'aujourd'hui^^).

C'est un petit bijou !




Pour le jingle, à la demande des d'jeuns qui veulent autre chose que mes vieux jingles datés, voilà... Ca fait plaisir ?



Découvrez Rohff!



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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 06:40
J'ai été taggé en anglais s'il vous plait (voir ici) par Christine Monnier.

Le principe est simple: il me faut choisir 6 livres qui me représentent le plus.

On m'a déjà taggé ici

J'avais déjà donné des éléments de réponse sur ma page: "si je devais partir sur une ile déserte.





Il me faut donc remettre mon ego à l'ouvrage ^^
Il faut dire que l'exercice est tout de même très narcissique, non ?

Mes centres d'intérêt sont très divers.
J'ai donc décidé de choisir des ouvrages qui pointent mes territoires, mes personnalités.



-1- Vous le voyez, mon blog de sciences économiques et sociales comportent nombre de références à l'art pictural.
J'adore les livres où l'on cherche à en savoir plus sur l'oeuvre et son auteur.
A cet égard, le livre de François Truffaut sur son maître Alfred Hitchcok est absolument sidérant.



Des questions pointues de l'élève qui admire son maitre, des réponses incisives à l'humour so british...

A la fin de chaque chapitre, je courais dans le salon pour rechercher la cassette VHS afin de revoir la scène, d'exercer mon regard et de mieux comprendre la science du plan / cadrage du maître du suspense.


-2- une bande dessinée.
J'aurais pu citer n'importe quel titre des albums de Tintin (surtout le Lotus Bleu, l'Affaire Tournesol et le bijoux de la castafiore), de Blake et Mortimer (la marque jaune), d'Astérix, de Gaston Lagaffe qui ont bercé mon enfance (notamment mes goûters avec de grosses tartines de confiture...).

J'ai choisi le tome 1 des Rubrique à  Brac de Marcel Gotlib. Son travail sur l'expression des visages, le graphisme des caractères, l'aspect pédagogique - loufoque des personnages.


Mais je me demande si une planche des RàB n'est pas l'ancêtre de SOS. En CM1, nous devions réaliser un journal de classe sérigraphié. Il comportait plusieurs rubriques, dont la page "humour". Chaque élève devait à tour de rôle se charger de sa rubrique. J'avais choisi de raconter et d'illustrer les vacances d'été avec les animaux. J'y prenais grand soin: pour faire sourire, mon expression écrite devait être claire et efficace, mes illustrations choisies avec le plus grand soin...J'avais une planche de Gotlib comme modèle.



- Trois chocs, trois ouvrages différents mais ils m'ont fait découvrir
de nouveaux continents, de nouvelles manière de penser:

    3 / l'histoire de la folie à l'âge classique de Michel Foucault,

    4 / la civilisation des moeurs de Norbert Elias,


    5 / l'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime de Philippe Ariès.




Leurs auteurs balaient l'histoire sur le long terme, ils rassemblent des faits très différents alimenter leur problématique.
On en sort à la fois enchanté (ils sont pour moi de formidables conteurs), satisfait (on a appris beaucoup de choses), et dérouté (ils m'ont emmenés là où je ne pensais pas qu'il était possible d'aller ^^).



- Enfin, je termine par "les Fleurs du mal" de Charles Baudelaire. Découverts au lycée, ces poèmes m'avaient frappés par l'atmosphère sombre qu'ils installaient en moi. Une vision de l'humaine condition, sans concession. En même temps, je découvrais Edgar Allan Poe et Franz Kafka...



J'avoue que je ne suis pas un lecteur assidu de poésie, mais avec mes ballades sur le web, j'ai redécouvert l'envie de lire les poèmes. Surtout ceux de Baudelaire.


Voilà, j'ai volontairement choisi de ne pas mettre d'ouvrages d'économie / sociologie.

Histoire de vous dérouter encore plus ?


Non pas vraiment... Je ne peux franchement pas dire que les ouvrages de Keynes ou de Durkheim m'ont construit, ils ont stimulé mes réflexions intellectuelles. Je n'y éprouve pas de plaisir: Emile Durkheim est trop "Troisième République" comme Emile Zola, je trouve que c'est très lourd ^^.
Quant à Keynes, ou Marx (surtout le Capital), il faut tout de même s'accrocher pour les suivre. Bref, j'ai lu leurs ouvrages par devoir.
 
Plus récemment, les écrits de Daniel Cohen sont intéressants d'un point de vue pédagogique; ceux de François de Singly, Pierre Bourdieu, François Dubet m'intéressent à plus d'un titre.
Mais je ne peux pas dire qu'ils me représentent le plus.


Alors je relance la chaîne à David, Christelle, Olympe.
A eux de transformer cet exercice en un article intéressant ^^


Allez, je dis aime...


Découvrez -M-!



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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 12:09
En Terminale, nous avons abordé depuis quelques semaines les chapitres concernant les inégalités. Je voudrais vous soumettre une série de documents qui ont pour thème l'éducation et les inégalités. Ils permettent de situer la France par rapport aux autres pays développés et de tirer quelques enseignements très intéressants.

Il s'agit de l'enquête PISA qui, tous les 3 ans, cherche à évaluer les compétences ou aptitudes jugées nécessaires pour l'adulte du XXIème siècle (d'ailleurs, dans la prochaine enquête en 2009, les TIC vont faire leur entrée).  Elle ne mesure pas les connaissances apprises, mais des compétences dans "la compréhension de l'écrit", "la culture mathématique" ou "la culture scientifique".
Cette enquête porte sur l'ensemble des élèves de 15 ans (en 2006, c'étaient les élèves nés en 1990)


Vous pouvez consulter sur ce lien (MEN) les questions posées aux élèves,


  résultats PISA 2003




Plusieurs remarques :

1 / la France est placée en haut du tableau: ce qui se traduit par le fait qu'environ 19 % de de la variation de la performance en  mathématiques s'explique par les effets combinés des différents facteurs socioéconomiques (statut professionnel et niveau de formation des parents, capital culturel, familles monoparentales etc...). Son classement en termes de justice sociale est donc préoccupant.

  2/ La France se situe parmi les pays où le statut professionnel des deux parents exerce une grande influence sur les résultats scolaires en mathématiques (remarquez également la place de l'Allemagne).

De même l'influence du patrimoine classique est non négligeable (l'OCDE le mesure en demandant aux élèves s'ils ont des livres de littérature classique, des recueils de poésie et des oeuvres d'art chez eux)




extraits du rapport PISA 2003:


On devine les fondements théoriques de l'analyse: la théorie du capital humain.



L'OCDE établit une typologie des relations entre les résultats scolaires et l'influence du milieu social.

Voici un schéma de synthèse



Où se situe la France ?

Est-il possible de concilier efficacité, performance (un système éducatif  obtenant de bons résultats aux tests PISA) et justice sociale (un système scolaire dans lequel l'influence du milieu social est limitée) ?



Voici des éléments de réponse dans le rapport PISA 2006:





La France se situe dans une position peu valorisante: ses performances scolaires sont à peine moyennes en sciences et l'influence du milieu social y est plus forte qu'ailleurs. Ce qui est paradoxal quant on sait à quel point nous sommes attachés à l'idéal égalitaire dont parlait Alexis de Tocqueville...

D'autres pays parviennent à cumuler les qualités: performances scolaires élevées et justice sociale (on pense bien évidemment à la Finlande, mais aussi au Canada, à la Corée du Sud...)

Pour en savoir plus:

Un excellent article de la vie des idées: "PISA: une enquête bancale ?"
Cet article souligne le sérieux et la transparence des méthodes utilisées, il pointe quelques nuances au classement des élèves français mais sans remettre en cause les résultats. La conclusion est particulièrement pertinente. A lire d'urgence !

Mon jingle renvoie à l'une des trois conceptions de l'égalité: ce n'est pas l'égalité des chances, ni l'égalité des situations...mais l'égalité des droits
La voix suave de Peter Tosh, la rythmique lancinante, on se laisse aller... c'est le début de l'année et c'est roots...


Découvrez Peter Tosh!



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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 16:35
Oui, je sais, j'ai honte de ce titre...non vraiment ^^ C'est pas digne ...


Allez enchaînons vite.

La période s'y prête: je fais le bilan d'une année de blog.
 
Cela donnera l'occasion aux nouveaux visiteurs de découvrir des billets...




Commençons par les aspects quantitatifs.

En un an, SOS...SES... Je blogue représente:

- 24 000 visites
- 55 000 pages vues
- 2.3 pages par visite
- un temps moyen passé sur le site de 2 minutes 46

- l'origine géographique des visiteurs: 100 pays différents, avec, par ordre décroissant la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, l'Espagne et le Maroc.




- au niveau des articles, voici les Top 5:

     le Top 5 des articles les plus lus

         il est ford, ce type
        mes prévisions pour les sujets du bac
        s'il te plait, dessine moi la société
        l'ego de Lego
        Oh ! les belles images
   


     le Top 4 des articles ayant la plus longue durée de visite ^^

         Scoop exclusif: j'arrête SOS...SES
         Disserter, oui...mais
         C'est une rentrée schumpétérienne, non ?
         Luttons contre la vie chère
        

     
      le Top 3 des articles les plus commentés

         J'en vois qui n'ont pas leur matériel
          Disserter, oui....mais
          Qu'est-ce que l'argent ?




                    Le best-of de christophe




      Les vacances de monsieur Hulot (Jacques Tati)

Maintenant les aspects qualitatifs.

Evidemment, c'est le temps qui me manque (une denrée de plus en plus rare en ce moment en raison de mes implications dans la formation professionnelle).

Sinon, je retrouve toujours les mêmes préoccupations:

- aspects positifs:
le blog est presque devenu un outil professionnel. J'y fais des synthèses de documents, des réflexions sur mes pratiques, mes préoccupations, je communique mes découvertes du web, je traite d'autres sujets un peu périphérique par rapport aux contraintes institutionnelles (les programmes).
Il m'aide à entretenir un rapport réflexif, à découvrir d'autres champs...

- aspects négatifs:
les premiers mois, je collais les articles en fonction des cours. Mais on ne peut pas indéfiniment faire la même chose, j'ai donc tendance à choisir des thèmes de plus en plus périphériques... Le créneau n'est pas toujours clair: un blog pour les élèves, pour les collègues, un blog de spécialiste ou de vulgarisation ? Je sens bien mes hésitations...




Alors, c'est reparti pour une nouvelle année ? Des idées ? Des propositions ? Des critiques ?


Non parce qu'en ce moment, je voudrais...




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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 08:27
Cette semaine fut éprouvante physiquement:
lundi en stage à Dijon (250 km), mercredi rebelote (250km) et jeudi en stage à Châlon (270 km).

Les objets de ces formations étaient très divers: les enjeux de l'orientation, les nouvelles pratiques d'évaluation des élèves et enfin le C2i (certification Informatique et internet).

Ce sont, à mon avis, des tendances qui ne vont que s'amplifier dans les années à venir.
J'en ai repéré trois principales: (vous le savez, il faut aller à l'essentiel: 2 / 3 idées fortes, pas de catalogue d'idées ^^)


- tendance 1: une volonté d'individualiser

Dans l'orientation, on cherche à mettre en avant l'individualisation des parcours; en pédagogie, la question de la diversité des élèves est très présente; enfin, les TIC sont un outil de plus en plus utilisé dans cette perspective (dites donc, durant le stage C2i, j'étais en position de stagiaire, hé bien, comme les élèves, je faisais un peu ce que j'avais envie de faire: écouter quelquefois le formateur -histoire de ne pas décrocher ^^- consulter mes mails, surfer etc...Ne le dites surtout pas, chuuut (lol))

Evidemment, de nouvelles questions surgissent: comment concilier la nécessaire reconnaissance de l'individu avec les exigences d'une vie collective ?
Jusqu'où faut-il déplacer le curseur : on fait éclater le groupe classe en individualisant les formations ou on garde le groupe-classe pour l'essentiel avec quelques aménagements ? C'est une des questions de la réforme des lycées.

                          rené magritte golconde



- tendance 2: le passage à une logique de compétences

Que ce soit pour l'élève ou l'enseignant, il s'agit de donner davantage de sens aux savoirs, d'améliorer la capacité réflexive sur ses pratiques.

Le métier d'enseignant ne consiste pas seulement à dispenser des connaissances qui permettront d'obtenir des diplômes, il doit se poser la question permanente du degré d'appropriation de ce qu'il a dispensé. Pour simplifier, il ne doit pas seulement être un sélectionneur, mais un entraîneur qui met en place les conditions pour que les joueurs s'améliorent.

Il me semble qu'à l'avenir, l'enseignant doit être en tension entre une maîtrise de plus en plus pointue de ces contenus et méthodes (quels savoirs enseigner ? Comment les enseigner ? Devenir un véritable professionnel de l'enseignement) et d'autre part, il reste un éducateur: donner du sens aux activités, avoir une certaine posture éducative.

                  Le Chat de Philippe Geluck


Pour les enseignants, deux questions vont se poser:

- sommes-nous d'accord avec les objectifs européens (et français) qui visent à élever considérablement le niveau de formation des élèves ?
Pour ma part, j'y souscris pleinement, rejettant une approche malthusienne et élitiste de l'école. 
Le livre d'Eric Maurin montre clairement les aspects positifs de cette élévation du niveau de formation voir ce site.

Dans le Nouvel Obs de cette semaine, page 18: "Pour savoir si l'obtention d'un diplôme a constitué ou non un atout pour la génération qui ont bénéficié d'un accès beaucou plus large que par le passé à l'enseignement supérieur, à savoir celles nées entre 1964 et 1976, il faut observer le devenir de l'ensemble de ces classes d'âges et non isoler celui des seuls diplômés. On observe alors que l'allongement des études a coincidé avec une baisse très claire du chômage à l'entrée de la vie active (Eric Maurin)
La leçon à tirer de ces observations, c'est qu'il faut accélérer cette démocratisation; il y a encore beaucoup trop de sélection déguisée: redoublements, classes de niveau, jeu des options, inégalités entre établissements. Un jeune sur cinq sort de l'école sans diplôme !"


- si on souscrit à cet objectif, se pose alors une autre question: "comment ne pas distribuer de la "fausse monnaie" ?
Autrement dit, si élever le niveau de formation consiste soit à ne rien changer par rapport au système actuel (le % d'une classe d'âge qui obtient un bac général n'a que peu évolué depuis 20 ans, la massification du lycée s'explique surtout par la création de nouveaux bacs), soit à renoncer à l'essentiel de nos exigences (et donc aligner tout le monde vers le bas), alors rien ne changera, on ne fera que déplacer le problème.

Que faire ?

point 1: Il s'agit de faire acquérir des compétences aux élèves qui leur permettront de comprendre le monde, de pouvoir construire un parcours scolaire et professionnel (donc ne pas renoncer aux exigences intellectuelles)

point 2: tout en sachant que ces élèves ne sont pas comme j'aimerais qu'ils soient . Les élèves rêvés ? ils ont déjà acquis toutes les compétences de base, ils écoutent et comprennent spontanément, ils sont motivés et passionnés par ce que je dis... les discours traditionnels des enseignants consistent à dire qu'il y un écart entre ce que j'enseigne aux élèves et le retour qu'ils me renvoient )

point 3:  Pourtant, en étant enseignant, je suis convaincu que beaucoup de personnes ont des capacités et peuvent "'s'élever".

        l'école buissonnière film de JP le Chanois (mon film sur l'école ^^)

Donc, j'observe, je discute, j'échange... et je m'aperçois que:

     a / beaucoup d'élèves ont des compétences que je n'avais pas soupçonnées (si j'en reste à une évaluation trop formelle)

     b / beaucoup d'élèves ne comprennent pas ce qu'on attend d'eux. Comme il faut donner une réponse, alors ils en donnent une, aussi absurde soit-elle.
Cela m'interpelle: ma question est-elle bien posée ? Les ai-je préparer à ce type de raisonnement ? A quel moment ont-ils décroché ?
En seconde, par exemple, j'ai rendu un contrôle très moyen, qui était à mon sens en dessous des capacités de la majorité des élèves. Il a fallu que je réexplique ce que j'attendais d'eux (sans donner la réponse évidemment): des raisonnements qui mettent en relation le cours et les documents. Comme je n'évaluais pas leur capacité à mémoriser, je les autorise à bénéficier du cours pour aller piocher des outils, grilles d'analyse permettant d'analyser un fait nouveau (jamais vu en cours).
Résultat: la moyenne de classe est passée de 10 / 20 à 12.5 / 20 uniquement parce que j'ai éclairci mes attentes !

Voici un schéma sur la motivation dans l'apprentissage (source Guitef)




     c / beaucoup d'élèves en difficulté ont besoin d'être accompagnés durant un certain temps.





- enfin tendance 3: la responsabilisation des acteurs et des institutions.

Faire des choix, les assumer et innover. Faire des choix implique des compétences en matière de recherche de l'information, accepter la confrontation avec autrui (ceux qui ne font pas les mêmes choix) et prendre des risques (apprendre à renoncer - en économie, c'est le concept de coût d'opportunité).
On peut proposer aux élèves des situations d'apprentissage dans lesquelles ils peuvent faire des choix et les justifier.
On peut alors élaborer une synthèse collective de tous les choix possibles (ce qui permet de montrer la diversité des choix et des contraintes/ opportunités qui pèsent sur chaque alternative). Je trouve que c'est très formateur.



Nous avons tendance à attendre que la solution vienne d'en haut, des autres (du professeur, du recteur, du ministre, des parents, de la société...).
J'aime beaucoup cette citation de Gandhi: "si tu veux changer le monde, sois le changement" ^^.
Là encore, des questions politiques se posent: jusqu'où placer le curseur ? On pense évidemment à la question de l'autonomie de l'établissement...



Alors ? So what ?
Ecoutez moi cela...Ce morceau me fait toujours le même effet depuis 25 ans...



Découvrez Miles Davis!




PS: j'ai été heureux de rencontrer en stage C2i une collègue blogueuse, Christelle Membrey, je suis un lecteur régulier de son excellent blog et très admiratif de son travail.

PS: jeudi, vendredi et samedi, je me rends au colloque sur les journées de l'économie à Lyon... C'est reparti, très excitant

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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 07:11
Un petit billet pour le week end sous forme de devinette !

J'ai trouvé ces étranges pyramides des âges au 31 janvier 2006 des enseignants.

Il s'agit du site statistix




Les femmes sont situées à droite, les hommes à gauche.

Alors, devinez où se situent les enseignants suivants.

Pour tenir compte du commentaire de Lulu, je précise entre parenthèse le degré de prestige lié ces grades ^^)

- les professeurs agrégés (prestige élevé)
- les professeurs d'universités (prestige très élevé)
- les professeurs du primaire (prestige peu élevé)
- les professeurs certifiés (prestige "moyen")

   hommes          femmes                    hommes               femmes



Découvrez Beck!



Pour ceux et celles qui ne trouvent pas, lisez les commentaires ^^


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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 08:16
Mardi, je suis allé à la réunion parents-profs pour mon fils qui rentre en sixième (j'étais donc de l'autre côté de la barrière, j'aurais d'ailleurs plein de choses à dire, mais ce n'est pas le sujet).
J'ai été frappé de voir à quel point les enseignants insistaient sur le matériel: des cahiers petits carreaux, 24 par 32 et non 21 par 29, 96 pages et non 192 etc...
Nulle part il était question des nouvelles technologies (oui je sais, tout le monde n'est pas équipé, et c'est vrai que la question des cahiers, stylos, règles, compas est importante).

Bon alors, je vais tenter de remédier à cela: quel est le "matériel" que j'utilise et qui peut être partagé avec les élèves ?

-1- vous le savez
si vous avez lu ce billet, j'ai acheté un net-book. Après 6 mois d'utilisation, quel bilan (puisqu'une lectrice m'a posé la question) ?

Les points positifs: simple à utiliser, rapide à allumer, léger à transporter.
En effet, sous Xandros (système d'exploitation), tout est simple et intuitif (alors que j'ai mis un peu de temps à passer à Vista).
Le net-book est rapide: moins de 30 secondes pour se mettre en route, les différentes fonctions (se connecter en wi-fi, transférer des fichiers avec une clé USB...) sont accessibles rapidement (il a une excellente autonomie, plus de 3 heures et il ne chauffe pas trop).
Enfin, je le glisse dans mon cartable (préparez-vous les élèves à le voir apparaître la semaine prochaine ^^).

Les points négatifs: écran trop petit et des difficultés de gestion.
Un écran de 8 pouces ne permet pas d'avoir le même confort visuel que le 17 pouces que j'ai acheté à la rentrée, c'est évident.
Pour autant, ce n'est pas rédibitoire, on s'y fait.
Ce qui m'a le plus énervé, ce sont les procédures pour installer, mettre à  jour les logiciels. Il faut passer par la tableau de commandes propre à Linux (téléchargement par paquets). Heureusement que j'ai trouvé des sites qui m'ont permis de comprendre les commandes ("sudo" et le logiciel synaptic). Par contre, j'ai mis à jour open office, il est maintenant en anglais, impossible de le mettre en français (même en le téléchargeant). C'est rageant.
Je ne regrette pas mon achat, le bilan est largement positif, mais il faut savoir ce qu'on achète, c'est avant tout un produit nomade (et non un deuxième micro-ordinateur)



-3- Il y a 3 ans, mon disque dur m'a lâché. J'avais fait une sauvegarde de mes cours sur un CD-Rom.
Erreur monumentale: il se raye ^^
Résultat: certains fichiers étaient illisibles, des années de travail parties en fumée. J'ai un ami qui a perdu 5 ans de sa vie par la même occasion (il n'avait pas sauvegardé ces photos de famille).
J'ai donc acheté un disque dur externe (les prix ont baissé, c'est abordable). Et hop, tous les mois, une petite sauvegarde, cela rassure, non ?

-4- parlons maintenant des logiciels et services Web nécessaires pour cette rentrée.

-
un compte gmail: c'est vraiment indispensable pour bénéficier des nombreux services (agenda, documents etc...). Cela fait près de 3 ans que j'utilise ce service. Il s'améliore d'année en année, il fait partie des outils de base.
- un navigateur efficace et sympa: c'est
Firefox (version 3). C'est un régal. Il est rapide (par rapport à la version 2), on peut le personnaliser et rajouter plein d'extensions utiles. Voici d'ailleurs ma sélection:

    -
Gmail Notifier: on a un logo en bas, qui me signale en temps réel l'arrivée de nouveaux mails lorsque je surfe sur le web.

    - Adblock filterset et
Adblock plus: on filtre toutes les publicités, la navigation est bien plus agréable.

    -
Customize Google: pour améliorer les recherches sur Google

    -
No script: les scripts sont des programmes inscrits dans les pages web, je dois donner l'autorisation d'afficher (temporairement ou pour toujours) ces programmes. C'est une sécurité supplémentaire.

    -
access toolbar: une barre web 2.0 qui me permet d'accèder rapidement à certains services utiles (à vous de la personnaliser).

    -
download statusbar: quand je télécharge, une barre s'affiche, m'indiquant quel % du programme est téléchargé. Une fois terminé, je peux ouvrir le programme (sans avoir à me rendre dans le sous-dossier du dossier X ou Y).

   -
Delicous Bookmarks: un site me plait ? je le place dans mes marque-pages (cela donne un beau nuage bleu comme vous le voyez sur le blog). Très utile pour la recherche.



Je n'oublie pas un autre service web: les agrégateurs de flux RSS. J'ai crée l'univers des Sciences Economiques et Sociales (voir billet précédent). Les élèves utilisent pas mal igoogle... 

- des logiciels utilitaires absolument indispensables:

     - je suis passé à
open office depuis deux mois. Rien à redire pour l'instant, c'est amplement suffisant.

     - pour ma sécurité, j'utilise
avast et spybot, un anti-virus et un anti-spyware. Depuis trois ans, là non plus, rien à redire (et pourtant, croyez moi, j'utilise intensivement le web).

     - un PC s'entretient, sinon vous accumulez des cookies, des clés de registre ne sont pas effacées (ah là là, que de mauvais souvenirs lorsque j'ai voulu modifier la base de registre. Pendant 3 jours, un écran bleu et des nuits blanches). J'utilis
e CCleaner, il nettoie tout sans faire ce type de bêtises, il est français et souvent mis à jour, une vraie merveille.

Inutile de vous dire que tous ces services et logiciels sont gratuits !



Alors, j'en vois qui n'ont pas leur
matériel ?

C'est pas bien, non, non
Je vais sévir la prochaine fois.

Ah, j'en entends un qui a un problème avec le matériel ^^






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PS: Déjà, je vous signale le commentaire de Jérôme (Terminale ES) qui ,lui aussi, vous propose sa sélection.

PS: tous les élèves qui veulent bénéficier des services proposés dans l'univers des sciences économiques et sociales crée sous Netvibes (agenda, téléchargement de documents) doivent impérativement m'envoyer un e-mail (christophe.foraison@gmail.com) pour que je les inscrive.

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 06:24
Aujourd'hui, je vous propose une de mes nouveautés de cette rentrée (qui, je vous le rappelle est schumpéterienne, voir billet précédent ^^).

J'ai crée une page publique grâce aux nouvelles fonctionnalités de
Netvibes (celles de Ginger), mon agrégateur de flux RSS favori (relire cet article si vous ne comprenez rien ^^)


Quels sont les objectifs ?

1- proposer une sélection de sites à travers leurs flux RSS qui peuvent être utiles aux élèves.
Ils concernent évidemment les sciences économiques et sociales, mais pas seulement.
J'ai prévu des onglets qui renvoient à l'orientation, au web 2.0, à un nouveau site de recherche, et à une veille documentaire...



Si un élève (ou quelqu'un d'autre) est intéressé par un site découvert dans l'univers des SES, il peut très bien s'abonner au flux RSS de ce site et le placer sur son agrégateur personnel.
D'autre part, cela peut donner des idées à d'autres collègues qui peuvent également créer et partager leurs univers.

C'est, pour ma part, Olivier Leguay (un collègue de mathématiques) qui m'a particulièrement inspiré en lisant
son billet ici et en examinant ses univers ici


- le cahier de textes support papier ne me parait plus adapté.
Je souhaite utiliser netvibes et les services google (agenda + documents) pour le remplacer.
En effet, avec la fonction agenda, le travail à faire sera noté comme dans un agenda papier. Avec la fonction partage de documents, je peux mettre en téléchargement les documents donnés en classe.



Avantages attendus: je peux remplir ce cahier de texte de façon plus souple, les élèves pourront le consulter à partir de n'importe quel PC connecté à Internet (chez eux ou au CDI).
C'est donc un peu mon environnement numérique de travail (ENT).

Il s'agit donc d'une nouvelle expérimentation, j'en ferais le bilan en fin d'année.

Vous pouvez accéder à
l'univers des S.E.S ici

Si vous voulez bénéficier des fonctions agenda et téléchargement de documents (disponibles dans cet univers), il faut m'envoyer un e-mail: christophe.foraison@gmail.com

Vous y voyez clair,
vous, dans mon univers ? ^^


Découvrez Deserty!





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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 09:04
Oui, je sais, j'ai fait une très longue pause estivale...^^.

Je remercie tous ceux et celles qui m'ont adressé des messages sur le blog. Je ferais une réponse à Coralie concernant mon utilisation du PC eee d'Asus dans un prochain billet.


C'est maintenant l'heure de la rentrée.

Alors je me prépare...



J'ai choisi, pour ce billet, un angle d'attaque qui m'intéresse de plus en plus: l'utilisation personnelle et professionnelle des services du web et des nouvelles technologies ainsi que leur analyse sous l'angle économique et social.

Je voudrais partir d'une anecdote.
Jeudi et vendredi dernier, j'ai été invité au lycée
Louis le grand à Paris pour participer aux Entretiens dont le sujet était cette année l'Union Européenne, un enjeu stratégique pour les entreprises.

Un excellent atelier animé par un collègue de SES (Patrick Duplat) et un dirigeant de PME (Olivier Bochard qui a repris l'entreprise textile Trouillet située en Bourgogne à Chauffailles) m'a particulièrement marqué.
Il s'agissait  de montrer le passage d'une entreprise familiale dans un secteur industriel et une région sinistrés (situation dans les années 1990) à une PME innovante qui part à la conquête des marchés, crée des emplois et développe son activité (voir
article des Echos)

Lorsque j'ai posé la question des facteurs qui ont facilité ou freiné cette mutation, Olivier Bochard m'a répondu en substance que ce qui lui a paru le plus difficile, c'est de faire comprendre à ses collaborateurs qu'il fallait complètement changer de logique: se détacher d'une logique industrielle (produire en grande série des produits standardisés, ici des tissus) à une logique commerciale et technologique (produire en petite série des tissus innovants, de qualité pour répondre aux différentes demandes du marché).
Ce changement de mentalité constitue une véritable révolution copernicienne. Olivier Bochard a déclaré que changer d'outil industriel est bien moins compliqué que transformer des habitudes issues d'une longue tradition (la PME a été créée en 1910).

Pour ma part, je pense que, dans l'éducation nationale, nous avons affaire à ce même type de mutations.
La logique de massification des études commencée dans les années 1960 qui était conforme à une société et une économie reposant sur les logiques fordistes est à bout de souffle: la société des individus (pour reprendre Norbert Elias et François de Singly), le développement des nouvelles technologies et la mondialisation bousculent les positions acquises.

Ce contexte, s'il comporte des contraintes évidentes (les critiques du système éducatif se multiplient, le contexte budgétaire est difficile, la montée des inégalités avec tous les risques économiques, sociaux et politiques qu'elle engendre), contient également des opportunités que je voudrais saisir.

- 1 - il faut d'abord que nous progressions dans la prise en compte de ce processus d'individuation.

Nos pratiques de classe sont encore trop largement fondées sur un enseignement de masse.
Il ne s'agit pas de faire table rase du passé - le groupe classe, le cours magistral, ont toujours leur utilité - mais de mettre en place des situations, des outils qui permettent aux individus de s'exprimer.


Comment ?

Il me semble qu'il existe de nombreuses opportunités à saisir tout au long de l'année scolaire.


          - a - j'ai réfléchi l'année dernière sur la mise en place de l'entretien d'orientation en classe de troisième. Cette année, cette mesure s'appliquera à la classe de première.
Tout au long de l'année, on peut instaurer des moments au desquels chaque élève fait des recherches, rencontre d'autres personnes, élabore des pistes, se pose des questions...
Deux aspects m'ont paru essentiels: je dois d'une part leur proposer des activités qui leur permettent de rentrer dans cette démarche (visite au CDI, passation de questionnaire, dialogue etc...); et d'autre part, il faut veiller à garder des traces écrites de ces moments pour l'élève mais aussi pour l'enseignant. Une anecdote personnelle: lors des réunions parents / profs, j'ai pu mesurer l'aide que m'ont apporté mes notes personnelles sur chaque élève pour guider cet entretien et leur influence (les élèves et leurs parents se sentent mieux reconnu, on prend en compte ce qu'ils sont, ce qu'ils voudraient...).
Il me faut donc encore améliorer ces pratiques.

         - b - j'ai souvent en charge l'éducation civique et les travaux personnels encadrés. Là encore, cela peut être une occasion de nouer un dialogue informel durant lesquels l'élève peut révéler un certain nombre de compétences jusque là ignorées par le travail scolaire traditionnel.
Je dois le confesser (mais les intéressés le savent car je leur ai dit de vive voix), je suis admiratif devant les travaux / comportements de beaucoup d'élèves. Je pense à des élèves "réservés" en classe, mais qui se débrouillent pour écrire des courriers afin de demander de la documentation, qui développent des argumentations très fournies lors de débats, qui trouvent des documents sur le web (alors que pourtant, moi aussi, j'ai cherché et je n'ai pas toujours trouvé ^^).

         - c - Ce qui m'amène à un dernier point dans la prise en compte de la dimension individuelle de notre enseignement: comment évaluer celle-ci ?
Ma pratique en est encore au stade du bricolage: quelques remarques écrites sur les bulletins, des tentatives de mise en place de grilles de progression...
Je dois donc approfondir cet aspect et tester de nouvelles procédures. Cela fera l'occasion d'autres billets.



- 2 - Ensuite, nous devons réduire cette facture numérique entre la N génération et nous.
Regardez ce graphique... (source:
le blog de Mario)



pour voir l'image en grand cliquez sur ce lien


Ces nouvelles technologies ne sont que des outils qui peuvent nous permettre d'avancer dans l'exercice de notre métier: elles constituent pour moi à la fois des objets d'études passionnants (la stratégie de Google, d'Ebay, la longue traine de chris anderson et les enjeux liés au développement du gratuit...ont fait l'objet de nombreux billets sur mon blog) et des instruments personnels et professionnels.

Je voudrais enfoncer le clou en vous recommandant de lire la liste des 10 tendances qui vont entraîner une destruction créatrice (J.A. Schumpeter)  dans l'éducation.
Voir ce billet de guitef
(ainsi que la vidéo de manuel villa que je reprend ici sur l'avenir prometteur du web)


 
Passons à la pratique. Je peux améliorer ma gestion des groupes et de chaque élève en leur permettant d'utiliser les nouvelles technologies et les services du web.
En effet, je dois inciter les élèves à collaborer entre eux, à partager leurs documents, leurs idées.
J'ai remarqué qu'ils étaient encore dans le support papier
: ils écrivent, stockent dans leur cahier. Ce n'est pas une pratique à abandonner évidemment, mais je peux aussi leur proposer des sites en ligne qui leur permettent de communiquer à distance, de partager des documents et de les stocker. Cela permet d'éviter les remarques du type "mais m'sieur, c'est Grégory qui avait tous les documents et il n'est pas là aujourd'hui".
Je peux également améliorer la gestion des groupes en m'inspirant des services de gestion de projet (gestion du temps, des objectifs et tâches à réaliser).
Enfin, je dois continuer mes activités et les améliorer en ce qui concerne l'éducation à la recherche documentaire: le dieu Google doit faire l'objet de séances qui en explique son fonctionnement, il existe d'autres outils de recherche que je trouve très pertinent: cet été, j'ai abondamment utilisé del.icious (on peut en voir les traces à la fin du blog avec le nuage de tags), ainsi que wikio, netvibes (je vous prépare un billet là-dessus).

Tout ceci m'amène également à me former, j'ai également pris quelques initiatives intéressantes dont je vous reparlerais (elles ne sont qu'à l'état de projet pour l'instant...)

Cela nous ramène à l'anecdote en début de billet et l'allusion aux thèse de J.A. Schumpeter: essayons de bousculer les routines, tirons parti des opportunités sans négliger les contraintes.



Pour l'instant, je retrouve le plaisir de publier sur mon blog, et j'aime aussi mes petites routines quotidiennes: alors revoici mon jingle.
J'ai réécouté "Songs in the key of life"cet album admirable de Stevie Wonder en 1976.
J'ai choisi cette chanson pour son titre évidemment en relation avec mon billet (mais elles sont toutes excellentes, avec une voix inoubliable, des cuivres étincelants, une rythmique flamboyante...)







Bonne rentrée !

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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 08:02
Le billet du week end me permet de vous annoncer que dans quelques jours, SOS...SES...Je Blogue va fêter ces deux années d'existence.
Ce sera l'occasion de faire le point sur cette activité bloguesque ^^

Pour aujourd'hui, je vais partir de deux anecdotes (elles sont tellement riches que je pourrais en parler pendant des heures, bavard que je suis^^).








1 / Il y a quelques semaines, lors de la Foire d'Auxerre, ma femme, mes enfants et moi sommes accostés par une dame qui nous demande si nous voulions voir des huitres perlières et éventuellement gagner une perle.
Tout le monde a dit oui ^^: ma femme parce qu'elle adore les bijoux, les enfants parce qu'ils adorent les animaux et les jeux, moi parce que je me dis que pour la fête des mères, c'est l'occasion rêvée.

Arrivés devant le stand du bijoutier, il nous tiens le discours suivant (après nous avoir expliqué les particularités des huitres perlières japonaises) : "voici une vingtaine d'huitres, si vous en trouvez une avec une perle, je vous l'offre avec un certificat d'authenticité. A vous de jouer, que la chance soit avec vous."

Ma femme commence à choisir une huitre, le bijoutier l'ouvre, manipule précieusement l'animal pour faire ressortir une perle. Rien.

C'est à mon tour, je choisis une petite huitre bien ronde, comme on dit qui ne paye pas de mine. Même démarche, mais l'issue est différente. Une perle en forme de goutte d'eau d'un rose nacrée !

Evidemment je deviens le héros du jour, le bijoutier me félicite (de façon à ce que tout le monde l'entende bien), il me montre qu'il s'agit bien d'une véritable perle par divers procédés, nous place la perle dans un petit coffret avec certificat puis nous invite à passer à côté pour l'équiper d'une monture en or.

Tout le monde est satisfait: ma femme car elle a eu un bijou original, mes enfants qui ont été intrigués par les huitres ("Et quand on va à la mer, on pourra en chercher des huitres perlières ?^^), moi parce que j'ai trouvé la perle... Sans oublier le bijoutier qui a trouvé un client !



2 / il y a quelques jours, j'ai organisé plusieurs séquences en seconde pour mettre les élèves dans des mini jeux de rôles.

Premier cas
, il s'agissait de diviser la moitié de classe (on est en TD) en deux groupes, l'un réalisait un produit selon des méthodes artisanales (pas de division du travail), l'autre effectuait les tâches par une division du travail (chacun réalise une tâche simple et répétitive).

On chronomètre, on vérifie la qualité des productions réalisées, on introduit des variables supplémentaires lorsque l'expérience est renouvelée (je stresse en indiquant le temps qu'il reste pour effectuer la tâche, je fais la promesse qu'il y aura une récompense etc...).


Deuxieme cas, la moitié de classe est aussi divisée en deux. Il s'agit de négocier un accord dans une usine pour améliorer la productivité et les conditions de travail.
La direction a longtemp été paternaliste, un nouveau directeur des ressources humaines arrive, il veut améliorer les résultats pour développer les ventes.
De l'autre côté, les salariés trouvent que le travail à la chaîne est trop pénible, le pouvoir d'achat n'augmente pas suffisamment, l'ambiance avec l'encadrement n'est pas bonne.
Trop d'absentéisme, de rotation du personnel, et d'accidents du travail.
Je donne quelques données chiffrées aux élèves, et je leur demande de négocier un contre un un accord qu'il faudra écrire et signer pour parvenir à régler ces problèmes.

Deux contraintes s'imposent: les revendications ont un coût (j'ai donné quelques exemples: réclamer 4 % de hausse de salaires coûte 800 000 €, changer la chaîne : 1 800 000 € etc...), la négociation également. L'usine est en grève, chaque jour (ici c'est une tranche de 5 mn) représente 250 000 € de pertes (les salariés perdent 1 / 30 ème de leur mois; et l'entreprise perd une partie de sa production).
Ensuite, nous mettons les résultats au tableau pour montrer la richesse de la diversité des accords, les points qui posent problème (par exemple, il y a des groupes où l'une des deux parties obtient beaucoup sans contrepartie, des groupes qui ne sont pas parvenus à un accord, des groupes qui sont allés très vite etc...)

                                                                  photo de René Maltete


Q
uel est le point commun entre ces deux anecdotes ?

Dans les deux situations, les individus participent aux processus.

Dans le second cas, il s'agissait de faire comprendre aux élèves en quoi la division du travail pouvait être source d'efficacité (première expérience), et d'aider les élèves à comprendre ce qu'est une négociation (des groupes aux intérêts divergents peuvent trouver un terrain d'entente).
Pour cela, ils devaient observer, calculer, sélectionner, formaliser...
J'ai complété ces séances par des cours plus classiques ensuite et procédé à des évaluations.
Les résultats furent très satisfaisants, ils ont fait de véritables raisonnements économiques.


Dans le premier cas
, le commerçant a associé le client à l'élaboration du produit.
En effet, il est évident que nous n'aurions pas acheté ce bijou si nous l'avions trouvé exposé de façon classique.
En intéressant le consommateur, l'objet réalisé devient un peu son oeuvre.
Ce n'est pas nouveau évidemment (Ikéa a bâti son succès sur le fait que le prix des meubles est plus faible parce que le consommateur est transformé en livreur-monteur). Je vous conseille de regarder la vidéo extraordinaire sur l'entreprise Lego (dans
cet article, le plus lu depuis 30 jours ^^)

                                               Dessin de Escher


Elargissons un peu maintenant l'analyse
.
Deux aspects me paraissent centraux:

- si on adopte l'angle économique, ce processus est
source d'efficacité et de gains par l'exploitation économique de la dynamique relationnelle.

Je cite Francis Pisani et Dominique Piotet:

"l'exemple de la compagnie Easyjet est une bonne illustration de cocréation de valeur. Le consommateur réserve et paye son voyage sur internet, imprime son e-ticket et va faire son propre check in sur des bornes automatiques disposées à cet effet dans les halls d'embarquement d'aéroport. Le gain de temps et de productivité est optimal. Il est redistribué en partie sous forme de discount aux clients. Easyjet peut pratiquer des prix très compétitifs, parce qu'elle est très productive et qu'elle fait travailler le consommateur (...)
Une des forces du système tient à ce qu'il fonctionne d'autant mieux que l'on fournit des outils aux personnes. Les outils de la participation, du partage et de la collaboration ont un effet démultiplicateur fort sur la façon dont sont produits les biens et services dans le modèle de l'économie directe. Plus vous permettez aux utilisateurs d'être acteurs, plus vous créez de leviers pour permettre la co-création vers laquelle se dirige l'économie de demain."


Source: "Comment le web change le monde" Edition de l'atelier 2008.


- si on adopte l'angle sociologique, ce processus est en phase avec
la société des individus dont parlaient à la fois Norbert Elias (voir ici) et François de Singly (dont j'ai déjà parlé dans ces billets)
 En effet, non seulement le consommateur devient un
consommacteur (on prend en compte ses réactions, on l'intègre dans la prise de décision, il peut suggérer des pistes que le producteur n'avait pas initialement prévue); mais en plus le résultat obtenu est beaucoup plus individualisé qu'auparavant.

                                 René Magritte Golconde


En voilà un qui, dans ce morceau, fait participer le public, non ?
Ecoutez-moi cette dynamique relationnelle suscitée par Ray Charles ^^


Découvrez Ray Charles!



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